Pie XI

259ᵉ pape ; de 1922 à 1939

3 décembre 1922

Lettre apostolique Meditantibus Nobis

À l'occasion du troisième centenaire de la canonisation de saint Ignace et de saint François Xavier.

Au R.P. Wladimir Ledochowski, Général de la Companie de Jéus

PIE XI, PAPE
Cher Fils, salut et béné­dic­tion apostolique.

Quand, sur le seuil de notre pon­ti­fi­cat, Nous médi­tions com­ment pro­cu­rer à la sainte Eglise une situa­tion inté­rieure plus favo­rable et d’utiles accrois­se­ments exté­rieurs, il est oppor­tu­né­ment arri­vé que le sou­ve­nir soit d’autres saints, soit d’Ignace de Loyola et de François Xavier, au troi­sième cen­te­naire de leur cano­ni­sa­tion, s’est renou­ve­lé d’une façon très solen­nelle. L’un, par un bien­fait divin, a été don­né comme auxi­liaire à l’Eglise du Christ au moment où elle inau­gu­rait une nou­velle période de son exis­tence, période de luttes et de dan­gers ; l’autre, en répan­dant la lumière de l’Evangile avec zèle et intré­pi­di­té, se mon­tra orné de tant et de si grands dons de l’Esprit-​Saint qu’il pou­vait paraître l’héritier de la puis­sance et du zèle qui mirent hors de pair les apôtres.

Or, les” temps périlleux où Ignace vint en aide à l’Eglise ne sont pas encore clos, puisque de cette source découlent presque tous nos maux ; et aujourd’hui plus que jamais il est mani­feste qu’une large porte est ouverte à la pro­pa­ga­tion de” l’Evangile du Christ, à laquelle furent sur­tout consa­crés les labeurs de Xavier. Il nous a donc paru bon, cher Fils, non seule­ment pour le bien de votre Société, mais pour le bien com­mun, de vous envoyer cette lettre d’é­loges sur votre fon­da­teur et le plus grand de ses fils ; il est de très grande impor­tance que par les ins­ti­tu­tions de l’un le nom chré­tien devienne de plus en plus flo­ris­sant et que sous les aus­pices de l’autre, reprenne toute sa vigueur la pro­pa­ga­tion de l’Evangile.

C’est le trait com­mun de tous ceux aux­quels l’Eglise recon­naît le mérite de la sain­te­té, d’exceller en tous genres de ver­tus, mais comme l’étoile dif­fère de l’é­toile en éclat (I Cor, 15, 41), les saints, grâce à leur pré­émi­nence en quelque ver­tu par­ti­cu­lière, se dis­tinguent entre eux par une admi­rable diversité.

A contem­pler la vie d’Ignace, on est d’abord sai­si d’admiration par sa magna­ni­mi­té à pour­suivre très avi­de­ment la plus grande gloire de Dieu. Ne se conten­tant point d’exercer lui-​même les dif­fé­rentes fonc­tions du saint minis­tère et d’embrasser toutes les occu­pa­tions de la bienfai­sance chré­tienne en vue du salut des âmes, il s’associa des com­pa­gnons déci­dés et actifs, troupe très pré­pa­rée pour étendre le règne de Dieu chez les chré­tiens et les barbares

Mais si l’on exa­mine les choses plus à fond, l’on décou­vri­ra faci­le­ment qu’il y eut chez Ignace un insigne esprit d’obéissance ; ce fut comme la tâche propre à lui assi­gnée par Dieu d’amener les hommes à pro­fesser avec plus d’ardeur cette vertu.

On connaît l’époque où vécut Ignace et tout autant les maux dont pen­dant cette période l’Eglise fut affli­gée. Le prin­ci­pal fut que, pour une large part, les hommes refu­sèrent à Dieu le ser­vice de l’obéissance. Les pre­miers à se déro­ber à cette ser­vi­tude du devoir furent ceux qui, rame­nant la règle de la foi divine au juge­ment pri­vé de cha­cun, répu­dièrent avec opi­niâ­tre­té l’autorité de l’Église catho­lique. Mais, en dehors d’eux, il n’y en eut que trop, sinon ouver­te­ment du moins en fait, qui parais­saient avoir reje­té la sou­mis­sion au Christ-​Dieu et vivaient plu­tôt en païens qu’en chré­tiens, comme si la renais­sance de la civi­li­sa­tion et des lettres avait fait revivre en par­tie l’ancienne superstition.

On peut même affir­mer que, si une licence effré­née de la pen­sée n’avait pas, comme un poi­son pes­ti­len­tiel, lar­ge­ment infec­té la socié­té chré­tienne, du corps de l’Eglise n’aurait pas jailli l’éruption de cette nou­velle héré­sie. Non seule­ment chez les fidèles mais dans le cler­gé lui-​même le res­pect des lois divines lais­sait presque com­plè­te­ment à dési­rer ; pous­sés à la révolte par les nova­teurs, des peuples nom­breux, où s’étaient relâ­chés les liens du devoir, s’ar­ra­chaient aux bras mater­nels de l’Eglise. Aussi était-​ce le cri de tous les gens de bien et leur sup­pli­ca­tion au divin Fondateur de l’Eglise qu’il se sou­vint de ses pro­messe et, en des cir­cons­tances si pres­santes, vint au secours de son Epouse.

Il vint, en effet, à son aide quand il jugea l’heure pro­pice, d’une façon tout à fait mer­veilleuse, par la célé­bra­tion du Concile de Trente. En outre, pour la conso­la­tion de l’Eglise, il sus­ci­ta ces magni­fiques modèles de toutes les ver­tus, un Charles Borromée, un Gaétan de Thiène, un Antoine Zaccaria, un Philippe de Néri, une Thérèse et autres, qui devaient, par leur propre vie, attes­ter la péren­ni­té de la sain­te­té dans l’Eglise catho­lique et répri­mer, par leurs paroles, leurs écrits et leurs exemples, l’im­pié­té et la cor­rup­tion des mœurs si répandues.

Leur œuvre à tous fut consi­dé­rable et très utile, mais il fal­lait aller jus­qu’à l’o­ri­gine cachée de ces maux et l’en­rayer dans ses pro­fondes racines : ce fut la tâche à laquelle, avant tout, la divine Providence semble avoir des­ti­né Ignace.

Sou tem­pé­ra­ment sem­blait admi­ra­ble­ment fait aus­si bien pour le com­man­de­ment que pour l’o­béis­sance. Dès l’en­fance, il le for­ti­fia par la dis­ci­pline mili­taire. Avec cette trempe d’âme, fruit de la nature et de l’éducation, dès que, éclai­ré par la lumière d’en haut, il com­prit qu’il était appe­lé à pro­mou­voir la gloire de Dieu par le salut des âmes, mer­veilleux fut l’im­pé­tueux élan avec lequel il gagna le camp du Roi des deux.

Voulant pré­lu­der, selon l’u­sage, à l’en­trée dans cette nou­velle milice, il veilla toute la nuit sous les armes, devant l’au­tel de la Vierge. Peu après, dans la retraite de Manrèse, il apprit de la Mère de Dieu elle-​même com­ment il devait com­battre les com­bats du Seigneur. Ce fut comme de ses mains qu’il reçut ce code si par­fait — c’est le nom qu’eu toute véri­té nous pou­vons lui don­ner — dont tout sol­dat de Jésus-​Christ doit se ser­vir. Nous vou­lons par­ler des Exercices spi­ri­tuels, qui, selon la tra­di­tion, furent don­nés du ciel à Ignace. Non qu’il ne faille esti­mer les autres Exercices de ce genre, en usage ailleurs, mais en ceux qui sont orga­ni­sés selon la méthode igna­tienne tout est dis­po­sé avec tant de sagesse, tout est en si étroite coor­di­na­tion que, si l’on n’op­pose point de résis­tance à la grâce divine, ils renou­vellent l’homme jusque dans son fond et le rendent plei­ne­ment sou­mis à la divine autorité.

S’étant ain­si pré­pa­ré lui-​même à l’ac­tion, Ignace, de la même manière, prit soin de for­mer ses com­pa­gnons, dési­reux que, par leur obéis­sance à Dieu et au Vicaire de Dieu, le Souverain Pontife, ils ser­vissent d’exemple et fissent res­plen­dir cette ver­tu comme la note carac­té­ris­tique de leur Société. Il déci­da que les siens pren­draient l’ha­bi­tude d’user sur­tout de ces Exercices pour ali­men­ter la fer­veur de l’esprit et les munit pour tous les temps de cet ins­tru­ment qui leur ser­vi­rait à rame­ner à l’Eglise les volon­tés hos­tiles des hommes et à les repla­cer com­plè­te­ment sous le pou­voir du Christ.

L’histoire l’at­teste, en effet, et les enne­mis de l’Eglise eux-​mêmes en tombent d’ac­cord, l’u­ni­vers catho­lique, défen­du fort oppor­tu­né­ment par le secours d’Ignace, se reprit vite à res­pi­rer. Il n’est point aisé de rap­pe­ler les nom­breuses et grandes œuvres de toutes sortes que la Compagnie de Jésus, sous l’ins­pi­ra­tion et la direc­tion de saint Ignace accom­plit pour la gloire de Dieu.

On voit ces infa­ti­gables com­pa­gnons rabattre vic­to­rieu­se­ment la résis­tance des héré­tiques, tra­vailler par­tout à la cor­rec­tion des mœurs cor­rom­pues, conduire un nombre consi­dé­rable d’âmes jus­qu’au som­met de la per­fec­tion chré­tienne. Ils s’ap­pliquent nom­breux à for­mer la jeu­nesse à la pié­té, à lui don­ner l’instruction, avec l’es­poir de pré­pa­rer des géné­ra­tions vrai­ment chré­tiennes. En même temps, la conver­sion des infi­dèles est l’objet de leurs tra­vaux insignes, par où le règne de Jésus-​Christ gagne de nou­veaux accroissements.

Très volon­tiers nous tou­chons ces points dans notre lettre. Ils sont une preuve de la divine bon­té à l’é­gard de l’Eglise, mais aus­si cela appa­raît d’une grande oppor­tu­ni­té pour cette époque mal­heu­reuse où nous avons été éle­vé sur le Siège apos­to­lique. Si les maux dont souffre aujourd’hui le genre humain sont rame­nés à leur plus loin­taine ori­gine, il fau­dra bien dire qu’ils pro­viennent tous de cette défec­tion envers l’au­to­ri­té de l’Eglise qu’introduisent les nova­teurs. Après s’être déve­loppée beau­coup au XVIIIe siècle, dans cette per­tur­ba­tion uni­ver­selle où, avec tant d’arrogance, furent affir­més les « droits de l’homme », elle est pous­sée main­te­nant à ses der­nières consé­quences. Nous voyons exal­té outre mesure le pou­voir de la rai­son humaine ; tout ce qui dépasse les forces et la mesure de l’homme, ou n’ap­pa­raît pas conte­nu dans le domaine de la nature, est reje­té et méprisé.

Les droits même trois fois saints de Dieu, soit en par­ti­cu­lier, soit socia­le­ment, sont tenus pour rien.

Aussi, Dieu exclu, Dieu unique prin­cipe et source de tout pou­voir, il suit néces­sai­re­ment qu’il n’y a plus aucun pou­voir humain dont l’autorité passe pour inviolable.

Les droits même trois fois saints de Dieu, soit en par­ti­cu­lier, soit socia­le­ment, sont tenus pour rien.

Le mépris pour la divine auto­ri­té de l’Eglise entraîne bien vite l’ébranlement et la chute de l’autorité civile, puisque, avec l’accrois­sement d’audace et de folie des pas­sions, toutes les lois de la commu­nauté humaine sont impu­né­ment perverties.

Or, à cette situa­tion si affreuse et si déses­pé­rée de la socié­té humaine, on ne peut — et la néces­si­té en est sen­tie par tous les gens de bien — appor­ter un remède oppor­tun si on ne réta­blit par­tout la sou­mis­sion à l’é­gard de Dieu et l’o­béis­sance à sa volon­té. Dans les innom­brables vicis­si­tudes des temps et des évé­ne­ments, le pre­mier et le prin­ci­pal devoir pour les hommes reste celui de la sou­mis­sion et de l’o­béis­sance au sou­ve­rain Créateur, Conservateur et Arbitre de toutes choses. Chaque fois que ce devoir est oublié, il y faut un prompt repen­tir si l’on veut réta­blir dans ses fon­de­ments l’ordre trou­blé et se déli­vrer de la fange de toutes les misères dont ou est accablé.

Là, d’ailleurs, est conte­nu tout l’ensemble de la vie chré­tienne. C’est ce que veut clai­re­ment dire l’apôtre Paul quand il résume la vie même du divin Réparateur des hommes en ce peu de mots admi­rables : Il s’est humi­lié, deve­nu obéis­sant jusqu’à la mort et à la mort de la croix. (Ph, 2, 8) Comme par la déso­béis­sance d’un seul homme beau­coup ont été consti­tués pécheurs, ain­si par l’obéissance d’un seul beau­coup seront consti­tués justes (Rm, 5, 19).

A ce retour des hommes vers l’obéissance, les Exercices spi­ri­tuels aident mer­veilleu­se­ment, car, sur­tout s’ils sont faits selon la méthode igna­tienne, ils invitent d’une façon très assu­rée au par­fait acquies­cement à la loi divine, appuyé sur les éter­nels prin­cipes de la nature et de la foi. C’est pour­quoi, sou­hai­tant que leur usage s’étende plus lar­ge­ment tous les jours, Nous-​même, sui­vant l’exemple d’un grand nombre de nos pré­dé­ces­seurs, non seule­ment par Notre Constitution apos­to­lique Summorum Pontificum nous les avons de nou­veau recom­man­dés aux fidèles, mais encore Nous avons décla­ré saint Ignace de Loyola, patron céleste de tous les Exercices spi­ri­tuels. Bien qu’en effet, Nous l’a­vons déjà dit il ne manque pas d’autres méthodes de faire les Exercices, il est cer­tain cepen­dant que celle d’Ignace y excelle et, que, sur­tout à cause de l’es­poir plus assu­ré qu’elle donne d’avantages solides et durables, elle est l’ob­jet d’une plus large appro­ba­tion du Siège apos­to­lique. Cet ins­tru­ment de sain­te­té, si la plu­part des fidèles l’emploient avec dili­gence nous donne la confiance que, bien­tôt, la pas­sion d’une liber­té intem­pé­rante refré­née et la notion comme l’ac­com­plis­se­ment du devoir réta­blis, la socié­té humaine pour­ra enfin jouir du bien­fait de la paix.

Ce qui vient d’être rap­pe­lé concerne pro­pre­ment l’intérêt intime et domes­tique du chris­tia­nisme. C’est l’ac­crois­se­ment exté­rieur que visent Nos brèves indi­ca­tions sur François Xavier, bien qu’elles aient, avec la méthode igna­tienne que Nous venons de louer, le rap­port le plus étroit. Xavier était tout adon­né aux vani­tés de la gloire humaine quand Ignace le ren­con­tra. Par sa dis­ci­pline il le trans­for­ma au point d’en faire très vile pour l’Extrême-​Orient un vaillant héraut de l’Evangile et par suite un apôtre.

Cette mer­veilleuse trans­for­ma­tion doit très jus­te­ment être attri­buée à la ver­tu des Exercices, Si, plus d’une fois, il a par­cou­ru d’immenses éten­dues sur terre et sur mer ; si, le pre­mier, il a por­té le nom du Christ au Japon, qu’on appel­le­rait avec rai­son l’île des mar­tyrs ; s’il a affron­té de grands périls et accom­pli d’in­croyables tra­vaux ; s’il a plon­gé dans l’eau sacrée du bap­tême des mul­ti­tudes innom­brables ; si, en outre, il a accom­pli des pro­diges infi­nis en tout genre, c’est au père de son âme, comme il l’appelait, à Ignace, qu’a­près Dieu François dans ses lettres s’en recon­nais­sait rede­vable, Ignace qui, dans la retraite spi­ri­tuelle des Exercices, l’avait imbu à fond de la connais­sance et de l’amour du Christ.

Il nous faut exal­ter ici la bon­té et la sagesse de la divine Providence. Au moment où l’Eglise était vio­lem­ment angois­sée à l’in­té­rieur et à l’extérieur et subis­sait d’énormes pertes par­mi les peuples, elle lui a don­né, par le seul moyen des Exercices, un double sou­tien de très grande oppor­tu­ni­té, celui qui res­tau­re­rait la dis­ci­pline domes­tique et celui qui, ame­nant à la foi du Christ les nations étran­gères, répa­re­rait les pertes même de l’Eglise.

Le pre­mier, après un long inter­valle, il parut renou­ve­ler l’exemple des apôtres, car dans les nom­breuses nations bar­bares, qu’il avait cul­tivées avec beau­coup de fatigues et, par ses admi­rables ver­tus, exci­tées à la pié­té, il éta­blit le chris­tia­nisme d’une façon écla­tante et ouvrit à nos mis­sion­naires de vastes régions jusqu’alors fer­mées à toute inter­ven­tion chré­tienne. Xavier, comme il conve­nait, lais­sa l’héritage de son esprit d’abord à ses com­pa­gnons, et nous savons, qu’ils n’ont jamais, jus­qu’i­ci dégé­né­ré de sa ver­tu et ont tou­jours soi­gneu­se­ment culti­vé cet héri­tage ; mais le sou­ve­nir de François Xavier a été pour ta autres hérauts de l’Evangile aus­si une inces­sante exhor­ta­tion, si bien que, par un solen­nel décret de ce Siege apos­to­lique, il a été pro­cla­mé patron de l’Œuvre de la Propagation de la Foi.

Notre époque a encore, avec celle de Xavier, cette res­sem­blance que la foi des aïeux, repous­sée avec superbe et dédain par beau­coup de nos contem­po­rains, paraît vou­loir aus­si émi­grer chez les autres nations, qui l’appellent avec ardeur. Les lettres des mis­sion­naires nous font sou­vent connaître com­ment, dans les régions recu­lées de l’Afrique et de l’Asie, la mois­son évan­gé­lique est déjà blan­chis­sante qui répa­re­ra les pertes subies par l’Eglise en Europe.

Eu outre, plus acti­ve­ment qu’autrefois, les fidèles s’intéressent à favo­ri­ser la pro­pa­ga­tion de l’Evangile. Ce zèle, sus­ci­té cer­tai­ne­ment par la grâce divine, Nous sou­hai­tons vive­ment le voir par­tout s’en­flammer à l’exemple et par le patro­nage de Xavier, pour que, répon­dant aux sup­pli­ca­tions, le Seigneur envoie des ouvriers à la mois­son et que tout bon chré­tien les aide de ses prières et ne leur refuse pas ses ressources.

En consé­quence, chers fils, qui appar­te­nez à la Compagnie de Jésus, Nous vous exhor­tons tous, en rap­pe­lant le sou­ve­nir solen­nel de votre fon­da­teur et de votre frère aîné, à conti­nuer par de nou­veaux ser­vices ren­dus à l’Eglise, de déve­lop­per sans cesse, à leur exemple, votre Institut, à plu­sieurs reprises excel­lem­ment loué par le Saint-Siège.

Nous dési­rons que vous reti­riez sur­tout un double fruit de cette solen­ni­té. D’abord de vous effor­cer de tirer pro­fit chaque jour davan­tage des Exercices spi­ri­tuels pour votre uti­li­té propre et celle d’autrui.

Nous savons que, sur ce sujet, vous avez com­men­cé, très heu­reu­se­ment, au pro­fit des ouvriers, à tra­vailler avec une appli­ca­tion par­ti­cu­lière. Il est sou­hai­table que vous tra­vailliez avec le même suc­cès pour les autres classes de la société.

L’autre point concerne la dif­fu­sion des mis­sions catho­liques. Nous n’ignorons pas votre dili­gence en cette matière et votre acti­vi­té tout à fait remar­quable, car nous savons qu’il y en a deux mille par­mi vous qui, dis­tri­bués dans qua­rante mis­sions envi­ron, vivent par­mi les infi­dèles. Cependant nous prions Dieu ins­tam­ment qu’il aiguise en vous tou­jours davan­tage et déve­loppe ce zèle éclatant.

Pour que tout cela tourne à la plus grande gloire de Dieu, au pro­fit de la sainte Eglise, au salut des âmes, comme gage des divins bien­faits et témoi­gnage de Notre pater­nelle bien­veillance, Nous vous accor­dons la Bénédiction Apostolique, à vous, cher Fils, et à tous ceux qui, sous votre géné­ra­lat, appar­tiennent à la Compagnie de Jésus.

Donné à Rome, près Saint-​Pierre, le 3 décembre, en la fête de saint François Xavier, en l’an 1922, de notre Pontificat la pre­mière année.

PIE XI, PAPE.

12 novembre 1923
À l’occasion du IIIe centenaire de la mort de saint Josaphat, martyr, archevêque de Polotsk, pour le rite oriental.
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20 avril 1930
Sur saint Augustin, évêque d’Hippone et docteur de l’Eglise, à l’occasion du quinzième centenaire de sa mort.
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