vers 62

Saint André

Né au pre­mier siècle à Bethsaïde, et mort au pre­mier siècle à Patras (Grèce).

St André, frère de Simon-​Pierre, porte un nom grec, ce qui indique une ouver­ture cultu­relle de leur père Jonas ou Jean de Bethsaïde, en Galilée.

André était dis­ciple de Jean-​Baptiste, pre­mier à suivre Notre-​Seigneur avec un autre non-​nommé [il s’agit de saint Jean l’Evangéliste] (Jn, I, 36, 40 /​André est sur­nom­mé Protoclet (pre­mier choi­si): Protoklitos). Il dit à son frère : nous avons trou­vé le Messie (ver­set 43) ; avec son frère il est appe­lé par le Christ : venez der­rière moi, je vous ferez pêcheurs d’hommes (Mt, IV, 18)

Les quatre listes d’Apôtres du Nouveau Testament le mettent à la deuxième ou à la qua­trième place.

A Jésus, pre­nant la foule en pitié, André indique le petit Martial ayant cinq pains d’orge et deux pois­sons, et dit au Seigneur : mais qu’est-ce que cela pour tant de monde (Jn VI, 8)

A Jésus qui pro­phé­tise la ruine de Jérusalem, André l’interroge : Dis-​nous quand cela arri­ve­ra, dis-​nous quel sera le signe que cela va finir.
André se fait avec Philippe l’interprète de grecs auprès de Jésus qui répond à leur ques­tion par la para­bole du grain de fro­ment : mais s’il meurt il donne beau­coup de fruit : cela pro­phé­tise Sa Passion, mais aus­si celle de l’Apôtre André, dont le fruit sera notam­ment la conver­sion de l’Eglise grecque, la Grèce étant emblé­ma­tique du paga­nisme. Athènes, évan­gé­li­sée par les saints Paul et Denis, Byzance, par saint André (ain­si que la Scythie, la Crimée, l’actuelle Ukraine et la Géorgie).

Frères dans la vie comme dans la mort, les saints André et Pierre deman­de­ront à être cru­ci­fiés dif­fé­rem­ment de Jésus, André sur une croix décus­sée, c’est-à-dire dont le croi­se­ment trans­ver­sal est incliné.

A Patras, en Achaïe, saint André ame­na beau­coup de per­sonnes à la véri­té évan­gé­lique, et bap­ti­sa notam­ment la femme du pro­con­sul Egée (Légende dorée, médaillon de St-​Pierre-​de-​Rome). Ainsi Egée vint à Patras s’opposer à la pré­di­ca­tion évan­gé­lique, mais saint André le reprit très har­di­ment de ce que lui, qui pré­ten­dait être juge des hommes, trom­pé par le démon, ne recon­nais­sait point le Christ juge du monde.

Alors Egée irri­té lui dit : Cesse de van­ter le Christ, à qui de sem­blables paroles n’ont rien gagné puisqu’il fut cru­ci­fié par les Juifs. Mais André conti­nue néan­moins de prê­cher har­di­ment le Christ qui, pour le salut du genre humain, s’est offert à être cru­ci­fié. Egée l’interrompt alors en termes impies, et l’engage enfin, dans son inté­rêt, à accep­ter de sacri­fier aux dieux. André lui répond : Pour moi, je sacri­fie chaque jour, sur l’autel, au Dieu tout-​puissant qui est le seul vrai, non les chairs des tau­reaux ni le sang des boucs, mais l’Agneau sans tache ; et après que tout le peuple des croyants a man­gé sa chair, l’Agneau qui a été sacri­fié demeure entier et vivant. Egée, enflam­mé de colère par ces pro­pos, ordonne de le jeter en pri­son vers l’an 60. Le peuple eût faci­le­ment déli­vré André, si lui-​même n’eût apai­sé la foule, la sup­pliant avec force de ne point l’empêcher d’atteindre la cou­ronne tant dési­rée du martyre.

Peu de temps après, conduit devant le tri­bu­nal, il fut fouet­té par vingt hommes (autre médaillon de St-​Pierre-​de-​Rome) il exal­tait le mys­tère de la croix et repro­chait à Egée son impié­té ; celui-​ci, qui ne pou­vait le sup­por­ter plus long­temps, ordon­na qu’on le mît en croix, lui fai­sant ain­si imi­ter la mort du Christ. Amené au lieu du mar­tyre, André, dès qu’il aper­çut la croix, de loin com­men­ça à s’écrier : Ô bonne croix, qui as reçu ta beau­té des membres du Seigneur, croix long­temps dési­rée, ardem­ment aimée, cher­chée sans relâche, et enfin offerte à mon ardent désir, prends-​moi d’entre les hommes, et rends-​moi à mon maître, afin que par toi me reçoive celui qui par toi m’a rache­té. C’est pour­quoi il fut atta­ché à la croix. Il y res­ta sus­pen­du, vivant, pen­dant deux jours et, ne ces­sant point de prê­cher la foi du Christ, il s’en alla vers celui dont il avait sou­hai­té imi­ter la mort. Les prêtres et les diacres d’Achaïe, qui ont rela­té son mar­tyre, attes­tant avoir vu et enten­du toutes ces choses, telles qu’on vient de les rapporter.

Extrait du Bréviaire Romain (Passion d’André, début VIème siècle)

En 1964, Paul VI donne les reliques de St André à l’évêque schis­ma­tique grec de Patras.

Abbé L. Serres-Ponthieu