Né au premier siècle à Bethsaïde, et mort au premier siècle à Patras (Grèce).
St André, frère de Simon-Pierre, porte un nom grec, ce qui indique une ouverture culturelle de leur père Jonas ou Jean de Bethsaïde, en Galilée.
André était disciple de Jean-Baptiste, premier à suivre Notre-Seigneur avec un autre non-nommé [il s’agit de saint Jean l’Evangéliste] (Jn, I, 36, 40 /André est surnommé Protoclet (premier choisi): Protoklitos). Il dit à son frère : nous avons trouvé le Messie (verset 43) ; avec son frère il est appelé par le Christ : venez derrière moi, je vous ferez pêcheurs d’hommes (Mt, IV, 18)
Les quatre listes d’Apôtres du Nouveau Testament le mettent à la deuxième ou à la quatrième place.
A Jésus, prenant la foule en pitié, André indique le petit Martial ayant cinq pains d’orge et deux poissons, et dit au Seigneur : mais qu’est-ce que cela pour tant de monde (Jn VI, 8)
A Jésus qui prophétise la ruine de Jérusalem, André l’interroge : Dis-nous quand cela arrivera, dis-nous quel sera le signe que cela va finir.
André se fait avec Philippe l’interprète de grecs auprès de Jésus qui répond à leur question par la parabole du grain de froment : mais s’il meurt il donne beaucoup de fruit : cela prophétise Sa Passion, mais aussi celle de l’Apôtre André, dont le fruit sera notamment la conversion de l’Eglise grecque, la Grèce étant emblématique du paganisme. Athènes, évangélisée par les saints Paul et Denis, Byzance, par saint André (ainsi que la Scythie, la Crimée, l’actuelle Ukraine et la Géorgie).
Frères dans la vie comme dans la mort, les saints André et Pierre demanderont à être crucifiés différemment de Jésus, André sur une croix décussée, c’est-à-dire dont le croisement transversal est incliné.
A Patras, en Achaïe, saint André amena beaucoup de personnes à la vérité évangélique, et baptisa notamment la femme du proconsul Egée (Légende dorée, médaillon de St-Pierre-de-Rome). Ainsi Egée vint à Patras s’opposer à la prédication évangélique, mais saint André le reprit très hardiment de ce que lui, qui prétendait être juge des hommes, trompé par le démon, ne reconnaissait point le Christ juge du monde.
Alors Egée irrité lui dit : Cesse de vanter le Christ, à qui de semblables paroles n’ont rien gagné puisqu’il fut crucifié par les Juifs. Mais André continue néanmoins de prêcher hardiment le Christ qui, pour le salut du genre humain, s’est offert à être crucifié. Egée l’interrompt alors en termes impies, et l’engage enfin, dans son intérêt, à accepter de sacrifier aux dieux. André lui répond : Pour moi, je sacrifie chaque jour, sur l’autel, au Dieu tout-puissant qui est le seul vrai, non les chairs des taureaux ni le sang des boucs, mais l’Agneau sans tache ; et après que tout le peuple des croyants a mangé sa chair, l’Agneau qui a été sacrifié demeure entier et vivant. Egée, enflammé de colère par ces propos, ordonne de le jeter en prison vers l’an 60. Le peuple eût facilement délivré André, si lui-même n’eût apaisé la foule, la suppliant avec force de ne point l’empêcher d’atteindre la couronne tant désirée du martyre.
Peu de temps après, conduit devant le tribunal, il fut fouetté par vingt hommes (autre médaillon de St-Pierre-de-Rome) il exaltait le mystère de la croix et reprochait à Egée son impiété ; celui-ci, qui ne pouvait le supporter plus longtemps, ordonna qu’on le mît en croix, lui faisant ainsi imiter la mort du Christ. Amené au lieu du martyre, André, dès qu’il aperçut la croix, de loin commença à s’écrier : Ô bonne croix, qui as reçu ta beauté des membres du Seigneur, croix longtemps désirée, ardemment aimée, cherchée sans relâche, et enfin offerte à mon ardent désir, prends-moi d’entre les hommes, et rends-moi à mon maître, afin que par toi me reçoive celui qui par toi m’a racheté. C’est pourquoi il fut attaché à la croix. Il y resta suspendu, vivant, pendant deux jours et, ne cessant point de prêcher la foi du Christ, il s’en alla vers celui dont il avait souhaité imiter la mort. Les prêtres et les diacres d’Achaïe, qui ont relaté son martyre, attestant avoir vu et entendu toutes ces choses, telles qu’on vient de les rapporter.
Extrait du Bréviaire Romain (Passion d’André, début VIème siècle)
En 1964, Paul VI donne les reliques de St André à l’évêque schismatique grec de Patras.
Abbé L. Serres-Ponthieu