Deux familles catholiques traditionnelles résident dans l’un des états du Golfe à des fins professionnelles. Ils ont demandé à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X de venir dès qu’elle le pourrait pour leur donner les sacrements. M. l’abbé Benoît Wailliez, prieur de Negombo au Sri Lanka a pu les visiter pour la deuxième fois début juillet.
L’un des fidèles a un bon poste à l’ambassade des Philippines. Cela a non seulement permis au père de dire la messe pour le personnel (environ 20 personnes présentes) mais aussi de visiter « le refuge » où ils habitent Pour comprendre ce que nous entendons par refuge, il est important de rappeler qu’environ 10 millions de Philippins travaillent à l’extérieur des Philippines. C’est environ 10% de la population ! La plupart d’entre elles sont des femmes de ménage. Elles travaillent à Hong Kong, en Malaisie, en Thaïlande, à Singapour et dans les États du Golfe. Dans ces derniers états arabes, la condition des domestiques n’est pas souvent enviable. Ils doivent remettre leur passeport à leur employeur, souvent leur téléphone portable, et sont fréquemment privés de vacances annuelles. Parfois, leur salaire est retenu pendant plusieurs mois sans raison valable. Ils peuvent être maltraités physiquement et même abusés sexuellement.
Tout cela explique pourquoi toute une aile de l’Ambassade de Philippines est un devenu un « refuge » pour les domestiques qui ont fui leur employeur et qui ne peuvent pas quitter le pays. Lorsque l’abbé Wailliez a visité l’abri, il s’y trouvait environ 400 femmes de ménage ! Il a reçu environ 30 d’entre elles pour de la direction spirituelle et des confessions. Leur histoire est souvent identique. Elles ont quitté les Philippines pour payer les frais de scolarité de leurs enfants. Elles ont envoyé au pays la plupart de leurs revenus et n’ont gardé quasiment rien pour elles-mêmes. Elles se sentent extrêmement fragiles. En vérité, Ce qui est très déchirant c’est que leur générosité (mal orientée) a souvent conduit leur mari à l’infidélité, parfois aussi à la leur, et à une famille brisée. Les enfants sont éloignés de leur mère et leur sacrifice semble avoir été inutile ou même très néfaste pour toute la famille.
Alors qu’une messe hebdomadaire est célébrée samedi dans le refuge, l’abbé a remarqué que toutes les domestiques ne s’étaient pas confessées depuis un nombre considérable d’années. C’est typique des prêtres modernes : les gens ne se confessent pas parce que les prêtres n’en parlent plus et ne consacrent pas le temps à ce sacrement de la miséricorde divine. Les femmes de ménages récitent cependant leur chapelet en soirée dans leur chambre. De leur propre initiative.
Le soir de sa visite, l’abbé leur donna une instruction sur l’Ave Maria [Voir photo ci-dessus]. Étant donné qu’une petite minorité était protestante, le père leur a montré combien cette prière était très biblique. 230 domestiques ont assisté à la conférence et ont reçu le scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel. Comme la file d’attente était assez longue, les servantes ont chanté plusieurs hymnes à Notre Dame en Tagalog et ont récité le chapelet. La température était très élevée (45 degrés à l’ombre), mais grâce à Dieu sans humidité.
Étant donné que ce pays est un pays musulman relativement strict, voici comment l’abbé Wailliez s’est habillé pendant son séjour :
- en civil pour entrer et sortir du pays,
– en tenue sacerdotale normale (soutane blanche et ceinture noire) dans l’ambassade ;
– en soutane blanche (similaire à la robe blanche longue locale appelée Kandoorah ou Dishdaashah) à l’extérieur.
Gardons ces fidèles dans nos prières. Ils ont seulement une messe tous les 3–4 mois.
Sources : FSSPX/Asie