Le scapulaire vert

Extrait de Marchons droit n°112 d’octobre – novembre – décembre 2005

[…]La révé­la­tion du sca­pu­laire vert fut révé­lée à Sœur Justine Bisqueyburu le 8 sep­tembre 1840, en la fête de la Nativité de Notre-​Dame à Blangy. Sœur Justine était en oraison.

Elle vit sa céleste Mère, tenant dans la main droite son Cœur sur­mon­té de flammes et dans l’autre main, une sorte de sca­pu­laire d’é­toffe verte (cou­leur de l’es­pé­rance, n’ayant qu’un côté, sus­pen­du à un cor­don unique éga­le­ment vert et fer­mé par le haut.[…]

Quelques exemples de grâces reçues par ce scapulaire

Bien sûr, pour sus­ci­ter de grands zéla­teurs, la Très Sainte Vierge a opé­ré des gué­ri­sons phy­siques par le port du sca­pu­laire, bien que ce ne soit pas l’ob­jet prin­ci­pal de cette dévotion.

Voici un exemple : C’est un prêtre qui parle. 

II y a sept ans, avant l’u­sage de la péni­cil­line, j’é­tais clans un hôpi­tal souf­frant d’une pneu­mo­nie. Apres plu­sieurs hémor­ra­gies, les doc­teurs déci­dèrent fina­le­ment de m’opérer.

C’est a ce moment qu’une petite reli­gieuse entra dans ma chambre.

Mon Père, avez-​vous une grande confiance envers la Sainte Vierge, sur­tout en son Cœur Immaculé ? s’il en était ain­si, vous pour­riez être guéri.

Comment cela, ma sœur ?

Par le sca­pu­laire vert.

Qu’est-​ce que cela ?

Mon Père, il y a quatre ans, je fus opé­rée d’un can­cer qui était déjà tel­le­ment répan­du dans tout mon orga­nisme, qu’on me ren­voya pour mou­rir. C’est alors que je m’a­dres­sai à Notre-​Dame du sca­pu­laire vert. Fatiguée d’at­tendre la mort, je revins au tra­vail et je suis gué­rie. En accepteriez-​vous un ?

Bien volon­tiers, ma sœur !

Immédiatement elle m’en pas­sa un au cou. Je fus, sur le champ, comme enva­hi par un sen­ti­ment de grande confiance et l’hé­mor­ra­gie s’arrêta.

Deux jours après, conduit à la salle des radio­gra­phies, on me deman­da quand l’hé­mor­ra­gie avait ces­sé. On ne vou­lait pas croire qu’il n’y avait que deux jours. « Vous avez une lésion cica­tri­sée depuis six mois ». Aujourd’hui, même la cica­trice a disparu.

Est-​ce éton­nant que je parle d’une dette insol­vable au Cœur Immaculé de Marie ?

Depuis lors, j’ai fait tout en mon pou­voir pour répandre cette dévo­tion. À ma grande joie et à mon grand éton­ne­ment, ceux à qui j’en ai par­lé sont deve­nus plus zélés que moi.

Maintenant donnons quelques exemples de conversions inespérées.

La plus mar­quante est celle de l’as­sas­sin de Monseigneur Affre qui avait, en son temps, approu­vé le sca­pu­laire vert.

Le 25 juin 1848, Mgr Affre fut mor­tel­le­ment bles­sé par un insur­gé, alors qu’il venait pour récon­ci­lier les pari­siens qui s’en­tre­tuaient. Il mou­rut le 27 juin, après avoir par­don­né à son assas­sin. L’enquête ouverte immé­dia­te­ment ne put jamais abou­tir. Aucun nom ou visage ne put être don­né au meur­trier. Mais la grâce toute puis­sante de Dieu va nous le faire découvrir…

Laissons la parole à une Fille de la Charité.

Un jour (c’é­tait en 1859), raconte sœur Dufès, nous sommes aver­ties – par un membre de la Conférence de Saint-​Vincent-​de-​Paul – qu’il y a sur la paroisse Saint-​Paul- Saint-​Louis, quai des Ormes, un homme dan­ge­reu­se­ment malade, qui ne pas­se­ra sans doute pas la jour­née. Il ajoute :

« Je visite cette famille depuis des années. J’espérais réus­sir auprès du malade et le faire confes­ser, mais je vois que je n’ob­tiens rien, au contraire. Le malade est tel­le­ment aigri qu’au­jourd’­hui il m’a mis à la porte. Il ne veut pas entendre par­ler de prêtre, il veut mou­rir sans sacre­ments. Je suis déso­lé, et je viens vous sup­plier, ma sœur, d’en­voyer une de vos sœurs visi­ter notre pauvre malade, espé­rant qu’elle réus­si­ra mieux que nous. »

Je fais appe­ler la sœur du quar­tier, sœur Louise Puntis, et je la prie de se rendre immé­dia­te­ment chez le malade, lui recom­man­dant d’a­gir avec le plus de dou­ceur pos­sible, pour ne pas le frois­ser ni s’ex­po­ser ain­si à un nou­veau refus.

La sœur, docile à cette recom­man­da­tion, ne pré­ci­pite rien. Ayant trou­vé le malade moins mal qu’on ne lui avait dit, elle croit sage de ne pas abor­der encore la ques­tion de la confession.

Le len­de­main, elle s’empresse d’al­ler le revoir, elle le trouve très mal. Après s’être infor­mée de sa san­té, elle lui dit :

« Vous me parais­sez plus acca­blé qu’­hier, vous souf­frez davan­tage, n’est-​ce pas ? Allons mon cher mon­sieur, met­tez en Dieu votre confiance, II est si bon, c’est un bon Père. Si vous le priez, II vous sou­la­ge­ra. Pour cela, mettez-​vous en grâce avec lui par une bonne confes­sion. Je vais vous don­ner une médaille de la Sainte Vierge. Dites avec moi la petite prière :

0 Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. »

Le malade refuse la médaille et ne veut jamais pro­non­cer l’in­vo­ca­tion. Il se met à dire des injures, et tire de des­sous son tra­ver­sin une énorme canne, avec laquelle il défie la sœur et d’autres per­sonnes de s’ap­pro­cher de lui.

Nous sommes décon­cer­tées, déses­pé­rant de pou­voir déci­der ce pauvre mori­bond à rece­voir le prêtre, lors­qu’il nous vint la pen­sée de nous ser­vir du sca­pu­laire vert. Nous le pla­çons dans son lit, sans qu’il le voie. Puis l’ayant abor­dé, nous lui deman­dons de ses nou­velles. Il nous répond qu’il va très mal parce qu’on le tour­mente pour le faire confes­ser. Et il ajoute :

« Si vous venez pour cela, vous pou­vez vous reti­rer ; je veux mou­rir tel que je suis, sans voir de prêtre.

Sans doute, lui dis-​je, vous êtes libre de rece­voir un prêtre ou de ne pas le rece­voir, comme aus­si de vous sau­ver ou de vous dam­ner. Vous savez qu’il y a un ciel pour les bons et un enfer pour les méchants. Choisissez, vous êtes le maître.

Laissez-​moi tran­quille, je vous prie de vous en aller et de ne plus reve­nir, si vous n’a­vez que cela à me dire. »

Nous sommes navrées de son obs­ti­na­tion. Il se répand en blas­phèmes contre Dieu, contre Marie, et nous le quit­tons, déso­lées de ce que nous venons d’en­tendre, mais nous lais­sons le scapulaire.

Marie, toute puis­sante, allait triom­pher de ce cœur.

À peine sommes-​nous de retour à la mai­son qu’on vient nous cher­cher. Le malade nous réclame ; il veut com­mu­ni­quer à la sœur une chose très impor­tante. Elle s’y rend en toute hâte.

« Je vais mou­rir, dit-​il à la sœur, je le sens. Je ne puis paraître devant Dieu dans l’é­tat où je suis. Je ne sais ce qui se passe en moi. Je désire voir un prêtre, mais ma sœur, je ne pour­rai pas rece­voir les sacre­ments, je ne suis pas marié ; puis ma femme est pro­tes­tante. Il faut des dis­penses et l’on n’au­ra pas le temps d’al­ler les cher­cher à l’Archevêché. »

Puis, il ajoute :

« Je suis si cou­pable !.… Vous avez devant vous un assas­sin ! C’est moi qui ai tué Monseigneur Affre sur la bar­ri­cade du fau­bourg Saint-​Antoine. Je n’o­se­rai l’a­vouer qu’à un seul prêtre : M. Dumas, pre­mier vicaire à Saint-​Paul-​Saint-​Louis. Allez me le cher­cher ma sœur, et dites-​lui que le malade qui le fait appe­ler est l’homme qui lui don­na la main pour l’ai­der à des­cendre de la bar­ri­cade au moment où Mgr fut tué, et qui le recon­dui­sit à son domi­cile, l’arme à la main. Faites-​lui ma confes­sion ; il me recon­naî­tra, j’en suis sûr. »

Le voyant si sur­ex­ci­té, nous lui fai­sons faire une courte prière et l’in­vo­ca­tion du sca­pu­laire vert, qu’il bai­sa avec respect.

« Allez vite, ma sœur, je vais mou­rir, vous n’au­rez pas le temps ! »

Mais Marie, refuge des pécheurs, qui venait d’o­pé­rer un si grand miracle, pou­vait bien en faire un nouveau.

M. l’ab­bé Dumas arrive de suite, s’ap­proche du lit, parle au malade et le trouve dans la dis­po­si­tion de se confes­ser ; ce qu’il fait aus­si­tôt dans toute la sin­cé­ri­té de son âme, en témoi­gnant le désir de faire la sainte communion.

Mais il fal­lait obte­nir de l’Archevêché les dis­penses néces­saires pour le mariage. Vu le dan­ger pres­sant, M. Dumas pen­sa d’a­bord qu’il pour­rait les sup­po­ser, mais espé­rant en avoir le temps, il se rend promp­te­ment à l’Archevêché. Le malade paraît mieux. Il l’est effec­ti­ve­ment, son âme étant tran­quille, et goûte une paix qu’il ne com­prend pas nous dit-​il, une paix du Ciel.

Le prêtre n’est pas long à reve­nir, muni de toutes les dis­penses, et notre cher malade peut rece­voir le sacre­ment de mariage.

Alors, dési­rant voir son épouse entrer dans le sein de l’Église catho­lique, il lui dit :

Il faut que tu me pro­mettes « d’abjurer ».

Sa femme le lui pro­mit et tint parole. Quelques mois après, elle fai­sait son abju­ra­tion dans notre chapelle.

Quand M. l’ab­bé Dumas arri­va avec la Sainte Eucharistie, le malade se dres­sa sur son séant, l’a­do­ra pro­fon­dé­ment et fon­dit en larmes, deman­dant par­don à haute voix. Le prêtre l’en­ga­gea à mettre sa confiance en Dieu, et après une courte exhor­ta­tion lui don­na, sui­vant le rite pari­sien, d’a­bord l’extrême-​onction, puis le saint Viatique, que le malade reçut avec foi et amour. Il ne ces­sait de pleu­rer, répétant :

« C’est à Marie, refuge des pécheurs, que je dois ma conversion. »

Une heure après, il ren­dait son âme à Dieu. Et nous, témoins de ce pro­dige, nous répé­tions après lui :

« Oui, vrai­ment, c’est à Marie, refuge des pécheurs, que nous devons cette conver­sion mira­cu­leuse ; c’est à l’heu­reuse influence du sca­pu­laire vert. Gloire à Marie !»

Sœur DUFÈS, Fille de la Charité

« Je sous­si­gnée, sœur Louise Puntis, déclare avoir été la sœur du quar­tier envoyée par ma sœur Dufès auprès du malade, et atteste la véri­té de la rela­tion ci-​dessus. » Sœur Puntis

Pour lire la suite de ces conversions miraculeuses :

Commander le n° 112 de Marchons Droit à :

Prieuré Notre-​Dame du Pointet
B.P. 4
03110 BROÛT-VERNET
France