Messe solennelle célébrée par M. l’abbé Mérel, assisté des abbés Coulomb et de Sainte-Marie.
En 1099, un preux chevalier est préservé miraculeusement de la mort par la protection de la Vierge Marie, lors de la première Croisade. Le Sieur Géraud de Graves fait alors de vœu de lui consacrer sa vie, ce qu’il fera en construisant un petit ermitage dans le bois du Luc. A sa mort, il lègue le site à l’ordre des Grandmontains qui élèvent là une chapelle en l’honneur de la Vierge Marie…
Plus de neuf cents ans plus tard, en ce 6 avril 2016, ce sont près de 80 pèlerins qui se retrouvent au chevet de la Cathédrale de Bordeaux, au pied de la Tour Pey-Berland surmontée de la statue de Notre-Dame d’Aquitaine, pour se mettre en route vers ce lieu béni. Dans la pluie fine de ce matin de printemps, leurs chants réveillent peut-être les bourgeois endormis, et amusent les fêtards pas encore couchés. Mais la ville avec ses artifices et ses bruits s’éloigne.
Et avant de se retrouver en pleine campagne, la messe chantée par les sœurs de la Fraternité Saint-Pie X dans la magnifique église de Latresnes devant plus de 130 fidèles permet de faire le plein de forces spirituelles. C’est le Père Raymond O.P. qui la célèbre, venu en voisin de son couvent du Périgord où il s’est installé il y a quelques mois. Dans sa prédication, il rappelle que « La France est le Royaume de Marie. Et le péché de la France moderne est double. Il y a en elle un péché d’origine : l’apostasie et le régicide – en un mot, la révolution ; il y a en elle un péché actuel : la prétention du peuple à la souveraineté, la méconnaissance de toute autorité qui n’émane point de lui ; c’est-à-dire, l’impénitence dans le péché de révolution. »
Si le ciel s’était montré humide le matin et même pendant le déjeuner (heureusement passé au sec et au chaud dans la salle paroissiale, généreusement mise à disposition en dernière minute…), l’après-midi permet de sécher tout ça car les giboulées épargnent les pèlerins. Qu’à cela ne tienne, des plus jeunes, louveteaux et louvettes, jusqu’aux anciens qui en sont à leur 29ème pèlerinage, tout le monde avance en chantant et en priant. pour réapprendre à servir la Chrétienté ! Halte à Langoiran pour la nuit, avec une bonne soupe chaude et une sympathique veillée animée avec brio par les chefs et cheftaines du .
Le dimanche 2 avril, les rangs sont grossis par des renforts dès le matin. En effet, le Groupe Henri de la Rochejaquelein célébrant ses 40 ans cette année, des anciens se retrouvent pour former un chapitre. Et de nombreux fidèles arrivent surtout à partir de la halte de midi dans le cadre magnifique du château de Benauge.
C’est ainsi que fidèles de Bordeaux, Vérac, Saintes et Saint-Macaire, jeunes filles de la Société Saint-André, Croisés de l’Eucharistie et Groupe scout se mettent en ordre de marche pour les derniers kilomètres avant l’arrivée dans notre cher sanctuaire de Verdelais. Une délégation des dominicaines enseignantes de Saint-Macaire est présente également, alors que les sœurs de la Fraternité Saint-Pie X ont assuré, efficacement et discrètement comme de coutume, la préparation de la sacristie et l’encadrement du chapitre de la Croisade Eucharistique.
Chaleureusement accueillis par le recteur du Sanctuaire, nous sommes plus de 450 fidèles à pouvoir déposer aux pieds de la Vierge toutes nos intentions et la remercier pour les immenses grâces reçues. Avant la messe, Monsieur l’abbé Graff, Prieur de Bruges, renouvelle la consécration du Prieuré et de ses fidèles au Cœur Immaculé de Marie. Puis c’est au tour des chefs du Groupe Henri de la Rochejaquelein de venir également renouveler la consécration de leurs unités, avant la bénédiction d’une belle plaque votive qui sera fixée dans la basilique.
Monsieur l’abbé Mérel, aumônier des dominicaines de Saint-Macaire, célèbre alors la messe solennelle, assisté des abbés Coulomb et de Sainte-Marie. Ce dernier prêche avec fougue, exhortant à garder et à transmettre l’amour de l’héritage de la civilisation chrétienne. Notez les belles soutanelles bleu nuit des servants de messe, couleur traditionnellement usitée dans ce sanctuaire. Et c’est ainsi que s’achève avec le magnifique chant de » l’Ave de Verdelais » notre pèlerinage annuel.
Chacun repart chez soi l’âme ragaillardie par Celle qui est invoquée ici au titre spécial de « Consolatrice des affligés », et ne peut s’empêcher de penser : « Vivement l’an prochain ! »
Sources : Prieuré Ste-Marie de Bruges /La Porte Latine du 24 avril 2019