S.O.S Mamans – Journal de bord n° 27

Vendredi 26 décembre

Nous avons récu­pé­ré ‑libé­ré ? – Mélodie, une jeune fille fran­çaise de 17 ans, enceinte depuis 2 mois, d’une colo­nie de tentes plan­tées par les SDF sur les bou­le­vards des Maréchaux à Paris. Incroyable, elle vivo­tait là, jeune comme elle l’é­tait, avec son bébé dans le ventre, entre les immi­grés et les clo­chards. Le froid aurait bien fini par tuer son bébé, d’une manière ou d’une autre. La pre­mière chose à faire : bien réchauf­fer les deux dans un petit res­to ; aller au super­mar­ché du coin pour lui ache­ter une petite pano­plie de vête­ments et sur­tout des bonnes chaus­sures d’hi­ver, car elle n’a­vait qu’un petit sac d’af­faires sur elle, plus une tente pliable qu’elle a ren­due devant nous à un clo­chard qui la lui avait prê­tée ; ensuite l’hé­ber­ger une nuit à Paris, le temps pour orga­ni­ser un lieu d’ac­cueil ; et puis par TGV vers les Pyrénées chez une toute nou­velle dame hébergeuse.

- Ce même jour : Gina, ita­lienne, 20 ans, enceinte, lit­té­ra­le­ment per­due dans les rues de Paris. Elle tremble de peur de croi­ser son ex-​copain qui, soit-​dit, vou­lait « la tuer », si elle n’a­vor­tait pas. Deux nuits d’hô­tel, quelques repas au Mac-​Do, et hop ! vers une de nos deux familles d’ac­cueil en Benelux, hors des terres fran­çaises. Là elle est au calme. Ces mamans-​là sont encore plus pauvres que Jésus dans la crèche de Bethlehem : elles errent dans la rue, sans domi­cile, sans argent, sans affaires. Et le bébé veut VIVRE !

Mais jus­te­ment, Jésus est venu à leur ren­contre. Gloria in excel­sis Deo, chan­taient les anges et les ber­gers, et nous avec eux. On pour­rai se deman­der com­ment elles en sont arri­vées là ? Mais fran­che­ment, est-​ce que le Bon Samaritain de l’Evangile a posé cette ques­tion au pauvre gisant dans le ravin, « lais­sé pour mort » ? Non, il l’a sau­vé, en toute sim­pli­ci­té et bon­té de cour. Surtout : il l’a logé ! C’est ce que nous essayons de faire, sans poser de ques­tions inutiles. Actuellement c’est notre charge prin­ci­pale : assu­rer à nos petites mamans le loge­ment, nor­ma­le­ment pen­dant toute la gros­sesse. Nos familles héber­geuses four­nissent ce ser­vice gra­tui­te­ment pour nous – et encore plus pour la future maman concer­née – et nous les aidons uni­que­ment avec une pauvre indem­ni­sa­tion de 100 Euro par mois par jeune maman.

Mais même avec ce sys­tème mini, nous arri­vons à des sommes énormes à trou­ver et à ache­mi­ner chaque début du mois : pour Nath 3 mamans, donc 300 Euro, pour Mamy 400 E, pour Jean 200 E, pour Baba 100 E, pour « Bénélux 1 » 300 Euro, pour « Bénélux 2 » 400 E, pour Françoise 300 E, pour Mapie 100 E, pour Pascale 200 E, pour Edith 200 E, et pour la mai­son­nette « des 3 ours » en Normandie 300 E. Total : 2800 Euro. Sans par­ler des nou­veaux cas que nous ren­con­trons, des mamans de l’est à rapa­trier vers leurs familles (jusque Vladivostok !), des primes de nais­sance à assu­rer chaque fois qu’un de nos petits bébés voit fina­le­ment le jour, des men­sua­li­tés – ou plu­tôt ran­çons – à céder chaque mois jus­qu’à la nais­sance aux “mères ter­ribles” qui nous ont pra­ti­que­ment ven­du le fruit de leurs propres filles enceintes (actuel­le­ment nous réglons, mois par mois, à la “mère ter­rible” de Sabrina 300 Euro, à celle de Zina 450 E, à celle d’Audray 400 E, et à celle d’Agnès 350 E, total de la ran­çon men­suelle actuelle 1500 Euro.

Tout cela se monte à des chiffres qui nous ont fait trem­bler au début, c’est-​à-​dire au début de SOS MAMANS, car nous ne tou­chons aucune sub­ven­tion des auto­ri­tés et admi­nis­tra­tions, toutes avor­teuses. Peut-​être nous les refu­se­rions même si par chance elles vou­draient nous aider, en disant que l’a­li­men­ta­tion de cette caisse du Bon Samaritain est un pri­vi­lège exclu­si­ve­ment réser­vée aux Chrétiens et hommes de bonne volon­té. Aujourd’hui nous savons qu’il s’a­git là d’une caisse spé­ciale du Bon Dieu, tota­le­ment impré­vi­sible, gérée par Lui, et co-​gérable par nous dès l’ins­tant que nous aban­don­nons nos sché­mas clas­siques de comp­ta­bi­li­té et de pré­voyance en nous remet­tant entiè­re­ment entre Ses Mains. La caisse de SOS MAMANS, c’est un miracle per­ma­nent, c’est un ton­neau vide qui se rem­plit chaque fois que nous avons besoin. Quoi de sur­pre­nant ? Dieu sait tou­cher les cours, et les cours nous envoient des chèques, juste assez pour suivre nos petites mamans, presque au Centime près. Comprenne qui veut ! L’Evangile a été écrit il y a 2000 ans, et se vit aujourd’hui, chaque jour, par la grâce de Dieu. Et nous avons tous la chance inouïe d’en faire par­tie. Encore une fois : Gloria in excel­sis Deo !

Vendredi 16 janvier 2009

Nous ren­con­trons Babouchka, une jeune fille bul­gare de 18 ans, 2 mois enceinte. Elle nous a contac­tés par télé­phone. Apparemment notre numé­ro cir­cule entre ces jeunes futures mamans, du fait que nous en avons sor­ties déjà cer­taines. « Sorties » ? Oui, Babouchka se trouve four­guée dans un ‘dor­toir’ clan­des­tin de 20 jeunes filles pros­ti­tuées, sans pas­se­port (celui-​ci se trouve dans la poche de leurs maque­rau). Babouchka dit que ces filles sont toutes for­cées par leurs chefs d’avorter si elles tombent enceintes. On l’avait allé­chée en Ukraine en racon­tant qu’elle serait man­ne­quin à Paris…TGV, Côte d’Azur, logée, cas réglé. Que le petit bébé arrive !

– Nous avons depuis ce matin une autre jeune maman de l’est, Vola, de Russie, en situa­tion simi­laire. Impossible de la ren­voyer à l’est, comme nous le fai­sons sou­vent avec les mamans de l’est, car là le sens de la famille est plus fort que chez nous à l’ouest et on trouve tou­jours une tante ou une grand-​mère qui veut bien les accueillir au retour. Car sa famille se trouve jus­te­ment déjà à l’ouest, elle n’a plus de famille en Russie. Nous l’envoyons chez nos gens dans le sud de la France.

– Avec elle, dans le même TGV, nous fai­sons par­tir Sophia vers le sud, une jeune maman de 23 ans, Chypriote. Nous l’avons ren­con­trée par hasard au com­mis­sa­riat où elle dépo­sait plainte contre son concu­bin avec lequel est vit depuis 3 ans à Paris. Il l’avait vio­lem­ment bat­tue et ensuite mise à la porte. En fait elle sai­gnait for­te­ment et cher­chait de l’aide. Même dans le TGV son hémor­ra­gie repre­nait et il fal­lait cher­cher un méde­cin dans le train pour la soi­gner pro­vi­soi­re­ment. Arrivée sur la Côte d’Azur, nos héber­geurs – des véri­tables Bons Samaritains ceux-​là – l’ont fait soi­gner à l’hôpital, faire mettre une bague afin que le bébé ne parte pas de l’utérus (il des­cen­dait déjà), ont appro­vi­sion­né des poches de sang pour elle pour les trans­fu­sions suite aux pertes… Maintenant tout est en ordre. Maman va bien et est heu­reuse. Bébé peut venir !

– On voit clai­re­ment que la lutte contre l’avortement passe par là : AIDER ! Cela n’a rien à faire avec argu­men­ter, convaincre, per­sua­der ou autre. La jeune maman qui veut avor­ter, aban­donne IMMEDIATEMENT, comme par un coup de baguette… sur­na­tu­relle, son funeste plan dès qu’on lui donne la main pour l’aider. On peut pen­ser au fameux tableau de Michelange où Dieu touche du bout des doigts la main d’Adam, et le miracle se fait : ADAM VIT. C’est exac­te­ment comme cela avec toutes nos petites mamans. Il n’y a per­sonne à convaincre : elle SONT pour la vie de leurs bébé, mais tous autour d’elle veulent qu’il disparaisse…

Tout ce que nous fai­sons, c’est d’aider ces mamans à ce que se révèle l’amour qui est déjà dans leur cœur et que nous n’avons que l’honneur de faire écla­ter au grand jour. En fait, c’est une his­toire secrète entre Dieu et chaque maman, il ne faut sur­tout pas s’y mêler. Dieu est assez fort ! Nous ne four­nis­sons que l’allumette de ce feu sacré, et même cela, nous ne l’avons pas méri­té ; mêmes ces allu­mettes viennent du haut. Mais ça, c’est une autre his­toire, celle entre Dieu et l’âme de chaque sau­veur de bébés. C’est d’ailleurs une his­toire déjà décrite, page par page, dans l’Evangile…

Samedi 24 janvier 2009

Alice, une jeune femme de 22 ans du sud de Paris, 2 mois enceinte. Le père du bébé s’est bar­ré, lais­sant la jeune fille seule face aux beaux-​parents… qui ne trouvent rien de mieux que de la chas­ser du domi­cile fami­lial, tant pis si elle est enceinte. Elle n’a qu’un sac à main, et ce qu’elle a sur la peau. Nous lui assu­rons 3 nuits d’hôtel à Paris (95 E), des vête­ments et chaus­sures (50 E), 6 tickets de res­to (81 E), un car­net de métro (12 E), et un billet de train jusqu’à nos héber­geurs en Normandie (40 E). Le tout : 288 Euro.

Un bébé sau­vé ! Durée du sau­ve­tage : 3 jours. Lieu : Paris. Le livre de la Vie s’écrit aus­si car­ré­ment que cela. – Nous sommes à notre 497ème bébé sau­vé (depuis 1995), dont 44 encore à naître. Aidez nous, car demain nous ren­con­tre­rons d’autres mamans accu­lées, d’autres bébés qui nous attendent de toute urgence… Ils attendent les pom­piers du Bon Dieu. Il ne les lais­se­ra pas seuls.

Cher lec­teur, chère lectrice,

Vous faites par­tie de nos dona­teurs ou coopé­rants, et nous nous ferons une joie de par­ta­ger régu­liè­re­ment avec vous, par le biais des extraits de notre “Journal de bord”, nos joies et nos peines. Ce “Journal” devient un monu­ment de l’es­pé­rance, prou­vant que le crime de l’a­vor­te­ment peut être vain­cu par la cha­ri­té chrétienne.

Nous sommes fiers et heu­reux de savoir tant de gens (1 000 envi­ron) à nos côtés. Ils font véri­ta­ble­ment par­tie de l’é­quipe de SOS MAMANS, mer­ci, et en avant !

S.O.S Mamans

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