Editorial de M. l’abbé Christophe Legrier, Directeur du Juvénat
Décadence des moeurs : la nature se venge !
C’est un fait contre lequel le très puissant, très libre et très suffisant homme moderne ne pourra jamais rien : la nature se venge lorsqu’on lui manque de respect. Il est des circonstances où la vengeance est immédiate : il s’agit des lois physiques.
Quant aux lois morales, elles ne font pas immédiatement sentir le poids de leur justice à qui les transgresse : voilà pourquoi l’homme moderne (pris au sens de « émancipé de Dieu et de ses lois ») pense pouvoir s’en débarrasser impunément. C’est bien à tort, car la nature se venge !
Le professeur André Bergevin a bien manifesté les conséquences individuelles et sociales de ces transgressions, en matière de moeurs, dans son ouvrage Révolution permissive et sexualité : réification de la personne humaine, explosion de violence et d’agressivité, désir inouïe de salir l’innocence, impossibilité de concevoir sainement les lois de la vie… Et ne parlons pas des maladies mortelles qui fleurissent abondamment sur ce terreau d’immoralité !
Victimes privilégiées des bourreaux de l’humanité qui promeuvent cette décadence, les malheureux jeunes « finissent par croire que l’amour se résume à : savoir faire, savoir jouir, savoir éviter. Dans ce domaine essentiel à l’intimité humaine, on les a conduits à confondre : technique et ontologie, jouissance et vie (…) ; beaucoup en restent marqués à vie » (ouvrage cité, p. 282).
La charité surnaturelle oblige tout catholique, et particulièrement ceux qui ont charge d’éducation, à voler au secours de cette jeunesse pour l’arracher, autant que possible, aux rapaces de l” « immonde moderne ».
Cette salutaire entreprise requiert une foi profonde et une vie de prière intense ; mais aussi une lutte ferme et sage pour préserver des vecteurs actuels de l’immoralité : musique moderne, dont « l’influence paraît déterminante » (p.179) ; danses actuelles, qui sont « au mieux vides de sens, au pire porteuses de non-pensée et/ou de non-sens délibérément délétères » (p184) ; modes contemporaines, caractérisées par « une indécence larvée » (ce n’est pas peu dire !… p.190) ; cinéma érotique qui « dégrade comédiens et spectateurs » (p.188) ; usage incontrôlé de l’internet, « sur lequel toutes les perversions s’exhibent, en image en actions en interactions de plus en plus dégradantes » (p. 231)…
Dans ce combat de géant, qui n’est autre qu’un combat pour la civilisation chrétienne, et en définitive, pour le salut des âmes, c’est avec une grande consolation que nous entendons les paroles de Notre seigneur à l’Apôtre des nations : « ma grâce te suffit ».
Père Christophe Legrier, Directeur