Le mot du Président
CREDO n° 180 (avril-mai 2007)
hers amis,
« Par ce Signe, tu vaincras ! ». Nous connaissons tous l’origine de cette interpellation. Elle est certainement l’une des premières, sinon la première, intervention du Divin, du Surnaturel dans le Politique, dans le gouvernement d’un empire. A la naissance de Notre Seigneur, l’empire romain avait conquis l’ensemble du pourtour méditerranéen. . Les voies maritimes fonctionnaient aussi bien que les voies terrestres. Les Apôtres et les premiers baptisés, ceux de la première Pentecôte dont nous connaissons le nombre par les Actes des Apôtres (Voir article dans ce numéro), de retour de leur pèlerinage, ont propagé la Bonne Nouvelle. Lorsque le premier pape, Saint Pierre, arrive à Rome, il y est reçu par des chrétiens, ainsi que saint Paul. Nous connaissons les épisodes héroïques de la vie de nos premiers pères dans la foi. Lorsque Constantin prend le pouvoir, l’empire est au bord de la rupture. C’est alors que Dieu, vers lequel tout travail, toute œuvre doivent être tournés, s’est manifesté pour prendre la barre, pourrait-on dire : « Par ce signe, tu vaincras ! ». Au fil des siècles ce signe, cette Croix s’est étendue dans le monde entier, non sans mal, non sans guerres (l’orgueil humain est toujours là) et avec une multitude de martyrs, que nous devrions appeler les Croisés de la Bonne Nouvelle.
Notre pays a eu également son Constantin en la personne de Clovis, baptisé à Reims par saint Rémi en 496. Depuis cette date, la France s’est façonnée tant bien que mal, alliant le Divin avec l’humain, mais respectant toujours la Loi naturelle dans son ensemble jusqu’en 1789. Nous connaissons ce qui a suivi…
« France, fille aînée de l’Eglise, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? » est venu nous demander l’avant dernier successeur de Pierre lors de sa première venue sur notre sol. Aujourd’hui nous avons envie de lui répondre : « Saint Père, nous en avons fait ce que nos évêques et la plupart de nos curés nous ont conseillé depuis de trop nombreuses années et ce que Vatican II a officialisé en nous recommandant d’agir comme si notre religion Catholique, notre appartenance à la Nouvelle Alliance n’était qu’une affaire individuelle ».
Dans les années 1850/1880, quelques évêques, comme Mgr Freppel, des religieux, comme Dom Guéranger, entendant le vent du libéralisme et du naturisme commencer à souffler, nous ont averti du danger. Mais entre autre, le ralliement prôné par le successeur de Pierre d’alors, a activé l’entrée de la Révolution dans l’Eglise. Voici 3 extraits de ce qu’écrivait Dom Guéranger le 3 avril 1860 dans la revue l’Univers :
« Il serait temps, en vérité, d’ouvrir les yeux et de se demander enfin si, avant notre Assemblée Constituante de 1789,il n’existait pas par hasard chez nous un droit public chrétien, qui fut renversé alors, j’en conviens, mais dont les principes ne sauraient être contestés et abandonnés par les catholiques, sans péril véritable pour la doctrine. »
« Il s’agit d’arrêter le cours d’une erreur outrageante pour l’Eglise et pour son divin Chef, et qui consiste à répéter, avec les indifférentistes, que l’alliance de l’Eglise et de l’Etat, au lieu d’être le but que s’est proposé le Christ en donnant son Evangile, n’est qu’une forme passagère et surannée dont le libéralisme chrétien nous a affranchi. »
« Que certains théoriciens, aux yeux desquels la religion n’est qu’une fantaisie de l’individu à laquelle on ne reconnaît le droit de se produire qu’à l’état purement personnel, refusent aux gouvernements le droit de prêter leur concours au maintien et à l’avancement du christianisme, on le conçoit ; mais que ceux qui croient à la mission du Fils de Dieu descendu ici-bas pour régénérer le genre humain qui lui a été donné par son Père en héritage, soutiennent en même temps que le pouvoir séculier chrétien n’a pas l’obligation de se mettre au service du Christ pour appuyer ses droits et professer sa foi par les moyens dont il dispose, c’est, je le répète, refuser de reconnaître la vocation surnaturelle dans les peuples et la réduire seulement aux individus, contrairement à l’honneur de Dieu et à l’enseignement de l’Eglise dans tous les siècles. »
C’est pour rester fidèles à cet enseignement séculaire, que nous sommes mis au ban de notre sainte Mère l’Eglise, car ce n’est plus le langage à la mode depuis Vatican II. Pourtant c’est la seule voie pour sortir les peuples du chaos. Le rôle des bergers, tant dans le domaine politique que religieux, n’est-il pas de conduire leurs brebis sur la Voie de la Vérité pour les amener à l’unique bergerie, celle de la Vie éternelle.
« Qui n’est pas avec Moi, est contre Moi » a dit Notre Seigneur et également « Que votre oui soit oui, que votre non soit non, tout le reste vient du démon ». C’est donc simple ; là, où n’est pas Notre Seigneur, là est le démon. En regardant autour de nous, nous voyons que Satan est quasi partout. Que sont donc devenues ces paroles du Pater noster : « Adveniat regnum tuum ; Fiat voluntas tua sicut in coelo et in terra », récitées chaque jour par tous les chrétiens du monde entier ? Formule en l’air ? Non ! puisque c’est Notre Seigneur lui-même qui nous l’a enseignée. Notre devoir est donc de tout mettre en œuvre pour que ce règne arrive déjà sur cette terre afin de raccrocher notre pauvre humanité à la Vie surnaturelle et l’éloigner ainsi de l’enfer, du chaos où tout semble nous mener.
Les semaines qui arrivent peuvent être un virage pour notre pays. Nous devons tout mettre en œuvre, non seulement pour faire reculer la culture de mort, mais pour faire triompher la culture de Vie. Montalembert (1810–1870) a dit cette célèbre parole, d’ailleurs gravée sur sa tombe :
« Nous sommes les fils des croisés ; nous ne reculerons pas devant les fils de Voltaire ».
Il ne faut pas que les calvaires, édifiés par nos pères et dont notre terre de France est encore constellée, restent éteints. Fils et petits-fils des croisés, il nous faut rebâtir le nouveau Temple, c’est-à-dire remettre le Saint des Saints de la Nouvelle et Eternelle Alliance à sa place, au milieu du maître-autel de nos églises et le faire revivre en nous. De par le baptême, chacun de nous n’est-il pas devenu Temple du Saint Esprit ?
Ce 27 février 2007, En la fête de Ste Honorine
Jean BOJO
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