Conférence prononcée le samedi 21 août 2005 à l’occasion du Pèlerinage de la Fraternité Saint Pie X à Fátima
Dignare me laudare Te, Virgo sacrata, Da mihi virtutem contra hostes tuos
Fatima est au Cœur Immaculé de Marie ce que Paray-le-Monial est au Sacré Cœur de Jésus, « ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour ; et, pour reconnaissance, il ne reçoit de la plupart d’entre eux qu’ingratitudes, froideurs et mépris » pour lesquels Notre Seigneur demanda réparation. Le 13 juin 1917, vers midi, à quelques centaines de mètres d’ici, trois petits bergers du Portugal, pour la deuxième fois, reçurent la visite de la Reine du Ciel ; ils l’entendirent prononcer ces paroles : « Jésus veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé » ; puis, raconte Sœur Lucie, « la Sainte Vierge ouvrit les mains et nous communiqua le reflet de la lumière immense qui l’enveloppait (…). Devant la paume de sa main droite, se trouvait un Cœur entouré d’épines qui s’y enfonçaient. Nous comprîmes que c’était le Cœur Immaculé de Marie, outragé par les péchés de l’humanité, qui demandait réparation ».
C’est le point central du Message de Fatima.
Comme l’affirmait le Cardinal Cerejeira, ancien Patriarche de Lisbonne, « Fatima, c’est la manifestation du Cœur Immaculé de Marie au monde actuel pour le sauver ».
Certes, à chacune de ses six Apparitions à Fatima, Notre Dame nous a demandé de ne pas omettre notre chapelet quotidien, « la plus belle prière après la Sainte Messe », disait Saint Pie X – « Récitez le chapelet tous les jours » – ce chapelet qu’Elle tenait aussi dans ses mains à Lourdes, mais qu’Elle recommanda explicitement à Fatima ; et il est vrai que lors de sa dernière Apparition, le 13 octobre 1917, la Sainte Vierge se désigna sous le vocable de « Notre Dame du Rosaire », l’arme de tant de victoires de la chrétienté depuis Lépante en 1571 jusqu’au Brésil en 1960, en passant par la France en 1628, Vienne en 1683, la Hongrie en 1716, le Portugal en 1915 [1], et combien d’autres encore…, mais lorsque il s’agit de Son Cœur Immaculé, de Son Cœur auquel Dieu confie la vraie paix, de Son Cœur où s’enfoncent les épines blasphématrices des hommes, alors son ton se revêt d’une solennité nouvelle :
« Pour sauver les âmes des pauvres pécheurs, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé [2] (…) Pour empêcher la guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la Communion réparatrice des premiers samedis. Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs dans le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Eglise. Les bons seront martyrisés ; le Saint-Père aura beaucoup à souffrir ; plusieurs nations seront anéanties. Finalement mon Cœur Immaculé triomphera (…). »
Si l’on considère les différents thèmes du Message de Fatima, le plus fréquemment évoqué est celui du Cœur Immaculé de Marie : 11 fois ; alors qu’il est question 7 fois de la conversion des pécheurs, 6 fois du chapelet quotidien et 3 fois de Notre Dame du Rosaire.
Pour la première fois dans l’histoire de toutes ses Apparitions sur la terre, La Sainte Vierge utilisa des moyens inhabituels, puissants, pour appuyer ses demandes instantes, urgentes, d’une importance considérable pour le salut des âmes et des nations : Ainsi, le 13 juillet 1917, Notre Dame montra l’enfer aux trois enfants et, le 13 octobre suivant, accomplit, devant 70 000 témoins, le grand miracle du soleil ; un soleil qui se transforma en une roue de feu et menaça de s’écraser sur la terre ! Une véritable scène apocalyptique qui provoqua plusieurs confessions publiques, comme, par exemple, celle d’un journaliste qui était pourtant venu pour tourner Fatima en dérision ; mais le journaliste de « O Século » ne riait pas ; à genoux dans la boue, il confessait à haute voix ses péchés…
Pourquoi ces moyens ? Parce que la Très Sainte Vierge Marie révéla à Fatima les blessures de Son Cœur et demanda réparation des offenses qui lui sont faites, afin que la situation du monde s’améliorât et que beaucoup d’âmes fussent sauvées. Notre Dame assura du salut éternel ceux qui auront cherché à La consoler, comme nous le verrons, et promit la conversion de la Russie communiste et la paix des nations [3]. Il ne s’agit pas seulement de réparer nos péchés qui, malheureusement, ont été la cause de la Passion de Jésus et donc de la Com-passion de sa Très Sainte Mère, il s’agit aussi de fautes qui la font directement souffrir, de fautes commises contre Elle, d’offenses délibérées, commises parce qu’Elle est MARIE ! Ceci est un fait nouveau dans l’histoire du mystère d’iniquité. Notre siècle est tombé suffisamment bas pour s’en prendre à la Sainte Vierge Elle-même ; il est difficile de tomber plus bas dans la lâcheté, l’ingratitude et la malice ! Hélas, les exemples concrets ne manquent pas, nous le verrons aussi…
Mais, d’abord, réfléchissons, méditons un peu sur la dignité, la bonté, la sainteté de la personne offensée : Qui est Marie ? Quel est ce Cœur qui, avec le Sacré Cœur de Jésus, nous aime tant ? Ce Cœur qui a tant bouleversé les pastoureaux de Fatima, spécialement la petite Jacinthe, qu’il les conduira en peu de temps à une héroïque sainteté…
En nous efforçant de répondre, avec l’aide des Pères et des Docteurs de l’Eglise, à ces questions (I), nous mesurerons mieux la perversité de l’acharnement (II) que subit la meilleure des Mères, notre Bonne Mère du Ciel, et nous chercherons alors à La consoler (III) le mieux que nous pourrons : C’est pour cela que nous sommes venus en pèlerinage à Fatima, dans une démarche de réparation au Cœur Immaculé de Marie, et ce, non parce que nous serions dignes de le faire, non, mais parce qu’Elle nous l’a demandé, ici-même, à Fatima.
I- « Quæ est ista » ?
uelle est Celle-ci [4] » ? Par trois fois, comme ravi en extase, l’auteur inspiré du livre du Cantique des cantiques pose cette question. Les Pères de l’Eglise enseignent que ce « Ista », « celle-ci » s’applique à l’Eglise, l’Epouse mystique de Notre Seigneur, ou encore aux âmes des justes, unies à Dieu par la grâce, mais également à la Très Sainte Vierge Marie.
« – Quelle est Celle-ci qui monte du désert, comme une colonne de fumée, exhalant la myrrhe et l’encens, tous les aromates des marchands ? »
« – Quelle est Celle-ci « Qui est cette Femme » qui apparaît comme l’aurore, belle comme la lune, resplendissante comme le soleil, et terrible comme une armée rangée en bataille ? »
« – Quelle est Celle-ci qui monte du désert, appuyée sur son bien-aimé ? »
Le livre de l’Apocalypse [5] décrit cette Femme et le combat qu’Elle doit livrer :
« Il parut dans le ciel un grand signe – Signum magnum – : une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête ». (…) Un autre signe parut encore dans le ciel : tout à coup on vit un grand dragon rouge ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes, sept diadèmes ; de sa queue, il entraînait le tiers des étoiles du ciel, et il les jeta sur la terre. Puis le dragon se dressa devant la femme qui allait enfanter afin de dévorer son enfant, dès qu’elle l’aurait mis au monde. Or, elle donna le jour à un enfant mâle, qui doit gouverner toutes les nations. (…) Quand le dragon se vit précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait mis au monde l’enfant mâle. (…) « Et le dragon fût rempli de fureur contre la femme, et il alla faire la guerre au reste de ses enfants, à ceux qui observent les commandements de Dieu et qui gardent le commandement de Jésus. »
Cette guerre avait été annoncée par Dieu dés le début de la Genèse :
« Et je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; celle-ci t’écrasera la tête, et tu la meurtriras au talon [6]. »
« Qui êtes-vous, quel est votre nom ? »
lui demanda Bernadette
Je suis l’Immaculée Conception.
Arrêtons-nous un peu sur cette réponse, mystérieuse. « Je suis celle qui a été conçue Immaculée » ou « je suis l’Immaculée » eut été plus compréhensible. Mais non, la Très Sainte Vierge Marie s’identifie à une Conception, à LA Conception Immaculée.
Il faut y voir plus encore que le synonyme d’une expression comme : « la Pureté-même », formule qui peut désigner Celle qui fut préservée de tout péché. Allant plus loin, plus haut, Saint Maximilien Kolbe y voit une ineffable participation de la Mère du Verbe Incarné à la Conception éternelle du Fils de Dieu. N’est-Elle pas la Mère de Jésus, Dieu fait homme, la deuxième Personne de la Sainte Trinité que le Père engendre de toute éternité ?.. Ainsi la Sainte Eglise, dans le commun des fêtes de la Sainte Vierge, lui attribue les paroles de la Sainte Ecriture qui s’appliquent à la Sagesse Eternelle :
« Depuis toute éternité, avant tous les siècles, j’ai été créée et j’existerai dans tous les siècles [7] … »
Oui, Notre Dame est un doux et grand Mystère, qui dépasse l’intelligence humaine. « Certainement, enseigne Saint Jean Chrysostome [8], la Bienheureuse Marie toujours Vierge fut un grand miracle. Qui, en vérité, a trouvé ou pourra trouver plus grande, plus illustre qu’Elle ? Elle seule, par sa grandeur a surpassé le Ciel et la terre. Ni les prophètes, ni les Apôtres, ni les martyrs, ni les Anges…, ni aucune créature, visible ou invisible, ne la dépassent en grandeur et en excellence. Elle est à la fois la servante et la Mère de Dieu, Vierge et Mère ». Saint Irénée, Saint Athanase, Saint Cyprien, Saint Ephrem, Saint Grégoire de Naziance, Saint Cyrille d’Alexandrie, Saint Epiphane, Saint Jérôme, Saint Ambroise, Saint Augustin, Saint Jean Damascène, pratiquement tous les Pères de l’Eglise ont des lignes magnifiques sur la Très Sainte Vierge [9], que je ne peux citer, faute de temps ; retenons un court extrait de l’homélie que donna Saint Cyrille d’Alexandrie lors du Concile d’Ephèse qui proclama le dogme de la Maternité divine de Marie :
Nous vous saluons, Marie, Mère de Dieu, trésor digne d’être vénéré par toute la terre, lumière inextinguible, couronne de la virginité, trône de la droite doctrine, temple indestructible, demeure de Celui qu’aucun lieu ne peut contenir, Mère et Vierge, (…) grâce à qui la Sainte Trinité est adorée et glorifiée, grâce à qui la Croix précieuse est célébrée et adorée dans le monde entier. Qui saura chanter comme il est dû les louanges de Marie. Elle est à la fois Vierge et Mère. Réalité admirable ! Merveille qui me remplit de stupeur !
Qu’il est bon de lire ces citations ardentes des Pères de l’Eglise, en ces temps où l’on ose relativiser ou même taire la doctrine catholique sur la Sainte Vierge pour ne pas choquer ceux qui, hélas, nient cet enseignement et que l’on nomme œcuméniquement « frères séparés »… Cela facilitera-t-il leur conversion ? Les faits répondent : « Non, au contraire, ils se trouvent confortés dans leurs erreurs », évidemment. L’œcuménisme, c’est la négation de l’esprit missionnaire de l’Eglise.
Nous affirmons au contraire, avec saint Bernard :
De Maria, numquam satis.
: Jamais nous ne pourrons dire, même après avoir lu tous les écrits des saints et des Docteurs et médité durant des années : « J’ai compris qui est la Sainte Vierge ». Plus nous la connaîtrons, plus nous l’aimerons et plus nous l’aimerons, plus nous chercherons à la connaître sans pouvoir épuiser le Mystère de Marie, sinon dans l’éternité du Ciel, après cette vie .
« Quand on l’a vu, on voudrait mourir pour la revoir , écrivit Sainte Bernadette. »
« Elle est le miroir où se reflètent les traits de Dieu, dit Saint Augustin. »
La petite Thérèse, guérie par une grâce de Notre Dame des Victoires, écrivit dans son Autobiographie :
Tout à coup, la Sainte Vierge me parut Belle, si Belle que jamais je n’avais rien vu de si beau ; son visage respirait une bonté et une tendresse ineffables, mais ce qui me pénétra jusqu’au fond de l’âme, ce fut le ravissant sourire de la Sainte Vierge ». Saint Denis l’Aréopagite nous laissa par écrit que « la première fois qu’il la vit, il se trouva si frappé du charme admirable que le Très-Haut avait mis en Elle, et par sa beauté incomparable, qu’il l’aurait prise pour une divinité si sa foi, dans laquelle il était bien confirmé, ne lui avait appris le contraire.
Le soir du 13 mai 1917, Jacinthe de Fatima, malgré le silence convenu avec sa cousine Lucie, au caractère plus hésitant, ne pourra pas s’empêcher de répéter à peine rentrée chez elle :
Oh la Belle Dame, oh la Belle Dame, oh la Belle Dame !
Chef‑d’œuvre de Dieu, Marie n’a rien qui ne surpasse toutes les beautés de la création.
En sa présence, toute beauté s’efface, toute grâce disparaît, comme mes étoiles s’éclipsent au lever du soleil », écrit Saint Alphonse de Liguori [10] ; « En Elle, dit Saint Jean Damascène, se trouvent la grâce et l’agrément de toute la nature ».
Que dire alors des vertus surnaturelles, de la sainteté, de Notre Dame ?..
Ecoutons ce que nous disent les Docteurs et théologiens de l’Eglise, par exemple, sur la charité qui habite son Cœur Immaculé, ce Cœur que nous sommes venus vénérer :
« Il eût été en quelque sorte peu digne de Dieu d’imposer un précepte que personne n’aurait accompli parfaitement, écrit Saint Albert-le-Grand ; le grand précepte de la charité a donc dû être pleinement observé par quelqu’un, et il n’a pu l’être que par la Très Sainte Vierge Marie. »
« Reine de l’amour, comme l’appelle Saint François de Sales, »
« Notre Dame surpasse en charité tous les Anges et tous les hommes , affirme Saint Bernardin. »
« Les séraphins eux-mêmes, dit Richard de Saint-Victor, auraient pu descendre du Ciel pour apprendre à l’école du Cœur de Marie de quelle sorte il faut aimer Dieu. »
« Elle est le feu portant le Feu, écrit Saint Alphonse, »
« enflammant et rendant semblable à Elle-même tous ceux qui L’aiment et qui L’approchent, précisa Saint Bonaventure. »
Et Saint Bernard d’enseigner :
L’amour divin blessa, transperça le Cœur de Marie jusqu’à sa dernière fibre. Aussi accomplit-Elle le premier commandement dans toute son étendue et sans la moindre imperfection.
Citons encore Saint Bonaventure :
La Vierge Marie a aimé les hommes au point de sacrifier pour eux Son Fils unique ; et maintenant qu’Elle règne dans le Ciel, sa Charité pour nous n’est point diminuée, mais augmentée de beaucoup parce qu’Elle connaît mieux nos misères.
Ne peut-on pas affirmer que tous les titres, toutes les prérogatives de la Sainte Vierge prennent leur source dans la charité de son Cœur Très Pur ? « Refuge des pécheurs », « Santé des malades », « Vierge clémente », « Notre Dame du Perpétuel Secours »… Celle « dont on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à sa protection ait été abandonné » possède un Cœur qu’aucune misère ne peut laisser indifférent.
« O Marie, que toutes les Nations glorifient, que toute la terre invoque et bénisse votre Cœur Immaculé ». Notre cher Saint Curé d’Ars, modèle de pasteur d’âmes, récitait cette prière tous les jours.
Et c’est pour cela qu’Elle est venue ici-même, à Fatima, où, en particulier, la petite Jacinta aima tant le Cœur Immaculé de Marie ! Touchante de simplicité, elle ne cessait de répéter :
Doce Coração de Maria, sede a minha salvação, Doux Cœur de Marie, soyez mon salut ; J’aime tant le Cœur Immaculé de Marie ! C’est le Cœur de notre Maman du Ciel !
Elle vit ce Cœur en ce 13 juin 1917, et en fut bouleversée, transformée, « ce Cœur si tendre pour nous que les cœurs de toutes les mères réunis en un seul ne seraient qu’un morceau de glace auprès du sien », comme le prêchait le saint Curé d’Ars.
Elle est plus Mère encore que Reine, affirma Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.
C’est pourquoi la Liturgie nous invite à une immense confiance dans le Cœur de Notre Dame :
Adeamus cum fiducia ad tronum gratiae, Approchons-nous avec assurance du Trône de la grâce afin d’obtenir miséricorde et la faveur d’un secours opportun. [11]
Malheureusement, des âmes habitées et animées d’ une folle ingratitude, d’un incroyable mépris, d’une haine diabolique osent s’approcher de Marie,» pour l’offenser, l’outrager, la salir…
Des épines s’enfonçaient profondément dans son Cœur, écrivit Sœur Lucie dans ses Mémoires.
II – Le cœur outragé de Marie
uelles sont ces épines ? Quels sont ces blasphèmes qui meurtrissent le Cœur de notre Mère ? Le 29 mai 1930, Sœur Lucie demanda à Notre Seigneur :
Pourquoi cinq samedis ? Parce qu’il y a cinq espèces d’offenses et de blasphèmes proférés contre le Cœur Immaculé de Marie :
- Les blasphèmes contre l’Immaculée Conception.
- Les blasphèmes contre sa Virginité.
- Les blasphèmes contre sa Maternité divine, en refusant en même temps de la reconnaître comme Mère des hommes.
- Les blasphèmes de ceux qui cherchent publiquement à mettre dans le cœur des enfants l’indifférence ou le mépris, ou même la haine à l’égard de cette Mère Immaculée.
- Les offenses de ceux qui l’outragent directement dans ses saintes images ».
Cette réponse de Notre Seigneur à Sœur Lucie correspond à une bien triste réalité : Les grands dogmes mariaux font l’objet de blasphèmes incessants ou d’un silence convenu ; la dévotion mariale à laquelle les enfants sont facilement sensibles leur est impitoyablement cachée, ridiculisée ; les images, les statues de Notre Dame sont la cible privilégiée des iconoclastes.
Les quelques faits que je vais vous citer suffisent largement à justifier notre pèlerinage de réparation à Fatima. En réalité, ces blasphèmes sont innombrables. Le Bon Dieu les permet pour qu’une contre-offensive s’ensuive, une réaction filiale, celle que chacun de nous saura offrir à notre Mère outragée.
- Ce sont tout d’abord les prédications mensongères des sectes d’origine protestante, véritable plaie de notre temps, spécialement en Amérique du sud, mais aussi, de plus en plus en Europe. Leur zèle, volontiers toléré par les gouvernements sans Dieu, s’intensifie dans les pays de tradition catholique. Au Portugal , j’en ai été témoin il y a quelques années, les adeptes du « Royaume universel de Dieu » distribuent régulièrement des tracts invitant les gens à casser leurs statues de Notre Dame de Fatima, leur promettant en retour les bénédictions de Dieu ! Il est vrai que le Père commun de ces sectes, Martin Luther, dans un sermon sur l’Ave Maria, en 1523, affirmait :
Je voudrais qu’on évacue totalement le culte de Marie, seulement à cause de l’abus qu’on en fait.
- Au Brésil, la plus grande nation catholique du monde, un pasteur, sur une importante chaîne de télévision, a donné un coup de pied à Notre Dame Aparecida, la sainte Patronne de ce pays, en la traitant de « boneca feia », « poupée horrible ».
- En Argentine, il y a quelques mois, en la ville de Cordoba, une exposition offrait aux regards des visiteurs un tableau ignoble dont le thème était : Marie a conçu du Saint Esprit. Les prêtres et les fidèles du Prieuré de cette ville ont réagi par une procession en l’honneur de Notre Dame jusqu’à la cathédrale où les attendaient une meute furieuse d’anarchistes. La police a fini par faire éviter un affrontement sanglant. « Dici » a donné un reportage sur cet événement. Un prêtre est allé voir le Curé de la Cathédrale pour demander son appui ; celui-ci était dans son bureau, sachant parfaitement ce qui se passait. Il répondit que cela ne le concernait pas… Que des anarchistes attaquent la religion, cela se comprend aisément, mais que le clergé ne réagisse pas quand la Reine du Clergé fait l’objet d’un affront blasphématoire dans une exposition publique, cela est particulièrement grave. Mais n’est-ce pas la conséquence d’un mot d’ordre implicite, sinon explicite ? N’est-ce pas le fruit de cet œcuménisme généralisé qui a envahi et bâillonné l’Eglise et qui respecte plus les fausses religions que Notre Dame ?
- An nom de cet œcuménisme, ici, à Fatima – vous le savez tous – le 5 mai 2004, un prêtre hindouiste a pu invoquer ses démons au lieu-même des Apparitions de Notre Dame. L’expression « démons » n’est pas trop forte ; le psaume 95, au verset 5, l’utilise en disant : « Omnes dii gentium demonia », « tous les dieux des païens sont des démons ». Mais qu’est-ce qu’il avait à faire ici ? (… Certes, ce fut en ce lieu que, le 13 juillet 1917, la Sainte Vierge montra l’enfer et les démons aux trois enfants, il y a donc un certain rapport direct mais c’est bien le seul !..) En réalité, ce prêtre du diable célébrait tranquillement un rituel païen, invoquait ses démons, bien loin d’être condamné par le Recteur de ce lieu saint ; au contraire, celui-ci reçut avec enthousiasme, ainsi que l’évêque du lieu, un châle hindouiste des mains du ministre de Shiva !.. Car la religion de Shiva est respectable, naturellement, elle aussi a des valeurs de salut auxquelles il faut savoir s’ouvrir : c’est le langage œcuménique.
Le chapelet, c’est très bien, mais les invocations hindoues, musulmanes, etc., aussi ; ce qui compte c’est de promouvoir la paix. …
certainement les marins de Lépante, en 1571, auraient apprécié ces paroles qui auraient évidemment fait reculer les Turcs !
- Derrière tout cela, il y a la perte de la foi ou alors une effroyable hypocrisie. On ne peut aimer et servir Notre Dame, et en même temps témoigner du respect pour des religions qui n’en veulent pas et qui détestent son divin Fils. C’est lui faire injure, évidemment. C’est Elle qui était au pied de la Croix, s’offrant en sacrifice avec son Fils pour le salut des âmes, ce salut qui est compromis par les fausses religions. Comment est-il possible de lire en première page de la revue du 28 octobre 2003 du Sanctuaire de Fatima, « Noticias de Fatima » : « Un Sanctuaire à plusieurs Credos », ou encore sur la couverture de la revue d’octobre 2001 de l’Armée Bleue :
Fatima, un appel à l’unité des chrétiens, des musulmans et des juifs ?
Fatima, c’est un appel angoissé de Notre Dame pour que les âmes soient sauvées et donc un appel à la conversion des musulmans, des juifs, des hindous, des protestants, etc. Contrarier cet appel, c’est évidemment faire souffrir le Cœur de Notre Dame. L’œcuménisme, qui ne produit aucune conversion, sinon des désertions, ôte à l’Eglise catholique sa crédibilité et conforte les autres religions et leurs adeptes dans leurs égarements. « Marie est une femme très édifiante, respectable, admirable, la servante de Dieu (jamais la Reine), notre sœur, etc. » admettra le pasteur protestant, mais jamais il n’acceptera de dire qu’Elle est toujours Vierge, Immaculée dans sa Conception, Corredemptrice et que l’on peut vénérer son image. Et l’œcuménisme favorise la diffusion de ces erreurs graves contre la foi ; il relativise les dogmes mariaux jusqu’au sein de l’Eglise, supprimant, par exemple le mot « toujours » dans l’expression « toujours Vierge », comme c’est le cas dans la nouvelle Messe.
- De même on laisse actuellement, sans réagir, se diffuser l’idée que « Jésus avait des frères »…Après tout, si elle n’est pas « toujours Vierge » !.. Cette idée à la mode qui fait son chemin est une insulte directe à la Très Sainte Vierge, évidemment.
- C’est à cause de l’œcuménisme que les dogmes de la Médiation universelle et de la Co-rédemption de Marie ne sont pas proclamés : Cela ralentirait l’élan oecuméniste, cela déplairait à nos « frères séparés ». Voici un extrait de la déclaration de la Commission théologique de Czestochowa, du 24 août 1996 :
Même si l’on donnait à ces titres (de Corrédemptrice , Médiatrice » et Avocate) un contenu qui pourrait être inclus dans le dépôt de la foi, leur définition, actuellement, ne serait pas théologiquement claire, car ces titres et la doctrine qu’ils contiennent, nécessitent un plus grand approfondissement dans une perspective trinitaire, ecclésiologique et anthropologique ( !) renouvelée. Les théologiens, finalement, et spécialement les non-catholiques, se manifestèrent sensibles aux difficultés œcuméniques qu’impliquerait une définition de ces titres.
Sans commentaires… Le 4 juin 1997, l’Académie Mariale Pontificale renchérissait :
Le mouvement actuel qui prône ces définitions dogmatiques n’est de toute évidence pas dans la ligne et les orientations de Vatican II…
- Précisément, lors du Concile Vatican II, la pression des œcuménistes et des théologiens protestants sur les Evêques catholiques fut telle que le schéma spécifique sur la Vierge Marie, prévu par la Commission préconciliaire, se retrouva inclus dans le schéma sur l’Eglise. Cela correspondait au vœu du Cardinal Alfrink [12], appuyé par le Cardinal Garrone :
Cela contribuerait grandement à faciliter le dialogue avec les chrétiens séparés.
La question fut mise aux voix. Les œcuménistes l’emportèrent par 17 voix. L’abbé Berto, théologien de Mgr Lefebvre au concile, en pleura :
On a formellement déclaré la Sainte Vierge gênante, encombrante, à le face de son Fils, Elle, l’Epouse du Saint-Esprit [13].
[…]
- Autre affirmation, pour le moins malheureuse de Jean Paul II, à l’audience générale du 24 avril 1997 :
Jésus sur la Croix n’a pas proclamé formellement la maternité universelle de Marie, mais il a instauré un rapport maternel concret entre Elle et le disciple préféré.
Pourtant voici ce que dirent, par exemple, Pie XI, le 30/11/1933 :
« C’est précisément au pied de la Croix, que durant les derniers moments de sa vie, que le Rédempteur l’a proclamée notre Mère, la Mère de tous : »
« Voici ton fils, lui disait-Il, en parlant de St Jean qui nous représentait tous »
et Léon XIII, le 22/9/1891 :
Jésus l’a proclamée du haut de la Croix, quand Il a confié à ses soins et à son amour la totalité du genre humain dans la personne du disciple Jean.
Et ce furent aussi l’avis et l’enseignement des Pères de l’Eglise. Pourquoi ce besoin de diminuer l’importance du rôle de Marie dans notre Rédemption ? Pourquoi ce refus de commenter dans ce sens la Sainte Ecriture et préférer se référer à des textes apocryphes non canoniques [14] ?
- Le 4/1/1996, le Pape Jean Paul II eut ces mots :
Attribuer le « maximum » à Marie ne peut devenir une norme de la mariologie.
Pourtant St Thomas d’Aquin, le Docteur Commun de l’Eglise n’hésite pas à affirmer :
La Bienheureuse Vierge Marie, du fait de sa Maternité divine, possède une certaine dignité infinie, quamdam dignitatem infinitam [15].
Et St Alphonse de Liguori, Docteur de l’Eglise, d’écrire dans « Les Gloires de Marie » :
Dieu n’a pu L’exalter plus qu’Il ne la fait.
St Albert le Grand, également Docteur de l’Eglise dit :
Etre la Mère de Dieu est la plus grande dignité après celle de Dieu,
et combien d’autres saints Docteurs qui magnifient Notre Dame, comme, du reste, nous le faisons en récitant ses Litanies :
Mater purissima, Mater castissima, Virgo prudentissima…
- Le catéchisme enseigne également que si le culte de dulie concerne les saints, la Sainte Vierge, Elle, a droit à un culte d’hyperdulie. Celle « que toutes les générations proclameront bienheureuse [16] » mérite le titre de Santissima, et Elle seule. C’est pourquoi la Sainte Vierge est essentiellement anti-œcuménique, comme le prouvent les faits suivants :
- Benoîte Rencurel, à qui Notre Dame apparut, au Laus (Apparition reconnue par l’Eglise), rencontra un jour, en l’année 1668, des protestants qui lui demandèrent s’ils pouvaient se sauver dans leur religion. « J’en laisse le jugement à Dieu », répondit-elle. La Sainte Vierge l’en reprit peu de temps après en lui disant :
« Ma fille, parce que vous avez eu trop de respect humain et que vous avez craint de dire la vérité, vous ne me reverrez pas avant un mois. »
La pieuse bergère pleura longtemps cette faute [17].
- Lors d’une autre Apparition de Notre Dame, également reconnue par l’Eglise, celle de Notre Dame de l’Osier, dans l’Isère, en 1649 ce fut un calviniste qui en bénéficia. Il ne voulut pas se convertir. Alors la Sainte Vierge le menaça en lui disant que
Sa fin approche et que s’il ne changeait pas, il sera l’un des plus grands tisons de l’enfer qui fut jamais ; mais que s’il se convertit, Elle le protègera devant Dieu.
Empêtré dans sa religion, pressé par les protestants de ne pas se convertir, il fera enfin, sur son lit de mort, l’abjuration demandée [18].
- Le groupe mixte de 40 théologiens catholiques et protestants, connu sous le nom de Groupe des Dombes, a pendant 6 ans – de 1990 à 1996 – élaboré une théorie commune dont les conclusions, publiées entre autres dans la documentation catholique [19], d’un point de vue marial sont effarantes. En voici deux :
« 1) Le principe de la hiérarchie des vérités exclut de considérer la foi et la piété mariale comme référence décisive pour appartenir à la foi chrétienne ; »
« 2) « Pour les deux dogmes de l’Immaculée Conception et de l’Assomption … du côté catholique, l’Eglise doit reconnaître qu’ils n’appartiennent pas à l’expression commune de la foi au moment de la séparation et ne peuvent obliger les autres chrétiens. »
- Des catholiques, lors de la réunion œcuménique d’Assise, avaient apporté une statue de Notre Dame de Fatima. Interdiction formelle lui fut donnée d’entrer. Nous concédons aisément que Notre Dame n’avait pas sa place dans une telle cérémonie, mais ce refus est révélateur.
- Il est clair que l’œcuménisme actuel enfonce profondément dans le Cœur de Marie une des épines les plus douloureuses ; ce sont ses propres fils, en effet, qui la déshonorent au lieu de chercher à la faire aimer par ceux qui la nient. Quelle est l’âme bien née qui ne réagirait que par des sourires diplomatiques quand sa propre mère est méprisée, insultée, rabaissée ?
- Ajoutons l’absence quasi générale de la récitation du chapelet dans les écoles et collèges dits catholiques ; durant mes huit ans d’étude dans un collège de Brest, tenu par des prêtres, je n’y ai jamais vu le moindre chapelet organisé ; à cause de la coupable indifférence de leurs maîtres, combien de milliers d’enfants et de jeunes sont ainsi privés de « la plus belle prière après la Messe » (Saint Pie X), si fructueuse en grâces, si nécessaire à leur sanctification ? On préfère discuter en groupe, un évangile à la main.
- Evoquons enfin, un peu, ceux qui l’attaquent directement, qui la haïssent parce qu’Elle est Marie et qu’Elle a vaincu celui dont ils sont les suppôts. Ainsi, une organisation secrète a été découverte il y a maintenant plusieurs années et dont les membres s’engagent à proférer des injures à la Sainte Vierge et vont jusqu’à donner de l’argent, des jouets, des friandises à des enfants pour que ceux-ci récitent à leur tour des litanies de blasphèmes contre Notre Dame.
- Est également diffusée une contrefaçon de la Médaille miraculeuse où il est gravé :
« O Marie conçue avec péché!.. »
- Par ailleurs, des films scandaleux comme « Je vous salue, Marie », de Godart, ont été diffusés en France, par exemple. Il y a eu, grâce à Dieu, des réactions de catholiques… pour la plupart, il est vrai, traditionalistes.
- Un autre fait qui fait du Cœur de Notre Dame la cible des impies : En octobre 1997, l’entreprise ferroviaire « Eurostar » a mis gratuitement à la disposition de plusieurs milliers de voyageurs un magazine où figure en couverture une espèce de Don Juan moderne, à l’attitude lascive et provocatrice, revêtu d’un tee-shirt portant l’effigie de …Notre Dame avec son Cœur Immaculé !..
- Et que d’exemples, que d’exemples, sans compter ceux qui ne sont pas révélés, de blasphèmes commis directement contre la Très Sainte Vierge ou entretenus par la prédication œcuménique, ces cinq espèces de blasphèmes évoqués par Notre Seigneur et qui blessent douloureusement le Cœur Immaculé de Marie.
Alors, que faire ? Car il nous est impossible de ne pas chercher à consoler Notre Dame, à réparer son honneur, à lui témoigner notre amour filial…
III- Consoler le cœur de Notre-Dame
out d’abord, hic et nunc, en faisant un bon pèlerinage ! Profitons bien des cérémonies, des sacrements de pénitence et de la Sainte Eucharistie, offrons à La Très Sainte Vierge une prière fervente, confiante. Sachons la prier, non seulement à nos intentions personnelles, mais aussi parce qu’Elle est MARIE, un grand Mystère de Charité et de Pureté, la Mère de Jésus …
« C’est une prière fort agréable à la Sainte Vierge que de louer Dieu des grandeurs qu’Il a mises en Elle, et du choix qu’Il a fait d’Elle pour être sa digne et vraie Mère, affirma Sainte Jeanne de Chantal. »
Qui mieux que Notre Dame nous apprendra à La consoler ? Répondons à ses demandes, tout simplement, prenons-les comme résolutions :
- La dévotion réparatrice des premiers samedis. Elle est si facile, et si fructueuse : le salut éternel, promis par la Sainte Vierge Elle-même.
« Cette grande promesse n’est rien d’autre qu’une nouvelle manifestation de cet amour de complaisance de la Très Sainte Trinité envers la Vierge Marie. Pour celui qui comprend une telle chose, il est facile d’admettre qu’à d’humbles pratiques soient attachées d’aussi merveilleuses promesses. Il se livre alors filialement à elles d’un cœur simple et confiant envers la Vierge Marie (R.P. Alonso). »
En pratique, il s’agit, lors du premier samedi de cinq mois consécutifs, de se confesser, de communier, de réciter un chapelet et de méditer pendant quinze minutes sur les mystères du Rosaire avec l’intention de réparer les offenses que souffre le Cœur Immaculé de Marie. En cas de nécessité, la confession et la communion peuvent reportées au Dimanche suivant.
Si vous les avez déjà accompli, selon ces conditions, pourquoi, à l’exemple de Sœur Lucie, ne pas les recommencer ? L’intention réparatrice est, hélas, toujours d’actualité ! De ces deux demandes : la consécration de la Russie et la communion réparatrice des premiers samedis, dépend la paix du monde [20] ; et la deuxième nous concerne tous.
- « Récitez le chapelet tous les jours ». Répondons-nous à cette demande explicite de Notre Dame de Fatima, par six fois réitérée ? Réellement, cela nous est impossible ? N’aurions-nous pas 20–25 minutes par jour pour réciter, si possible en famille, le chapelet dont les fruits dépasseraient nos espérances [21] ?..
- Efforçons-nous également d’approfondir le Mystère de Marie. Plus nous La connaîtrons, plus nous L’aimerons. Je vous recommande de lire et de méditer « Les Gloires de Marie » de St Alphonse de Liguori, par exemple, ou les pages de St Bernard sur la Vierge Marie. Sur Fatima, procurez-vous les « Mémoires de Sœur Lucie », ou son dernier livre « Appels de Fatima », également l’excellent ouvrage du P. Marchi : « Témoignages sur Fatima » ainsi que le dernier « Sel de la terre », N° spécial sur Fatima.
- Toujours dans le souci de réparer l’honneur de Notre Dame outragée, si un affront lui est fait publiquement, il ne faut pas hésiter à intervenir publiquement, si nécessaire, pour faire cesser cet affront. Dans une telle situation, gémir ne suffit pas. Et l’expérience montre que c’est toujours efficace : le démon et ses serviteurs s’enfuient quand on leur oppose une énergique fermeté.
Ce type d’action produit une joie profonde, celle d’être venu en aide à Notre Dame. Permettez-moi de vous raconter un fait qui, il est vrai, n’est pas particulièrement héroïque, qui vous fera même peut-être sourire, mais qui est significatif : Un jeune homme, qui participait à un camp du MJCF en Espagne, ne put supporter une plaisanterie offensante de très mauvais goût faite à une grande statue de Notre Dame, située au centre de la place d’un village : quelqu’un avait placé une cigarette dans la bouche de la statue. Aussitôt, il grimpa sur le piédestal de la statue, qui était très haut, et, du revers de la main, fit tomber la cigarette. Il me révéla par la suite que son âme fut alors remplie d’une joie telle qu’il n’en avait jamais connu de pareille. Et à partir de ce jour, ce jeune homme fit de grands progrès dans la vie chrétienne. Notre Dame, qui ne se laisse jamais vaincre en générosité, lui en fut reconnaissante…
- Une autre source de consolation pour la Très Sainte Vierge est la pratique du sacrifice comme Elle l’a recommandé à Fatima en ces termes : « Sacrifiez-vous pour les pécheurs et dites souvent, en offrant un sacrifice : Ô Jésus, je vous l’offre pour votre amour, pour la conversion des pécheurs et en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie ».
- Enfin, si ce n’est pas déjà fait, pourquoi ne pas nous consacrer à la Très Sainte Vierge Marie, selon l’esprit de St Louis-Marie Grignon de Montfort [22], « La laissant un plein droit de disposer de nous et de tout ce qui nous appartient pour la plus grande gloire de Dieu, dans le temps et l’Eternité ». De nombreuses œuvres de la Tradition, dont la Fraternité Saint-Pie X, sont consacrées au Cœur Immaculé de Marie, ce qui est bon signe et riche d’espérances…
Dans son ouvrage « Les Gloires de Marie », St Alphonse de Liguori écrivit ces mots que je vous cite en guise de conclusion et comme un condensé de cette conférence ; ils nous livrent les raisons profondes de notre dévotion envers Notre Dame de Fatima et son Cœur Immaculé :
« Dieu le veut, »
« Notre Dame le mérite, »
« nous en avons besoin ! »
Abbé Bertrand Labouche, FSSPX
- En 1915, y fut instituée la « Cruzada do Rosario », qui connut un grand succès, … relancée par l’appel de Notre Dame de Fatima en 1917. La situation de l’Eglise au Portugal s’améliora si vite que le Pape Benoît XV, le 29 avril 1918, n’hésita pas à parler d’une « aide extraordinaire (« singulare quoddam auxilium ») de la Mère de Dieu. Le franc-maçon, Afonso Costa avait pourtant déclaré en 1911 qu’ « en deux générations, le catholicisme serait complètement éliminé » du pays alors le plus laïcisé du monde.[↩]
- 13 juillet 1917[↩]
- …Si la Russie est consacrée à son Cœur Immaculé ! Sur la réponse donnée à cette demande, voir « Le sel de la terre – Spécial Fatima » N° 53.[↩]
- Cantique des cantiques : 3, 6 ; 6, 9 ; 8, 5.[↩]
- Apocalypse, chapitre 12.[↩]
- Genèse, 3, 15.[↩]
- Ecclésiastique 24, 14.[↩]
- Sermon Apud Metaphrastem Ofic. Fest. B.V.M. Brev. Roman.[↩]
- Cf « Maria en los Padres de la Iglesia », du R.P. Luis Obregón Barreda – Ed. Ciudad Nueva, Colección « Los Padres hoy ».[↩]
- In « Les gloires de Marie »[↩]
- Introït de la Fête du Cœur Immaculé de Marie, au 22 août[↩]
- Le 30 septembre 1963[↩]
- Voir « Le sel de la terre », N° 6, automne 1993, p. 169[↩]
- Cf. les audiences générales de Jean Paul II les 3 et 10 juillet 1997.[↩]
- III, Q 25, art 6[↩]
- Magnificat[↩]
- Voir « Le sel de la terre », N° 6, p. 171[↩]
- Ibidem, p. 175[↩]
- N° 2165, août 1997[↩]
- « Je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis ; si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et il y aura la paix » – ND de Fatima le 13 juillet 1917.[↩]
- « En ces derniers temps que nous vivons, la Sainte Vierge a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire. De telle façon qu’il n’y a aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun de nous ou à la vie familiale, familles du monde ou communautés religieuses ou bien à la vie des peuples et des nations, il n’y a pas de problème, dis-je, si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint rosaire. Avec le saint rosaire nous nous sauverons, nous nous sanctifierons, consolerons Notre Seigneur et obtiendrons le salut de beaucoup d’âmes ». Sœur Lucie au R.P. Fuentes, le 26 décembre 1957.[↩]
- Traité de la vraie dévotion à la TSV Marie[↩]