Avertissement : le style parlé de cette exhortation a été conservé
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.
Très très chers enfants,
Je voulais vous parler de ce qui était – ce qui est – un peu la devise de ce pèlerinage. Vous avez vu écrit « Vrai Roi, Tu l’es dans cette Hostie ». Notre-Seigneur, Il règne précisément par Sa présence dans l’Eucharistie, dans la Sainte Hostie, dans le Saint-Sacrement. C’est par le Saint-Sacrement, c’est dans le Saint-Sacrement, que Notre-Seigneur est vainqueur, qu’Il règne, qu’Il commande et qu’Il nous protège, qu’Il nous défend. Et tout au cours de l’Histoire, il y a eu des faits miraculeux, beaucoup, où Notre-Seigneur a justement montré comment Il règne par le Saint-Sacrement, par l’Hostie.
Je vais vous raconter un fait qui est arrivé en Espagne au XIIIème siècle. On l’appelle le « Miracle de Daroca ». Le comte de Barcelone, le comte Jaime, avait reconquis aux Maures, il avait chassé les Maures, il avait conquis les Baléares, les îles Baléares, et ensuite il est revenu sur le territoire, sur le continent, pour essayer de reprendre la ville de Valence qui était aussi prise. (Tout le sud et le centre de l’Espagne étaient envahis par les Sarrazins). Il a réuni des soldats des trois villes de Téruel, Daroca et Calatayud. Et avec quatre mille hommes (ou nobles ) et quatre cents chevaliers, il avait fait fuir une armée de quarante mille Sarrazins et il avait pris la ville de Bougines. Ensuite, il a fait bâtir un château-fort, une forteresse, et de là il est allé jusqu’à Valence qu’il a reconquis. Pendant son absence et voulant profiter de cet élan victorieux, les armées chrétiennes ont voulu aller vers le sud et prendre la forteresse de Tchio qui était vraiment le centre où les Maures s’étaient faits forts. Ils étaient beaucoup plus nombreux que les chrétiens et alors un général a décidé d’aller à la bataille. Il a demandé au prêtre, Mathieu Martinez, de célébrer la Sainte Messe et il a demandé à tous ses soldats, et particulièrement à ses capitaines, ses cinq capitaines, de réciter un acte de contrition, de recevoir la communion et d’aller à la bataille. Mais alors que la Messe se déroulait, après la Consécration mais avant qu’ils n’aient pu communier, ils se sont vu entourés totalement par cette immense armée des Maures et sans pouvoir communier, ils sont allés au combat. Le prêtre a consommé la communion de la Sainte Messe et il est allé cacher les hosties, pour la communion des soldats, il est allé les cacher dans une grotte, et les a alors entourées, ces hosties, d’un corporal, de plusieurs corporaux. Trois heures après, les chrétiens avaient pu repousser cette attaque et ils étaient revenus dans leur camp. Ils sont allé chercher les hosties afin de communier et continuer la bataille. Or, en ouvrant les corporaux, ils se sont rendus compte que toutes les hosties s’étaient transformées en sang, le Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui avait imbibé et entaché les corporaux. Ils ont alors repris courage. Le prêtre a mis un corporal sur un bâton qu’il avait, afin de faire un étendard. Le temps de revenir sur ces entrefaites a fait qu’à nouveau il y avait une vague, une nouvelle attaque des Sarrazins. Alors, le prêtre est monté dans la tour, dans la partie la plus haute, et il agitait ce corporal avec le Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ comme un étendard, comme un nouveau labarum. Et les historiens disent que de cet étendard jaillissaient des lumières qui effrayaient et aveuglaient les Maures et qui encourageaient les chrétiens. Ayant repris courage et pleins de foi en Notre-Seigneur Jésus-Christ, les chrétiens sont revenus au combat et ont obtenu une victoire définitive, totale. Au point qu’on les a chassés pour toujours des terres d’Aragon.
On voit donc là comment Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans l’Hostie, Il est Roi, comment Il est Vainqueur, comment Il commande, comment Il nous défend, Il nous protège.
C’est donc la conclusion : nous sommes dans des circonstances très difficiles aussi. Aujourd’hui, il y en a peu qui reconnaissent la Royauté de Notre-Seigneur et même au sein de la Sainte Eglise, dans la hiérarchie de la Sainte-Eglise. Eh bien, nous devons avoir cette foi vive dans cet amour de Notre-Seigneur, dans cette puissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui peut nous donner la victoire à tout instant. Nous devons avoir cette confiance en Lui. Nous devons L’aimer dans l’Hostie car ce qu’Il nous demande, c’est surtout de Lui rendre amour pour amour, de L’aimer.
Alors, chers enfants, imitez saint Tarcisius. (Vous connaissez aussi l’histoire de ces premiers martyrs de l’Eucharistie.) Il n’a pas permis qu’on lui arrache les hosties qu’il avait sous ses vêtements, sur sa poitrine, et qu’il apportait aux chrétiens qui allaient être martyrisés comme leur dernier soutien, viatique. Eh bien, on a voulu lui arracher ses hosties et il ne l’a pas permis parce qu’il ne voulait pas permettre que Notre-Seigneur soit outragé dans le Saint-Sacrement. Alors, ils n’ont pas pu séparer les bras qu’il avait croisés sur sa poitrine et, peu après, de retour aux catacombes, sauvé par un soldat chrétien, il a rendu les hosties au prêtre qui les lui avait données à la fin de la Messe, et il a dit : « Voilà, je n’ai pas permis que Notre-Seigneur soit outragé », et il est mort.
Vous aussi, chers enfants, ne permettez pas qu’on vous arrache Notre-Seigneur Jésus-Christ de votre poitrine, de votre cœur, car Notre-Seigneur règne dans nos âmes et dans nos cœurs. Ne permettez ni à personne, ni à rien, qu’on arrache Notre-Seigneur de votre cœur, de votre âme et ne permettez pas que Notre-Seigneur soit outragé, oublié, méprisé dans Ses Droits, Ses Droits de Roi, Ses Droits de Sauveur et Ses Droits dans la Sainte Hostie.
Demandez à la Sainte Vierge Marie donc, d’imiter ces Saints, ces Martyrs qui nous ont précédés et qui ont donné leur vie pour le Saint Sacrifice de la Messe, pour le Saint-Sacrement et pour la Royauté de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Ainsi-soit-il.
Mgr Alfonso de Galarreta