Chronologie des apparitions de l’Ange
1915 - L’Ange apparaît trois fois, sans donner de message.
Printemps 1916 – Première apparition de l’Ange de la Paix. L’Ange, à genoux, récite cette prière : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime ; je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, qui ne Vous aiment pas. » Été 1916 – Deuxième apparition de l’Ange du Portugal. L’Ange invite les trois petits voyants à accepter et à supporter avec soumission les souffrances que Dieu leur enverra. Automne 1916 – Troisième apparition de l’Ange. Il tient dans sa main gauche un calice sur lequel est suspendue une Hostie de laquelle quelques gouttes de Sang tombent dans le Calice. L’Ange récite avec les trois petits voyants la prière à la Très Sainte Trinité, puis avec la sainte Hostie, il donne la Communion à la petite Lucie, tandis qu’il donne à Jacinthe et à François le Sang du Calice. |
Alors âgée de 8 ans, la mère de Lucie lui confia la garde du troupeau. Comme tous les enfants, elle avait des petits camarades de son âge avec qui jouer, et elle s’était choisit pour amie 3 autres fillettes : Teresa Matias, sa sœur Maria Rosa et Maria Justino. C’est en leur compagnie que Lucie bénéficiera par trois fois, de l’apparition de l’Ange.
L’Apparition de 1915
Les trois fillettes avaient monté leurs troupeaux jusqu’à la cime de la colline où se trouvait un grand terrain planté d’arbres. Vers midi, elles mangèrent puis ensuite récitèrent le chapelet, comme il était coutume de le faire dans les campagnes portugaises de l’époque.
A peine ayant commencé leur récitation, les enfants virent comme suspendue en l’air au-dessus des arbres, une figure semblable à une statue de neige, que les rayons du soleil rendaient un peu transparentes. Tout en continuant le chapelet, les petites filles fixèrent les yeux sur cette figure, qui disparu dès qu’elles l’eurent terminé.
La nouvelle de cette première apparition se répandit au village, car les compagnes de Lucie la racontèrent aussitôt, mais personne n’y fit attention, disant que cela était des balivernes. Bien sur, les petites filles furent très réprimandées par leurs parents et même battues. Tout le village se moquait des fillettes.
Notons que les enfants ne dirent pas : « Nous avons vu un ange », mais : « Nous avons vu quelque chose » qu’elles ne savaient décrire, mais qui plus tard diront que « cette chose avait une forme humaine »
Cette « chose » donc, apparaîtra deux autres fois aux mêmes petits enfants ; mais quelle est la signification de telles apparitions si aucun message n’a été délivré aux fillettes ? Nous pouvons penser que Dieu voulait préparer Lucie aux Apparitions de la Très Sainte Vierge ; puisque des 3 enfants présents ici, c’est elle qui eut le privilège de voir Notre-Dame.
L’Apparition de 1916
« Je suis l’Ange de la Paix »
Un an plus tard, au printemps 1916, l’Ange se manifesta de nouveau ; mais cette fois aux trois petits pastoureaux : Lucie, François et sa sœur Jacinthe ; ces deux derniers ayant eux aussi obtenu la permission de leurs parents pour garder leur troupeau. Dès lors, les 3 cousins étaient souvent réunis. Ce jour là, ils étaient monté sur le versant de la colline avec leurs brebis.
Jouant depuis un certain temps, voici qu’un vent assez fort secoua les arbres. Levant les yeux, les enfants virent au dessus des oliviers une chose d’une forme humaine s’approcher d’eux. Plus distinctement, cette fois on peut décrire que cette « chose » avait l’apparence d’un jeune garçon de 15 ans tout au plus, vêtu d’un blanc pur, que le soleil rendait transparent comme s’il était en cristal.
En arrivant près des trois enfants, l’Ange dit : « Ne craignez pas !. Je suis l’Ange de la Paix. Priez pour moi ! »
Puis s’agenouillant à terre, il courba le front jusqu’au sol. Les enfants firent de même, et répétèrent les paroles qu’ils entendirent :
Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, et qui ne Vous aiment pas.
Il répéta trois fois cette prière puis il se releva en disant :
« Priez ainsi. Les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications », puis il disparut.
Par ces mots, l’Ange nous apprend que le Cœur de Marie conduit infailliblement au Cœur de Jésus. Ces deux Cœurs ne se séparent pas : qui trouve l’un, trouve l’autre. Déjà, en 1873, un pieux jésuite, le R. P. Xavier de Franciosi, écrivit un important ouvrage où nous cueillons cette vérité : « Le Cœur de Marie conduit infailliblement au Cœur de Jésus ; ces deux Cœurs ne se séparent pas ; qui trouve l’un trouve l’autre. C’est le Cœur de Marie qui montre le Cœur de Jésus et c’est lui également qui le donne ».
Au début du siècle, la dévotion aux Saints Anges était très vivante au Portugal, et ce culte était loin d’être inconnu aux trois pastoureaux. Chaque matin et soir ils adressaient une prière à leur Ange Gardien : « A la louange de notre Ange Gardien qui nous garde nuit et jour, qu’Il soit toujours en notre compagnie. »
François a été le seul à ne pas entendre les paroles de l’Ange, et il en sera de même pour toutes les apparitions ; cependant, il eut lui aussi le privilège de voir les présences divines.
« Je suis l’Ange du Portugal »
Cette seconde apparition s’est sans doute passé en été, car il y faisait très chaud. Les trois enfants revenaient avec le troupeau au milieu de la matinée, et étaient entrain de jouer près du puis, lorsqu’ils virent le même ange qui leur dit :
« Que faites-vous ? Priez, priez beaucoup ! Les Saints Cœurs de Jésus et de Marie ont sur vous des desseins de miséricorde. Offrez sans cesse au Très-Haut des prières et des sacrifices ». (« desseins de miséricorde » veut dire que Jésus et Marie ont un amour particulier pour les petits enfants, pour leurs prières et sacrifices, tout ce qu’ils font a plus de valeur, parce que les enfants sont purs et touchent particulièrement le Cœur de Dieu.)
Lucie demanda comment devaient-ils faire pour se sacrifier ; et l’ange lui répondit : « De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice en acte de réparation pour les péchés par lesquels il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs. De cette manière, vous attirerez la paix sur votre patrie. Je suis son Ange Gardien, l’Ange du Portugal. Surtout, acceptez et supportez avec soumission les souffrances que le Seigneur vous enverra. »
Ainsi, dès maintenant les petits bergers connaissent deux sortes de sacrifices : offrir à Dieu nos actions en compensation des péchés qui l’offensent et accepter les épreuves de la vie pour obtenir la conversion des pécheurs.
Après l’Apparition, François demanda à sa cousine : « Que t’as dit l’ange ? »
Étonnée, Lucie lui demanda s’il avait entendu le dialogue, mais le petit garçon lui dit : « Non, j’ai vu qu’il te parlait et j’ai entendu ce que tu lui as répondu, mais je ne sais pas ce qu’il t’as dit ».
« L’Ange de l’Eucharistie »
À l’automne 1916, les pastoureaux faisaient paître leurs troupeaux. Après le repas, ils se mirent à prier là où précisément l’Ange leur était apparu la première fois.
Alors qu’ils récitaient la prière apprise par l’Ange (« Mon Dieu, je crois, j’adore… etc. »), le visage contre terre, une lumière apparut au dessus d’eux. Se relevant, les enfants virent de nouveau l’Ange qui cette fois tenait dans sa main gauche un calice, sur lequel était suspendue une Hostie de laquelle tombaient quelques gouttes de Sang dans ce calice.
Laissant le Calice et l’Hostie suspendus en l’air, l’Ange se prosterna près des enfants et répéta 3 fois cette prière : Très Sainte Trinité,
Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre le très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ
présent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de Son Très Saint-Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs.
Puis, se relevant, Il prit de nouveau le calice et l’Hostie dans ses mains, donna la sainte Communion à Lucie, et donna le Sang du calice à Jacinthe et à François, en disant : « Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ, horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu »
Il se prosterna une dernière fois avec les enfants et répéta à nouveau trois fois la prière de la Sainte Trinité, ci-dessus.
Les 3 petits voyants gardèrent le plus absolu silence sur les Apparitions de l’Ange. Pourquoi donc ?. Sœur Lucie le dit plus tard : « À cause de l’expérience pénible après l’Apparition de 1915 ». Elle confia également avoir la conviction qu’elle avait réellement reçu ce jour-là le Corps, l’Âme et la Divinité de Jésus-Christ comme lorsqu’elle communiait à l’église par le moyen d’une hostie.
Cette communion mystique fut certainement pour eux une grâce singulière. La Vie des Saints offre divers exemples de ces communions miraculeuses sans l’intervention du prêtre, par exemple celles de la Bienheureuse Imelda, de saint Stanislas Kostka, de saint Gérard Majella, etc. Cependant c’était la première fois que la sainte communion était offerte à des âmes privilégiées sous la forme du Précieux-Sang.
Dans leurs conversations intimes, les pastoureaux se demandaient pourquoi Lucie avait reçu l’Hostie alors que François et Jacinthe le contenu du calice. Lucie expliquait à ses cousins que les deux communions étaient équivalentes, mais lorsque Notre-Dame, à sa seconde visite, leur eut annoncé leur avenir, ils comprirent que la différence dans la « matière » de leur communion symbolisait la différence de leurs destinées : Lucie devant rester longtemps sur cette terre, avait besoin du Pain de vie ; eux, appelés à la quitter bientôt, devaient se préoccuper particulièrement d’offrir le sacrifice de leur vie.