Pas de conversion vers Dieu de la part de notre société en ce temps d’épidémie, pas de possibilité d’assister à la messe pour beaucoup d’entre nous.
L’année passée, la France catholique fut endeuillée tout le temps de la Semaine Sainte à cause de l’incendie de Notre Dame de Paris. Cette année il s’agit plutôt d’une profonde solitude : d’une certaine manière, « nous sommes sans Dieu ».
Certes, comme l’explique le pape Pie XII dans son encyclique Mediator Dei, le culte public est rendu à Dieu grâce aux messes quotidiennes célébrées par les prêtres du monde entier même quand ils sont seuls ; cependant nous ne le voyons pas et cela nous coûte.
Qui d’entre nous suit Notre-Dame ?
Nous voilà seuls comme lorsqu’on a refermé le sépulcre après y avoir déposé Jésus le Vendredi Saint. Certains sont accablés comme les saintes femmes, d’autres s’en veulent terriblement de ne pas avoir gardé la grâce alors que tout était plus facile comme saint Pierre, les plus intimes subissent l’événement impuissants comme saint Jean, un certain nombre hélas, comme les disciples d’Emmaüs, oublie le Maître devenu bien vite un bon souvenir d’antan… Mais qui d’entre nous suit Notre Dame ? La Très Sainte Vierge Marie pleure quand on roule la pierre du tombeau, cependant elle garde l’Espérance : bientôt Jésus ressuscitera ; au beau milieu des ténèbres jaillira bientôt la Lumière du Monde. Elle s’y prépare.
Bien chers fidèles, l’épidémie avec toutes les angoisses et les tristesses qu’elle occasionne cessera un jour et, au-delà de cela, le culte public dû à Dieu nous sera de nouveau visible. Les sociétés même l’encourageront. A nous de nous y préparer. Ne perdons pas de temps sur internet mais redécouvrons notre missel, réfléchissons sur les textes du temps liturgique. Profitons des beaux offices retransmis par la paroisse saint Nicolas du Chardonnet, la profondeur du chant grégorien, la majesté des célébrations liturgiques, le silence fécond de la Sainte Messe. Faisons une fois par jour des communions spirituelles ferventes, soignons notre chapelet en famille.
Approfondir notre vie liturgique
Telle est la grâce du moment présent.
Ainsi quand la lumière dissipera les ténèbres,
Nous vivrons la liturgie comme elle se doit d’être vécue
Non pas une émotion mais une participation à la Vie de la Sainte Trinité.
C’est ce que Dieu attend de nous maintenant.
Père Mavel, prêtre de la FSSPX
Paroles de Monseigneur Lefebvre
Regardons la très Sainte Vierge Marie, parce que, elle aussi, elle était fidèle à Jésus jusqu’au bout, jusqu’au martyre, jusqu’à avoir le cœur transpercé par un glaive. Elle ne L’a pas abandonné. Les apôtres L’ont abandonné ; ils sont partis – sauf saint Jean – les autres ont quitté Jésus-Christ pour se rendre dans le monde. Combien de prêtres hélas quittent Notre Seigneur pour se rendre au monde aussi !
Mais nous, efforçons-nous de demeurer auprès de la Vierge Marie, de Notre-Dame-de-Compassion, de partager la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, de partager la Passion de l’Église. Car c’est bien cela que nous vivons aujourd’hui. L’Église vit sa Passion. Et c’est ce qu’expliqué si bien le Père Emmanuel dans ses lettres magnifiques, dans lesquelles il montre que la fin des temps sera la Passion de l’Église.
Eh bien je crois que nous sommes dans ce moment : la Passion de l’Église. Alors allons-nous abandonner notre mère la Sainte Église parce qu’il faudra souffrir la Passion avec elle ?
Mgr Lefebvre, sermon du 26 juin 1987
Sources : Apôtres aux Antilles n° 18 de avril 2020 /La Porte Latine du 8 avril 2020
Voir aussi : Examen de conscience pour les fidèles confinés