A notre frère dans l’épiscopat, Marcel LEFEBVRE, ancien archevêque de TULLE.
La conscience de la mission que le Seigneur nous a confiée nous a conduit, le 29 juin dernier, à vous adresser une exhortation, pressante et fraternelle à la fois. Depuis cette date, nous attendons chaque jour un signe de votre part, exprimant votre soumission – mieux que cela : votre attachement et votre fidélité sans réserve – au Vicaire du Christ. Rien n’est encore venu. Il semble que vous n’ayez renoncé à aucune de vos activités et que vous formiez, même, de nouveaux projets.
Peut-être estimez-vous que vos intentions sont mal comprises ? Peut-être croyez-vous le Pape mal informé, ou objet de pressions ?
Cher Frère, votre attitude est si grave à nos yeux que – nous vous le répétons – nous l’avons nous-même attentivement examinée, dans toutes ses composantes, avec le souci premier du bien de l’Eglise et une particulière attention aux personnes. La décision que nous vous avons confirmée par notre précédente lettre, c’est après mûre réflexion et devant le Seigneur que nous l’avons prise.
Il est temps, désormais, que vous vous prononciez clairement. Malgré la peine que nous éprouverions à rendre publiques nos interventions, nous ne pourrions plus tarder à le faire si vous ne nous déclarez bientôt votre entière soumission.
De grâce, ne nous contraignez pas à une telle mesure, ni à sanctionner ensuite un refus d’obéissance.
Priez l’Esprit-Saint, cher Frère, il vous montrera les renoncements nécessaires et vous aidera à rentrer dans la voie d’une pleine communion avec l’Eglise et avec le Successeur de Pierre. Nous-même, l’invoquons sur vous, en vous redisant notre affection et notre affliction.
Du Vatican, le 8 septembre 1975.
PAULUS PP. VI.