Né le 1er avril ou 1er août 1136 à Avigliana,
et mort le 4 mars 1189 à Chambéry.
Fils du comte Amédée III de Savoie et de Mathilde de Vienne, Humbert naît à Avigliana en Piémont en 1136 et reçoit le nom de son grand-père le comte Humbert II. Ses parents veillent diligemment à l’éducation de leur fils pendant ses premières années avant de le confier au préceptorat du bienheureux Amédée[1], évêque de Lausanne. Son père venant à mourir de retour de croisade le premier avril 1148, il devient le huitième comte de Savoie sous le nom d’Humbert III.
Cette accession l’oblige à sacrifier à son désir de solitude monastique qui l’anime déjà. Il se marie avec Faidive de Toulouse qui meurt bientôt sans lui laisser d’enfant. Alors il se retire à l’abbaye d’Aulps et profite de la vie contemplative, quand ses vassaux viennent le supplier d’en sortir pour perpétuer sa race. Il se remarie donc avec Germaine de Zeringen dont il est bientôt veuf, c’est alors qu’il se remarie avec Gertrude de Flandre.
Son éducation et sa vie mystique ont forgé en lui non seulement un homme vigoureux comme le prouve l’intrépidité de sa résistance aux invasions de son territoire, mais aussi un prince sage et pacifique comme en témoigne l’arbitrage qu’il exerce entre le roi d’Angleterre et le comte de Saint Gille dans leurs démêlés. Néanmoins, sa vertu n’est pas encore parfaite, ni exempte de chute ; ainsi, lorsque l’empereur Frédéric Barberousse nomme l’évêque de Belley, qui n’est autre que saint Anthelme, au gouvernement de cette cité, assorti de nombreux privilèges, Humbert en devient jaloux au point d’emprisonner un prêtre de Belley. Saint Anthelme, en digne prince de l’Eglise, excommunie Humbert entêté. Le Pape absout Humbert qui en profite pour contraindre Anthelme à se retirer à la Grande Chartreuse. Cependant, le comte, dans sa désinvolture, ignore la détermination du peuple de Belley à retrouver son évêque. Les Belleysans recourent au Pape qui restaure Anthelme dans ses droits. Saint Anthelme cite alors Humbert au tribunal de Jésus-Christ : le comte prend peur, se rend devant Anthelme et se jette à ses pieds, éploré. Saint Anthelme lui pardonne, le bénit et lui prédit la naissance d’un fils tant attendu. Humbert étant veuf de Gertrude de Flandre, et remarié à Béatrice de Vienne, c’est de cette quatrième et dernière épouse que naît Thomas en 1177, héritier du comté.
Alors il se retire dans l’abbaye de Haute-Combe où il s’adonne saintement aux plus humbles pratiques et aux plus austères observances dans la crainte et l’amour de Dieu. Il lui est révélé l’heure de sa mort et décède à l’heure révélée muni des secours de la Sainte Eglise. Des miracles viennent confirmer la réputation de sa sainteté c’est pourquoi un culte lui est décerné, que confirme Grégoire XVI le 7 septembre 1838.
Abbé Laurent Serres-Ponthieu
- Dont la vie est exposée dans Le Bachais n°3.[↩]