Selon la tradition, Jésus ressuscité apparut premièrement à la Vierge Marie. Quoique l’Ecriture n’en fasse pas mention, elle nous le donne à entendre, en disant qu’Il apparut à tant d’autres. Elle suppose que nous avons l’intelligence, et que nous ne voulons pas mériter le reproche que le Sauveur fit un jour à ses Apôtres : « Etes-vous sans intelligence ? »[1]
Les apparitions de Notre Seigneur au Saint Sépulcre à Marie Madeleine et aux autres saintes femmes
Lc XXIII, 50–56 : « Et alors un homme, nommé Joseph, qui était membre du conseil, homme bon et juste, – il n’avait donné son assentiment à leur résolution ni à leur acte, – d’Arimathie, ville juive, qui attendait le royaume de Dieu, cet (homme) alla trouver Pilate pour lui demander le corps de Jésus ; il le descendit, l’enveloppa d’un linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n’avait encore été mis. C’était le jour de Préparation, et le sabbat commençait. Ayant suivi (Joseph), les femmes qui étaient venues de la Galilée avec (Jésus), considérèrent le sépulcre et comment son corps (y) avait été déposé. S’en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums ; et, pendant le sabbat, elles demeurèrent en repos, selon le précepte. »
Première apparition
Le samedi soir : fin du Sabbat, les saintes femmes achètent les parfums (Marie Madeleine, Marie mère de Jacques le mineur et Salomé, mère de Jacques le Majeur et saint Jean).
Saint Marc : XVI, 1 : « Lorsque le sabbat fut passé, Marie la Magdaléenne, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates afin d’aller l’embaumer. »[2]
Saint Matthieu : 28:1 : « Après le sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine, Marie la Magdaléenne et l’autre Marie allèrent voir le tombeau. »[3]
Le Dimanche avant l’aube : départ des saints femmes, arrivée au tombeau à l’aube
Qui nous roulera la pierre ? – Saint Jean : XX, 1 : « Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rendit au sépulcre, dès le matin, avant que les ténèbres fussent dissipées, et elle vit la pierre enlevée du sépulcre. »[4]
Saint Marc : XVI, 2 : « Et, le premier jour de la semaine, de grand matin, elles vinrent au sépulcre, le soleil venant de se lever. Elles se disaient entre elles : » Qui nous roulera la pierre de l’entrée du sépulcre ? »[5]
Un tremblement de terre survient, un ange roule la pierre – Saint Matthieu : XXVIII, 2 : « Et voilà qu’il se fit un grand tremblement de terre, car un ange du Seigneur, étant descendu du ciel, s’approcha, roula la pierre, et s’assit dessus. Son aspect était (brillant) comme l’éclair, et son vêtement blanc comme la neige. »[6]
Les gardiens sont épouvantés et devinrent « comme morts » – Saint Matthieu : XXVIII, 4 : « Dans l’effroi qu’ils en eurent, les gardes tremblèrent et devinrent comme morts. »[7]
Les saintes femmes voient la pierre ôtée – Saint Marc : XVI, 4 : « Elles regardèrent et observèrent que la pierre avait été roulée de côté ; or elle était fort grande. »[8]
Elles entrent dans le tombeau. L’ange leur annonce la Résurrection. Les saintes femmes voient le lieu où était le corps de Jésus – Mc XVI, 5–7 : « Entrant dans le sépulcre, elles virent un jeune homme assis à droite, vêtu d’une robe blanche, et elles furent saisies de frayeur. Mais il leur dit : « N’ayez pas de frayeur ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié : il est ressuscité, il n’est pont ici. Voici la place où on l’avait déposé. Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu’il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit. »[9]
Mt XXVIII, 5–7 : « Et prenant la parole, l’ange dit aux femmes : » Vous, ne craignez pas ; car je sais que vous cherchez Jésus le crucifié. Il n’est point ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit. Venez et voyez la place où il était ; et hâtez-vous d’aller dire à ses disciples : Il est ressuscité des morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez. Je vous ai dit. »[10]
Saint Luc parle de deux anges – Lc XXIV, 3–7 : « et, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Tandis qu’elles étaient perplexes à ce sujet, voici que deux hommes, en vêtement éblouissant, se présentèrent à elles. Comme elles étaient prises de peur et inclinaient le visage vers la terre, ils leur dirent : » Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est point ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous de ce qu’il vous a dit, lorsqu’il était encore en Galilée, disant que le Fils de l’homme devait être livré aux mains d’hommes pécheurs, être crucifié et ressusciter le troisième jour. »[11]
Mc XVI, 8 : « Sortant du sépulcre, elles s’enfuirent, car le tremblement et la stupeur les avaient saisies ; et elles ne dirent rien à personne, parce qu’elles avaient peur. » [12]
Marie Madeleine prévient les Apôtres – Jn XX, 2 : « Elle courut donc, et vint trouver Simon-Pierre et l’autre disciple que Jésus aimait, et leur dit : « Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l’ont mis. »
Les autres saintes femmes [après quelques temps] annoncent elles aussi ce qu’elles ont vu, les apôtres ne les croient pas. Matthieu XXVIII, 8 : « Elles sortirent vite du sépulcre avec crainte et grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. »[13]Lc XXIV : 8–11 : « Et elles se ressouvinrent de ses paroles et, à leur retour du sépulcre, elles annoncèrent toutes ces choses aux Onze et à tous les autres. Or c’étaient la Magdaléenne Marie, Jeanne et Marie (mère) de Jacques ; et les autres, leurs compagnes, en disaient autant aux apôtres. Et ces paroles leur parurent du radotage et ils ne les crurent point. »
Pierre et Jean courent au sépulcre ‑è Jn XX, 3–10 : « Pierre sortit avec l’autre disciple, et ils allèrent au sépulcre. 4. Ils couraient tous deux ensembles, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva au sépulcre. Et, s’étant penché, il vit les linceuls posés à terre ; mais il n’entra pas. Simon-Pierre qui le suivait, arriva à son tour et entra dans le sépulcre. Il vit les linges posés à terre, et le suaire qui couvrait la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé dans un autre endroit. Alors, l’autre disciple qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi ; et il vit, et il crut. Car ils ne comprenaient pas encore l’Écriture, d’après laquelle il devait ressusciter d’entre les morts. Les disciples s’en retournèrent donc chez eux. »[14]
Marie Madeleine reste au tombeau et poursuit sa recherche toute en larmes – Jn XX 11–18 : « Cependant Marie se tenait près du sépulcre, en dehors, versant des larmes ; et, en pleurant, elle se pencha vers le sépulcre ; et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été mis le corps de Jésus, l’un à la tête, l’autre aux pieds. Et ceux-ci lui dirent : « Femme, pourquoi pleurez-vous ? » Elle leur dit : « Parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l’ont mis. » Ayant dit ces mots, elle se retourna et vit Jésus debout ; et elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleurez-vous ? Qui cherchez-vous ? » Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit : « Seigneur, si c’est vous qui l’avez emporté, dites-moi où vous l’avez mis, et j’irai le prendre. » Jésus lui dit : « Marie ! » Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabboni ! » c’est à dire « Maître ! » Jésus lui dit : « Ne me touchez point, car je ne suis pas encore remonté vers mon Père. Mais allez à mes frères, et dites-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu, et votre Dieu. » Marie-Madeleine alla annoncer aux disciples qu’elle avait vu le Seigneur, et qu’il lui avait dit ces choses. »[15]
Marie Madeleine annonce aux apôtres qu’elle a vu Notre Seigneur, mais ils ne le croient pas – Saint Marc XVI, 9–11 Ressuscité le matin, le premier jour, de la semaine, il apparut d’abord à Marie la Magdaléenne, de laquelle il avait chassé sept démons. Elle alla l’annoncer à ceux qui avaient été avec lui, et qui étaient dans le deuil et les pleurs. Eux, quand ils entendirent qu’il était vivant et qu’il lui était apparu, ne (la) crurent point. »[16]
Apparition aux autres saintes femmes – Matthieu XXVIII, 9–10 : « Et voilà que Jésus se présenta devant elles et leur dit : » Salut ! » Elles s’approchèrent, saisirent ses pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : » Ne craignez point ; allez annoncer à mes frères qu’ils ont à partir pour la Galilée : c’est là qu’ils me verront. »[17
Apparition aux disciples d’Emmaüs
Lc XXIV 13–32 : Or, ce même jour, deux d’entre eux se rendaient à un bourg, nommé Emmaüs, distant de Jérusalem de soixante stades, et ils causaient entre eux de tous ces événements. Tandis qu’ils causaient et discutaient, Jésus lui-même, s’étant approché, se mit à faire route avec eux ; mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Il leur dit : » De quoi vous entretenez-vous ainsi en marchant ? » Et ils s’arrêtèrent tout tristes. L’un d’eux, nommé Cléophas, lui dit : » Tu es bien le seul qui, de passage à Jérusalem, ne sache pas ce qui s’y est passé ces jours-ci ! » Il leur dit : » Quoi ? » Ils lui dirent : » Ce qui concerne Jésus de Nazareth, qui fut un prophète puissant en œuvres et en parole devant Dieu et tout le peuple ; et comment nos grands prêtres et nos chefs l’ont livré pour être condamné à mort et l’ont crucifié. Quant à nous, nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël ; mais, en plus de tout cela, on est au troisième jour depuis que cela s’est passé. Aussi bien, quelques femmes, des nôtres, nous ont jetés dans la stupeur : étant allées de grand matin au sépulcre, et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire même qu’elles avaient vu une apparition d’anges qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons s’en sont allés au sépulcre et ont bien trouvé (toutes choses) comme les femmes avaient dit : mais lui, ils ne l’ont point vu. » Et lui leur dit : » O (hommes) sans intelligence et lents de cœur pour croire à tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrit cela pour entrer dans sa gloire ? » Et commençant par Moïse et (continuant) par tous les prophètes, il leur expliqua, dans toutes les Ecritures, ce qui le concernait. Ils approchèrent du bourg où ils se rendaient, et lui feignit de se rendre plus loin. Mais ils le contraignirent, disant : » Reste avec nous, car on est au soir et déjà le jour est sur son déclin. » Et il entra pour rester avec eux. Or, quand il se fut mis à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, puis le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent ; et il disparut de leur vue. Et ils se dirent l’un à l’autre : » Est-ce que notre cœur n’était pas brûlant en nous, lorsqu’il nous parlait sur le chemin, tandis qu’il nous dévoilait les Ecritures ? »
Les disciples d’Emmaüs racontent l’apparition : les apôtres ne les croient pas – Saint Marc, XVI, 12–13 : « Ensuite, il se montra sous une autre forme à deux d’entre eux qui cheminaient, se rendant à la campagne. Ceux-ci s’en revinrent l’annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. »[18]
Le témoignage des gardes – Saint Matthieu 28:11–15 : « Pendant qu’elles étaient en chemin, voilà que quelques-uns des gardes virent dans la ville et annoncèrent aux grands prêtres tout ce qui était arrivé. Après s’être assemblés avec les anciens et avoir pris une délibération, ils donnèrent une grosse somme d’argent aux soldats, en leur disant : Dites : Ses disciples sont venus de nuit et l’ont dérobé pendant que nous dormions. Que si cela arrive aux oreilles du gouverneur, nous l’apaiserons et nous ferons que vous n’ayez pas d’ennuis. » Eux prirent l’argent et firent selon la leçon reçue. Et ce bruit s’est répandu parmi les Juifs jusqu’aujourd’hui. »[19]
Apparition à saint Pierre et aux onze
Lc XXIV 33–35 : « Sur l’heure même, ils [les disciples d’Emmaüs] partirent et retournèrent à Jérusalem ; et ils trouvèrent réunis les Onze et leurs compagnons, qui disaient : « Réellement le Seigneur est ressuscité, et il est apparu à Simon. » Et eux de raconter ce qui (s’était passé) sur le chemin, et comment il avait été reconnu par eux à la fraction du pain.
Première apparition aux Onze, sans Thomas
Jn XX, 19–25 : « Le soir de ce même jour, le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, parce qu’ils craignaient les Juifs, Jésus vint, et se présentant au milieu d’eux, il leur dit : « Paix avec vous ! » . Ayant ainsi parlé, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Il leur dit une seconde fois : « Paix avec vous ! » Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. ». Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit-Saint. ».« Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » Mais Thomas, l’un des douze, celui qu’on appelle Didyme, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint.. Les autres disciples lui dirent donc : « Nous avons vu le Seigneur. » Mais il leur dit : « Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt à la place des clous et ma main dans son côté, je ne croirai point. »
Saint Marc XVI 14–17 : « Plus tard, il se montra aux Onze eux-mêmes, pendant qu’ils étaient à table ; et il leur reprocha leur incrédulité et leur dureté de cœur, pour n’avoir pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité des morts. Puis il leur dit : » Allez par tout le monde et prêchez l’Evangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas, sera condamné. Et voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; ils prendront des serpents, et s’ils boivent quelque (breuvage) mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades et (les malades) seront guéris. »[20]
Saint Luc : XXIV 36–49 : « Comme ils discouraient ainsi, lui se trouva au milieu d’eux et leur dit : » Paix à vous ! » Saisis de stupeur et d’effroi, ils croyaient voir un esprit. Et il leur dit : « Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi des pensées s’élèvent-elles dans vos cœurs ? Voyez mes mains et mes pieds ; c’est bien moi. Touchez-moi et constatez, car un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai. » Et ce disant, il leur montra ses mains et ses pieds. Comme ils ne croyaient pas encore à cause de leur joie et qu’ils étaient dans l’étonnement, il leur dit : » Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui donnèrent un morceau de poisson grillé. Il le prit et en mangea devant eux. Il leur dit : » C’est bien là ce que je vous ai dit quand j’étais encore avec vous : qu’il fallait que tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes s’accomplît. » Alors il leur ouvrit l’intelligence pour comprendre des Ecritures ; et il leur dit : » Ainsi il est écrit que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts le troisième jour, et que le repentir pour la rémission des péchés doit être prêché en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Vous êtes témoins de ces choses. Et voici que je vais envoyer sur vous ce qui a été promis par mon Père. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez d’en haut revêtus de force. »
Deuxième apparition aux Onze : st Thomas est là
Jn XX 26–31 : « Huit jours après, les disciples étant encore dans le même lieu, et Thomas avec eux, Jésus vint, les portes étant fermées, et se tenant au milieu d’eux, il leur dit : « Paix avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Mets ici ton doigt, et regarde mes mains ; approche aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois plus incrédule, mais croyant. » Thomas lui répondit : « Mon Seigneur, et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, Thomas, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. » Jésus a fait encore en présence de ses disciples beaucoup d’autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-ci ont été écrits, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. »
Troisième apparition aux Onze, sur le bord du lac
Jn XXI 1–17 : « Après cela, Jésus se montra de nouveau à ses disciples sur les bords de la mer de Tibériade : et il se montra ainsi : Simon-Pierre, Thomas appelé Didyme, Nathanaël, qui était de Cana en Galilée, les fils de Zébédée et deux autres de ses disciples étaient ensemble. Simon-Pierre leur dit : « Je vais pêcher. » Ils lui dirent : « Nous y allons, nous aussi, avec toi. » Ils sortirent donc et montèrent dans la barque ; mais ils ne prirent rien cette nuit-là. Le matin venu, Jésus se trouva sur le rivage ; mais les disciples ne savaient pas que c’était Jésus. Et Jésus leur dit : « Enfants, n’avez-vous rien à manger ? » Non, répondirent-ils. Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils le jetèrent, et ils ne pouvaient plus le tirer à cause de la grande quantité de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Simon-Pierre, ayant entendu que c’était le Seigneur, mit son vêtement et sa ceinture, car il était nu, et se jeta dans la mer. Les autres disciples vinrent avec la barque (car ils n’étaient éloignés de la terre que d’environ deux cents coudées), en tirant le filet plein de poissons. Quand ils furent descendus à terre, ils virent là des charbons allumés, du poisson mis dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre monta dans la barque, et tira à terre le filet qui était plein de cent cinquante-trois grands poissons ; et quoiqu’il y en eût un si grand nombre, le filet ne se rompit point. Jésus leur dit : « Venez et mangez. » Et aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui êtes-vous ? » parce qu’ils savaient qu’il était le Seigneur. Jésus s’approcha, et prenant le pain, il leur en donna ; il fit de même du poisson. C’était déjà la troisième fois que Jésus apparaissait à ses disciples, depuis qu’il avait ressuscité des morts. Lorsqu’ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : » Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il lui répondit : « Oui, Seigneur, vous savez que je vous aime. » Jésus lui dit : « Pais mes agneaux. » Il lui dit une seconde fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre lui répondit : » Oui, Seigneur, vous savez bien que je vous aime. » Jésus lui dit : « Pais mes agneaux. » Il lui dit pour la troisième fois : « M’aimes-tu ? » et il lui répondit : « Seigneur, vous connaissez toutes choses, vous savez bien que je vous aime. » Jésus lui dit : « Pais mes brebis. »
Apparition aux Onze sur la montagne
Mt XXVIII 16–20 : « Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée. En le voyant, ils se prosternèrent ; mais il y en eut qui doutèrent. Et Jésus s’approchant leur parla ainsi : » Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous toujours jusqu’à la fin du monde. »[21]
Apparition à Béthanie
Lc XXIV 50–53 : « Et il les emmena jusque vers Béthanie, et, levant les mains, il les bénit. Et tandis qu’il les bénissait, il s’éloigna d’eux, et il était enlevé vers le ciel. Et eux, après l’avoir adoré, retournèrent à Jérusalem avec grande joie. Et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu. »
Ascension
Actes I, 4–11 : « Comme il mangeait avec (eux), il leur enjoignit de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis, » ce que, (leur dit-il), vous avez appris de moi : que Jean a baptisé d’eau, mais que vous, sous peu de jours, vous serez baptisés de l’Esprit-Saint. » Eux donc, s’étant réunis, lui demandèrent : » Seigneur, est-ce en ce temps-ci que vous allez rétablir la royauté pour Israël ? » Il leur dit : » Ce n’est pas à vous de connaître les temps ni les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. 8 Mais, lorsque le Saint-Esprit descendra sur vous, vous recevrez de la force, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’à l’extrémité de la terre. » Quand il eut dit cela, il fut élevé (de terre) sous leur regard, et un nuage le déroba à leurs yeux. Et comme ils avaient la vue fixée vers le ciel pendant qu’il s’en allait, voici que deux hommes, vêtus de blanc, se présentèrent à eux et (leur) dirent : » Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui, d’auprès de vous, a été enlevé au ciel, ainsi viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel. »
Apparition à saint Jacques, le mineur, le cousin de Jésus, premier évêque de Jérusalem
I Corinthiens 15, 1–7 : « Je vous rappelle, frères, l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; à moins que vous n’ayez cru en vain. Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’ai appris moi-même, que le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Ecritures ; qu’il a été enseveli et qu’il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Ecritures ; et qu’il est apparu à Céphas, puis aux Douze. Après cela, il est apparu en une seule fois à plus de cinq cents frères (Ascension), dont la plupart sont encore vivants, et quelques-uns se sont endormis. Ensuite il est apparu à Jacques[22], puis à tous les apôtres. »
Apparitions à saint Paul
I Corinthiens 15, 8 : « Après eux tous, il m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton. »
Act IX, 1–9 ; Actes 22, 4–12 ; Actes 26, 4–18
Actes XXII, 17–18 : « De retour à Jérusalem, comme je priais dans le temple, il m’arriva d’être en extase, et je vis (le Seigneur) qui me disait : » Hâte-toi et sors au plus tôt de Jérusalem, parce qu’on n’y recevra pas ton témoignage sur moi. »
II Corinthiens 12, 1–4 : « Faut-il se glorifier ? Cela n’est pas utile ; j’en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur. Je connais un homme dans le Christ qui, il y a quatorze ans, fut ravi jusqu’au troisième ciel (si ce fut dans son corps, je ne sais ; si ce fut hors de son corps, je ne sais : Dieu le sait). Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps, je ne sais, Dieu le sait) fut enlevé dans le paradis, et qu’il a entendu des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à un homme de révéler. »
Notes
[1] Exercices spirituels de saint Ignace, n°299 : mystères glorieux.
[2] Mc 16:1 « Et cum transisset sabbatum Maria Magdalene et Maria Iacobi et Salome emerunt aromata ut venientes unguerent eum. »
[3] Mt XXVIII, 1 : « Vespere autem sabbati quae lucescit in primam sabbati venit Maria Magdalene et altera Maria videre sepulchrum. »
[4] Jn XX, 1 : « « una autem sabbati Maria Magdalene venit mane cum adhuc tenebrae essent ad monumentum et videt lapidem sublatum a monumento. »
[5] Mc XVI, 2 : « Et valde mane una sabbatorum veniunt ad monumentum orto iam sole, et dicebant ad invicem quis revolvet nobis lapidem ab ostio monumenti. »
[6] Mt XXVIII, 2 : « Et ecce terraemotus factus est magnus. Angelus enim Domini descendit de caelo et accedens revolvit lapidem et sedebat super eum28:3 Erat autem aspectus eius sicut fulgur et vestimentum eius sicut nix. »
[7] Mt 28:4 « Prae timore autem eius exterriti sunt custodes et facti sunt velut mortui. »
[8] Mc XVI, 4 « et respicientes vident revolutum lapidem erat quippe magnus valde. »
[9] Mc 16:5–7 : « Et introeuntes in monumento viderunt iuvenem sedentem in dextris, coopertum stola candida, et obstipuerunt. v 6 Qui dicit illis : Nolite expavescere : Iesum quaeritis Nazarenum, crucifixum : surrexit, non est hic, ecce locus ubi posuerunt eum. v 7 Sed ite, et dicite discipulis eius, et Petro, quia praecedit vos in Galilaeam : ibi eum videbitis sicut dixit vobis. »
[10] Mt 28:5–7 : « Respondens autem angelus dixit mulieribus : nolite timere vos, scio enim, quod Iesum, qui crucifixus est quaeritis : non est hic, surrexit enim sicut dixit : venite videte locum ubi positus erat Dominus. Et cito euntes, dicite discipulis eius quia surrexit, et ecce praecedit vos in Galilaeam : ibi eum videbitis ecce praedixi vobis. »
[11] Saint Luc 24:3–7 : « Et ingressae non invenerunt corpus Domini Iesu. v 4 Et factum est dum mente consternatae essent de isto, ecce duo viri steterunt secus illas in veste fulgenti. v.5 Cum timerent autem, et declinarent vultum in terram, dixerunt ad illas : Quid quaeritis viventem cum mortuis ? v.6 Non est hic, sed surrexit : recordamini qualiter locutus est vobis cum adhuc in Galilaea esset, dicens quia oportet Filium hominis tradi in manus hominum peccatorum et crucifigi et die tertia resurgere. »
[12] Mc 16:8 : « at illae exeuntes, fugerunt de monumento ; invaserat enim eas tremor et pavor ; et nemini quicquam dixerunt ; timebant enim. »
[13] Mt XXVIII, 8 : « et exierunt cito de monumento cum timore et magno gaudio, currentes nuntiare discipulis eius. »
[14] Jn XX, 3–10 : « Exiit ergo Petrus et ille alius discipulus et venerunt ad monumentum. Currebant autem duo simul, et ille alius discipulus praecucurrit citius Petro, et venit primus ad monumentum. Et cum se inclinasset, vidit posita linteamina non tamen introivit. Venit ergo Simon Petrus sequens eum, et introivit in monumentum, et videt linteamina posita, et sudarium, quod fuerat super caput eius, non cum linteaminibus positum, sed separatim involutum in unum locum. Tunc ergo introivit et ille discipulus qui venerat primus ad monumentum : et vidit et credidit : nondum enim sciebant scripturam, quia oportet eum a mortuis resurgere. Abierunt ergo iterum ad semetipsos discipuli. »
[15] « Maria autem stabat ad monumentum foris plorans. Dum ergo fleret, inclinavit se et prospexit in monumentum : et vidit duos angelos in albis, sedentes unum ad caput, et unum ad pedes, ubi positum fuerat corpus Iesu. Dicunt ei illi : Mulier quid ploras ? Dicit eis : quIa tulerunt Dominum meum et nescio ubi posuerunt eum. Haec cum dixisset, conversa est retrorsum, et videt Iesum stantem, et non sciebat quia Iesus est. Dicit ei Iesus : Mulier quid ploras ? Quem quaeris ? Illa existimans quia hortulanus esset, dicit ei : Domine si tu sustulisti eum, dicito mihi ubi posuisti eum ; et ego eum tollam. Dicit ei Iesus Maria conversa illa dicit ei : Rabboni quod dicitur magister. Dicit ei Iesus : Noli me tangere, nondum enim ascendi ad Patrem meum ; vade autem ad fratres meos, et dic eis : Ascendo ad Patrem meum et Patrem vestrum et Deum meum et Deum vestrum. Venit Maria Magdalene adnuntians discipulis : Quia vidi Dominum et haec dixit mihi. »
[16] Mc, XVI, 9–11 : « Surgens autem mane, prima sabbati, apparuit primo Mariae Magdalenae, de qua eiecerat septem daemonia. Illa vadens nuntiavit his, qui cum eo fuerant, lugentibus et flentibus. Et illi audientes quia viveret, et visus esset ab ea, non crediderunt. »
[17] Mt. XXVIII, 9–10 « et ecce Iesus occurrit illis dicens : Avete. Illae autem accesserunt, et tenuerunt pedes eius, et adoraverunt eum. Tunc ait illis Iesus : Nolite timere : ite, nuntiate fratribus meis ut eant in Galilaeam, ibi me videbunt. »
[18] Mc XVI, 12–13 : « Post haec autem duobus ex eis ambulantibus ostensus est in alia effigie, euntibus in villam ; et illi euntes nuntiaverunt ceteris nec illis crediderunt ».
[19] Matthieu 28:11–15 : « quae cum abiissent, ecce quidam de custodibus venerunt in civitatem et nuntiaverunt principibus sacerdotum omnia quae facta fuerant. Et congregati cum senioribus consilio accepto, pecuniam copiosam dederunt militibus, dicentes : Dicite quia discipuli eius nocte venerunt, et furati sunt eum nobis dormientibus. Et si hoc auditum fuerit a praeside nos suadebimus ei, et securos vos faciemus. At illi accepta pecunia, fecerunt sicut erant docti. Et divulgatum est verbum istud apud Iudaeos usque in hodiernum diem. »
[20] Mc 16:14–18 : « Novissime recumbentibus illis undecim apparuit : et exprobravit incredulitatem illorum et duritiam cordis : quia his qui viderant eum resurrexisse non crediderant. Et dixit eis : Euntes in mundum universum praedicate Evangelium omni creaturae. Qui crediderit et baptizatus fuerit salvus erit, qui vero non crediderit condemnabitur. Signa autem eos qui crediderint haec sequentur : In nomine meo daemonia eicient ; linguis loquentur novis : serpentes tollent et si mortiferum quid biberint, non eos nocebit : super aegrotos manus inponent et bene habebunt. »
[21] Mt XXVIII 16–20 : « Undecim autem discipuli abierunt in Galilaeam in montem ubi constituerat illis Iesus. Et videntes eum adoraverunt quidam autem dubitaverunt : Et accedens Iesus locutus est eis dicens : Data est mihi omnis potestas in caelo et in terra : Euntes ergo docete omnes gentes : baptizantes eos in nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti : docentes eos servare omnia quaecumque mandavi vobis : et ecce ego vobiscum sum omnibus diebus usque ad consummationem saeculi. »
[22] D’après st Thomas, il s’agit de st Jacques, fils d’Alphée. Alphée ou Cléophas selon le père Fouard. Alphée ou Cléophas était un frère de Joseph. Alphée avait épousé une « Marie, sœur de la sainte Vierge [Jn 19,25], Fouard Tome I, p.103 : Cette Marie avait épousé un frère de Joseph, nommé Alphée ou Cléophas. Celui-ci mourut aussi pendant le séjour de Jésus à Nazareth. Quand aux deux sœurs, apparemment elles se réunirent, et les nombreux enfants de Marie, femme de Cléophas, sont ces frères et ces sœurs de Jésus dont les habitants de Nazareth parlaient en ces termes : « Ses frères ne s’appellent-ils pas Jacques, Joseph, Simon et Jude ? Et ses sœurs ne sont-elles pas parmi nous ? ». Mc 3,21 ; Lc 4,22 ; Mt 13,55 – L’usage des lettres saintes et en général de la langue grecque, est d’appeler frères les parents même éloignés. Ce mot ne désigne donc ici que les quatre cousins de Jésus. (..) Deux de ces ‘frères’ sont plus connus : nous les retrouvons parmi les apôtres. Jacques, fils d’Alphée [Jacques le Mineur] est ce « frère du Seigneur » que saint Paul voulut voir en même temps que Pierre [Ga. I,19], qu’il salua comme un des piliers de l’Eglise. Sa rigide vertu le fit surnommer le Juste. C’est lui qui gouverna l’église mère de Jérusalem après le départ de Pierre : cf. Actes XIII, 17 ; XV, 13 ; XXI, 18…Ga. II,9 : « Jacques, Céphas et Jean, qui sont regardés comme des colonnes… ». Il fut couronné du martyre de la main des juifs vers l’an 62, après avoir gouverné plus de trente ans l’église de Jérusalem. Jude, frère de Jacques dut à sa générosité le nom de Thaddée : ‘l’homme de cœur’ [Mt X, 3 ; Mc III, 18] par lequel il est désigné dans l’Evangile. Ces deux frères on été lent à croire : cf. Mc III, 20–21 ; et pour le début, plein de convoitise et de vanité : cf. Jn VII, 2–5