Avril-mai-juin 2010
La Messe, fondement de notre spiritualité
Le 20 août 1958, le pape Pie XII s’adressant aux tertiaires dominicains, définissait leur tiers-ordre comme « une milice de Jésus-Christ qui livre partout le bon combat pour la défense de la foi et l’honneur de l’Eglise. » Le pape ajoutait : « votre règle est un idéal de perfection, c’est-à-dire de sainteté personnelle, par la pratique d’une vie chrétienne plus parfaite, et le zèle des âmes, exercé de la manière qu’il convient à votre état laïc. » Nous pourrions dire la même chose du Tiers-Ordre de saint Pie X.
Ce qui caractérise les tiers-ordre, c’est d’abord leur actualité. Chacun a jailli dans des circonstances difficiles, en réponse à un besoin des fidèles désireux de se regrouper sous une règle commune pour faire face aux périls de l’heure. Ainsi le tiers-ordre franciscain est né en réaction aux querelles incessantes qui envenimaient la chrétienté et à l’abus des richesses, du luxe mondain. D’où un tiers-ordre prônant la pauvreté, sinon effective, du moins intérieure (saint Louis était tertiaire) et l’esprit d’humilité et de concorde. Le tiers-ordre dominicain, lui, est né du besoin de défendre la Vérité contre l’hérésie cathare et, aux dires même du pape Pie XII, se distingue en particulier par « son ardeur à défendre la foi catholique. »
Nous pouvons comprendre, de la création de ces deux tiers-ordre, à quel point le tiers-ordre de saint Pie X était nécessaire dans les circonstances présentes, cette crise sans précédent qui secoue l’Eglise de fond en comble. Notre fondateur, au milieu de tous les bouleversements liturgiques et doctrinaux qui on suivi le concile Vatican II, a choisi comme finalité à son tiers-ordre la défense de la messe de toujours et ce qui est un peu son corollaire la sauvegarde du sacerdoce catholique. Le saint sacrifice de la messe cependant doit être non seulement la raison de notre combat mais le fondement de notre spiritualité. Notre journée, notre semaine, doit être une messe prolongée en esprit d’oblation pour les prêtres.
L’épicentre de notre combat, c’est donc la messe de toujours, sa sauvegarde et sa spiritualité. Restaurons l’autel et le reste suivra. Lors d’une de ses dernières prédications à Ecône, le 1er novembre 1990, Mgr Lefebvre disait :
« La seule attitude logique pour garder la foi catholique, c’est de garder la messe catholique, et cette messe catholique est contraire à l’esprit du concile, contraire à l’œcuménisme, contraire à la collégialité, contraire aussi au libéralisme qui se trouve dans le concile… C’est pourquoi on fera de vrais prêtres, c’est-à-dire des prêtres qui offriront le sacrifice, le vrai sacrifice. »
Votre aumônier vous souhaite de saintes fêtes de Pâques, des saints mois de Marie et du Sacré-Cœur et se recommande à vos prières.
Abbé François Fernandez †