Mysterium Fidei n° 53 – Le tertiaire et la pratique de l’Abandon

Octobre-​novembre-​décembre 2008

Le tertiaire et la pratique de l’Abandon

Quand le ter­tiaire a fait à Dieu le don de lui-​même par un géné­reux acte d’a­mour, les fon­da­tions de l’é­di­fice spi­ri­tuel sont jetées. Maintenant, il s’a­git de bâtir, c’est-​à-​dire de renou­ve­ler fré­quem­ment l’acte de dona­tion. C’est l’exer­cice du don de soi. Il se pra­tique avec la même sim­pli­ci­té, la même tran­quille dou­ceur que l’âme aban­don­née met à l’ac­com­plis­se­ment de tous ses devoirs.

Dès le matin, au réveil, l’âme aban­don­née se porte vers Dieu et lui livre tout son être, le priant d’en dis­po­ser à son gré. Cet acte est une accep­ta­tion amou­reuse de tout ce qui doit arri­ver dans la jour­née de doux et d’a­mer, d’a­gréable et de pénible. Il est une dis­po­si­tion joyeuse de tout faire et de tout souf­frir pour plaire à Dieu.

L’âme aban­don­née s’ef­force de se tenir pai­si­ble­ment dans cette dis­po­si­tion fon­da­men­tale et, de temps en temps, répète son acte pré­fé­ré. Ainsi recueillie en Dieu, elle se rend à la prière, au tra­vail, selon les exi­gences de son devoir.

Ainsi en pleine pos­ses­sion d’elle-​même, l’âme aban­don­née s’oc­cupe de ses dif­fé­rents devoirs suc­ces­si­ve­ment et d’un cœur déga­gé. Cette liber­té inté­rieure lui per­met de tout entre­prendre avec un esprit ouvert et une atten­tion sou­te­nue, sans fatigue et sans pré­ci­pi­ta­tion comme sans mol­lesse et sans lenteur.

Ainsi l’âme s’a­vance dans la jour­née, armée de son acte de dona­tion à Dieu. Elle le répète à chaque action qu’elle pose, à chaque dif­fi­cul­té qui sur­vient, à chaque souf­france qui se pré­sente, à chaque plai­sir ou cha­grin qu’elle éprouve.

Elle a sa manière à elle de résis­ter aux ten­ta­tions et d’é­loi­gner les dis­trac­tions. Un ardent acte d’a­mour, voi­là sa réponse à toutes les sug­ges­tions du démon. Ainsi chaque ten­ta­tion pro­voque un nou­vel élan du cœur vers Jésus.

C’est de même par un simple acte d’a­mour, que cette âme accueille les contra­rié­tés, les croix, les souf­frances de chaque jour.

Enfin, le soir venu, la jour­née ache­vée, l’âme en s’en­dor­mant, mur­mure encore un acte de dona­tion, si pos­sible plus pro­fond, pour répa­rer les fautes com­mises, pour sup­pléer aux omis­sions de la jour­née. Puis, elle s’en­dort en paix, sous l’oeil du bon Maître qui veille sur elle.

Soyons pré­sents au grand rendez-​vous du pèle­ri­nage de Lourdes en la fête du Christ-​Roi. Il sem­ble­rait qu’en cette année de jubi­lé, occa­sion de beau­coup de grâces, nous soyons très nom­breux à venir véné­rer Notre- Dame en son sanc­tuaire de pré­di­lec­tion. Beaucoup de ter­tiaires sont attendus.

Votre aumô­nier vous sou­haite un saint mois du Rosaire, beau­coup de grâces et de bénédictions.

Abbé François Fernandez †

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