Chronique des Bénédictins de Bellaigue de décembre 2014 à février 2015

Le mot du cellérier

Lorsque notre der­nière lettre est par­tie chez l’im­pri­meur, les échaf­fau­dages qui cou­vraient le mur nord de l’ab­ba­tiale n’é­taient pas encore démon­tés. Cela fut fait peu de temps avant Noël. La par­tie du mur qui a été refaite est désor­mais plus visible, en atten­dant que les intem­pé­ries (ou une patine) viennent vieillir les pierres…

Après l’i­nau­gu­ra­tion du sanc­tuaire res­tau­ré en novembre 2013, d’au­cuns nous ont dit : « Il ne manque plus que les vitraux ! » C’est en effet un élé­ment qui a une place de choix dans l’ar­chi­tec­ture d’une église. Chez les cis­ter­ciens cepen­dant, les vitraux res­tent très dis­crets : n’ayant pas pour but d’en­sei­gner l’his­toire sainte ou la vie des saints, comme dans les cathé­drales ou les églises parois­siales, ils sont des­ti­nés à atté­nuer l’é­blouis­se­ment d’une lumière trop vive pour faire le lien entre la pierre et la lumière. C’est ain­si qu’ils concourent à la sim­pli­ci­té et à l’har­mo­nie de l’é­di­fice pour favo­ri­ser le recueillement.

Les cou­leurs demeurent très sobres, afin de ne pas détour­ner l’âme du moine de l’es­sen­tiel en atti­rant son oeil à l’ex­té­rieur. Parmi les divers motifs que l’on retrouve dans les vitraux cis­ter­ciens, nous avons orien­té le tra­vail des ate­liers en concur­rence vers les motifs flo­raux plu­tôt que vers les motifs pure­ment géo­mé­triques. Les pro­to­types four­nis pour le concours cor­res­pondent si bien à notre attente que nous sommes dans l’embarras du choix…

Pour conclure, nous confions à vos prières d’im­por­tantes réunions qui per­met­tront de pré­sen­ter les der­niers tra­vaux de nos archi­tectes aux archéo­logues et aux Monuments Historiques.

La chronique du monastère de décembre 2014 à février 2015

8 décembre : Attiré par l’Immaculée, miroir sans faille, splen­deur de la lumière éter­nelle, notre frère Romuald, en pro­non­çant ses 1er vœux, s “élance à la pour­suite de cette unique fin du moine : la pure­té du cœur ou un regard qui ne s’ap­par­tient pas, fas­ci­né par Dieu. Ses parents, loin de regret­ter leur voyage, emportent toutes ces choses dans leur cœur et leurs yeux émer­veillés, jus­qu’en Nouvelle France !

9 décembre : Le R. P. Jean-​Marie (Fraternité de la Transfiguration) vient célé­brer les obsèques du Dr Laynaud, qui s’é­tait dévoué pour soi­gner notre père Dom Ange, durant sa der­nière maladie.

10 décembre : Notre-​Dame de Vergheas, une des Vierges en majes­té d’Auvergne les plus répu­tées, reçoit la visite des novices, venus hono­rer son image en action de grâces pour la fête de famille du 8 décembre.

23 décembre : Si proche du saint jour de la Nativité ! Dans son « impa­tience », le Seigneur est venu cher­cher l’âme de notre voi­sin et fidèle M. H. Cortenraad le 19 décembre (O Radix Jesse, … venez nous déli­vrer, dès lors ne tar­dez plus !). Le R.P. Laurent, capu­cin, vient pro­non­cer l’o­rai­son funèbre de leur frère ter­tiaire franciscain.

Noël : Torrent de lumière déi­fique qui déferle chaque année sur le monde pour rajeu­nir les âmes atten­tives. Ce soir, pen­chés sur la crèche, nous renou­ve­lons la consé­cra­tion de notre famille monas­tique à Jésus-​Enfant, « maître de vie inté­rieure, modèle d’o­béis­sance et guide dans le che­min de la perfection ».

5 jan­vier : Vigile de l’é­pi­pha­nie où l’on s’ap­prête à com­mé­mo­rer aus­si le miracle des Noces de Cana – « Avec leurs pré­sents les mages accourent à des noces royales où s’é­jouissent les convives avec l’eau chan­gée en vin, alle­luia » (Laudes) – tan­dis qu’est dépo­sée en abon­dance cette même bois­son pré­cieuse à la porte du cloître ; la Providence semble insi­nuer par cette coïn­ci­dence qu’au delà du royal cadeau, c’est comme une par­ti­ci­pa­tion litur­gique (Saint Paul désigne la quête en faveur des fidèles de Jérusalem par les mots : « grâce, béné­dic­tion, minis­tère sacré, espèce de Liturgie »), une ten­dresse divine qui nous oblige à rem­plir nos cœurs, a pos­te­rio­ri, de l’eau de la gra­ti­tude et de l’humilité.

8 jan­vier : à l’oc­ca­sion de la grande pro­me­nade d’hi­ver, nos lèvres prennent les accents des ber­gers de Bethleem pour offrir à l’Enfant-​Dieu et à la « Vierge féconde de grand” beau­té » quelques noëls de la Vieille France, et même de l’Allemagne : O Kinderlein… !

12–19 jan­vier : Cette ques­tion lan­ci­nante : » à quand la fon­da­tion de Reichenstein ? » témoigne de l’at­tente vive que sus­cite ce pro­jet. Pendant une semaine, R.P. Prieur et une dizaine de frères ont, par leur pré­sence et la célé­bra­tion de l’Office divin dans le futur moû­tier, atti­sé encore les dési­rs qui ne demandent qu’à s’embraser pour faire briller un nou­veau foyer de vie contem­pla­tive. Alors… quand sera-​ce pour de bon ? Après que la res­tau­ra­tion de l’é­glise sera ache­vée, car le reste des bâti­ments est déjà suf­fi­sam­ment amé­na­gé pour débu­ter. La petite troupe ne dédaigne pas d’al­ler véné­rer les augustes reliques qui font l’hon­neur de la contrée (Aix-​la-​Chapelle, Cologne …). Si la com­mu­nau­té est clair­se­mée pen­dant l’ab­sence de nos frères, la ber­ge­rie, elle, se rem­plit et c’est plai­sir que de voir ces douze agneaux nouveau-​nés tout noirs, gam­ba­der dans la prai­rie. Intrépides, ils découvrent à la fois la cou­leur du ciel et la froi­dure de l’hi­ver. Les plus astu­cieux se débrouillent pour attra­per une bron­chite et se faire dor­lot­ter… au chauf­foir, s’il vous plaît !

2 février : Quel beau jour pour une pro­fes­sion solen­nelle ! Notre frère Maur reçoit misé­ri­corde au milieu du temple que sont ses frères et est ain­si pré­sen­té à Dieu par les mains de la Vierge toute pure. Une délé­ga­tion de pro­fes­seur et de sémi­na­ristes d’é­cône est là pour démon­trer que nos frères n’y ont pas lais­sé un trop piètre sou­ve­nir durant leurs études de philosophie !

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