Précisions des Pères de Campos sur leur reconnaissance par le Saint-​Siège – 18 Janvier 2002

Le 18 jan­vier 2002, dans la Cathédrale Diocésaine de Campos, dans une belle céré­mo­nie qui a consis­té en la lec­ture des docu­ments offi­ciels et le chant du Te Deum d’ac­tion de grâce, en pré­sence de Son Éminence le Cardinal Dario Castrillon Hoyos repré­sen­tant S.S. le Pape Jean Paul II, en pré­sence de Son Excellence le Nonce apos­to­lique, de Son Éminence le Cardinal Eugênio Sales, de Rio de Janeiro, de l’Archevêque Métropolitain de Niteroi, Monseigneur Carlos Albert Navarro, de l’Évêque Diocésain de Campos, Monseigneur Roberto Gomes Guimarães, et des évêques de la Région, ont été recon­nus offi­ciel­le­ment en la pleine com­mu­nion avec l’Église catho­lique, l’é­vêque et les prêtres de l’Union Sacerdotale Saint Jean Marie Vianney, en nom­mant son évêque, Monseigneur Licinio Rangel, Administrateur Apostolique de l’Administration Apostolique Personnelle, ce jour créée et dénom­mée « Saint Jean Marie Vianney », avec le droit de main­te­nir la Liturgie et la Discipline Romaine tra­di­tion­nelle, dite de Saint Pie V. Ainsi fut recon­nue, juri­di­que­ment, notre « réa­li­té ecclé­siale », avec le res­pect assu­ré de nos « carac­té­ris­tiques par­ti­cu­lières ».

NON ACCORD MAIS COMPRÉHENSION :

Bien que le mot « accord » fût alors uti­li­sé par Monseigneur Marcel Lefebvre dans les conver­sa­tions avec le Saint Siège en 1988, nous l’a­vons consi­dé­ré moins adap­té pour la pré­sente cir­cons­tance. En pre­mier lieu, parce qu’on ne fait pas d’ac­cord avec un supé­rieur, encore moins avec le Pape : à lui est dû égard et obéis­sance, selon les normes de l’Église. Deuxièmement parce que un « accord » sup­pose conces­sions et mar­chan­dages, ce qui ne fut vrai­ment pas le cas.

Le mot qui exprime le mieux ce qui s’est pas­sé c’est « entente » une meilleure intel­li­gence (ou meilleure com­pré­hen­sion). Réellement nous étions connus d’une manière néga­tive et cari­ca­tu­rale : les « prêtres de Campos », « des tra­di­tio­na­listes », étaient consi­dé­rés comme n’ac­cep­tant pas le Pape et ne recon­nais­sant ni le Concile Vatican II ni la vali­di­té du Novus Ordo Missae, la Messe de Paul VI. Voilà pour­quoi nous avons dû expo­ser notre vraie posi­tion qui, une fois « com­prise » comme telle, a per­mis notre appro­ba­tion et recon­nais­sance comme des Catholiques, dans la par­faite com­mu­nion avec la Sainte Église. Il y eut, par consé­quent, une « com­pré­hen­sion ».

Et voi­là pour­quoi nous avons écrit au Saint Père, le Pape :

« Très Saint Père, nous avons tou­jours consi­dé­ré être dans l’Église Catholique, dont nous n’avons jamais eu l’intention de nous sépa­rer, mal­gré la situa­tion de l’Église et les pro­blèmes qui ont affec­té les catho­liques de la ligne tra­di­tion­nelle, que Votre Sainteté connaît et, qui nous le croyons, rem­plissent Votre cœur comme le nôtre de dou­leur et d’an­goisse : cepen­dant juri­di­que­ment nous avons été consi­dé­rés en marge de l’Église. Voici donc notre demande : « que nous soyons accep­tés et recon­nus comme catho­liques » »

A cette demande, le Saint Père, avec bon­té, a répondu :

« Après avoir consi­dé­ré toutes ces choses et ayant devant les yeux la gloire de Dieu, le bien de la Sainte Église, ain­si que cette loi supé­rieure qui est le salut des âmes (cfr. Canon 1752 c/​c) et étant d’ac­cord sin­cè­re­ment avec votre requête de pou­voir être admis à l’entière com­mu­nion avec l’Église Catholique, nous recon­nais­sons que vous lui appar­te­nez cano­ni­que­ment ».

En consé­quence, le Saint Père enle­va toute les cen­sures ecclé­sias­tiques que nous aurions pu encourir :

« C’est assu­ré­ment avec une très grande joie pour que la pleine com­mu­nion soit ren­due cer­taine, que nous décla­rons levée la cen­sure dont il est trai­té au canon 1382 CIC à votre égard, Vénérable Frère (concer­nant l’Evêque Monseigneur Licinio Rangel) en même temps que la levée de toutes les cen­sures et le par­don de toutes les irré­gu­la­ri­tés dans les­quelles sont tom­bés les autres membres de cette Union ».

LA RECONNAISSANCE DU PAPE :

Dans notre décla­ra­tion publique, nous avons dit : « Nous recon­nais­sons le Saint Père, le Pape Jean Paul II, avec tous ses pou­voirs et pré­ro­ga­tives, lui pro­met­tant notre obéis­sance filiale et offrant notre prière pour lui ».

Cela nous l’a­vons tou­jours recon­nu. Dans toutes nos sacris­ties. Comme il est de cou­tume dans toutes nos églises, est expo­sé un tableau avec les noms du Pape Jean Paul II et de l’évêque dio­cé­sain par lui nom­mé. Dans nos prières publiques on a tou­jours prié pour le Pape Jean Paul II et pour l’é­vêque dio­cé­sain. Nous n’avons jamais adop­té de posi­tion sédé­va­can­tiste et nous n’a­vons jamais vou­lu faire un dio­cèse paral­lèle, contes­tant l’u­ni­té de 1’Eglise.

Même quand, par néces­si­té, et en accord avec la Doctrine Catholique, nous avons dû résis­ter, cela n’a jamais signi­fié de notre part la contes­ta­tion de l’au­to­ri­té papale ou sa non recon­nais­sance. De plus, nous avons tou­jours eu pleine conscience du carac­tère anor­mal, occa­sion­nel et excep­tion­nel de la résis­tance cepen­dant néces­saire sou­hai­tant tou­jours une régu­la­ri­sa­tion et nor­ma­li­sa­tion prompte.

Nous avons tou­jours eu pré­sent en notre esprit le dogme de Foi : « Nous décla­rons, disons, défi­nis­sons et pro­non­çons qu’il est abso­lu­ment néces­saire au salut, pour toute créa­ture humaine, d’être sou­mise au Pontife Romain » (Boniface VIII. Bulle Unam Sanctam, Dz-​Sh 875).

C’est pour­quoi dans notre lettre au Pape, nous avons écrit « Nous dépo­sons dans les augustes mains de Votre Sainteté, notre Profession de Foi Catholique : nous pro­fes­sons une par­faite com­mu­nion avec la Chaire de Pierre, dont Votre Sainteté est le légi­time suc­ces­seur. Nous recon­nais­sons votre pri­mau­té et votre gou­ver­ne­ment sur l’Eglise Universelle, pas­teurs et fidèles, nous décla­rons que, pour rien en ce monde, nous ne vou­lons nous sépa­rer de la Pierre sur laquelle Jésus Christ a fon­dé son Eglise ». C’est le texte même de notre pro­fes­sion de foi catho­lique de 1982, écrit sous la direc­tion de Monseigneur Antonio de Castro Mayer.

LA RECONNAISSANCE ET L’ACCEPTATION DU CONCILE VATICAN II :

Dans notre décla­ra­tion. nous avons éga­le­ment affir­mé : « Nous recon­nais­sons le Concile Vatican II comme l’un des Conciles Oecuméniques de l’Eglise Catholique l’ac­cep­tant à la lumière de la Sainte Tradition ».

Nous recon­nais­sons ain­si que le Concile Vatican II a été convo­qué légi­ti­me­ment et a été pré­si­dé par le Pape Jean XXIII et conti­nué par le Pape Paul VI, avec la par­ti­ci­pa­tion des évêques du monde entier, y com­pris Monseigneur Antonio de Castro Mayer et Monseigneur Marcel Lefebvre qui ont signé ses actes. Monseigneur Antonio de Castro Mayer a écrit plu­sieurs lettres pas­to­rales sur le Concile, sur­tout une, en 1966, au sujet de l’application des docu­ments pro­mul­gués par le Concile.

Toutefois est appa­ru le « per­ni­cieux esprit du Concile » qui, d’a­près le Cardinal Ratzinger, « est l’anti-​esprit, selon lequel l’his­toire de l’Église devrait com­men­cer à par­tir de Vatican II, consi­dé­ré comme une espèce de point zéro » (Cardinal Ratzinger, Entretien sur la foi, chap.II – p.37). Voilà pour­quoi, nous avons dit dans notre décla­ra­tion : « Nous recon­nais­sons le Concile Vatican II comme l’un des Conciles Oecuméniques de l’Église Catholique ». L’Église ne peut pas se sépa­rer de son pas­sé ni le contredire.

Mais par rap­port aux ensei­gne­ments du Concile, à cause de son carac­tère émi­nem­ment pas­to­ral, pro­cla­mé par lui-​même, en vue d’adapter la doc­trine immuable à nos temps, il est néces­saire que ses ensei­gne­ments soient accep­tés en accord avec l’ensemble du Magistère de l’Église, c’est à dire, à la lumière de la Sainte Tradition.

Nous disons cela parce que plu­sieurs, pro­fi­tant du Concile, ont essayé et essayent encore d’in­tro­duire des doc­trines héré­tiques dans le sein de l’Église, doc­trines déjà condam­nées par Magistère pérenne, qui consti­tue la Tradition. Le Pape Paul VI a par­lé de la « fumée de Satan » qui pénètre dans le Temple de Dieu (Allocution do 29/​6/​1972) et S.S. le Pape Jean Paul II regret­tait lui aus­si : « les idées contre­di­sant la véri­té révé­lée et ensei­gnée depuis tou­jours ont été répan­dues à pleines mains. De véri­table héré­sies ont été pro­pa­gées dans le domaine dog­ma­tique et moral, créant des doutes, des confu­sions, des rébel­lions, même la litur­gie a été mani­pu­lée » (dis­cours au Congrès des Missions 6.2.1981 – citée par Iota Unum p. 14). Voilà pour­quoi nous uti­li­sons, comme cri­tère d’interprétation, la lumière de la Sainte Tradition.

Et accep­ter le Concile à la lumière de la Tradition c’est ce que tout le monde devrait faire. C’est le cri­tère d’in­ter­pré­ta­tion indi­qué par les Papes qui l’ont convo­qué et qui l’ont présidé.

Dans l’al­lo­cu­tion du 11 octobre 1962, dans l’ouverture du Concile, le Pape Jean XXIII s’ex­pri­ma ainsi :

« L’objet essen­tiel de ce Concile n’est donc pas une dis­cus­sion sur ce tel ou tel article de la doc­trine fon­da­men­tale de l’Église… Pour pareille reprise, on n’avait pas besoin d’un concile, mais de l’adhésion renou­ve­lée, dans la séré­ni­té et le calme, à tout l’enseignement de l’Église dans sa plé­ni­tude et sa pré­ci­sion tel qu’il conti­nue de briller dans les actes conci­liaires de Trente à Vatican I, l’esprit chré­tien, catho­lique et apos­to­lique, dans le monde entier, attend une nette avance dans le sens de la plé­ni­tude de la doc­trine et de la for­ma­tion des consciences, en cor­res­pon­dance plus par­faite avec la fidé­li­té pro­fes­sée envers la doc­trine authen­tique – celle-​ci étant d’ailleurs étu­diée et expo­sée sui­vant les méthodes de recherche et la pré­sen­ta­tion dont use la pen­sée moderne. Autre est la sub­stance de la doc­trine antique conte­nue dans le dépôt de la foi, autre la for­mu­la­tion dont on la revêt : en se réglant, par les formes et les pro­por­tions, sur les besoins d’un magis­tère et d’un style sur­tout pas­to­ral »

En de fait, ce fut le cri­tère éga­le­ment uti­li­sé par le Pape Jean Paul II quand il a par­lé de la « doc­trine inté­grale du Concile », cela veut dire, a‑t-​il expli­qué, que « la doc­trine doit être com­prise à la lumière de la Sainte Tradition et rap­por­tée au Magistère constant de la Sainte Église » (Jean Paul II, dis­cours à la réunion de l’École Sacrée, le 5 novembre 1979).

Et il ne peut en être autre­ment : c’est ce qu’en­seigne le Concile Oecuménique Vatican I :

« le Saint Esprit n’a pas été pro­mis aux suc­ces­seurs de Pierre pour qu’ils fassent connaître, sous sa révé­la­tion, une nou­velle doc­trine ; mais pour qu’avec son assis­tance, ils gardent sain­te­ment et exposent fidè­le­ment la révé­la­tion trans­mise par les Apôtres, c’est à dire, le dépôt de la foi ».

D’ailleurs, Monseigneur Marcel Lefebvre lui-​même a dit : « J’accepte le Concile, inter­pré­té à la lumière de la Tradition ». De même, Monseigneur Bernard Fellay, suc­ces­seur de Monseigneur Lefebvre, a décla­ré : « Accepter le Concile n’est pas un pro­blème pour nous. Il y a un cri­tère de dis­cer­ne­ment. Et ce cri­tère c’est ce qui a tou­jours été appris et cru : « la Tradition » » (inter­view au jour­nal suisse La Liberté le 11/​05/​2001).

Sur ce cri­tère d” inter­pré­ta­tion « à la lumière de la Sainte Tradition », le célèbre écri­vain catho­lique fran­çais Jean Madiran s’est bien expri­mé (Itinéraires, novembre 1966, p.13) :

« Nous rece­vons les déci­sions du Concile en confor­mi­té avec les déci­sions des Conciles anté­rieurs. Si tels ou tels textes devaient paraître, comme il peut arri­ver à toute parole humaine, sus­cep­tibles de plu­sieurs inter­pré­ta­tions, nous pen­sons que l’in­ter­pré­ta­tion juste est fixée pré­ci­sé­ment par et dans la confor­mi­té avec les pré­cé­dents Conciles et avec l’ensemble de l’enseignement du Magistère … S’il fal­lait – comme cer­tains osent le sug­gé­rer – inter­pré­ter les déci­sions du Concile dans un sens contraire aux ensei­gne­ments anté­rieurs de l’Église, nous n’au­rions alors aucun motif de rece­voir ces déci­sions et per­sonne n’au­rait le pou­voir de nous les impo­ser. Par défi­ni­tion, l’en­sei­gne­ment d’un Concile prend place dans la conti­nui­té vivante de tous les Conciles. Ceux qui vou­draient nous pré­sen­ter l’en­sei­gne­ment du Concile hors de ce contexte et en rup­ture avec cette conti­nui­té nous pré­sen­te­raient une pure inven­tion de leur esprit, sans aucune auto­ri­té ».

C’est donc, avec ce cri­tère que nous recon­nais­sons et accep­tons le Concile Vatican II.

SUR LA SAINTE MESSE :

Nous conser­ve­rons, dans notre Administration Apostolique Personnelle Saint Jean Marie Vianney, comme le Saint Père le Pape Jean Paul II nous en donne le droit : la Sainte Messe tra­di­tion­nelle, codi­fiée par le Pape Saint Pie V, mais non seule­ment la Messe mais aus­si toute la dis­ci­pline litur­gique tra­di­tion­nelle, confor­mé­ment au dire du Saint Père.

Et nous la conser­vons parce que c’est une richesse authen­tique de la Sainte Église Catholique, parce que c’est une Liturgie qui a sanc­ti­fié beau­coup d’âmes, parce que cette Messe est celle que les Saints ont célé­brée, parce que cette messe est celle à laquelle les Saints ont assis­té, messe qui exprime d’une façon claire et sans ambi­guï­tés les dogmes eucha­ris­tiques, elle consti­tue une authen­tique pro­fes­sion de foi, sym­bole de notre iden­ti­té Catholique, un vrai patri­moine théo­lo­gique et spi­ri­tuel de l’Église. Elle doit être conservée.

Comme le Cardinal Dario Castrillon Hoyos, pré­fet de la Sacrée Congrégation pour le Clergé l’a bien exprimé :

« L’ancien rite de la Messe sert à beau­coup de gens pour main­te­nir vivant ce sens du mys­tère. Le rite sacré, avec le sens du mys­tère, nous aide pour péné­trer avec nos sens dans l’enceinte du mys­tère de Dieu. La noblesse d’un rite qui a accom­pa­gné l’Église pen­dant tant d’an­nées vaut bien la peine de ce qu’un groupe choi­si de fidèles main­tienne l’appréciation de ce rite, et l’Église par la voix du Souverain Pontife l’a com­pris ain­si quand elle demande qu’il y ait des portes ouvertes pour la célé­bra­tion… Nous célé­brons ensemble un beau rite, rite qui fut celui de nom­breux saints, une belle messe qui a rem­pli les voûtes de nom­breuses cathé­drales et qui fit réson­ner ses accents mys­té­rieux dans les petites cha­pelles du monde entier » (extrait de l’ho­mé­lie pen­dant la Messe de Saint Pie V, qui a été célé­brée à Chartres, le 4 juin 2001).

En ce qui concerne encore la Messe tra­di­tion­nelle, le Pape Jean Paul II la pro­pose comme modèle de révé­rence et d’hu­mi­li­té pour tous les célé­brants du monde :

« Le peuple de Dieu a besoin de voir dans les prêtres et les diacres un com­por­te­ment plein de révé­rence et de digni­té, capable de l’ai­der à péné­trer les choses invi­sibles, même avec peu de paroles et d’ex­pli­ca­tions. Dans le Missel Romain, dit de Saint Pie V, on trouve de très belles prières avec les­quelles le prêtre exprime le plus pro­fond sens d’hu­mi­li­té et de révé­rence face aux saints mys­tères : celles-​ci révèlent la sub­stance même de toute litur­gie » (Jean Paul II, mes­sage à l’assemblée plé­nière de S. Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, sur le thème Approfondir la vie litur­gique par­mi le peuple de Dieu, le 21/​09/​2001.)

Certes, nous avons recon­nu, comme nous l’avons dit dans notre décla­ra­tion, la vali­di­té du Novus Ordo Missae, pro­mul­gué par le Pape Paul VI, toutes les fois qu’il est célé­bré cor­rec­te­ment et avec l’intention d’of­frir le vrai Sacrifice de la Sainte Messe.

Mais c’était déjà l’en­sei­gne­ment de Monseigneur Antonio de Castro Mayer et de Monseigneur Marcel Lefebvre. Ce der­nier, dans le pro­to­cole d’ac­cord du 5 mai 1988, a accep­té de signer :

« Nous décla­rons, en outre, recon­naître la vali­di­té du Sacrifice de la Messe et des Sacrements célé­brés avec l’in­ten­tion de faire ce que fait l’Église et selon les rites indi­qués dans les édi­tions typiques du Missel Romain et des Rituels des Sacrements pro­mul­gués par les Papes Paul VI et Jean Paul II » (Protocole d’ac­cord – 5 mai 1988, I 4).

Pourquoi avons-​nous fait la réserve « toutes les fois que célé­bré cor­rec­te­ment et avec l’in­ten­tion d’of­frir le vrai Sacrifice de la Sainte Messe » ?

Parce que si le prêtre célèbre la Messe avec l’in­ten­tion de faire un repas de com­mu­nau­té ou une simple réunion ou même une simple nar­ra­tion de l’institution de la Cène du Seigneur, sans l’in­ten­tion d’of­frir le vrai sacri­fice de la Messe, c’est la vali­di­té même de la messe qui est en jeu.

Et, en outre, elles ne sont pas rares ces messes, même valides dans les­quelles « La litur­gie a été vio­lée », comme l’a dit le Pape Jean Paul II (dis­cours au Congrès des Missions. 6/​2/​1981), « dans les­quelles il y a une litur­gie dégé­né­rée en « show », où l’on essaie de rendre la reli­gion inté­res­sante à l’aide de bêtises à la mode et de maximes morales agui­chantes, avec des suc­cès momen­ta­nés dans le groupe des fabri­cants litur­giques… », selon la cri­tique du Cardinal Ratzinger (Présentation du livre La Réforme Liturgique, de Monseigneur Klaus Gamber, p. 6).

NOTRE DEMANDE DE PARDON :

Avoir l’humilité de deman­der par­don des erreurs ou offenses pos­sibles est une atti­tude émi­nem­ment chré­tienne. Seuls les orgueilleux et les têtus, pensent tou­jours avoir rai­son, ils n’ad­mettent même pas la simple pos­si­bi­li­té d’erreur.

Pourtant, Saint Pie X disait que dans la cha­leur de la bataille il est dif­fi­cile de mesu­rer la pré­ci­sion et la por­tée des coups. De là les manques ou excès pos­sibles, excu­sables et com­pré­hen­sibles, mais fautifs.

Voilà pour­quoi, dans notre lettre au Pape, nous avons écrit :

« Et si par hasard dans la cha­leur de la bataille pour la défense de la véri­té catho­lique nous avons com­mis quelques erreurs ou cau­sé quelques déplai­sirs à Votre Sainteté, bien que notre inten­tion ait tou­jours été de ser­vir la Sainte Eglise, hum­ble­ment nous deman­dons votre par­don pater­nel ».

Bien que la cause soit légi­time et sacrée, des erreurs et des excès dans la façon de par­ler ou d’é­crire peuvent arri­ver, et même un trop grand esprit cri­tique et un manque éga­le­ment de véné­ra­tion et de res­pect dû aux supérieurs .

C’est de cela que nous deman­dons par­don, pour nous et pour tous les fidèles par nous assistés.

Il est bien cer­tain que nous n’a­vons pas à deman­der par­don à cause de notre posi­tion catho­lique doc­tri­nale et litur­gique, laquelle a été recon­nue par le Saint Père, le Pape lui même.

NOTRE ENGAGEMENT POUR LA DÉFENSE DE L’ÉGLISE CONTINUE

Le fait que le Saint Père le Pape nous ait don­né une Administration Apostolique Personnelle, ne veut pas dire que la crise de l’Église soit ter­mi­née et que notre com­bat pour la défense des valeurs tra­di­tion­nelles devienne tiède.

Comme nous l’a­vons écrit au Pape :

« Et au nom de notre foi catho­lique apos­to­lique et romaine nous nous sommes effor­cés de gar­der la Sainte Tradition doc­tri­nale et litur­gique que la Sainte Église nous a léguée et, dans la mesure de nos faibles forces et aidés par la grâce de Dieu, de résis­ter à ce que votre pré­dé­ces­seur d’illustre mémoire, le Pape Paul VI, a appe­lé l’auto-démolition de l’Église, c’est de cette manière que nous espé­rons rendre le meilleur ser­vice à Votre Sainteté et à la Sainte Église. »

Et main­te­nant, étant recon­nus cano­ni­que­ment, nous nous offrons au Pape pour offi­ciel­le­ment, avec lui, col­la­bo­rer au com­bat contre les erreurs et héré­sies qui mal­heu­reu­se­ment sont au sein de notre Église.

C’est ce que nous avons dit au Pape dans la même lettre : « Nous vou­lons, offi­ciel­le­ment, col­la­bo­rer avec Votre Sainteté dans l’œuvre de la pro­pa­ga­tion de la Foi et de la Doctrine Catholique, avec zèle et pour l’hon­neur de la Sainte Église – Signum leva­tum in nationes – et dans le com­bat contre les erreurs et héré­sies qui essaient de détruire la barque de Pierre, inuti­le­ment puisque les portes de l’enfer ne pré­vau­dront pas contre Elle ».

Et le Saint Père avec bon­té a accueilli notre offre :

« Nous avons reçu, avec une très grande joie pas­to­rale, le fait que vous vou­liez col­la­bo­rer avec le suc­ces­seur du Bienheureux Pierre, à la pro­pa­ga­tion de la Foi et de la Doctrine Catholique recher­chant l’honneur de la Sainte Église – qui est l’é­ten­dard levé par­mi les nations (Is..11,12) – et com­bat­tant contre ceux qui essaient de détruire la Barque de Pierre, en vain parce que les portes de l’Enfer ne pré­vau­dront pas contre Elle » (Mt. 16,18).

Et c’est pour­quoi, nous avons conclu notre décla­ra­tion en disant : « Nous nous enga­geons à appro­fon­dir tous les sujets encore ouverts, pre­nant en consi­dé­ra­tion le canon 212 du Code de Droit Canonique ».

Ce canon recon­naît le droit et même par­fois le devoir pour les fidèles d’ex­pri­mer leur juge­ment et ce, même d’une manière publique dans l’Église. La cita­tion de ce canon signi­fie que nous ne nous sommes pas enga­gés à aucun silence com­plice devant l’erreur.

Pour cette rai­son, en vou­lant être fidèles au Magistère de l’Église, avec la grâce de Dieu, nous conti­nue­rons à com­battre les erreurs que la Sainte Église a tou­jours condam­nées et com­bat­tues.

Mais ce com­bat sera tou­jours mené selon les normes de res­pect, de l’humilité et de la cha­ri­té, comme nous l’a­vons dit dans la fin de notre décla­ra­tion : « avec un sin­cère esprit d’hu­mi­li­té et de cha­ri­té fra­ter­nelle envers tous » . In prin­ci­piis uni­tas, in dubiis liber­tas, in omni­bus cha­ri­tas – dans les prin­cipes, l’u­ni­té, dans les choses libres, la liber­té, en toutes choses, la cha­ri­té. (St. Augustin)

A ceux qui se réjouissent avec nous, nos remerciements !
A ceux qui sont en désac­cord avec nous, notre compréhension !
A ceux qui nous attaquent, notre pardon !
A tous, notre demande de prière pour notre persévérance !

Sainte Église Romaine Catholique
Une, excel­lente, divine, immortelle
Qui conserve la Foi apostolique
Et les pro­messes de la vie éternelle

Nous vous aimons, nous sommes vos enfants,
Dans votre sein nous vou­lons vivre
Et de la lumière que vous nous don­nez, par­mi les éclats,
Dans vos bras mater­nels mourir !

(Ces deux strophes sont d’un hymne popu­laire de chez nous).