Juillet-août-septembre 2010
Une confusion fréquente
La confusion entre volonté et sentiments est une erreur fréquente dans la vie spirituelle. L’œuvre de la sainteté est l’affaire de la volonté aidée de la grâce. Le sentiment, s’il est gouverné, peut devenir un auxiliaire utile. Si on lui permet d’usurper le rôle de la volonté, il devient un ennemi à combattre.
Pour se donner à Dieu, chers tertiaires, l’âme n’a pas besoin de sentiment. Elle n’a pas besoin d’éprouver une impression de contentement ou de bien-être quelconque à la pensée qu’elle s’est livrée à Lui. Pendant que la volonté s’abandonne à Dieu et Lui consacre tout son être, les sentiments peuvent être de désolation ou de crainte, peu importe.
Apprenons à vivre de la volonté. Ne nous laissons pas conduire comme des aveugles par le sentiment et ses caprices. Le sentiment ne peut en lui-même ni rien retrancher ni rien ajouter au don de soi.
Livrons-nous à Dieu par un acte de volonté. Cet acte est tout spirituel. Il n’est pas nécessaire de le tremper dans l’émotion, de l’encadrer dans de belles considérations, tout cela est infiniment au dessous de lui.
La rencontre de Dieu et de l’âme se fait au centre de la volonté par un contact plein d’amour, mais tout spirituel. Les sens souvent n’en éprouvent aucune répercussion. Simplifions notre vie spirituelle.
Dieu pourtant ne demande pas d’exclure le sensible. Mais l’âme doit savoir que le sentiment n’est pas nécessaire à la vie spirituelle ; une fois cette conviction acquise, elle se donne comme Dieu lui fait la grâce.
Dieu n’interdit pas le sensible, il accorde la consolation et provoque l’émotion. Il veut seulement qu’on n’y attache aucune importance et qu’aux jours de désolation et d’obscurité, on ne s’imagine pas qu’il a retiré à l’âme sa bonté et ses soins paternels.
Que le bon Dieu vous bénisse et vous accorde un saint été.
Abbé François Fernandez †