Abbé Pensez-vous que les réseaux vous libèrent ?
C’est en 1895 que Guglielmo Marconi fit une invention prodigieuse pour la communication entre les hommes. Ce jeune italien de 24 ans venait de découvrir la télégraphie sans fil, premier instrument d’envoi de messages par les ondes. Une nouvelle voie aux progrès civils s’ouvrait à l’humanité.
Le temps a passé. Nous voici tous devenus des radiotélégraphistes évolués avec notre petite machine qui tient dans la poche et dont on ne se sépare jamais. Ah notre précieux smartphone !
La difficulté réside dans la fragilité de notre nature humaine blessée par le péché originel ; nous sommes tentés de faire un mauvais usage de cet extraordinaire outil. Le pape Pie XII dans un discours du 11 octobre 1955, à l’occasion de la journée mondiale pour la communication, a adressé au monde une double considération bien utile encore de nos jours.
Premièrement, la technique doit servir et non asservir l’âme. Son extraordinaire avancée pourrait en effet soumettre l’homme de plus en plus, s’il n’y prend garde, à la domination de processus matériels jusqu’à le soustraire à son poste naturel et légitime de dominateur et arbitre de la réalité.
Conseil : Limitons-nous à des moments choisis de la journée pour lire/répondre/écrire nos messages.
Deuxièmement, la technique est un instrument de progrès si elle est mise au service de la vérité, du droit, de la justice ainsi que de l’estime et du respect que les hommes se doivent entre eux. Sinon un désordre infernal voit le jour.
Conseil : Ne babillons pas sur les réseaux sociaux : le mal facilement véhiculé ou relayé y circule comme un virus mutant. On devient facilement acteur d’une médisance ou d’une calomnie. Saurions-nous les réparer ?
« Il faut que sur le réseau serré des discours humains, qui traverse les espaces dans tous les sens, domine le langage éternel et sauveur de l’Évangile, le seul qui, soutenu par la grâce, selle l’union désormais sous une loi supérieure d’amour et de justice et dans un halo lumineux d’espérance vitale » (Pie XII). Les admirables progrès que la science et la technique ont obtenu en très peu de temps et continuent à réaliser sans signe de fatigue, ne sont en réalité que la découverte et la possession de forces et de lois préexistantes que le Créateur a disséminé dans l’univers et qui, depuis le début de la création, opère activement. Tout est donc un don de Dieu à l’avantage des hommes, et tout, le Ciel et la Terre proclame la gloire du Donneur suprême. Participons‑y toujours vertueusement.
Abbé Jean-Marie Mavel, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X (prieuré de Fort-de-France)
Sources : Apôtres aux Antilles de juillet 2020 /La Porte Latine du 9 juillet 2020