Le grand dôme est désormais hors d’eau. Les décors réinstallés vont retrouver leur dorure.
RESTAURONS LE MÉMORIAL DU BAZAR DE LA CHARITÉ
Communiqué de presse n°2 – 2 septembre 2025

Le chantier pour la restauration de la chapelle Notre-Dame de Consolation (Paris VIIIe), Mémorial des victimes de l’incendie du Bazar de la Charité (4 mai 1897), classée au titre des Monuments historiques, est lancé depuis le 7 octobre 2024 pour une durée de deux ans minimum, afin de rendre à cet édifice sa splendeur d’origine.
Arnaud Vialatte de Pémille, architecte du Patrimoine DPLG, nous en dit quelques mots : « Ce chantier est exceptionnel et enthousiasmant, tant pour la qualité, la variété et le détail des ouvrages qui composent la chapelle, que pour la haute technicité requise par chacun des différents corps de métier. Restaurer un tel édifice est à la fois un défi, une chance unique ainsi qu’un grand honneur pour les compagnons que je dirige, et pour moi-même, qui le voyons aussi comme un chef d’œuvre architectural. »
Onze mois se sont écoulés et ont permis la restauration complète du grand dôme, tant sa couverture que ses décors. Son étanchéité est désormais assurée, les décors intérieurs sont protégés.
La restauration de la couverture en plomb
Les matériaux comme le plomb, le zinc et le cuivre ont nécessité un soin particulier afin de préserver l’intégralité de la structure.
Les tables de plomb de la couverture ont été démontées et expédiées en Angleterre pour être refondues sur lit de sable selon une méthode traditionnelle et ancienne. Les gestes des artisans sont à découvrir sur notre chaîne YouTube.
Pendant ce temps, le support en plâtre et bois de la couverture a été remis à neuf. Le papier anglais posé sur le plâtre restauré a permis la remise en place des tables de plomb de retour à Paris. Celles-ci ont été refaçonnées, « battues » au moyen de petites masses de différentes formes pour leur faire épouser au plus près toutes les moulurations, et fixées au support à l’aide de clous crantés de cuivre et plantés dans des chevilles préalablement placées dans des trous percés sans percussion. Cette étape est à visionner sur notre chaîne Youtube.
Les prises d’air, sortes de petites lucarnes appelées houteaux, ont été refaites à l’identique.
Parallèlement, les tailleurs de pierre ont nettoyé les pierres encrassées au cours du temps, ont retiré les plus altérées afin de les remplacer par des pierres neuves de mêmes caractéristiques et taillées à l’identique. Les chéneaux en cuivre ont été repris, avant d’être eux aussi, redorés prochainement.
Sous le dôme, dans l’entre-deux-voûtes, les métalliers ont repeint la charpente en métal qui soutient la Vierge sommitale, travail vertigineux et capital pour l’équilibre du dôme et le maintien général de la structure.

Couvreurs en plomb, charpentiers, maçons, tailleurs de pierre, soudeurs, ferronniers, métalliers, de nombreux corps de métier se sont activés chaque jour pour faire avancer ce chantier d’exception.
A venir, la dorure des décors à la feuille d’or
Les quatre quartiers de la couverture du dôme sont encadrés par de jolis cordons torsadés en plomb. Ces derniers, récemment restaurés, ont été refixés pour être redorés sur place.

Par ailleurs, sur le dôme figurent quatre méridiens décorés notamment avec le Saint-Suaire et les instruments de la Passion du Christ. A l’origine, ces décors étaient dorés à la feuille d’or, raison pour laquelle la chapelle a été qualifiée de « petit dôme des Invalides », mais cette dorure avait disparu.
Ces ornements, préalablement restaurés en atelier, ont désormais retrouvé leur place initiale pour être également redorés conformément à leur état initial de 1900. C’est le travail des mois à venir.
Rappelons que ce mémorial, joyau néo-classique, est composé d’une chapelle de style Louis XVI surmontée de deux coupoles, et d’un chemin de croix évoquant la mémoire des victimes. Réalisé par l’architecte Albert Guibert, il fut récompensé par la Médaille d’or de l’Exposition universelle de 1900, notamment en raison de l’introduction dans sa construction de matériaux modernes pour l’époque comme le béton pour les fondations, le bois et l’acier pour la charpente des dômes.

©Laurent Menec
Stéphane Bern, personnalité engagée en faveur de la sauvegarde du patrimoine français, est parrain du projet. Ce chantier est placé sous le contrôle de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) île de France et sous la direction d’Arnaud Vialatte de Pémille, architecte du Patrimoine DPLG.
Un ambitieux programme de restauration est en cours et nécessite un lourd investissement. Si la DRAC île de France soutient le projet à hauteur de 40 %, parallèlement, une campagne de financement participatif est lancée en partenariat avec la Fondation du Patrimoine.
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Source : site www.restaurons-ndconsolation.fr