Extraits. [Denzinger 1300–1308]
[La procession du Saint-Esprit.]
Donc au nom de la sainte Trinité, du Père, du Fils et du Saint-Esprit, avec l’approbation de ce saint concile universel de Florence, nous définissons cette vérité de foi afin qu’elle soit crue et reçue par tous les chrétiens, et qu’ainsi tous le professent : que le Saint-Esprit est éternellement du Père et du Fils, et qu’il tient son essence et son être subsistant du Père et du Fils à la fois, et qu’il procède éternellement de l’un et de l’autre comme d’un seul principe et d’une spiration unique [1] ; déclarant que ce que disent les saints docteurs et les Pères, à savoir que le Saint-Esprit procède du Père par le Fils, tend à cette conception que par là est signifié que le Fils aussi est, selon les Grecs la cause, selon les Latins le principe de la subsistance du Saint-Esprit, aussi bien que le Père. Et puisque tout ce qui est du Père, le Père lui-même l’a donné à son Fils unique en l’engendrant, sauf le fait d’être Père, ceci même que le Saint-Esprit procède du Fils, le Fils lui-même le tient éternellement du Père par lequel il a été aussi éternellement engendré.
Nous définissons de plus l’explication contenue dans ces mots « et du Fils » a été ajoutée au symbole de façon licite et raisonnable afin d’éclairer la vérité et par une nécessité alors pressante.
De même, dans le pain de froment, qu’il soit azyme ou fermenté, le Corps du Christ est véritablement formé et les prêtres doivent former le Corps même du Seigneur dans l’un ou l’autre de ces pains, c’est-à-dire selon la coutume de son Église, soit occidentale, soit orientale.
[Le sort des défunts.]
De même, si ceux qui se repentent véritablement meurent dans l’amour de Dieu, avant d’avoir par des fruits dignes de leur repentir réparé leurs fautes commises par actions ou par omission, leurs âmes sont purifiées après leur mort par des peines purgatoires et, pour qu’ils soient relevés de peines de cette sorte, leur sont utiles les suffrages des fidèles vivants, c’est-à-dire : offrandes de messes, prières et aumônes et autres œuvres de piété qui sont accomplies d’ordinaire par les fidèles pour d’autres fidèles, selon les prescriptions de l’Église.
Et les âmes de ceux qui après avoir reçu le baptême n’ont été souillées d’absolument aucun péché, celles aussi qui après avoir été souillées par le péché, soit étant dans leurs corps, soit une fois dépouillées de ces mêmes corps, sont purifiées ainsi qu’il a été dit plus haut, elles sont aussitôt reçues au ciel et contemplent clairement Dieu trine et un lui-même, tel qu’il est ; toutefois certaines plus parfaitement que d’autres selon la diversité de leurs mérites.
Quant aux âmes de ceux qui disparaissent en état effectif de péché mortel ou seulement originel, elles descendent aussitôt en enfer, pour y être punies cependant de peines inégales.
[Le rang des sièges patriarcaux ; le primat romain]
De même nous définissons que le Saint-Siège apostolique et le pontife romain détiennent le primat sur tout l’univers et que le pontife romain est quant à lui le successeur du bienheureux Pierre prince des apôtres et le vrai vicaire du Christ, la tête de l’Église entière, le père et le docteur de tous les chrétiens, et que c’est à lui qu’a été transmis par notre Seigneur Jésus Christ, dans le bienheureux Pierre, le pouvoir plénier de paître, de diriger et de gouverner l’Église universelle, ainsi qu’il est contenu dans les actes des conciles œcuméniques et dans les saints canons.
Nous renouvelons de plus l’ordre attesté par les canons pour les autres vénérables patriarches, de telle sorte que le patriarche de Constantinople soit le deuxième après le très saint pontife romain, celui d’Alexandrie le troisième, celui d’Antioche le quatrième et celui de Jérusalem le cinquième, étant bien sûr intacts tous leurs privilèges et leurs droits.
- cf. 2e concile de Lyon[↩]