Après la journée bien chargée au gymnase de Polomolok, à la pharmacie, les médicaments sont comptés et rangés pour le transport. Nous quittons les lieux vers 21h30 en bus pour nous rendre à Davao poursuivre la Mission Rosa Mystica 2018. Le sommeil est léger vu la route cahotique.
La journée du samedi 14 avril 2018 à Davao
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Nous arrivons à Tugbok vers 1h30 du matin. Nous déchargeons le truck de l’armée qui nous escortait, en passant par-dessus le portail les bagages et en faisant une chaine humaine. Le logement est spartiate, photo à l’appui. La nuit fut très courte, le manque de sommeil se fait sentir.
Le samedi matin, branle-bas de combat ! Tous les services doivent s’organiser pour accueillir les nombreux patients qui sont déjà dans la cour du bureau du Barangay. Les pharmaciennes sont dépitées au premier regard en voyant les cartons mouillés par la pluie que nous avons eu la veille lors du trajet. Avec le sourire, heureuses d’avoir classé les médicaments la veille, les volontaires commencent une nouvelle journée ! Nous avons posé quelques questions à Françoise, infirmière, responsable de la pharmacie pédiatrique. Qu’avez-vous ressenti lors de votre arrivée sur les lieux de la mission à Tugbok ?
- En arrivant sur les lieux, j’ai ressenti un grand désespoir en voyant les cartons éventrés au sol mais une certaine satisfaction d’avoir bien fait le travail la veille avec l’équipe. Ce qui nous a permis d’être opérationnelles rapidement pour servir les premiers patients qui se présentaient avec leurs ordonnances.
Malgré cet imprévu, qu’est-ce qui vous a permis de garder le sourire ?
- Je suis venue pour aider les Philippins. Bien que l’on soit au 6ème jour, la fatigue se fait sentir mais nous n’allons pas commencer à nous écouter.
Qu’avez-vous vu aujourd’hui en accueillant les patients ?
- Malgré la fatigue, j’ai eu la satisfaction de voir le sourire des enfants et aussi la reconnaissance et le bonheur des parents qui reçoivent les médicaments pour soigner leurs enfants.
C’est votre première mission, quelles sont vos impressions générales sur cette expérience ?
- C’est une organisation très complexe et je n’aurai jamais imaginé ceci avant de venir. J’ai toujours voulu faire de l’humanitaire et la Mission Rosa Mystica me plaît beaucoup. Je suis venue grâce à ma soeur Brigitte car je ne connaissais pas particulièrement l’association. Peut-être que je reviendrai, sûrement d’ailleurs. Je ne parle pas anglais, c’est compliqué pour moi de communiquer avec ceux qui ne parlent pas le français. Cette mission regroupe plusieurs nationalités au niveau des volontaires et je pensais que la barrière de la langue me freinerait mais si je m’arrête à cela je ne ferais rien. Il y a une véritable cohésion entre volontaires qu’ils soient anciens, nouveaux. L’ambiance est vraiment bonne.
Que diriez-vous à un futur volontaire ?
- Préparez vos sacs pour nous rejoindre ! Vous trouverez une équipe du tonnerre 🙂 J’en parlerai autour de moi, notamment dans le milieu médical où j’ai quelques connaissances.
Merci à Françoise d’avoir partagé avec nous son ressenti.
La journée se termine par une procession à la Sainte Vierge dans les rues de Tugbok suivie de la messe. Rosa Mystica, ora pro nobis !
La journée du dimanche 15 avril 2018 à Davao
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Dimanche, nous avons commencé la journée avec la Messe chantée à 7h dites par Father Tim. C’est le dernier jour de mission où les sentiments sont mitigés entre prêt à finir la journée et en même temps triste que cela se termine déjà.
Il pleut fort le nombre de patient semble diminué. Les volontaires philippins sont arrivés plus tard en expliquant qu’ils sont allés à la messe avant de venir.
Au service chirurgie, une douzaine de soins ont été prodigués notamment pour certains volontaires qui ont aidés à la mission. Le service a manqué de matériel, un médecin s’est alors rendu à l’hôpital pour acheter les fournitures. Il a été étonné de voir la double protection : spirituelle représentée par la grotte de Notre Dame de Lourdes à l’entrée des lieux puis à la porte un agent de sécurité armé d’un Famas. Le prix du matériel médical est beaucoup plus élevé qu’en France.
Une femme d’environ 50 ans était très inquiète de ne pas pouvoir payer la chirurgie. L’infirmière l’a rassurée en disant que c’était le but de la mission : aider les plus pauvres. Elle fut rassurée et à beaucoup remercié les volontaires.
Au final, nous avons eu la possibilité de porter des soins à plus de 500 personnes. Un jeune homme qui est venu de loin pour se faire retirer un kyste faciale a failli perdre connaissance après son opération. Il avait pris son petit déjeuner depuis trop longtemps et n’avait pas bu assez d’eau. Nous avons été obligés de lui donner de quoi faire remonter sa pression artérielle et sa glycémie. Il a alors pu rentrer soigné et serein chez lui. Finalement les derniers patients ont été pris en charge et il était temps de ranger le matériel et les médicaments et de partager un dernier diner avec les volontaires locaux.
Sept longs jours de mission, plus de 3 000 consultations, il est temps de prendre un peu de repos et de récréation. Deo Gratias !!
« Ce n’est qu’un au revoir… », par Jeanne de Vençay
Chers lecteurs,
Merci de l’intérêt que vous portez à la mission, en étant si nombreux à avoir lu nos articles sur La Porte Latine. Nous avons pu soigner, en moyenne, 500 patients par jour. Notre opticienne a distribué 250 paires de lunettes ; c’est beaucoup, mais peu en proportion du nombre de dents arrachées… ! Et samedi, à Sarangani, le Dr Viray a pu prescrire des médicaments et quelques soins à plusieurs dizaines d’enfants.
En parallèle, il y a eu 600 engagements dans la Milice de l’Immaculée ; prions la Vierge qu’elle donne les grâces nécessaires à ses nouveaux protégés pour persévérer dans la Foi.
Tout cela a été possible grâce aux dons faits à l’association Acim Asia pendant l’année. Quelques malades vont pouvoir être pris en charge. Mais il reste à trouver une solution pour tous ces enfants handicapés qui sont très démunis ; et vu la gravité de leurs pathologies, il faudrait engager des frais importants qui dépassent pour l’instant nos moyens. Alors, n’hésitez pas à être généreux si vous le pouvez, ou à nous faire connaître auprès d’éventuels bienfaiteurs !
Pour finir, voici trois témoignages de volontaires :
- Antoine : « Infirmier depuis mars 2017, j’avais la volonté d’exercer dans un autre environnement sans les contraintes managériales des hôpitaux. Ici, les conditions sont plus limitées, mais les gestes sont les mêmes ; il faut juste s’adapter. J’ai apprécié le mode de vie, la simplicité, la gentillesse des Philippins ; ils donnent le peu qu’ils ont sans rien attendre en retour. »
- Joséphine : « C’est beau de voir qu’on peut être heureux, même sans rien avoir. Mais c’est difficile de voir des gens qui vont mourir, juste parce qu’ils n’ont pas les moyens de se soigner. »
- Astrid : « Ce que je trouve impressionnant, c’est de pouvoir parler du Bon Dieu dans n’importe quel contexte, notamment la santé : ici, il est tout naturel d’expliquer aux gens qu’il faut prendre soin de leur corps, parce que c’est Dieu qui leur a donné. »
A l’année prochaine, si Dieu veut !
Sources : Rosa Mystica 2018 /Sophie Challan Belval /Jeannne de Vençay, Magali Burguburu /La Porte Latine du 19 avril 2018
Suite des reportages
12° Opération Rosa Mystica aux Philippines – N° 09 : la vidéo de cette magnifique mission 2018
Pour continuer à aider la Mission Acim Asia 2018
Les dons pour ACIM ASIA doivent être envoyés au :
Il est rappelé que la totalité des dons est envoyé à la mission sans prélèvement de quelque nature que ce soit. |