Ce lundi 28 octobre, M. l’abbé Mavel a célébré la messe de clôture dans la basilique souterraine Saint-Pie‑X en la fête des saints Apôtres Simon et Jude. Un dernier chapelet a ensuite été récité à la grotte, au pied de l’Immaculée Conception.
L’adoration nocturne dans la nuit de dimanche à lundi
La messe solennelle de clôture
Le dernier chapelet à la grotte
Méditation du chapelet
Premier mystère joyeux, l’Annonciation, fruit de ce mystère, l’humilité.
« Ma sœur, que fait-on d’un balai ? – On s’en sert pour balayer. – Et après ? – On le met à sa place, derrière la porte. – Eh bien ! C’est mon histoire, conclut sœur Marie-Bernard, la future sainte Bernadette : la sainte Vierge s’est servie de moi, puis on m’a mis à ma place. J’en suis heureuse et j’y reste. »
Chers pèlerins, cette petite religieuse qui avait vu la sainte Vierge autrefois – c’était connu de tous et elle ne s’en vantait pas – cette religieuse dont on disait dans son couvent qu’on ne pourrait rien lui confier, parce qu’elle ne savait rien faire, nous fait toucher du doigt que l’humilité c’est accepter que Dieu nous laisse dans l’obscurité, ou nous y remette, quelles que soient les grâces qu’il nous a octroyées ; c’est accepter de vivre loin des honneurs, peut-être même d’être méprisés, tenus pour rien, et croire que ce mépris nous est dû.
Notre Père…
Deuxième mystère joyeux, la Visitation, fruit de ce mystère, la charité fraternelle.
Comme on faisait remarquer à notre sainte qu’elle devait être bien heureuse, d’avoir eu l’assurance de la sainte Vierge d’aller au ciel, elle répondait : « Oui, mais à condition que je marche droit mon chemin. » Et encore comme on s’étonnait de ce que la sainte Vierge ne lui ait pas révélé ce qu’elle eût à faire pour gagner la vie éternelle : « Cela n’était pas nécessaire, nous savons bien quel est notre devoir. »
Nous savons bien ce qui est la clé de notre espérance, la clé de la gloire éternelle du ciel, c’est l’observation des commandements, résumés dans ce double précepte de la charité, l’amour de Dieu et du prochain. C’est pardonner les offenses, comme nous en assurerons notre père du Ciel dans quelques secondes. « Nous savons bien quel est notre devoir », ce qui nous manque trop souvent, c’est la volonté de l’accomplir.
Troisième mystère joyeux, la Nativité, fruit du mystère : l’esprit de pauvreté.
« Si la sainte Vierge en avait trouvé une plus pauvre que moi, elle l’aurait choisie ». Parce que le bon Dieu aime ce qui est vil aux yeux du monde ; parce que Dieu n’a pas besoin des richesses qu’il a créées, ni des talents dont il est l’auteur. Marie a choisi Bernadette parce qu’elle n’avait rien sur terre, et qu’elle n’était attachée à rien. Et elle s’y connaît en pauvreté, la Mère d’un Dieu qui est né dans une grotte, d’un Dieu qui est ressuscité des morts depuis le creux du rocher.
Demandons de repartir de cette autre grotte plus détachés des biens de la terre, plus attachés à Notre-Seigneur Jésus-Christ, parce qu’il n’y a que lui qui peut nous enrichir.
Quatrième mystère joyeux, la présentation de l’Enfant-Jésus au temple et la purification de la sainte Vierge, fruit du mystère : l’obéissance et la pureté.
« Je regardais la dame tant que je pouvais », disait Bernadette. Et le démon n’aimait pas ça. Il aurait voulu la faire partir. Dans ces lieux où autrefois il avait pu régner en maître, mais dont désormais la Vierge avait pris possession, il a suffi à la belle dame d’un regard pour faire taire le démon et le faire fuir à tout jamais. « Je regardais la dame tant que je pouvais ». Déjà son saint patron, saint Bernard, avertissait : « Quand se déchaînent les rafales des tentations, quand tu vas droit sur les récifs de l’adversité, regarde l’étoile, appelle Marie !
Si l’orgueil, l’ambition, la jalousie te roulent dans leurs vagues, regarde l’étoile, crie vers Marie !
Si la colère ou l’avarice, si les sortilèges de la chair secouent la barque de ton âme, regarde vers Marie ! »
Regardons la dame tant que nous pouvons, et supplions-la de nous aider à prendre les moyens de rester de saints temples de Dieu, en ayant le courage de rompre avec les occasions qui nous entraînent trop facilement dans la boue du péché.
Cinquième mystère joyeux : la perte et le recouvrement de l’Enfant- Jésus au Temple ; fruit du mystère : la recherche de Dieu en toutes choses.
Le 23 février 1858, Bernadette pleure : « Je pleure, parce que Notre-Dame pleure ». Le 4 mars, Bernadette sourit, 18 fois, et est triste à d’autre moments : « Parce que la Dame devient triste et me dit de prier pour les pécheurs » et « je souris, parce que l’Apparition sourit elle- même ».
Quand la Très Sainte Vierge recherchait son divin Fils, perdu sans toutefois aucune négligence de sa part, a‑t-elle pu éviter le regard réprobateur des personnes qui la toisaient sans compassion ? Ce n’est pas certain, elle qui est la mère de celui qui a été mis au rang des malfaiteurs. Mais en acceptant cette situation, en cherchant Dieu, elle nous a mérité de le trouver, nous qui l’avions perdu par notre faute. En pleurant avec Marie sur le sort des pécheurs, sourions avec elle pour ceux qui font pénitence et qui réjouissent son coeur de mère.
Photos : remerciements à Jean Lorber, Louis-Marie Grossler, Aubin Gravêthe et Louis Morille.