Mes bien chers amis,
Mes bien chers frères,
Cette cérémonie de l’ordination au diaconat nous apporte cette année une joie particulière, parce que ceux qui vont être ordonnés par la grâce du Bon Dieu, avec la grâce de Dieu, sont nombreux et nous donnent l’espoir d’avoir pour l’année prochaine – s’il plaît à Dieu – de nombreuses ordinations sacerdotales, dont nous avons tant besoin. Partout, les fidèles nous demandent, avec insistance, de leur envoyer des prêtres.
Pour envoyer des prêtres, il faut qu’il y ait beaucoup de vocations ; il faut que ces vocations persévèrent et, dans les temps que nous vivons, ce n’est pas une chose facile. Et c’est pourquoi, cette année, au 29 juin, les ordinations sacerdotales seront malheureusement peu nombreuses. Mais nous espérons qu’avec le venue de ces nouvelles générations de diacres, de sous-diacres, de séminaristes, les ordinations qui approcheront quarante nouveaux prêtres pour la Fraternité, pourront se faire à partir de l’année prochaine et c’est pour nous une grande consolation.
Mes bien chers amis, vous approchez du sacerdoce. Voici la dernière étape venue avant de pouvoir prononcer les paroles merveilleuses, mystiques, sublimes de la Sainte Consécration. Mais par ce pas que vous allez faire, par cette approche de la Sainte Eucharistie, du Saint Sacrement, par cette ordination et cette grâce particulière du diaconat, vous allez recevoir des grâces toutes spéciales. Le SaintEsprit va descendre en vous, avec abondance et produira – j’en suis sûr – dans vos âmes, un amour décisif, définitif, total, pour Notre Seigneur Jésus-Christ, présent dans la Sainte Eucharistie.
Vous le savez ; vous l’avez médité, au cours de vos retraites et au cours de ces derniers jours – j’en suis sûr – en relisant les belles paroles de la cérémonie que nous allons vivre dans quelques instants, qu’il y a un lien intime entre la grâce que vous allez recevoir et le sacrement de l’Eucharistie. Car le sacerdoce n’est pas autre chose (que) le pouvoir d’offrir et de transformer dans le Corps et dans le Sang de Notre Seigneur, la substance du pain et du vin, pour la rémission des péchés.
Ce lien qui va vous unir à Notre Seigneur et qui va vous donner le pouvoir d’approcher de plus près Notre Seigneur, ce pouvoir que vous allez recevoir, de pouvoir vous-même toucher Notre Seigneur Jésus-Christ dans l’Eucharistie ; vous serez des ministres extraordinaires de l’Eucharistie et par conséquent, vous pourrez toucher de vos mains le Saint Sacrement. Vous pourrez porter le Saint Sacrement ; vous pourrez l’exposer à la piété des fidèles et pour cela vous recevrez aussi un pouvoir particulier d’enseignement, du ministère de la prédication.
Tout à l’heure vous toucherez les Évangiles en signe de ce pouvoir que vous recevez pour préparer les fidèles à recevoir dignement le sacrement de l’Eucharistie. Vous pourrez baptiser. Autant de marques, de la part de la volonté de Notre Seigneur de vous approcher de Lui.
Ces pouvoirs que vous aurez sur Notre Seigneur Lui-même, vous conféreront des pouvoirs sur le Corps mystique de Notre Seigneur également. Et à ce propos, certains ont pu dire que le diaconat et les ordres qui le précèdent ne sont pas des sacrements, parce qu’ils n’ont pas été institués par Notre Seigneur. Ils ne seraient donc pas d’institution divine.
Or pour qu’un sacrement soit vraiment un sacrement, il faut qu’il soit d’institution divine ; il faut que ce soit Notre Seigneur qui l’ait institué.
Eh bien, s’il est vrai, si l’on s’en tient purement à la narration des Évangiles, le diaconat serait plutôt d’institution ecclésiastique. Pourtant les théologiens et saint Thomas particulièrement, nous expliquent que ces ordres qui précèdent le sacerdoce peuvent être dits d’institution divine, parce qu’ils sont une préparation et en même temps aussi, une nécessité pour l’exercice du sacerdoce. C’est ce qu’ont expliqué les apôtres aux fidèles.
Ils ont dit : Nous ne pouvons plus exercer notre sacerdoce, nous avons trop d’occupations ; nous sommes débordés par nos occupations ; nous ne pouvons plus exercer vraiment le sacerdoce tel que Notre Seigneur l’a désiré. C’est pourquoi, nous vous demandons de choisir des diacres qui nous aideront et qui nous soulageront dans notre office, afin de pouvoir exercer les grâces du sacerdoce.
Par conséquent il leur a paru qu’un ordre inférieur, devenait nécessaire pour l’exercice de cette fonction fondée par Notre Seigneur Jésus-Christ. Et c’est ainsi que les théologiens expliquent cette nécessité des ordres majeurs et mineurs qui précèdent le sacerdoce, (qu’ils) font partie vraiment du sacerdoce et sont tout entiers orientés vers le sacerdoce. Et par conséquent, c’est vraiment un sacrement que vous allez recevoir dans quelques instants et une grâce toute particulière.
Alors, soyez certains que lorsque vous accomplirez votre ministère de diacre au cours de l’année prochaine et quand vous l’accomplirez même en étant prêtre, par le soin que vous apporterez à préparer l’assemblée des fidèles pour les cérémonies, pour la beauté, la grandeur du culte, du soin que vous apporterez à préparer leurs âmes à recevoir la Sainte Eucharistie, tout cela fait partie de la grâce particulière que vous allez recevoir aujourd’hui. Remerciez-en le Bon Dieu et demandez au Bon Dieu de vous donner, avec les grâces du Saint-Esprit, les vertus dont vous avez besoin pour être dignes de remplir cet office.
Quelles seront ces vertus d’une manière plus particulière ? Eh bien, regardez vos modèles, regardez vos aînés : saint Étienne, saint Laurent. Sous des aspects un peu différents, ces deux modèles de diacre se ressemblent étonnamment. Ce qui apparaît chez eux, c’est que leur âme est complètement conquise par Notre Seigneur Jésus-Christ. Ils sont prêts à donner leur vie. Ils ont donné leur vie, dans des circonstances pénibles, dans des circonstances douloureuses, l’un en étant lapidé, l’autre en étant brûlé. Ils ont donné leur vie pour Notre Seigneur Jésus-Christ. Ils n’ont pas hésité.
Et ils ont aussi, en plus de cette charité pour Notre Seigneur, ils ont eu cette charité pour le prochain précisément lorsqu’ils ont exercé leur ministère du diaconat, en distribuant leurs propres biens et les biens qui leur étaient confiés pour les pauvres, pour les assemblées chrétiennes. Modèles de pauvreté par conséquent et de charité.
Soyez détachés des biens de ce monde, donnez, donnez largement, soyez généreux. Ne soyez pas attachés à l’argent et à tous les biens de cette terre. Que votre cœur soit vraiment détaché de tout cela, afin que vous soyez tout entiers donnés à Notre Seigneur Jésus-Christ.
Et je voudrais vous donner ce conseil particulier à notre époque : d’être attaché à Notre Seigneur Jésus-Christ et de demander à l’Esprit Saint de vous donner cette compréhension, cette intelligence, cette sagesse dont vous avez besoin aujourd’hui d’une manière particulière, pour bien comprendre que sans Notre Seigneur Jésus-Christ, il n’y a rien, rien ! Que Jésus-Christ est tout. Et que l’on ne peut juger de la valeur de la sainteté, du prix des choses et des âmes, que dans la mesure où elles reflètent l’image de Notre Seigneur Jésus-Christ et dans la mesure où elles sont sanctifiées par la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Je pense que vous voyez tout de suite, les conséquences de ce principe fondamental. Au Ciel et sur la terre, toutes les choses ne valent que par Notre Seigneur Jésus-Christ, qu’en Notre Seigneur JésusChrist, que par le lien avec Notre Seigneur Jésus-Christ.
Pourquoi ? Parce qu’il est le Créateur ; parce qu’il est Dieu. Il est le Dieu qui a fait toute choses – per quem omnia facta sunt, in quo omnia constant : dans lequel tout tient. Rien n’est sans Lui ; rien n’existe sans Lui. Et à plus forte raison après le péché, après le désordre qui s’est introduit dans les âmes, nous ne pouvons rien sans Notre Seigneur Jésus-Christ et nous ne valons plus rien si Notre Seigneur Jésus-Christ n’est pas présent dans nos âmes.
Loin de nous ces pensées modernes, de la dignité humaine qui vaudrait quelque chose sans lien avec Notre Seigneur Jésus-Christ. Loin de nous ces Droits de l’homme qui n’auraient rien à voir avec la loi de Notre Seigneur Jésus-Christ. Loin de nous ces idées de la liberté religieuse qui n’existe pas. Il n’y a pas de liberté religieuse. Cela n’existe pas. Certes il y a une liberté religieuse en ce sens que l’Église a toujours demandé aux Sociétés civiles, de laisser la liberté de l’exercice de la véritable religion, c’est-à-dire de la religion de Notre Seigneur Jésus-Christ. Mais il n’y a pas de choix de religion entre celle de Notre Seigneur Jésus-Christ et celles que les hommes inventent, ou que le diable leur inspire. Il n’y a qu’une religion, la religion chrétienne, la religion catholique. Il n’y a que celle-là qui existe en réalité, dans le Ciel et sur la terre. Que l’on demande qu’elle soit libre de s’exercer, que l’on n’empêche pas le libre exercice de cette religion, oui. Mais le libre exercice des autres religions n’existe pas. On n’a pas le droit d’être dans l’erreur.
Et voila, c’est par cette conviction de ce qu’est vraiment Notre Seigneur Jésus-Christ et à travers Notre Seigneur Jésus-Christ qu’il faut voir les choses et non pas voir les choses avec abstraction de Notre Seigneur Jésus-Christ.
On ne peut pas, parce qu’il est Dieu ; parce que ces choses dont nous jugeons, lorsque l’on dit que les biens de ce monde ont une valeur par eux-mêmes, ce n’est pas vrai. Ils n’ont pas de valeur par euxmêmes ! Ils n’ont de valeur que dans la mesure où Notre Seigneur Jésus-Christ les soutient dans l’Être. Il y a donc un lien intime, profond, métaphysique, ontologique avec Notre Seigneur Jésus-Christ pour tout être, quel qu’il soit des plus petits insectes jusqu’aux astres les plus grands, jusqu’à toutes les personnes qui existent dans ce monde.
Vouloir juger de la valeur des êtres en dehors de Dieu, c’est une monstruosité. Il n’y a pas de valeur dans les êtres en dehors de Dieu. Et Jésus-Christ est Dieu. Nous devons nous convaincre de ces choses-là. Parce qu’aujourd’hui, justement, on veut faire ce que l’on appelle du naturalisme, de l’humanisme. Juger des choses c’est leur donner une valeur en dehors de Dieu, en dehors de Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est une monstruosité, c’est une apostasie, c’est un mensonge.
C’est d’ailleurs une illusion totale. C’est mentir aux hommes en leur disant qu’ils ont une valeur en dehors de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ce n’est pas pour rien que l’Église est missionnaire, qu’elle a parcouru le monde (…un blanc dans l’enregistrement…) l’existence de Notre Seigneur Jésus-Christ et la nécessité d’être soumis à Notre Seigneur Jésus-Christ pour être sauvé et de passer par la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ pour aller au Ciel.
Je voudrais qu’à l’occasion de ce pas que vous allez faire, si important dans votre vie, de vous approcher de Notre Seigneur ; de pouvoir Le porter dans vos mains, que vous soyez liés à Lui, non seulement – je dirai – dans votre cœur, dans votre amour, dans votre personnalité, mais aussi dans votre esprit, dans votre intelligence, que vous compreniez que Notre Seigneur est le soleil, le soleil qui illumine le monde – on ne peut rien sans Notre Seigneur Jésus-Christ – et qu’ainsi vous prêchiez Notre Seigneur Jésus-Christ partout. Que vous Lui soyez attaché et que vous vous éloigniez toujours de ces erreurs misérables qui parcourent le monde et qui malheureusement sont aujourd’hui répandues dans toute l’Église, qui sont répandues par les clercs ; qui sont répandues par les évêques, pour demeurer fidèles à la Vérité ; pour demeurer fidèles à l’enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ, fidèles à Notre Seigneur Jésus-Christ, fidèles à l’enseignement de la très Sainte Vierge Marie. Elle ne peut pas nous enseigner autre chose. C’est impossible.
Dès lors que vous pensez à la Vierge Marie, vous ne pouvez pas penser à autre chose qu’à son divin Fils, Jésus, car elle n’a elle-même qu’une pensée et qu’un amour, celui de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Demandons-lui, en ce mois de mai – et en ce samedi et en ce mois de Notre-Dame de Fatima –, demandons à la très Sainte Vierge Marie, de nous donner sa sagesse, de nous donner son amour de Notre Seigneur, de nous donner cette résolution définitive, de ne travailler que pour Notre Seigneur Jésus-Christ, afin de participer un jour à sa gloire.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.