Concile de Florence

17ᵉ œcuménique ; 26 fév. 1439-août 1445

4 février 1442

Bulle Cantate Domino

Sur l’union avec les coptes et les Éthiopiens. Décret pour les jacobites.

Extraits. [Denzinger 1330–1353]

[…]

La très sainte Église romaine, fon­dée par la voix de notre Seigneur et Sauveur, croit fer­me­ment, pro­fesse et prêche un seul vrai Dieu, tout-​puissant, immuable et éter­nel ; le Père, le Fils et le Saint-​Esprit ; un en essence, trine en per­sonnes, le Père inen­gen­dré, le Fils engen­dré par le Père, le Saint-​Esprit pro­cé­dant du Père et du Fils ; le Père n’est pas le Fils ou le Saint-​Esprit, le Saint-​Esprit n’est pas le Père ou le Fils, mais le Père est seule­ment le Père, le Fils est seule­ment le Fils, le Saint-​Esprit est seule­ment le Saint-​Esprit. Le Père seul a engen­dré de sa sub­stance le Fils. Le Fils seul est né du Père seul. Le Saint-​Esprit seul pro­cède à la fois du Père et du Fils. Ces trois per­sonnes sont un seul Dieu, non trois dieux, parce que des trois une est la sub­stance, une l’essence, une la nature, une la divi­ni­té, une l’infinité, une l’éternité, et toutes choses sont une, là où ne se ren­contre pas l’opposition d’une relation. 

« En rai­son de cette uni­té le Père est tout entier dans le Fils, tout entier dans le Saint-​Esprit, le Fils est tout entier dans le Père, tout entier dans le Saint-​Esprit, le Saint-​Esprit tout entier dans le Père, tout entier dans le Fils. Aucun ne pré­cède l’autre par son éter­ni­té ou ne l’excède en gran­deur ou ne le sur­passe en pou­voir. Car c’est éter­nel­le­ment et sans com­men­ce­ment que le Fils naît du Père, et éter­nel­le­ment et sans com­men­ce­ment que le Saint-​Esprit pro­cède du Père et du Fils. » Tout ce que le Père est ou a, il l’a non pas d’un autre, mais de soi et il est prin­cipe sans prin­cipe. Tout ce que le Fils est ou a, il l’a du Père, et il est prin­cipe issu d’un prin­cipe. Tout ce que le Saint-​Esprit est ou a, il l’a à la fois du Père et du Fils. Mais le Père et le Fils ne sont pas deux prin­cipes du Saint-​Esprit, mais un seul prin­cipe, de même que le Père, le Fils et le Saint-​Esprit ne sont pas trois prin­cipes de la créa­ture, mais un seul principe. 

Donc tous ceux qui pensent des choses oppo­sées ou contraires, l’Église les condamne, les réprouve, les ana­thé­ma­tise et les dénonce comme étran­gers au corps du Christ qu’est l’Église. Par suite elle condamne Sabellius qui confond les per­sonnes et ôte com­plè­te­ment la dis­tinc­tion réelle entre elles, elle condamne les ariens, les euno­miens, les macé­do­niens qui disent que le Père est seul vrai Dieu et placent le Fils et le Saint-​Esprit au rang des créa­tures. Elle condamne aus­si tous les autres qui éta­blissent des degrés ou une inéga­li­té dans la Trinité. 

Elle croit très fer­me­ment, pro­fesse et prêche que vrai Dieu, Père, Fils et Saint-​Esprit, est le créa­teur de toutes choses visibles et invi­sibles, qui, quand il l’a vou­lu a créé par bon­té toutes les créa­tures tant spi­ri­tuelles que cor­po­relles, bonnes assu­ré­ment parce qu’elles ont été faites par le sou­ve­rain Bien, mais muables, parce qu’elles ont été faites à par­tir du néant, et elle affirme que le mal n’est pas de nature, parce que toute nature, en tant qu’elle est nature, est bonne. 

Elle pro­fesse qu’un seul et même Dieu est l’auteur de l’Ancien et du Nouveau Testament, c’est-à-dire de la Loi et des pro­phètes, et des évan­giles, car c’est par l’inspiration du même Esprit Saint qu’ont par­lé les saints de l’un et l’autre Testament, dont l’Église recon­naît et vénère les livres qui sont conte­nus sous les titres suivants. 

Cinq de Moïse, c’est-à-dire : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome ; Josué, Juges, Ruth, quatre livres des Rois, deux de Paralipomènes, Esdras, Néhémie, Tobie, Judith, Esther, Job, les Psaumes de David, les Paraboles, l’Ecclésiaste, les Cantiques des Cantiques, la Sagesse, l’Ecclésiastique, Isaïe, Jérémie, Baruch, Ézéchiel, Daniel, les douze petits pro­phètes, c’est-à-dire : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie, les deux livres des Maccabées, les quatre évan­giles de Matthieu, de Marc, de Luc, de Jean ; les qua­torze épîtres de Paul, aux Romains, les deux aux Corinthiens, aux Galates, aux Éphésiens, aux Philippiens, les deux aux Thessaloniciens, aux Colossiens, les deux à Timothée et à Tite, à Philémon, aux Hébreux ; deux de Pierre ; trois de Jean ; une de Jacques ; une de Jude ; les Actes des Apôtres, et l’Apocalypse de Jean. 

C’est pour­quoi elle ana­thé­ma­tise la folie des mani­chéens qui ont posé deux pre­miers prin­cipes, l’un des choses visibles, l’autre des invi­sibles et ont dit qu’il y a un Dieu du Nouveau Testament et un autre de l’Ancien.

Elle croit fer­me­ment, pro­fesse et prêche qu’une seule per­sonne de la Trinité, vrai Dieu Fils de Dieu né du Père, consub­stan­tiel et coéter­nel au Père, dans la plé­ni­tude de temps dis­po­sée par l’inscrutable pro­fon­deur du des­sein divin a pour le salut du genre humain assu­mé dans le ventre imma­cu­lé de la Vierge Marie la vraie et entière nature d’un homme et se l’est atta­chée dans l’unité d’une per­sonne avec une si pro­fonde uni­té que tout ce qui en elle est de Dieu n’est pas sépa­ré de l’homme et tout ce qui est de l’homme n’est pas divi­sé de la divi­ni­té, mais qu’il est un seul et même indi­vi­sible, cha­cune des deux natures sub­sis­tant dans ses pro­prié­tés, Dieu et homme, Fils de Dieu et Fils de l’homme « égal au Père selon la divi­ni­té, infé­rieur au Père selon son huma­ni­té » [Profession de foi du Pseudo-​Athanase : *76], immor­tel et éter­nel de par la nature de la divi­ni­té, pas­sible et tem­po­rel de par la condi­tion de l’humanité assumée. 

Elle croit fer­me­ment, pro­fesse et prêche que le Fils de Dieu dans l’humanité assu­mée est véri­ta­ble­ment né de la Vierge, a véri­ta­ble­ment souf­fert, est véri­ta­ble­ment mort et a été ense­ve­li, est véri­ta­ble­ment res­sus­ci­té d’entre les morts, est mon­té aux cieux, siège à la droite du Père, et vien­dra à la fin des siècles pour juger les vivants et les morts. 

Elle ana­thé­ma­tise, exècre et condamne toute héré­sie sou­te­nant des thèses contraires. Et d’abord elle condamne Ebio, Cérinthe, Marcion, Paul de Samosate, Photin et tous ceux qui blas­phèment sem­bla­ble­ment qui, ne pou­vant com­prendre l’union per­son­nelle de l’humanité au Verbe Jésus Christ, notre Seigneur, ont nié qu’il soit vrai Dieu, le recon­nais­sant seule­ment comme homme qui, par une par­ti­ci­pa­tion plus grande à la grâce divine qu’il avait reçue par le mérite de sa vie plus sainte, s’était appe­lé homme divin. 

Elle ana­thé­ma­tise aus­si Mani et ses sec­ta­teurs qui, ima­gi­nant que le Fils de Dieu a assu­mé non point un vrai corps, mais un corps appa­rent, ont entiè­re­ment sup­pri­mé la véri­té dans le Christ. 

Et aus­si Valentin qui pré­tend que le Fils de Dieu n’a rien pris de la Vierge Mère, mais a assu­mé un corps céleste et a tra­ver­sé l’utérus de la Vierge comme s’écoule l’eau d’un aqueduc. 

Arius aus­si qui, pré­ten­dant que le corps assu­mé au sor­tir de la Vierge man­quait d’âme, a vou­lu qu’au lieu d’une âme il y ait eu la divinité. 

Apollinaire encore qui, com­pre­nant que si l’on niait une âme qui informe le corps, il n’y avait pas non plus dans le Christ d’humanité véri­table, a posé seule­ment une âme sen­si­tive, mais dit que la divi­ni­té du Verbe tenait lieu d’âme rationnelle. 

Elle ana­thé­ma­tise aus­si Théodore de Mopsueste et Nestorius qui pré­tendent que l’humanité a été unie au Fils de Dieu par la grâce, et que pour cela il y a dans le Christ deux per­sonnes, de même qu’ils pro­fessent qu’il y a deux natures, car ils ne pou­vaient com­prendre qu’il y ait eu union hypo­sta­tique de l’humanité au Verbe et pour cette rai­son niaient qu’elle ait reçu la sub­stance du Verbe. Car selon ce blas­phème ce n’est pas le Verbe qui s’est fait chair, mais le Verbe par la grâce a habi­té dans la chair, c’est-à-dire que ce n’est pas le Fils de Dieu qui s’est fait homme, mais plu­tôt le Fils de Dieu qui a habi­té dans l’homme.

Elle ana­thé­ma­tise aus­si, exècre et condamne l’archimandrite Eutychès, qui, com­pre­nant que selon le blas­phème de Nestorius la véri­té de l’Incarnation est exclue et que par consé­quent il faut que l’humanité ait été unie au Verbe de Dieu de telle sorte qu’il y eût une seule et même per­sonne de la divi­ni­té et de l’humanité et de plus ne pou­vant conce­voir l’unité de la per­sonne si la plu­ra­li­té des natures res­tait, de même qu’il a posé qu’il y a dans le Christ une seule per­sonne de la divi­ni­té et de l’humanité, il a de même pré­ten­du qu’il y a une seule nature, admet­tant avec un blas­phème et une impié­té extrêmes ou bien que l’humanité s’était chan­gée en divi­ni­té ou bien la divi­ni­té en humanité. 

L’Église ana­thé­ma­tise aus­si, exècre et condamne Macaire d’Antioche et tous ceux qui pro­fessent des thèses sem­blables, qui, tout en sou­te­nant avec véri­té la dua­li­té des natures et l’unité de la per­sonne, s’est pour­tant déme­su­ré­ment trom­pé sur les opé­ra­tions du Christ, disant que dans le Christ les deux natures n’avaient qu’une seule opé­ra­tion et une seule volon­té. La sacro-​sainte Église romaine ana­thé­ma­tise tous ces hommes avec leurs héré­sies, en affir­mant qu’il y a dans le Christ deux volon­tés et deux opérations. 

Elle croit fer­me­ment, pro­fesse et enseigne que jamais être conçu d’un homme et d’une femme n’a été déli­vré de la domi­na­tion du diable, sinon par la foi en notre Seigneur Jésus Christ média­teur entre Dieu et les hommes [1 Tm 2, 5], qui, conçu, né et mort sans péché, a seul par sa mort abat­tu l’ennemi du genre humain, en détrui­sant nos péchés, qui a de nou­veau ouvert l’entrée du Royaume céleste que le pre­mier homme avait per­due par son propre péché avec toute sa des­cen­dance, et dont la future venue a été annon­cée par tous les saints sacri­fices, sacre­ments et céré­mo­nies de l’Ancien Testament. 

Elle croit fer­me­ment, pro­fesse et enseigne que les pres­crip­tions légales de l’Ancien Testament qui se divisent en céré­mo­nies, saints sacri­fices, sacre­ments, parce qu’ils avaient été ins­ti­tués pour signi­fier quelque chose de futur, bien qu’en ce temps-​là ils aient été adap­tés au culte divin, une fois venu notre Seigneur Jésus Christ qui était signi­fié par eux, ont pris fin et qu’ont com­men­cé les sacre­ments du Nouveau Testament. Quiconque encore après la Passion met son espoir dans les pres­crip­tions légales et se sou­met à elles en les croyant néces­saires au salut, comme si la foi dans le Christ ne pou­vait sau­ver sans elles, a péché mor­tel­le­ment. Elle ne nie pas cepen­dant que, depuis la Passion du Christ jusqu’à la pro­mul­ga­tion de l’Évangile, elles ont pu être res­pec­tées du moins dans la mesure où on les croyait si peu que ce fût néces­saires au salut. Mais, après la pro­mul­ga­tion de l’Évangile, l’Église affirme qu’elles ne peuvent être res­pec­tées sans l’anéantissement du salut éter­nel. Donc elle dénonce comme étran­gers à la foi du Christ tous ceux qui depuis ce temps-​là observent la cir­con­ci­sion, le sab­bat et les autres pres­crip­tions légales, et affirme qu’ils ne peuvent pas du tout avoir part au salut éter­nel, sauf si un jour ils reviennent de ces erreurs. Donc à tous ceux qui se glo­ri­fient du nom de chré­tiens, elle pres­crit de manière abso­lue qu’à n’importe quel moment soit avant soit après le bap­tême il faut renon­cer à la cir­con­ci­sion, que l’on place en elle ou non son espoir, elle ne peut être res­pec­tée sans anéan­tis­se­ment du salut éternel. 

Au sujet des enfants, en rai­son du péril de mort qui peut sou­vent se ren­con­trer, comme il n’est pas pos­sible de leur por­ter secours par un autre remède que par le sacre­ment du bap­tême, par lequel ils sont arra­chés à la domi­na­tion du diable et sont adop­tés comme enfants de Dieu, elle aver­tit qu’il ne faut pas dif­fé­rer le bap­tême pen­dant qua­rante ou quatre-​vingts jours ou une autre durée, comme font cer­tains, mais qu’il doit être confé­ré le plus tôt qu’il sera com­mo­dé­ment pos­sible, mais de telle sorte que, s’il y a péril de mort immé­diat, ils soient bap­ti­sés sans aucun délai, même par un laïc ou une femme, dans la forme de l’Église, si un prêtre fait défaut, comme il est conte­nu plus com­plè­te­ment dans le décret des Arméniens. 

Elle croit fer­me­ment, pro­fesse et prêche que toute créa­ture de Dieu est bonne « et que rien n’est à reje­ter, si on le reçoit avec action de grâces » [1 Tm 4, 4], parce que selon la parole du Seigneur : « Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme » [Mt 15, 11], et elle affirme que la dif­fé­rence que fait la Loi de Moïse entre ali­ments purs et impurs appar­tient à ce qui est céré­mo­niel, qui avec l’apparition de l’Évangile s’est effa­cé et a ces­sé d’être effi­cace. Elle dit aus­si que l’interdiction faite par les apôtres « des viandes immo­lées aux idoles, du sang, de la chair étouf­fée » [Ac 15, 29], conve­nait à ce temps-​là où, des juifs et des gen­tils qui vivaient avec des céré­mo­nies et des mœurs dif­fé­rentes, nais­sait une seule Église, de sorte que, les gen­tils aus­si obser­vaient cer­taines choses en com­mun avec les juifs, et que l’occasion était offerte de se ras­sem­bler dans un même culte de Dieu et la même foi, et qu’un sujet de dis­sen­sion était sup­pri­mé, puisque les juifs en rai­son de leur antique tra­di­tion consi­dé­raient comme abo­mi­nable le sang et la chair étouf­fée, et on pou­vait pen­ser qu’en man­geant la viande immo­lée les gen­tils revien­draient à l’idolâtrie. Mais quand la reli­gion chré­tienne se fut pro­pa­gée jusqu’à un point tel qu’on ne voyait plus en elle un seul juif char­nel, mais que tous ceux qui pas­saient à l’Église com­mu­niaient dans les mêmes rites et céré­mo­nies de l’Évangile, croyant qu’« aux purs tout est pur » [Tt 1, 15] la cause de cette inter­dic­tion apos­to­lique ayant ces­sé, elle prit fin. Elle pro­clame donc qu’aucune sorte de nour­ri­ture qu’accepte la socié­té humaine ne doit être condam­née, et qu’aucune dis­tinc­tion ne doit être faite entre les ani­maux par qui que ce soit, homme ou femme, et de quelque genre de mort qu’ils péris­sent, bien que pour la san­té du corps, pour l’entraînement à la ver­tu, pour la dis­ci­pline régu­lière et ecclé­sias­tique beau­coup d’entre eux qui ne sont pas inter­dits doivent être écar­tés ; car selon l’Apôtre « toutes sont per­mises, mais toutes ne sont pas avan­ta­geuses » [1 Co 6, 12 ; 1 Co 10, 23]

elle pro­fesse aus­si que l’unité du corps de l’Église a un tel pou­voir que les sacre­ments de l’Église n’ont d’utilité en vue du salut que pour ceux qui demeurent en elle,

Elle croit fer­me­ment, pro­fesse et prêche qu’« aucun de ceux qui se trouvent en dehors de l’Église catho­lique, non seule­ment païens mais encore juifs ou héré­tiques et schis­ma­tiques ne peuvent deve­nir par­ti­ci­pants à la vie éter­nelle, mais iront « dans le feu éter­nel qui est pré­pa­ré par le diable et ses anges » [Mt 25, 41] à moins qu’avant la fin de leur vie ils ne lui aient été agré­gés ; elle pro­fesse aus­si que l’unité du corps de l’Église a un tel pou­voir que les sacre­ments de l’Église n’ont d’utilité en vue du salut que pour ceux qui demeurent en elle, pour eux seuls jeûnes, aumônes et tous les autres devoirs de la pié­té et exer­cices de la milice chré­tienne enfantent les récom­penses éter­nelles, et que « per­sonne ne peut être sau­vé, si grandes que soient ses aumônes, même s’il verse son sang pour le nom du Christ, s’il n’est pas demeu­ré dans le sein et dans l’unité de l’Église catholique. » 

Mais parce que dans le décret des Arméniens rap­por­té ci-​dessus n’a pas été expli­quée la for­mule qu’a tou­jours eu cou­tume d’employer, dans la consé­cra­tion du Corps et du Sang du Seigneur la sacro-​sainte Église romaine, affer­mie par la doc­trine et l’autorité des apôtres Pierre et Paul, nous pen­sons qu’il faut l’introduire dans les pré­sentes. Dans la consé­cra­tion du Corps du Seigneur elle uti­lise cette for­mule : « Ceci est mon corps » ; dans celle du Sang : « Car ceci est le calice de mon sang, nou­velle et éter­nelle alliance, mys­tère de foi, qui pour vous et pour beau­coup sera répan­du en rémis­sion des péchés. » Quant au pain de fro­ment dans lequel s’accomplit le sacre­ment, il est abso­lu­ment sans impor­tance qu’il ait été cuit ce jour-​là, ou plus tôt ; car pour­vu que la sub­stance du pain sub­siste, il ne faut abso­lu­ment pas dou­ter que, après que les mots cités de la consé­cra­tion du Corps ont été pro­non­cés par le prêtre avec l’intention de l’accomplir, il sera aus­si­tôt trans­sub­stan­tié dans le vrai Corps du Christ.

Puisque, assure-​t-​on, cer­tains rejettent comme condam­nées des qua­trièmes noces, pour qu’on ne croie pas qu’il y ait un péché là où il n’y en a pas, comme selon l’Apôtre quand le mari est mort l’épouse est libé­rée de sa loi et a la per­mis­sion d’épouser qui elle veut dans le Seigneur [Rm 7, 2 ; 1 Co 7, 39] et qu’il ne dis­tingue pas si le mort est son pre­mier, son deuxième ou son troi­sième mari, nous décla­rons que peuvent être lici­te­ment contrac­tées non seule­ment des deuxièmes et des troi­sièmes, mais encore des qua­trièmes et davan­tage, si n’y fait pas obs­tacle un empê­che­ment cano­nique. Cependant nous disons que sont plus louables celles qui s’abstenant ensuite du mariage demeu­re­ront dans la chas­te­té, parce que nous esti­mons que si la vir­gi­ni­té est pré­fé­rable au veu­vage, de même un chaste veu­vage est loué, à juste titre comme pré­fé­rable à des noces.

[…]

5 juin 1948
Concernant les réunions communes entre catholiques et non-catholiques
  • Suprême Congrégation du Saint-Office
  • /Pie XII