9 mars 1463

Sainte Catherine de Bologne

Née en 1413 à Bologne.
et morte en 1463 à Bologne.

La confiance en Dieu et la défiance de soi se retrouvent dans l’ouvrage de sainte, Le sette armi spi­ri­tua­li – Les sept armes spi­ri­tuelles.

Vers 1423, elle vit à la cour de Ferrare ; elle écri­ra s’être conver­tie en 1426.

1427 : Catherine, ayant quit­té le monde, se mit sous la direc­tion de Lucia Mascheroni, pieuse per­sonne qui dirige une petite com­mu­nau­té de recluses à Ferrare. Le Seigneur fit voir à Catherine les ter­reurs du Jugement der­nier. Mais le démon lui appa­rais­sait aus­si sous la forme de la sainte Vierge ou du Christ cru­ci­fié. C’est une des ruses du démon, disait-​elle, de sug­gé­rer, dans cer­taines occa­sions, de bonnes et saintes pen­sées sur une ver­tu, et ensuite de ten­ter l’âme par le vice contraire afin de la décou­ra­ger. Entrée chez les cla­risses de Ferrare, elle eut des pen­sées blas­phé­ma­toires, puis des doutes sur la Foi sug­gé­rés par le diable.

1429/​30 : Tandis que Lucia fonde un couvent augus­tin, Catherine fonde un couvent fran­cis­cain, elle entend saint Bernardin (-1444) prê­cher. En 1429, Dieu révèle à Catherine qu’il lui par­donne tout, au sor­tir d’une confession.

En 1431, elle a une vision du juge­ment dernier.

En 1438, elle écrit son unique ouvrage sous le pseu­do­nyme de Catella ; elle ne le trans­mit à son confes­seur que peu de temps avant sa mort.

En 1456, elle est sol­li­ci­tée à fon­der un couvent à Bologne ; Notre-​Seigneur lui appa­raît, la pres­sant d’obéir. Abbesse pour trois ans, puis après un an d’intervalle, elle le redevient.

Sachez que son corps actuel­le­ment n’est pas enter­ré : on la voit à Bologne, dans la cha­pelle du Corpus Domini, habillée en cla­risse assise sur son trône la tête droite, et par­fois, elle bouge ! C’est un miracle per­ma­nent qui doit ser­vir à la conver­sion des incré­dules ! Encore de nos jours, on voit sa peau noir­cie, mais avec un visage encore digne ; rien ne pro­tège son corps de l’air ambiant !

Echelle mys­tique des vertus :

  1. la clô­ture ou sépa­ra­tion du corps et de l’esprit de toutes les choses du monde
  2. audien­za ou promp­ti­tude à entendre la parole de Dieu : Audiam quid loqua­tur in me Deus meus
  3. la rete­nue qui est la gar­dienne des ver­tus de la religieuse
  4. le silence
  5. la gra­cieu­se­té, c’est-à-dire la bon­té, l’honnêteté, la cour­toi­sie envers toutes sortes de personnes
  6. la vigi­lance
  7. la pure­té de l’esprit qui consiste par­ti­cu­liè­re­ment à pen­ser tou­jours bien des autres
  8. l’obéissance : manière la plus sure de ne pas se tromper
  9. l’humilité qui est si odieuse au démon et si conforme aux exemples de Jésus-Christ
  10. l’amour de Dieu et du pro­chain, lequel est la fin de la vie de tout chré­tien et la per­fec­tion de la vie religieuse

Echelle mys­tique de l’humilité :

  1. avoir un exté­rieur bien­veillant et des manières cordiales
  2. par­ler en peu de mots, avec dis­cré­tion et bas
  3. n’être point facile ni prompt à rire
  4. gar­der le silence jusqu’à ce que l’on soit interrogé
  5. obser­ver exac­te­ment la règle
  6. se croire la plus misé­rable des per­sonnes du monde
  7. confes­ser qu’on est inutile et inha­bile à la moindre chose
  8. fré­quen­ter sou­vent le sacre­ment de pénitence
  9. embras­ser promp­te­ment l’obéissance, sans mur­mure ni inté­rieur ni extérieur
  10. se sou­mettre par­fai­te­ment à ceux qui sont au des­sus de nous
  11. ne jamais faire sa propre volonté
  12. craindre Dieu d’une crainte filiale

Y mettre du sien :

  1. mépri­ser les choses de la terre, jusqu’à oublier ses parents et amis
  2. endu­rer sans mur­mure la souf­france de toutes ses peines
  3. extir­per les vices inté­rieurs et les airs exté­rieurs du monde
  4. mor­ti­fier le corps et l’esprit, être fidèle à écou­ter les dic­tées de sa conscience
  5. com­pas­sion envers le pro­chain. PUIS :
  6. occu­pa­tion conti­nuelle du corps et de l’esprit, car l’oisiveté engendre beau­coup de péchés
  7. séré­ni­té de l’âme et du visage
  8. confiance en Dieu
  9. humi­li­té du cœur
  10. crainte de Dieu. PUIS :
  11. connaître la voie de la per­fec­tion : connaître par­ti­cu­liè­re­ment Jésus-​Christ, et l’imiter,
  12. la liqué­fac­tion : aimer tel­le­ment Dieu qu’on se sente fondre
  13. union avec Dieu par les œuvres ou par les ver­tus Phil. I, 23
  14. joie en Dieu avec Dieu et pour Dieu
  15. louange per­pé­tuelle : désir conti­nuel de louer et glo­ri­fier Dieu duquel pro­cèdent tous les biens.

7 armes spirituelles :

  1. faire preuve de soin et d’attention en accom­plis­sant tou­jours le bien.
  2. croire que seuls nous ne pour­rons jamais faire quelque chose de vrai­ment bon.
  3. Avoir confiance en Dieu et, par amour pour lui, ne jamais craindre la bataille contre le mal, que ce soit dans le monde, ou en nous-mêmes.
  4. Méditer sou­vent les évé­ne­ments et les paroles de la vie de Jésus, sur­tout sa pas­sion et sa mort
  5. Se rap­pe­ler que nous devons mourir
  6. Garder à l’esprit la mémoire des biens du paradis
  7. Connaître les Saintes Ecritures, en les por­tant tou­jours dans son cœur pour qu’elles orientent toutes les pen­sées et toutes les actions.

Elle disait : Lorsque vous ver­rez une per­sonne reli­gieuse qui ne s’adonne pas à l’oraison, ne faites pas grand fon­de­ment sur elle et n’ayez pas grande confiance en ses œuvres, parce que, bien qu’elle porte au dehors l’habit d’une per­sonne consa­crée à Dieu, man­quant de l’esprit d’oraison, elle ne pour­ra per­sis­ter long­temps dans ce genre de vie. Qui ne pra­tique pas assi­dû­ment l’oraison et qui ne la goûte pas, n’a pas en soi ces liens qui tiennent noué, atta­ché et comme étreint à Dieu ; aus­si ne sera-​ce pas chose éton­nante que le monde et le démon la trou­vant ain­si seule, l’amènent à se lier avec eux. Esprit des saints, Abbé Grimes, tome V.

Elle s’appliquait à acqué­rir les ver­tus qu’elle voyait chez les autres, non par envie, mais pour plaire davan­tage à Dieu en qui elle avait pla­cé tout son amour. Les 7 armes spi­ri­tuelles, VII, 8.

Saint François de Sales (1622) dit que la confiance en Dieu et la défiance de soi sont les deux ailes de la vie spi­ri­tuelle. Il était lec­teur du fameux Combat spi­ri­tuel livre écrit très pro­ba­ble­ment par le Père Lorenzo Scupoli (1610): ce livre com­mence par la néces­si­té de ces deux atti­tudes spi­ri­tuelles. Il s’y expose deux autres armes spi­ri­tuelles : le bon usage des facul­tés de notre âme et de notre corps, et, l’exercice de la prière.