Neuvaine à Sainte Jeanne d’Arc

Réciter après la prière de chaque jour

Sainte Jeanne d’Arc, votre mar­tyr est la grande vic­toire de Dieu sur nos enne­mis. Intercédez, du Royaume des Cieux, pour que nous soyons pré­ser­vés des guerres contre notre pays et des assauts contre notre foi. Que la France se sou­vienne qu’elle est la Fille Aînée de l’Église.

Prions

Seigneur, nous Vous ren­dons grâce car Vous avez béni notre pays en nous don­nant Sainte Jeanne d’Arc : Suscitez encore de nom­breuses voca­tions pour gar­der intacte la mis­sion apos­to­lique de la France. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Réciter ensuite Un Notre Père, un je Vous Salue Marie et un Gloire au Père.

Premier jour

Jeanne, le Seigneur a char­gé l’Archange saint Michel de vous appa­raître et de vous annon­cer votre mis­sion de sau­ver le royaume de France. Jeanne, votre grand désir de ser­vir Dieu et de tout faire pour lui plaire, vous font pro­non­cer le « fiat » mal­gré vos craintes de ne pas être digne et capable d’ac­com­plir cette mis­sion. Le ciel vous a don­né une épée pour com­battre, et les voix de sainte Catherine et de Sainte Marguerite pour vous gui­der. Intercédez pour que nous puis­sions tou­jours répondre à notre voca­tion. Amen.

Deuxième jour

Jeanne, vous ren­dez visite au Dauphin de France. Vous lui révé­lez qu’il est le véri­table héri­tier de France, et fils de roi, qu’il sera cou­ron­né à Reims et que vous êtes venue pour l’ai­der à accom­plir ce désir du Ciel. Vous livrez ensuite de nom­breuses batailles contre les Anglais, et vous en sor­tez tou­jours vic­to­rieuse. Vous livrez éga­le­ment bataille au péché dans votre propre camp et vous deman­dez à vos sol­dats de retrou­ver l’é­tat de grâce. Intercédez main­te­nant pour que notre pays se sou­vienne de son bap­tême et retrouve le che­min des sacre­ments. Amen.

Troisième jour

La semaine de Pâques de cette année 1430, alors que vous vous trou­vez dans un fos­sé de Melun, les voix de saintes Catherine et Marguerite vous annoncent que vous serez faite pri­son­nière avant la fête de la saint Jean et que Dieu vous vien­dra en aide durant cette épreuve. Vous êtes alors enva­hie d’an­goisse et ten­tée de ne pas vous sou­mettre à la Volonté du Seigneur afin de sau­ver votre vie. Priez pour nous, afin que nous fas­sions tou­jours la volon­té de Dieu, et non la nôtre. Amen.

Quatrième jour

C’est le 26 Mai, après une rude bataille, que vous êtes prise par un archer du camp adverse. Vous êtes ain­si arrê­tée et accu­sée par l’Inquisition d’hé­ré­sie et d’i­do­lâ­trie. Malgré vos craintes et vos peurs, vous vous lais­sez empri­son­ner. Vous gar­dez confiance en vos voix, et vous deman­dez leur inter­ces­sion afin de répondre aux ques­tions qui vous sont posées. Demandez à Dieu, pour nous, le cou­rage et l’au­dace d’af­fir­mer notre foi. Amen.

Cinquième jour

Vous êtes tor­tu­rée mora­le­ment, assaillie par de nom­breux et inter­mi­nables inter­ro­ga­toires, aban­don­née et tra­hie de tous, y com­pris du Roi, trai­tée comme une pri­son­nière de guerre, mena­cée cor­po­rel­le­ment par les gar­diens de votre cel­lule, accu­sée de nom­breuses fautes que vous n’a­vez pas com­mises, sans avo­cat. Toujours docile aux conseils de vos voix, vous répon­dez sans crainte à tout ce que l’on vous demande. Intercédez pour que nous ayons tou­jours recours à la prière dans nos dif­fi­cul­tés. Amen.

Sixième jour

Tous vos accu­sa­teurs s’a­charnent pour vous faire faillir, pour vous faire contre­dire les faits que vous rela­tez ; ils vous accusent, vous menacent de tor­tures phy­siques, vous har­cèlent sans cesse durant des heures ; en vain, vous avez tou­jours réponse à toutes les ques­tions, jus­qu’au jour, où, n’en pou­vant plus, effrayée par la mort, vous reniez tout. Puis, par la grâce de Dieu, vous accep­tez avec cou­rage le mar­tyre et reve­nez sur vos renie­ments. Malgré la recon­nais­sance de cer­tains de vos juges de l’in­ter­ven­tion divine dans votre conduite, vous êtes condam­née à mort par le sup­plice du feu. Priez pour que la France relève la face et se sou­vienne de ses pro­messes faites à Dieu. Amen.

Septième jour

Jeanne, vous êtes sur­na­tu­rel­le­ment sou­te­nue par le Ciel, mais vous n’é­chap­pez pas aux angoisses pro­vo­quées par la sen­tence. Vous auriez pré­fé­ré « être déca­pi­tée sept fois plu­tôt que brû­lée et réduite en cendres. » Sur le bûcher une fois liée, vous deman­dez par­don aux anglais et à tous vos enne­mis, pour les batailles livrées contre eux, et, d’une voix haute et claire, vous par­don­nez à tous ceux qui vous ont condam­née. « Mes saintes ne m’ont pas trom­pée, ma mis­sion était de Dieu. Saint Michel, sainte Marguerite et sainte Catherine, vous tous, mes frères et soeurs du Paradis, venez à mon aide… » Au milieu des flammes, vous regar­dez la croix qui vous est pré­sen­tée, et vous pro­non­cez le Nom de Jésus avant de mou­rir. Soyez notre modèle dans l’o­béis­sance, dans la confiance en Dieu, et la per­sé­vé­rance dans notre mis­sion. Amen.

Huitième jour

Alors que le bour­reau éteint le bra­sier afin que tous voient le cadavre défi­gu­ré de celle qui les a fait trem­bler, il écarte les cendres et le miracle appa­raît devant leurs yeux effrayés : votre cœur est là, rem­pli d’un sang ver­meil et sem­blant vivre encore ! Du soufre et de l’huile sont alors répan­dus des­sus, le feu reprend puis s’é­teint à nou­veau, le lais­sant tou­jours intact. Inquiet de ce miracle et crai­gnant l’é­mo­tion du peuple, le car­di­nal d’Angleterre ordonne que vos os, vos cendres et sur­tout votre cœur soient jetés immé­dia­te­ment dans la Seine. Le bour­reau dit alors : « J’ai grand peur d’être dam­né pour avoir brû­lé une sainte » Des cris s’é­lèvent dans la foule : « Nous sommes tous per­dus car une sainte a été brû­lée ! » Aidez-​nous à ser­vir Dieu et à ne cher­cher que la gloire du Ciel. Amen.

Neuvième Jour

Après votre mort, mou­rut la pros­pé­ri­té des anglais en France. Depuis le bûcher de Rouen, ils ne connurent que décep­tions et défaites. A leur grande honte et confu­sion, ils furent reje­tés de tous les pays qu’ils avaient conquis. Tous ceux qui avaient jugé avec mau­vaise foi la Pucelle trou­vèrent la mort peu de temps après la sienne. L’évêque Cauchon, enri­chi par le Roi d’Angleterre, mou­rut subi­te­ment ; il fut excom­mu­nié par le Pape et ses os furent jetés aux bêtes féroces. Ainsi s’ac­com­plit la pré­dic­tion faite à Jeanne, en sa pri­son, par ses voix : « Vous aurez secours. Vous serez déli­vrée par une grande vic­toire. Prenez tout en gré. Ne vous sou­ciez pas de votre mar­tyre. Vous vien­drez enfin au Royaume du Paradis. » Que la résur­rec­tion soit le seul but de notre vie. Soyez pré­sente à nos côtés et contri­buez encore à la sanc­ti­fi­ca­tion de notre pays. Amen.

Vie de Sainte Jeanne d” Arc (1412–1431) Fête le 30 mai

Sainte Jeanne d’Arc montre une fois de plus, et d’une manière par­ti­cu­liè­re­ment écla­tante, deux choses : com­bien Dieu aime la France et comme il est vrai qu’Il Se plaît à choi­sir les plus faibles ins­tru­ments pour l’ac­com­plis­se­ment des plus grandes choses.

Jeanne d’Arc naquit à Domrémy, dans la Lorraine actuelle, le 6 jan­vier 1412 ; ses parents, Jacques d’Arc et Isabelle Romée, étaient des culti­va­teurs fai­sant valoir leur petit bien. La pre­mière parole que lui apprit sa mère fut le nom de Jésus ; toute sa science se résu­ma dans le Pater, l’Ave, le Credo et les élé­ments essen­tiels de la reli­gion. Elle appro­chait sou­vent du tri­bu­nal de la péni­tence et de la Sainte Communion ; tous les témoi­gnages contem­po­rains s’ac­cordent à dire qu’elle était « une bonne fille, aimant et crai­gnant Dieu », priant beau­coup Jésus et Marie.

Son curé put dire d’elle : « Je n’ai jamais vu de meilleure chré­tienne, et il n’y a pas sa pareille dans toute la paroisse. » La France était alors à la mer­ci des Anglais et des Bourguignons, leurs alliés ; la situa­tion du roi Charles VII était déses­pé­rée. Mais Dieu Se sou­vint de Son peuple, et afin que l’on vît d’une manière évi­dente que le salut venait de Lui seul, Il Se ser­vit d’une humble fille des champs. Jeanne avait treize ans quand l’Archange saint Michel lui appa­rut une pre­mière fois, vers midi, dans le jar­din de son père, lui don­na des conseils pour sa conduite et lui décla­ra que Dieu vou­lait sau­ver la France par elle.

Les visions se mul­ti­plièrent ; l’Archange pro­tec­teur de la France était accom­pa­gné de sainte Catherine et de sainte Marguerite, que Dieu don­nait à Jeanne comme conseillères et comme sou­tien. Jusqu’ici la vie de Jeanne est l’i­dylle d’une pieuse ber­gère ; elle va deve­nir l’é­po­pée d’une guer­rière vaillante et ins­pi­rée ; elle avait seize ans quand le roi Charles VII, convain­cu de sa mis­sion par des signes mira­cu­leux, lui remit la conduite de ses armées. Bientôt Orléans est déli­vrée, les Anglais tremblent et fuient devant une jeune fille.

Quelques mois plus tard, le roi était sacré à. Reims Dans les vues divines, la vie de Jeanne devait être cou­ron­née par l’a­po­théose du mar­tyre : elle fut tra­hie à Compiègne, ven­due aux Anglais, et après un long empri­son­ne­ment, où elle subit tous les outrages, condam­née et brû­lée à Rouen (30 mai 1431). Son âme s’é­chap­pa de son corps sous la forme d’une colombe, et son cœur ne fut pas tou­ché par les flammes. L’Église a réha­bi­li­té sa mémoire et l’a éle­vée au rang des Saintes. Jeanne d’Arc demeure la gloire de la France, sa Protectrice puis­sante et bien-​aimée. Elle a été décla­rée sa Patronne secon­daire par un Bref du Pape Pie XI, le 2 mars 1922.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’an­née, Mame, 1950.