Né à la fin du 6ème siècle à Autun,
et mort le 8 février 647 ou 648 à saint Sernin.
Jusqu’à l’époque moderne, l’essentiel du territoire de la Lorraine actuelle était divisé, du point de vue ecclésiastique, entre « Trois-Évêchés » : Toul, Metz et Verdun (auxquels on ajouta Saint-Dié en 1777, par démembrement de l’évêché de Toul). Après avoir déjà parcouru les terres touloises, messines et vosgiennes, il restait donc à évoquer le diocèse de Verdun : la fête du saint évêque Paul, le 8 février, en est l’occasion.
Né à Autun à la fin du VIe siècle dans une famille illustre et certainement liée à saint Germain de Paris, Paul montra dès son enfance de grandes dispositions à la charité. Devenu jeune homme, il quitta la maison familiale et ses richesses, à la recherche d’un lieu sauvage pour s’y sanctifier dans la solitude. Sa route le mena en face de Trèves (Toul, Verdun et Metz étaient alors dépendants de l’archevêché de Trèves), et il s’établit là, sur une colline appelée Mont‑d’Apollon. Ce nom lui venait du culte païen à Apollon qui continuait d’y être célébré par l’intermédiaire d’une idole : sans attendre, Paul la détruisit, la jeta dans la Moselle, et l’on rebaptisa de ce fait la colline Paulsberg (« Mont de Paul »).
Très vite célèbre pour ses vertus, il préféra fuir les honneurs et reprit le chemin de la solitude. Arrivé fortuitement au monastère de Tholey (Sarre), il y fut gagné par la sainteté de l’abbé et entreprit des études. C’est ici que prend place le célèbre « miracle de la boulangerie » : alors que Paul, novice, travaillait un jour au four du monastère et que celui-ci fonctionnait mal, il réussit à faire cuire le pain très vite et sans que le four soit chaud, de sorte qu’il fut prêt à temps pour le dîner. Ce pain miraculeux guérit en outre un malade et fit beaucoup pour la renommée de Paul
Devenu professeur – ses leçons, tant religieuses que profanes, étaient d’une grande qualité – et certainement abbé, il fit de Tholey un centre réputé pour son enseignement et les vertus qui y étaient pratiquées. Cela attira beaucoup de brillants jeunes hommes, dont Adalgise, parent du roi Dagobert, qui l’appréciait beaucoup et devint son disciple. C’est à ce moment que mourut l’évêque Godon de Verdun et, comme les vertus de Paul étaient connus bien au-delà de la Sarre et des Vosges, il fut choisi pour lui succéder, à la demande du roi Dagobert, bien renseigné par Adalgise sur ses qualités. A contre cœur – Paul ne voulait pas rentrer dans le monde – il finit par accepter cette charge épiscopale. L’évêché était cependant dans un état de délabrement et de pauvreté complet mais, grâce à l’aide d’Adalgise et l’appui de Dagobert qui lui attribua de nombreuses terres et privilèges, il réussit à le redresser. Il s’appliqua également à former de bons prêtres pour faire renaître la discipline dans l’ensemble du diocèse. Sa sainteté, ses miracles et sa sagesse firent de lui le « restaurateur de l’église de Verdun » et lui attirèrent la sympathie des populations, des grands du royaume et de nombreux autres évêques de l’époque.
Il fit également bâtir un oratoire dédié à saint Sernin (évêque de Toulouse) au nord de Verdun, pour les habitants des campagnes. C’est là qu’il fut enterré, après sa mort le 8 février 647 ou 648, et l’oratoire devint l’église Saint-Paul. Ce tombeau attira les pèlerins, avant que certaines reliques ne soient confiées au Xe siècle à l’abbaye de Tholey[1], et à la cathédrale de Verdun.
Il est le saint patron des boulangers et des pâtissiers de Verdun, et on distribue le jour de sa fête le « pain de saint Paul » dans les rues de la ville.
Sancte Paule, ora pro nobis !
L’ouvrier de saint Pierre
- - Le partage – dans des circonstances rocambolesques – des reliques entre l’abbaye et la ville donna lieu à un miracle en un lieu où l’on planta ensuite une croix et qu’on appela « Paul-Croix », à proximité de Verdun. C’est un détail de ce monument, objet de nombreux pèlerinages anciens, qui illustre cet article[Photo ci-dessus]. [↩]