Editorial de l’abbé Troadec : L’Assomption
Poursuivant notre méditation annuelle des mystères du rosaire, voici cette année une présentation de l’Assomption de la Sainte Vierge. Au cours de ce mystère, nous contemplons Notre-Dame dans sa montée triomphale au Ciel.
D’un seul cœur et d’une seule âme, nous voulons, ô Notre-Dame, admirer votre splendeur et nous en réjouir, nous voulons vous prier et vous louer en union avec les hommages que vous recevez sans cesse dans votre éternité bienheureuse.
Dès le jour de votre conception immaculée, l’Église chantait votre beauté parfaite : Tota pulchra es Maria, « vous êtes toute belle, ô Marie », vous êtes sans tache, immaculée, remplie de grâce. Votre beauté est un pur reflet de la beauté parfaite de votre Créateur.
Si déjà telle était votre beauté à votre conception, qui dira votre splendeur au terme de votre existence terrestre, vous qui n’avez jamais été en dessous de ce que Dieu attendait de vous, vous qui n’avez cessé de grandir à pas d’amour tout au long de votre séjour terrestre !
C’est parce que votre beauté ne peut être définie parfaitement que l’Église recourt à des images pour la chanter : « Un signe grandiose est apparu dans le ciel : c’est une femme. Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et sur sa tête une couronne de douze étoiles » (Ap 12, 1).
Les âmes qui ont eu le privilège de vous contempler sont toutes unanimes à chanter votre beauté qui dépasse toute beauté créée. Sainte Bernadette le proclamait sans ambages : « La Sainte Vierge, quand on l’a vue une fois, on voudrait mourir pour la voir de nouveau ».
En contemplant Notre-Dame, réjouissons-nous de son bonheur. Même si nous n’arrivons pas à nous rendre compte exactement de son intensité, de son étendue, nous pouvons en connaître la cause, la source. Aussi, voyons d’où vient la gloire dont Notre-Dame est entourée. Cette contemplation affermira notre vertu d’espérance. En effet, le chemin emprunté par la très sainte Vierge nous fera découvrir le chemin à prendre pour accéder nous-mêmes au bonheur du Ciel.
La fidélité de Marie
Pourquoi la très sainte Vierge a‑t-elle été glorifiée au Ciel ? Pourquoi at- elle reçu une telle gloire ?
Naturellement on serait tenté de croire que, si la Sainte Vierge a été accueillie avec tant d’honneur, tant de solennité, tant d’éclat, c’est parce qu’elle est la Mère de Dieu.
Eh bien non ! ce n’est pas la maternité divine qui lui a mérité sa glorification au Ciel, comme Notre-Seigneur lui-même l’affirme dans l’Évangile. Vous connaissez ce passage où une femme s’est écriée en voyant Notre-Seigneur : « Bienheureuses les entrailles qui vous ont porté et le sein qui vous a nourri ! » (Lc 11, 27) Cette femme croyait que le bonheur de Marie venait de sa maternité : « Bienheureuses les entrailles qui vous ont porté ». Et que lui répond Notre-Seigneur ? Quinimmo beati, « heureux bien plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent ! » (Lc 11, 28) ; ce qui signifie : « Non, Madame, vous vous trompez en pensant que le bonheur de ma Mère vient de sa maternité. Son bonheur, sa béatitude, ne vient pas de sa maternité, mais de son écoute de la parole de Dieu et de sa fidélité à la mettre en pratique ».
La Sainte Vierge écoutait avec attention la parole de Dieu et elle savait la conserver précieusement en elle. Deux passages de la Sainte Écriture nous le rappellent : le premier, lors de la visite des bergers à la crèche ; le second, après le recouvrement de l’Enfant-Jésus au Temple. Marie « conservait tout cela dans son cœur » (Lc 2, 19 et 51). Ainsi, aussi bien les mystères joyeux de sa vie, comme la naissance de son Fils, que les mystères douloureux, comme la perte de son enfant au Temple, tout était vécu par Marie sous le regard de Dieu.
Justus ex fide vivit, nous dit saint Paul. « Le juste vit de la foi » (Rm 1, 17). C’est à la lumière de la foi que Notre-Dame analysait tous les événements de sa vie. Et voilà la première source des mérites de la Sainte Vierge. En vivant près de Dieu, elle a trouvé force et courage pour avancer, tout au long de sa vie, à pas d’amour.
Le triomphe de l’humilité
Mais il y a un autre élément qu’il ne faut pas oublier. Il y a une autre vertu qui a élevé Marie à un si haut degré de gloire, c’est son humilité. Certes, il est louable de faire le bien, de suivre les commandements de Dieu, de pratiquer la justice, d’exercer la charité, mais ce n’est pas suffisant.
La nature humaine est ainsi faite que l’on peut perdre une bonne partie de ses mérites en s’attribuant indûment le bien accompli. C’est ainsi qu’il arrive souvent à l’homme de voler la gloire de Dieu par la complaisance qu’il a en lui-même, par une certaine autosatisfaction qui fait que l’on s’admire ou que l’on se vante du bien que l’on a fait.
Or, en Marie, rien de tel. Elle reconnaît certes le bien qui est en elle, mais loin de se l’attribuer, elle l’attribue à Dieu seul : « Le Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses, saint est son Nom » (Lc 1, 49).
Alors que sainte Élisabeth attribue le bonheur de sa cousine à sa foi en Dieu : « Bienheureuse celle qui a cru ! » (Lc 1, 45) ; Marie, elle, l’attribue à sa bassesse. Elle le chante dans son Magnificat : « Parce qu’il a jeté les yeux sur l’humilité de sa servante, toutes les générations me diront bienheureuse » (Lc 1, 48). Alors que Marie a été élevée au rang de Mère de Dieu, elle se dit la servante de Dieu.
Oui, le triomphe de Marie au Ciel est le triomphe de son humilité. On peut appliquer aujourd’hui à la Sainte Vierge ce que saint Paul disait de l’Ascension de Notre-Seigneur : « Qui est monté, sinon celui qui auparavant était descendu ? » (Ep 4, 9); ce qui signifie : « Vous vous demandez pourquoi aujourd’hui Marie monte au Ciel ? Eh bien ! souvenez-vous que si elle monte au-dessus de toutes les créatures, c’est parce qu’auparavant elle, qui fut la plus sainte et la plus parfaite, ne s’était jamais considérée que comme la dernière des servantes de Dieu ». Quod ascendit, quid est, nisi quia et descendit primum ? Qui monte au Ciel ? Eh bien ! c’est celle qui auparavant était descendue par son humilité. Notre-Seigneur le dira : « Celui qui s’élève sera abaissé, celui qui s’abaisse sera élevé » (Mt 23, 12).
Voilà donc le double fondement de la glorification de Marie : sa fidélité et son humilité, fruits de sa vie cachée en Dieu.
Un exemple à suivre
Les motifs de la glorification de Marie doivent affermir notre vertu d’espérance. Si Marie n’était dans la gloire que parce qu’elle est la Mère de Dieu, ce serait pour nous une raison de l’honorer, de la vénérer, de l’estimer, mais ce ne serait pas une raison d’espérer.
Mais puisqu’elle est arrivée au Ciel par un chemin que nous pouvons emprunter nous-mêmes, sa glorification est bel et bien pour nous une raison d’espérer.
Chacun d’entre nous peut se dire : « Je peux, selon la mesure des grâces que je reçois, être fidèle à mon Dieu, comme l’a été Marie. Je peux écouter la parole de Dieu avec le même esprit, avec la même docilité que Marie. Je peux obéir à la voix intérieure qui me parle avec la même promptitude que Marie.
Certes Dieu ne m’a pas confié autant de talents qu’à Marie, mais il m’a assuré qu’il suffisait d’être fidèle en peu de choses pour recevoir beaucoup.
Je ne peux égaler Marie ni être aussi riche en mérites, mais je peux comme elle pratiquer l’humilité. Ce sera pour moi, comme ce l’a été pour elle, le chemin de la gloire, car, au Jugement dernier, je serai sur la même balance qu’elle. La fidélité et l’humilité, voilà les deux critères sur lesquels je serai jugé, voilà les deux fondements de mon espérance. »
Prière à Marie
Tournons-nous vers Notre-Dame. Demandons-lui la grâce de la suivre sur le chemin de la docilité à la parole de Dieu et sur le chemin de l’humilité.
Ô Notre-Dame, vous connaissez ma faiblesse, vous savez les difficultés que je rencontre pour donner à votre Fils toute la place qu’il mérite dans ma vie.
Aidez-moi à soigner mes prières, à bien me mettre en présence de Dieu et à vivre un peu plus sous le regard de votre divin Fils, afin de pouvoir comme vous vivre davantage des réalités surnaturelles.
C’est bien la grâce que l’Église nous fait demander le jour de l’Assomption dans la collecte : « Vous qui avez conduit à la gloire céleste le corps et l’âme de l’immaculée Vierge Marie, faites que, recherchant toujours les choses divines, nous méritions d’être associés à sa propre gloire ».
Aidez-moi, douce Vierge Marie, à pratiquer la vertu d’humilité dans les circonstances concrètes de ma vie, afin de mériter la grâce de croiser le regard de votre divin Fils, convaincu que c’est en vivant dès aujourd’hui sous son regard que je trouverai la force nécessaire pour avancer à pas d’amour, jusqu’au jour où je chanterai avec vous les miséricordes de Dieu dans l’éternité bienheureuse du Ciel.
Nous confions à vos bonnes prières, chers amis et bienfaiteurs, nos dixneuf nouveaux séminaristes et tous nos frères. Puissent-ils au cours de cette année accroître leur docilité à la parole de Dieu et marcher sur la voie de l’humilité afin d’être un jour des représentants de Notre Seigneur Jésus-Christ et de dignes ministres de l’autel.
C’est là toute notre ambition : former les séminaristes selon le cœur de Notre-Seigneur afin que les grâces méritées par lui au cours de sa Passion puissent être déversées en abondance sur les âmes qui leur seront confiées un jour.
Sachez qu’en retour, nous ne vous oublions pas dans nos prières. Notre chapelet quotidien est récité à toutes vos intentions.
Abbé Patrick TROADEC, Directeur
le 2 octobre 2011, en la fête des Saints Anges Gardiens
Chronique du séminaire de mai à octobre 2011
Mai 2011
23 mai au 1er juin – Retraite de Saint- Ignace en dix jours, prêchée par MM. les abbés LAURENÇON et CALLIER dans le cadre splendide d’Enney, en Suisse.
Juin 2011
4 – Le séminaire fête ses 25 ans d’existence avec quelques mois d’avance. M. l’abbé PFLUGER vient célébrer une messe d’action de grâces. Elle est suivie du déjeuner dans le cloître, et d’une pièce de théâtre de Jacques DEBOUT, L’enfer contre l’autel, qui rassemble près de deux cents spectateurs. Le journal local relatera l’événement.
15 – Toute la communauté se rend à Beaune pour vénérer la statue miraculeuse de l’Enfant-Jésus. Début des travaux d’aménagement pour l’agrandissement d’un atelier.
15 au 18 – Alors que nous accueillons le frère Benoît-Joseph et ses groupes d’enfants se préparant à la profession de foi, Germain CURTET va le remplacer à l’église Saint-Nicolas- du-Chardonnet.
18 au 20 – Les frères Jean-Philippe et Clément participent au pèlerinage de Chartres à Paris au sein du chapitre des adolescents. Quelques séminaristes les rejoignent le lundi afin d’assurer la direction des chants de la grande procession d’entrée dans la capitale.
Nuit du 22 au 23 – En cette nuit d’adoration eucharistique trimestrielle, nous nous unissons à la prière de l’Église en redoublant nos supplications pour les vocations sacerdotales et religieuses.
26 – Cette année la procession de la Fête-Dieu aura été bien annoncée. Une grande banderole « Je monterai à l’autel du Seigneur ! » flotte en effet dans les airs du haut des échafaudages recouvrant la façade du séminaire à l’angle de la porte du Val. Duc in altum ! Après le déjeuner, les séminaristes vont à Écône pour préparer les ordinations, à l’issue desquelles ils seront en vacances !
Juillet 2011
1er – Au retour des ordinations, deux nouveaux prêtres célèbrent une première messe à Flavigny : M. l’abbé Luc RANTOANDRO, de Madagascar, puis M. l’abbé CARLHIAN.
2 – Quelques séminaristes et frères suivent M. l’abbé CARLHIAN dans le Morvan, où il va célébrer une première messe dans le village de sa famille. En ce mois de juillet, plusieurs chantiers sont mis en œuvre. Le frère Richard coordonne les travaux de réfection de la salle Pie XII, tandis que le frère Benoît poursuit le forage d’un puits. Aidé des séminaristes présents, il creusera jusqu’à neuf mètres de profondeur afin d’atteindre la source qui lui permettra de pourvoir aux besoins en eau du poulailler et du potager. La pelle mécanique cédera bientôt la place aux bras et aux pioches… MM. les abbés TROADEC et LAURENÇON participent tous deux à des camps.
23 – Quatre frères du séminaire assistent aux funérailles du frère Gérard-Marie à la collégiale de Thouars.
23 au 29 – Une cinquantaine de dames participent à la retraite prêchée par MM. les abbés TROADEC, LAURENÇON, BEAUDOT et le R.P. Jean du couvent de Morgon.
29 et 30 – Le séminaire accueille pour la première fois les « Laurençonnades », réunion d’une centaine de membres de la famille LAURENÇON autour de leur prêtre et des frères Pierre, Gatien et Jean-Philippe.
Août 2011
6 – La galerie extérieure de notre église fait résonner les accords d’un violoncelle lors d’un concert qui rassemble plusieurs habitants de Flavigny, avant une petite visite du séminaire.
1er au 17 – Le frère Jean-Philippe participe à un camp de la Croisade Eucharistique à Unieux.
16 au 25 – M. le Directeur accompagne les frères chez les soeurs de Saint-Michel-en-Brenne pour y réaliser quelques travaux.
25 – Arrivée au séminaire de l’Américain Joseph KING, futur séminariste.
26 au 28 – Le gros de la communauté suit le M.C.F. qui organise cette année son congrès des familles à Pontmain à l’occasion du 140e anniversaire des apparitions et des dix ans du mouvement.
29 août au 3 septembre – Six élèves de terminale de l’école Saint- Bernard de Courbevoie suivent leur retraite de rentrée prêchée par M. l’abbé BOUBÉE. Cyprien du CREST apporte son aide pour l’organisation de la retraite.
Septembre 2011
17 – Javier UTRILLA, notre futur séminariste espagnol, arrive au séminaire.
19 au 24 – Les frères et prêtres du séminaire suivent une retraite prêchée par le R.P. Jean, capucin de Morgon.
28 – Germain CURTET prononce son acte d’oblation et prend le nom de frère Emmanuel-Marie.
29 – Monsieur le Directeur reçoit, au nom du Supérieur général, la profession perpétuelle du frère Jean-Joseph, ainsi que les vœux temporaires de sept autres frères.
4 – Rentrée de dix-neuf séminaristes :
– 17 français
– 1 américain
– 1 espagnol
5 – La messe solenelle de rentrée est célébrée le jour anniversaire des 25 ans du séminaire.
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Renseignements pratiques
Messes à Flavigny :
- semaine : 7 H 15 (ou 6 H 50)
– dimanche : 7 H 20 – 10 H 15 (messe chantée), 17 H 00 (vêpres et salut).
Pension d’un séminariste
Nous vous remercions du soutien que vous procurez aux séminaristes et de l’aide apportée à l’Œuvre du Séminaire |
- 18 € par jour, soit environ 4 302 € par an
Pour aider le Séminaire :
- Les chèques sont à libeller à l’ordre de : Séminaire Saint-Curé‑d’Ars
- Pour aider régulièrement le Séminaire, vous pouvez utiliser le virement automatique en faveur de notre compte au Crédit Mutuel de Venarey-les-Laumes (21) : 10278 02511 n° 00051861345 24.
Nous vous en remercions. Un reçu fiscal vous sera adressé sauf mention contraire.
Adresse :
Séminaire International
Saint-Curé‑d’Ars
Maison Lacordaire
F 21150 FLAVIGNY-SUR-OZERAIN
03 80 96 20 74
03 80 96 25 32
Entretiens avec monsieur l’abbé Troadec, Directeur du séminaire
Entretien de janvier 2011 : Les fins dernières dans les Psaumes
Entretien de janvier 2011 : présentation des 17 séminaristes qui vont prendre la soutane
Entretien d’octobre 2003