Bien chers Fidèles,
En ce vingt-cinquième anniversaire du rappel à Dieu de Monseigneur Lefebvre, nous voudrions tout simplement vous exhorter à lire (ou à relire) sa biographie.
C’est tout d’abord une lecture très édifiante. Issu d’une famille profondément catholique, Monseigneur fut un prêtre et un évêque dévoré par le zèle missionnaire. Dans la biographie que Monseigneur Tissier de Mallerais lui a consacré, vous trouverez quantité d’anecdotes très instructives qui vous encourageront à pratiquer la vertu chrétienne dans la soumission à la divine Providence.
L’histoire est maîtresse de vie dans la mesure où elle est connue en profondeur. Dans le règlement des séminaires, Monseigneur Lefebvre invite les séminaristes à profiter des vacances pour étudier un auteur, un événement, un pape, une erreur qui a caractérisé une période de l’histoire afin d’acquérir une juste appréciation des événements historiques dont le présent est la résultante et souvent une répétition. Or en lisant la vie de ce prélat, vous aurez un regard privilégié sur l’histoire de l’Église au vingtième siècle. Vous découvrirez le séminaire français de Rome où tant de futurs évêques ont été formés ; vous verrez l’expansion merveilleuse de l’Église en Afrique où Monseigneur a passé près de trente ans ; vous connaîtrez le Concile Vatican II de l’intérieur et depuis sa genèse puisque Monseigneur avait été nommé à la Commission Centrale de sa préparation.
En lisant ce livre, vous prendrez évidemment part aux luttes que ce concile a engendré pendant et après son déroulement. Monseigneur Tissier de Mallerais donne d’excellents résumés des points d’achoppements entre l’enseignement traditionnel de l’Église et les innovations de Vatican II. À l’heure où Rome déclare (interview de Mgr Pozzo du 25 février 2015) que la Fraternité Saint-Pie X ne s’oppose pas aux textes du Concile mais qu’elle se contente d’émettre des critiques sur « le renouvellement de la pastorale », il est important de ne pas être dupe et de connaître précisément la frontière de l’inacceptable.
Les fidèles de la Fraternité Saint-Pie X aimeront à mieux connaître l’épopée de la fondation de cette famille sacerdotale et religieuse. Contraint de quitter son poste de Supérieur général de la prestigieuse Congrégation des Pères du Saint-Esprit, c’est à l’âge de soixante-cinq ans que Monseigneur a fondé la Fraternité. Alors qu’il parcourait le monde pour donner des conférences et conférer les sacrements d’ordre et de confirmation, il a imposé au prix de grands sacrifices une ligne de conduite aussi délicate que ne l’était la situation de l’Église. Il s’agissait de former des prêtres dans l’esprit de l’Église, alors que celle-ci se retirait de la scène politique par la liberté religieuse, détrônait son chef par la collégialité et renonçait à convertir les âmes au nom de l’œcuménisme.
En lisant cette histoire des vingt premières années de la Fraternité, vous constaterez que la tactique du démon n’a guère varié. L’attitude ferme et mesurée de Monseigneur a toujours été l’occasion de tensions internes. Les uns prenaient peur devant les menaces de Rome et désiraient trouver un terrain d’entente. Mais le Christ ne peut pas être divisé. Les autres voulaient une attitude plus radicale. Mais Monseigneur n’a jamais voulu se couper de la hiérarchie de l’Église.
Si vous n’êtes pas fidèle de la Fraternité et que vous lisez ces lignes, si vous pensez que seule compte la célébration de la messe dans le rite tridentin, alors lisez, vous aussi, la biographie de Monseigneur Lefebvre ! Il est incontestable que si des prêtres célèbrent encore aujourd’hui cette messe, c’est grâce à ce grand prélat. Il disait que saint Pie V avait comme « canonisé » ce rite, mais qu’il était en fait celui « de toujours » comme le Magistère qui est l’étoile de la formation des prêtres de la Fraternité. Vous verrez que si la messe est la pierre précieuse, elle ne peut être sortie de son écrin pour lequel la Fraternité doit encore lutter, pour l’amour du pape et de la Sainte Église.
Je vous bénis.
Abbé Thierry Gaudray, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X
Sources : Le Carillon du Nord n° 176 de mars 2016