LAB de l’école Saint-​benard de Courbevoie (92) – Novembre 2011

Lettre aux parents, amis et bienfaiteurs


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Editorial de l’abbé Bernard de Lacoste

La perversité de l’éducation nationale

Si cer­tains n’en étaient pas encore convain­cus, qu’ils lisent les nou­velles réformes des pro­grammes sco­laires appli­quées en sep­tembre 2011. Il appa­raît tou­jours plus clai­re­ment que l’Education natio­nale cherche à détruire les cer­veaux des petits Français et à avi­lir leur âme. Nous le savions déjà, mais ces récentes réformes rendent encore plus effi­cace et iné­luc­table l’en­tre­prise de per­ver­sion de la jeu­nesse menée par l’é­cole. D’où la néces­si­té des éta­blis­se­ments hors-​contrat. La liber­té de ces écoles coûte cher, mais elle per­met aux pro­fes­seurs d’en­sei­gner aux enfants le vrai et le bien, ce qui n’a pas de prix.

Analysons briè­ve­ment quelques aspects de ces réformes :

En his­toire, la dis­pa­ri­tion des dates et des périodes capi­tales de l’his­toire de France abou­tit à un ensei­gne­ment à trous, lacu­naire, ato­mi­sé, qui rend beau­coup plus dif­fi­cile l’as­si­mi­la­tion par les élèves de la chro­no­lo­gie, cette juste repré­sen­ta­tion de la pro­fon­deur his­to­rique. Le nou­veau pro­gramme de 1ère est à ce titre édi­fiant. Il repose sur un sys­tème de modules non pas chro­no­lo­giques mais thé­ma­tiques, qui peuvent être dis­po­sés dans n’im­porte quel ordre : « la guerre au XXème siècle » ; « Le siècle des tota­li­ta­rismes » ; « Les Français et la République »… La chro­no­lo­gie serait-​elle deve­nue démo­dée ? Un comble, car l’his­toire est comme une langue dont la chro­no­lo­gie est la gram­maire. Sans elle, notre connais­sance du pas­sé est vouée à l’a­na­chro­nisme, cette inca­pa­ci­té d’ins­crire un évé­ne­ment ou un per­son­nage dans son contexte. Sans elle, nous sommes voués à l’a­mné­sie. L’enseignement thé­ma­tique de l’his­toire n’a de sens que pour des his­to­riens cher­cheurs qui pos­sèdent déjà des connais­sances pré­cises. Pour des enfants, qui par défi­ni­tion ignorent le pas­sé, ce pro­cé­dé ne peut entraî­ner qu’une grande confu­sion dans les esprits.

Outre la méthode péda­go­gique désas­treuse, l’ob­jet ensei­gné pré­sente d’im­por­tantes lacunes. Comme l’a fait remar­quer récem­ment le Figaro maga­zine avec inquié­tude, « Clovis, saint Louis ou François 1er, mais aus­si Henri IV, Louis XIV ou Napoléon ne sont plus étu­diés dans les col­lèges fran­çais ! ». Le temps ain­si déga­gé par ces sup­pres­sions radi­cales est cen­sé favo­ri­ser l’en­sei­gne­ment des civi­li­sa­tions extra-​européennes. Par exemple, les élèves de 6ème igno­re­ront la civi­li­sa­tion grecque, mais connaî­tront tout de la Chine des Hans sous le règne de l’empereur Wu entre 140 et 87 avant J.C. Les élèves de 5ème igno­re­ront César et Clovis, mais connaî­tront tout du règne de Kankou Moussa, roi du Mali de 1312 à 1332. Les élèves de 4ème igno­re­ront le Moyen-​Age fran­çais, mais connaî­tront tout des traites négrières, thème étu­dié déjà en détail l’an­née pré­cé­dente. La liste pour­rait être pour­sui­vie. Voici ce qu’é­cri­vait Jean Tulard il y a deux mois : « Peut-​on ima­gi­ner Napoléon dis­pa­rais­sant de la mémoire des Français ? Les Parisiens lon­ge­raient l’Arc de Triomphe, l’Arc du Carrousel, la colonne Vendôme sans en connaître l’o­ri­gine, sans savoir qui les a fait édi­fier. Ils s’en­ga­ge­raient dans les bou­le­vards Murat, Berthier, Lannes…, des ave­nues et des rues Wagram, Friedland, Tilsit… une gare, Austerlitz, sans pou­voir dire à quel per­son­nage, à quelle bataille cor­res­pondent ces noms. Supprimer Napoléon, c’est sup­pri­mer un pan entier de notre his­toire. Qui a créé le Conseil d’Etat, la Cour des comptes, les pré­fets ? L’empreinte de Napoléon est par­tout, jusque dans les arts, du Sacre par David au mobi­lier Empire. Il est à l’é­tran­ger le Français plus connu. Et pour­tant il faut s’y faire. L “his­toire de Napoléon va bien­tôt s’ef­fa­cer de nos mémoires ». Quant aux par­ties de l’his­toire de France qui demeurent au pro­gramme, elles sont sys­té­ma­ti­que­ment étu­diées d’a­près une vision ratio­na­liste de l’his­toire dont l’acte de nais­sance est la Révolution fran­çaise, et dont les valeurs suprêmes sont réca­pi­tu­lées dans la tri­lo­gie « liber­té éga­li­té fra­ter­ni­té ». Le pro­fes­seur doit mon­trer à ses élèves com­ment l’i­déal démo­cra­tique et répu­bli­cain s’est ins­tau­ré tout au long de l’his­toire mal­gré les obs­tacles des forces réactionnaires.

Il faut ajou­ter que, à par­tir de la ses­sion du bac­ca­lau­réat de juin 2012, pour les élèves de série scien­ti­fique, l’é­preuve d’histoire-​géographie est anti­ci­pée en fin de classe de 1ère, comme l’é­preuve de fran­çais. Par consé­quent, le pro­fes­seur doit ensei­gner en une année au lieu de deux une matière très vaste, à des élèves plus jeunes, qui n’au­ront donc pas tou­jours la matu­ri­té néces­saire pour sai­sir les enjeux impor­tants du cours.

Le pro­gramme de géo­gra­phie n’est pas moins inquié­tant. On observe avec stu­peur que, au col­lège comme au lycée, deux thèmes reviennent sans cesse dans les direc­tives du minis­tère : le mon­dia­lisme et l’é­co­lo­gie. Les deux mes­sages à incul­quer aux élèves sont clairs : le pre­mier affirme que nous sommes tous citoyens du monde. La notion de patrie est péri­mée. Le second enseigne que notre pré­oc­cu­pa­tion fon­da­men­tale doit être la pro­tec­tion de l’en­vi­ron­ne­ment. Il est urgent de sau­ver la pla­nète et de favo­ri­ser le déve­lop­pe­ment durable. La jeu­nesse fran­çaise ain­si endoc­tri­née devien­dra docile aux impé­ra­tifs éco­no­mique s et poli­tiques de ses dirigeants.

Abordons main­te­nant les sciences de la vie et de la terre, ancien­ne­ment appe­lées bio­lo­gie. Voici ce qu’on peut lire dans les direc­tives offi­cielles : « C’est à l’é­cole pri­maire que sont mises en place les bases de la trans­mis­sion de la vie chez les êtres humains ». En plus de ces connais­sances déli­cates, voi­ci ce qu’un élève de 4ème doit savoir : « Dans le cadre de la maî­trise de la repro­duc­tion, des méthodes contra­cep­tives per­mettent de choi­sir le moment d’a­voir ou non un enfant. La contra­cep­tion désigne des méthodes uti­li­sées pour évi­ter, de façon réver­sible et tem­po­raire, une gros­sesse. La contra­cep­tion peut être chi­mique ou méca­nique ». Le mode d’ac­tion pré­cis des dif­fé­rents contra­cep­tifs sera appris l’an­née sui­vante, en 3ème.

Il n’est pas utile de pré­ci­ser que les pho­to­gra­phies et les des­sins qui illus­trent ce cha­pitre des manuels sco­laires sont rare­ment des inci­ta­tions à la ver­tu de pureté…

Les pro­grammes de l’Education natio­nale exigent aus­si que la théo­rie évo­lu­tion­niste soit ensei­gnée comme un dogme dès l’é­cole pri­maire. On peut lire par exemple : « A l’é­cole pri­maire, les élèves ont été pré­pa­rés à la théo­rie de l’é­vo­lu­tion ». Voici un extrait des connais­sances devant être acquises en classe de 3ème : « La com­pa­rai­son des espèces conduit à ima­gi­ner entre elles une paren­té, qui s’ex­plique par l’évolution.

La cel­lule, uni­té du vivant, et l’u­ni­ver­sa­li­té du sup­port de l’in­for­ma­tion géné­tique dans tous les orga­nismes, Homme com­pris, indiquent sans ambi­guï­té une ori­gine pri­mor­diale com­mune. L’Homme, en tant qu’es­pèce, est appa­ru sur la Terre en s’ins­cri­vant dans le pro­ces­sus de l’é­vo­lu­tion ». Mais le plus grave se trouve dans les pro­grammes de SVT de toutes les classes de 1ère. Dans le module inti­tu­lé « féminin/​masculin », on trouve les cha­pitres : « Devenir homme ou femme » et « Vivre sa sexua­li­té », où est expo­sée la théo­rie du genre, idéo­lo­gie qui nie la dif­fé­rence et la com­plé­men­ta­ri­té entre l’homme et la femme. Les manuels sco­laires publiés récem­ment tiennent des pro­pos tel­le­ment contraires au bon sens et à la pudeur qu’ils ont sus­ci­té un tol­lé chez les Français sensés.

Le 30 août der­nier, quatre-​vingt dépu­tés ont écrit au ministre Luc Chatel, hélas sans résul­tat. Cette lettre fai­sait remar­quer : « Ces manuels imposent une théo­rie phi­lo­so­phique et socio­lo­gique qui n’est pas scien­ti­fique, qui affirme que l’i­den­ti­té sexuelle est une construc­tion cultu­relle rela­tive au contexte du sujet ». C’est toute la loi natu­relle que l’Education natio­nale veut arra­cher de l’âme de nos enfants.

Face à l’en­tre­prise de per­ver­sion tou­jours crois­sante de la jeu­nesse, il est évident que des parents sou­cieux de don­ner une bonne for­ma­tion intel­lec­tuelle et morale à leurs enfants n’ont pas le choix : seuls les éta­blis­se­ments hors-​contrat ont les moyens d’at­teindre ce but. Les écoles de la Fraternité Saint-​Pie‑X, tout en pré­pa­rant leurs élèves au bac­ca­lau­réat, les arment intel­lec­tuel­le­ment contre les erreurs et, avec l’aide de la grâce de Jésus-​Christ, for­ti­fient leur volon­té contre les assauts de l’im­mo­ra­li­té. Cette année encore, nous avons la joie de voir trois anciens élèves entrer au sémi­naire de Flavigny. Merci mon Dieu ! Et cette année encore, tout en conser­vant nos propres pro­grammes, nous avons obte­nu 100% de réus­site au bac­ca­lau­réat. Bravo aux élèves et à leurs professeurs !

Chers bien­fai­teurs, mer­ci pour votre aide si pré­cieuse. C’est grâce à vous que notre école se déve­loppe. Nous vous assu­rons de nos prières reconnaissantes.

Abbé Bernard de Lacoste, Directeur