Les Croisés au Jubilé

Témoignage d’un enfant de la Croisade Eucharistique : avec ses amis venus des quatre coins du monde, il a tou­ché la grâce de Rome.

Le grand jour est arri­vé ! À Rome, le 20 août, Pierre, 10 ans, aper­çoit tout de suite la tente de la Croisade Eucharistique. Il y a de grands pan­neaux accro­chés aux arbres, et son regard s’est por­té vers le dra­peau qui était appuyé à la grande tente. Il revêt la belle cha­suble des Croisés, cré­ne­lée de rouge et frap­pée d’une croix de gueules. Il connaît déjà le res­pon­sable de son groupe pour la jour­née : « chef François », avec qui il a fait déjà deux camps de Croisade !

En remon­tant toute l’allée qui mène au grand autel, sous les pins para­sols, Pierre est incré­dule. Être si proche de l’autel pour cette céré­mo­nie inou­bliable ! Avec ses amis croi­sés, il est pla­cé juste der­rière les sœurs. Il y a beau­coup de reli­gieuses ! À 8h30, la plu­part des Croisés sont à leur poste. Il y a des Belges, des Français, des Hollandais, des Suisses fran­co­phones, un Suisse ger­ma­no­phone et même un Japonais et une Coréenne. Quelle joie de voir ces Croisés de tous les pays !

Derrière l’autel, Pierre aper­çoit des dizaines de prêtres. En atten­dant la pro­ces­sion, les sœurs, bien­tôt accom­pa­gnées des Croisés, ont com­men­cé le cha­pe­let. Il fait déjà un peu chaud, mais sous le bob mar­qué de l’insigne de la Croisade, cha­cun est bien pro­té­gé du soleil. De plus, chef François veille à ce que tous boivent. On n’est pas prêt de « mou­rir de soif » !

Quand la pro­ces­sion com­mence, tout le monde se lève. Pierre n’a jamais vu un défi­lé aus­si long. À ce moment, il sent que la Fraternité Saint-​Pie X est vrai­ment une socié­té puissante.

À la messe, Pierre sait que quelque chose de caché se passe, à l’autel, et dans son cœur. Il a com­men­cé son « tra­vail » de Croisé. En voyant les cen­taines de sœurs et de prêtres prier aus­si, il se sent empor­té par leur élan.

Le Supérieur géné­ral, dans son ser­mon, explique les rai­sons de notre pré­sence à tous : suivre les mar­tyrs et aimer l’Église. Cela, Pierre le veut aussi.

À la fin de la messe, les Croisés ont un pri­vi­lège : aller s’installer sur les chaises des prêtres et des sœurs. D’abord il y a le pique-​nique. Ensuite il y a les jeux qui ras­semblent les Croisés de plu­sieurs pays. Puis les Croisés regagnent leurs places pour se pré­pa­rer à par­tir en pro­ces­sion vers Saint Jean de Latran.

Les prêtres et les sœurs partent les pre­miers, puis il y a les Croisés. Pierre porte le dra­peau de son pays. À sa gauche, un autre Croisé tient le dra­peau de la Croisade. Chaque Croisé a sa petite bou­teille d’eau sur lui. Pierre reprend le refrain des can­tiques qu’il connaît.

En voyant tous les Croisés mar­cher der­rière les prêtres et les sœurs, Pierre est fier. La Croisade a une place au sein de la Fraternité Saint Pie‑X. Cette place, l’abbé de la Croisade l’avait bien expli­quée : c’est de prier aux inten­tions don­nées par le Supérieur géné­ral. Maintenant, Pierre com­prend que ce n’est pas un jeu. C’est quelque chose de sérieux.

Voir la foule des prêtres devant lui, arri­ver devant la basi­lique Saint Jean de Latran, y ren­trer en pro­ces­sion, prier le Credo avec tous les prêtres et les sœurs. Toutes ces images défilent devant les yeux de Pierre comme dans un rêve. Il est déjà un peu fati­gué, et à la fin il est content de retrou­ver la tente de Croisade, avec le Monsieur aux che­veux gris qui l’avait accueilli le matin. Bientôt ses parents seraient là pour venir le chercher.

Dans la Croisade, il n’y aura pas de pro­chain Jubilé pour Pierre : il aurait plus de 30 ans. Ce Jubilé est donc unique ! Le soir, quand Pierre retrouve sa feuille de tré­sor et lit l’intention du mois : « Pour les familles catho­liques », il pense à tous les prêtres, toutes les familles, tous les parents qu’il a vus aujourd’hui. « Ils comptent tous sur ma prière et mes sacrifices. »