Présentation des ateliers
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Le Monde, l’Eglise, et l’Eglise dans le Monde connaissent une situation à la fois gravissime et sans précédent aucun.
Souvent, il est d’usage de comparer la crise actuelle avec ce qu’on a indûment appelé les « invasions barbares » et la « chute de l’empire romain ». Ce parallèle n’est absolument pas pertinent, ni quantitativement ni qualitativement.
Nous ne nous appesantirons pas sur la « convergence des catastrophes » qui se profile à l’échelle planétaire, pas plus que sur la crise de l’Eglise, que nous connaissons tous, pour nous attarder, et travailler, à travers ces ateliers, sur trois thèmes transversaux qui mettent particulièrement en lumière le nouveau paradigme au sein duquel nous devons effectuer notre apostolat.
Celui-ci nous met au défi, principalement en Occident et singulièrement en France, de comprendre cette réalité nouvelle, y compris d’un point de vue ontologique, afin de pouvoir non seulement répliquer – ce qui, pour être nécessaire, n’est pas suffisant – mais surtout (re)convertir les hommes.
Des hommes dont, justement, le regretté et talentueux Philippe Muray, qui a si bien diagnostiqué le désastre actuel, disait dans Après l’Histoire (Belles Lettres) qu’ils « avaient déjà muté » !
L’Homo europeanus, en effet, a subi depuis plusieurs siècles les assauts de la modernité, religieuse et intellectuelle d’abord, avec la Réforme et les « lumières », puis politique, et enfin, dans ce processus révolutionnaire qui n’en finit pas de détruire les fondements mêmes de la Création, « sociétale » et individuelle.
Et c’est donc à cet individu, monade isolée et déstructurée que nous devons nous adresser. Celui-ci est aujourd’hui d’autant plus difficile à toucher, convaincre et convertir, qu’il se retrouve esseulé, emprisonné même, dans son propre ego, ainsi que paradoxalement désincarné ET totalement matérialisé. « Malheur à celui qui est seul » Écclésiaste 4, 10.
C’est à dire que l’Homme actuel a subi une inversion qu’il ne faut pas avoir peur de qualifier de proprement diabolique ; inversion d’autant plus satanique que le Bon Dieu a voulu, au contraire, que sa créature soit incarnée pour mieux tendre vers la surnature, en se détachant des biens de ce monde.
Sagesse 2, 21–24 : « Ainsi raisonnent-ils, mais ils s’égarent, car leur malice les aveugle. Ils ignorent les secrets de Dieu, ils n’espèrent pas de rémunération pour la sainteté, ils ne croient pas à la récompense des âmes pures. Oui, Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il en a fait une image de sa propre nature ; c’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde : ils en font l’expérience, ceux qui lui appartiennent ! »
Que devons-nous dire, que pouvons-nous dire, donc, à ces hommes mutés, ou plutôt permutés, inversés, invertis – au sens ontologique du terme, en cette ère de crise générale, qui n’épargne pas même l’Eglise ? Telle est la difficulté que n’ont pas connue nos anciens, y compris dans les situations les plus critiques. Une ère de grand péril pour le salut les âmes, dont s’inquiète tant Notre-Dame à chacune de ses apparitions récentes, qui annoncent à n’en pas douter des temps eschatologiques.
Ce que nous devons dire aux hommes est ainsi le thème de nos travaux… Nous pourrions en débattre des heures durant, des jours ou des semaines, des mois, comme certains de nos Pères, lors des grands conciles fondateurs… Mais comme nous n’en avons pas le temps et que notre propos est de nous donner des armes pratiques – j’insiste sur l’aspect pratique de ces ateliers ! – nous travaillerons sur trois sujets actuels au cœur des enjeux qui sont les nôtres.
Il nous a semblé indispensable de répondre à trois défis qui nous sont opposés en permanence et de plus en plus virulemment.
D’abord de révisionnismes en exigence de repentance et de mensonges volontaires en procès rétroactifs, l’Eglise, en son histoire, est accusée de tous les maux, disqualifiée à l’aune d’une morale post-moderne qui, ne s’embarrassant ni de la Vérité ni de la science, cloue au pilori les fidèles du Christ, coupables en vrac de violences ininterrompues, de fanatisme intrinsèque ou encore de collaboration avec toute les tyrannies (vraies ou fausses) de ces deux derniers millénaires.
L’Histoire est, a toujours été et restera un enjeu de pouvoir. Georges Orwell, dans 1984, son indépassable roman prémonitoire, écrivait du reste « qui contrôle le présent contrôle le passé et qui contrôle le passé contrôle l’avenir »… Tout est dit en ces quelques mots.
Nous n’aurons certes pas ici le temps de remettre, dans son ensemble, « l’Histoire à l’endroit », mais, à travers trois de ses moments, qui sont aussi des monuments de désinformation au service de la lutte contre le règne de Notre Seigneur, nous verrons que, d’une part, le discours accusateur officiel est totalement mensonger, et que, d’autre part, il est, sinon très facile, du moins parfaitement possible – et avec les propres arguments de l’ennemi ! – de démonter le mensonge et démontrer le contraire.
Et ceci est loin d’être anodin puisqu’au moins depuis Jules Ferry, ces manipulations du passé sont une des armes les plus redoutables de la déchristianisation de notre société.
Ensuite, et c’est une préoccupation hélas de grande ampleur comme d’une urgence capitale, l’Occident et surtout l’Europe doivent faire face à une nouvelle offensive de l’Islam.
Nous avons parlé plus haut de la faiblesse de nos sociétés et de nos contemporains qui, victimes de ce que l’on peut appeler un « sida mental » comme disait Pauwels et, pire, un « sida spirituel », qui est, je crois, une expression de Monseigneur lui-même, sont ainsi atteints d’une immunodéficience identitaire, intellectuelle et surtout religieuse, laquelle les laisse complètement dépourvus d’anticorps contre le virus islamique qui s’abat sur le monde chrétien.
Or, cette nouvelle tentative de conquête islamique – point n’est besoin de parler d’« islamisme », puisque, nous le verrons, les deux termes sont de facto absolument synonymes – atteint des proportions que même les contemporains de Charles Martel ou ceux de Jean Sobieski, n’ont jamais connu.
Le vieux rêve des Mahométans se réalise : conquérir l’Europe pour en faire un Dar al Islam, c’est à dire une « terre d’Islam ».
Pour cela, ils disposent de trois armes majeures qui surpassent en efficacité toutes les bombes et toute la technologie de l’Occident.
Premièrement, la démographie. Deuxièmement, nous l’avons vu, notre propre faiblesse. Troisièmement, leur foi, leurs certitudes « religieuses » (bien que l’islam ne soit pas réellement une religion).
Grâce à ces armes, l’islamisme conquiert aujourd’hui nos territoires et les esprits de nos pauvres compatriotes, lesquels se convertissent de plus en plus, à tel point qu’entre « les ventres de leurs femmes », comme disait le bolchislamique Boumediene, et la capitulation des âmes de nos frères, ils n’auront peut-être même pas un coup de feu à tirer pour faire de notre vieille terre chrétienne un continent musulman.
C’est donc à une nouvelle reconquista qu’il faut nous préparer.
Et pendant ce temps… Malgré ce péril immense, nos « élites », politiques ou « intellectuelles », toutes devenues ou presque, des « Musulmans de profession », comme on disait de ces Chrétiens qui, pour faciliter leurs trafics avec les barbaresques, se convertissaient à la religion du prophète, nos médias, nos éducateurs, nos « artistes », continuent plus que jamais leur guerre contre Notre Seigneur et son Eglise.
Récemment, c’est notre troisième thème, le Da Vinci Code, est venu comme une cerise empoisonnée sur le gâteau frelaté de ce monde en pleine capilotade. Ne nous leurrons pas, n’écoutons pas les tièdes, ces médiocres qui sont si prompts à justifier leur propre lâcheté ou, pire, leur trahison, en excusant l’inexcusable sous prétexte d’« art » ou de « fiction ».
Ce livre, puis ce film, soutenu par tous les pouvoirs, par ceux-là même qui condamnaient avec véhémence au nom du « respect », les pauvres caricatures de Mahomet parues dans quelques feuilles européennes, est l’exemple malheureusement évident de la montée en puissance de la haine anti-catholique, dénoncée cependant, et c’est heureux, par quelques voix isolées, comme notre ami leromancier Maurice G. Dantec – qui nous envoie d’ailleurs ses amitiés et encouragements pour cette UdT – et par, c’est plus étonnant, quelqu’un comme Bernard Henri Lévy !
Le DVC n’est pas une provocation, voire un sacrilège de plus. Le DVC est une profanation. Pire, c’est une profanation qui, par un autre renversement diabolique, prétends dire « la vérité », en usant de tous les artifices du mensonge et de toutes les fausses traditions gnostiques, y compris les plus répugnantes. 2 Corinthiens 11, 14–15 : « Satan lui-même se déguise bien en ange de lumière. Rien donc de surprenant si ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. »
C’est « la bête qui parle comme l’agneau », de l’apocalypse…
Trois sujets de réflexion et de travail, donc, qui nous permettrons, je l’espère, de nous armer efficacement pour répondre à trois défis du démon : la diffamation de la Vraie religion, la tentative de conquête des fanatiques d’une secte démoniaque, et la subversion des âmes par – Mammon aidant – leur empoisonnement par le confusionnisme pervers du renversement des valeurs évangéliques au sein de cœurs abîmés.
L’équipe des ateliers