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Plaque commémorative des prêtres martyrs immolés en haine de la Foi
Notre reportage photos et texte
L’Ile Madame. Petit coin de terre, à ras de l’océan, non loin de l’ile d’Oléron, relié au continent par une passe découverte seulement à marée basse. C’est en ce lieu que 254 prêtres martyrs des pontons de Rochefort seront inhumés durant l’été et l’automne 1794, en pleine Terreur révolutionnaire.
C’est aussi vers ce lieu qu’en ce 8 octobre 2017 se dirigent des fervents pèlerins. Rendez-vous est fixé dans l’église de Brouage, haut-lieu de la christianisation du Canada français, où les prêtres déportés seront déplacés après leur séjour à l’Ile Madame. Sous le regard des ex-voto des marins, dans l’éclat du soleil levant, une prière place notre marche sous la protection de Notre-Dame.
Puis nous prenons la direction de Port-des-barques dans le petit matin, et par les sentiers à travers les marais salants, nous rejoignons la côte que nous longeons jusqu’à Port-des-Barques, petit village à l’embouchure de la Charente.
Les Ave Maria se succèdent, ainsi que les méditations sur le sacerdoce et le rôle du prêtre, tandis que les pénitents viennent chercher l’absolution auprès de M. l’abbé Mérel. Cette année encore, on peut également voir les sœurs du Rafflay ainsi que les religieuses de la Fraternité, toujours bien présentes pour prier pour les prêtres !
Cette marche dans la nature est l’occasion de se rapprocher de Dieu, et de se rappeler aussi ce qu’eurent à endurer ces pauvres curés et religieux expédiés là de toute la France, dénués de tout, si ce n’est de leur Foi et de leur amour de l’Église.
Après Port-des-Barques et la pause déjeuner, avec ses succulentes huîtres de Marennes, cap sur l’Ile Madame par la Passe aux Bœufs. Chacun prend soin d’y ramasser un galet qui sera pieusement déposé tout à l’heure à la Croix des Galets.
Passée la stèle à l’entrée de l’île, nous faisons halte à l’oratoire à la Vierge. Celui-ci rappelle que les prêtres, débarqués sur l’île le 18 août 1794, eurent comme premier soin de la consacrer à Notre-Dame de l’Assomption. La marche à travers l’île, au milieu des étangs et des genêts, nous permet d’imaginer le sort de ces prêtres dépouillés même de leurs vêtements, n’ayant pour se protéger du soleil d’août comme des tempêtes d’équinoxe que de frêles toiles de tente.
Notre méditation se poursuit alors à la Croix des Galets, où furent découverts au début du XXe siècle les corps de quatre prêtres disposés en forme de croix. C’est sur ce même emplacement que la piété populaire a érigé, au fil des décennies, cette grande croix que nous pouvons voir aujourd’hui, et qui s’édifie encore d’année en année.
M. l’abbé Jacques Mérel évoque, en cette année anniversaire des apparitions de Fatima, ces paroles de sœur Lucie en 1957 :
« Le démon est en train de livrer une bataille décisive avec la Vierge, et comme il sait ce qui offense le plus Dieu et qui en peu de temps lui fera gagner le plus grand nombre d’âmes, il fait tout pour gagner les âmes consacrées à Dieu, car de cette manière il laisse le champ des âmes désemparées, et ainsi il s’en emparera plus facilement. »
Ainsi que quelques illustrations de ces paroles prophétiques, par Mgr Lefebvre :
« Le résultat de ce Concile est bien pire que celui de la Révolution ; les exécutions et les martyres sont silencieux ; des dizaines de milliers de prêtres, de religieux et religieuses abandonnent leurs engagements , les autres se laïcisent, les clôtures disparaissent, le vandalisme envahit les églises, les autels sont détruits, les croix disparaissent… les séminaires et noviciats se vident.»
Alors, que les prêtres se préparent à prêcher Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié, « importune, opportune… »
Puis nous retournons à Port-des-Barques pour la messe en plein air, célébrée par M. l’abbé Christian Bouchacourt, notre supérieur de district, assisté par les abbés Arnaud Gardère et Laurent Ramé, et chantée par les religieuses de la Fraternité Saint-Pie‑X. Devant une assistance d’environ 400 fidèles, M. l’abbé Bouchacourt, dans sa prédication, nous rappela entre autres choses, la puissance de pardon qui doit se trouver dans le cœur du prêtre, en nous rappelant comment le capitaine d’un des deux bateaux se convertit à ses derniers moments en retrouvant un prêtre qu’il avait persécuté au large de l’Île Madame.
Cette belle messe en l’honneur du sacerdoce a pu cette année rassembler 10 prêtres autour de notre supérieur. Les nombreux pèlerins sont venus de tout l’Ouest, de Nantes à Lourdes, en passant par les Deux-Sèvres, la Vendée, Angoulème… Un verre de l’amitié a terminé cette belle journée dans la convivialité.
Mais avant de partir, M. Amaury l’abbé Graff nous a laissé un dernier mot d’ordre : revenez encore plus nombreux l’an prochain, et surtout, continuez de prier pour les prêtres, actuels et futurs ! A cette fin, une image a été distribuée à tous, qui a permis la récitation commune de cette belle prière, qui nous vient de notre fondateur, dans son Itinéraire spirituel :
« Ô Vierge immaculée, qui, par le privilège extraordinaire de votre Immaculée Conception, nous enseignez toutes les vérités fondamentales de notre foi et avez mérité d’être la Mère du Prêtre éternel, formez en vos ministres le prêtre de Jésus-Christ et rendez-les moins indignes de participer à ce sacerdoce divin. »
Que la Vierge Marie, Mère du Souverain Prêtre et Reine du Clergé, bénisse tous les pèlerins de l’Ile Madame, et les conserve dans la fidélité à la Foi et à l’Église, à l’exemple des prêtres-martyrs !
Sources : Prieuré Sainte-Marie de Bruges / La Porte atine du 13 octobre 2017