Suresnes, le 24 octobre 2009
Abbé Régis de Cacqueray, Supérieur du District de France
Première question :
Grâce à Dieu, tout ne nous fait pas problème dans le Concile Vatican II ! On peut sans doute regretter un style souvent flou… Mais ce n’est pas ce qui sera en cause dans ces conversations doctrinales. Elles porteront sur plusieurs points où une rupture manifeste avec la doctrine immuable de l’Eglise s’est produite.
Cette rupture nous apparaît comme certaine sur trois questions :
- La première est celle de la nouvelle conception de la liberté religieuse qui a été proclamée. Celle-ci a conféré les mêmes droits à la vérité et à l’erreur. Or l’erreur, pas seulement en orthographe ou en mathématiques, mais a fortiori quand on parle de Dieu, n’a aucun droit. Chacun s’accorde qu’il est grave, en calcul, de soutenir que 2+2=5. En matière de Foi, il n’est pas moins grave de savoir s’il est indifférent de penser que Dieu est Trinité ou qu’Il ne l’est pas, si toutes les religions sont plus ou moins bonnes ou non etc.
- La deuxième concerne la déformation de l’œcuménisme promu par le Concile. L’amour que nous avons pour notre prochain doit nous amener non pas à dissimuler ou relativiser la vérité religieuse mais à l’enseigner et à chercher à ramener les hommes vers la seule religion qui a été donnée par Dieu.
- La troisième touche au mode de gouvernement de l’Eglise. Notre ‑Seigneur Jésus-Christ a confié à Pierre, le premier pape et à ses successeurs un véritable pouvoir de commandement dans l’Eglise. Or ce pouvoir s’est trouvé dilué, à l’occasion du Concile, par l’introduction d’un pouvoir collégial intense qui a paralysé le pouvoir personnel du pape.
Deuxième question :
Les trois points que je viens de citer touchent véritablement à la Foi de l’Eglise. C’est pourquoi nous ne rendrions pas service à l’Eglise par la recherche de « compromis doctrinaux » qui n’auraient aucun sens. Ce n’est d’ailleurs certainement pas ce que nos interlocuteurs attendent de nous !
Tout autre point qui toucherait véritablement à la Foi de l’Eglise serait, par le fait même, non négociable.
Troisième question :
Nous espérons tous que le délai sera le plus bref possible. Nous prions à cette intention. Cependant, nous savons qu’il s’agit là de questions difficiles. Il est donc probable qu’elles nécessitent des travaux assez longs.
Quatrième question :
La véritable réconciliation qui doit se faire est en réalité celle de Rome avec la Tradition de l’Eglise et celle-là aura certainement lieu. La nôtre se fera alors instantanément.
Abbé Régis de Cacqueray ,
Supérieur du District de France.
Suresnes, le 25 août 2009