Mysterium Fidei n° 60 – Une confusion fréquente

Juillet-​août-​septembre 2010

Une confusion fréquente

La confu­sion entre volon­té et sen­ti­ments est une erreur fré­quente dans la vie spi­ri­tuelle. L’œuvre de la sain­te­té est l’affaire de la volon­té aidée de la grâce. Le sen­ti­ment, s’il est gou­ver­né, peut deve­nir un auxi­liaire utile. Si on lui per­met d’usurper le rôle de la volon­té, il devient un enne­mi à combattre.

Pour se don­ner à Dieu, chers ter­tiaires, l’âme n’a pas besoin de sen­ti­ment. Elle n’a pas besoin d’éprouver une impres­sion de conten­te­ment ou de bien-​être quel­conque à la pen­sée qu’elle s’est livrée à Lui. Pendant que la volon­té s’abandonne à Dieu et Lui consacre tout son être, les sen­ti­ments peuvent être de déso­la­tion ou de crainte, peu importe.

Apprenons à vivre de la volon­té. Ne nous lais­sons pas conduire comme des aveugles par le sen­ti­ment et ses caprices. Le sen­ti­ment ne peut en lui-​même ni rien retran­cher ni rien ajou­ter au don de soi.

Livrons-​nous à Dieu par un acte de volon­té. Cet acte est tout spi­ri­tuel. Il n’est pas néces­saire de le trem­per dans l’émotion, de l’encadrer dans de belles consi­dé­ra­tions, tout cela est infi­ni­ment au des­sous de lui.

La ren­contre de Dieu et de l’âme se fait au centre de la volon­té par un contact plein d’amour, mais tout spi­ri­tuel. Les sens sou­vent n’en éprouvent aucune réper­cus­sion. Simplifions notre vie spirituelle.

Dieu pour­tant ne demande pas d’exclure le sen­sible. Mais l’âme doit savoir que le sen­ti­ment n’est pas néces­saire à la vie spi­ri­tuelle ; une fois cette convic­tion acquise, elle se donne comme Dieu lui fait la grâce.

Dieu n’interdit pas le sen­sible, il accorde la conso­la­tion et pro­voque l’émotion. Il veut seule­ment qu’on n’y attache aucune impor­tance et qu’aux jours de déso­la­tion et d’obscurité, on ne s’imagine pas qu’il a reti­ré à l’âme sa bon­té et ses soins paternels.

Que le bon Dieu vous bénisse et vous accorde un saint été.

Abbé François Fernandez †