1. Depuis plus d’un an, les pères dominicains du Couvent d’Avrillé propagent et entretiennent la défiance vis-à-vis des autorités de la Fraternité Saint-Pie X, spécialement à l’égard de Mgr Fellay et de la Maison Générale. Au cours de conférences, dans des publications et sur leur site internet, ils accusent les supérieurs de la Fraternité Saint-Pie X d’abandonner le bon combat de la foi pour entraîner cette dernière vers un accord à tout prix avec les autorités romaines. Nous avons essayé, en vain, lors de diverses rencontres, de leur prouver le contraire et de leur montrer combien leur attitude mettait en péril l’unité de la Tradition, en semant le doute et la division. Ce communiqué veut rétablir la vérité afin de défendre l’honneur de nos Supérieurs et celui de notre famille sacerdotale.
2. Les faits marquants de cette opposition de plus en plus ouverte ont été les suivants :
- le dimanche 19 janvier 2014, les pères dominicains distribuent aux personnes venues assister à la messe au Couvent d’Avrillé, l’ « Adresse aux fidèles », un texte rendu public le 7 janvier précédent et accusant la Maison Générale de Menzingen de faire « le chemin inverse » de celui accompli jusqu’ici par Mgr Lefebvre, « en se rapprochant de la Rome moderniste » et de s’obstiner « dans cette voie qui conduit à la mort » ; les pères d’Avrillé figurent parmi les signataires de ce texte ;
- le même jour, le père Pierre-Marie donne une conférence aux fidèles venus à Avrillé, afin d’expliquer et de justifier le bien fondé de cette « Adresse aux fidèles » ;
- le texte de cette « Adresse aux fidèles », accompagné d’une introduction justificative, est publié dans Le Sel de la terre, n° 88 (printemps 2014), p. 138–139 ;
- la correspondance confidentielle échangée avec Mgr Fellay, suite à la publication de l’ « Adresse aux fidèles », est publiée dans Le Sel de la terre, n° 89 (été 2014), p. 215–220 ;
- les pères dominicains prennent position en faveur de la consécration épiscopale de Mgr Faure le 19 mars 2015 et publient un long dossier justifiant cet acte dans Le Sel de la terre, n° 92 (printemps 2015), p. 139–169.
3. Comme tous les signataires de l’ « Adresse aux fidèles », les pères dominicains d’Avrillé ont estimé devoir présenter « non une déclaration de rupture avec la Fraternité Saint-Pie X mais au contraire le témoignage public de leur attachement ferme et fidèle aux principes qui ont toujours guidé Mgr Lefebvre dans le combat de la foi ». Mais ils sont ainsi dans une illusion totale et y entraînent tous ceux qui les suivent. Car ce combat de la foi, Mgr Lefebvre l’a toujours mené non seulement dans la fidélité doctrinale à la Tradition, mais aussi dans l’ordre, dans l’unité et dans la paix, dans l’esprit d’obéissance. Les pères d’Avrillé ne sont pas fidèles à ces principes, car ils dénigrent l’autorité du successeur de Mgr Lefebvre et jettent la suspicion sur les actes de son gouvernement, pour créer une dialectique entre les membres de la Fraternité et leurs supérieurs, opposant même les prêtres entre eux. Pour se détacher d’une autorité, il faut que celle-ci pousse effectivement à pécher contre la foi ou les mœurs. Or les dominicains d’Avrillé sont incapables de montrer quels sont les actes posés par le Supérieur Général qui manifestent que « Menzingen est en train de trahir le combat de la foi ». Ce n’est donc pas la Maison Générale qui est en train de trahir ce combat de la foi, ce sont ceux qui s’intitulent « résistants » qui l’affaiblissent par leurs manœuvres subversives.
4. La consécration d’un évêque par Mgr Williamson ne se justifie nullement. Quels que soient les mauvais prétextes par lesquels on essaye de la rendre plausible, elle ne fait qu’aggraver cet esprit d’indépendance et de division. Mgr Lefebvre s’est toujours exprimé très clairement pour nous mettre en garde contre un pareil état d’esprit. « C’est le Supérieur Général », disait-il lors d’une réunion tenue à Ecône, le 4 juillet 1988, « qui entretient les liens avec Rome et, en un mot, prend la responsabilité de la Tradition, car c’est la structure de la Fraternité qui existe aux yeux de l’Eglise. Nous n’avons jamais voulu d’une organisation de la Tradition ni d’une présidence d’une telle association ; mais il n’en reste pas moins que de facto la Fraternité est la colonne vertébrale de la Tradition, son instrument providentiel, sur lequel doivent s’appuyer toutes les initiatives de Tradition ». En cautionnant le sacre épiscopal de Mgr Faure, les pères dominicains d’Avrillé se font les complices d’une œuvre néfaste et portent un préjudice grave au bien commun de la Tradition, d’autant que la seule raison invoquée pour justifier cet acte repose sur l’accusation sans preuve que la Fraternité Saint-Pie X aurait abandonné le combat de la foi.
5. Il est évident qu’aucun Supérieur, responsable devant Dieu du bien de son district, ne peut rester sans réagir devant ces prises de position répétées. Nous ne pouvons laisser s’installer dans nos rangs la méfiance, la division, l’esprit de parti et de dénigrement. Il y va du bien commun du troupeau et le premier devoir d’un pasteur est de préserver son unité et sa cohésion, en le mettant hors d’atteinte de ces fauteurs de trouble.
6. Par conséquent, en présence de tant d’accusations mensongères, le District de France ne peut plus soutenir la communauté des dominicains d’Avrillé qui, par ses menées subversives, sème le doute et la division dans les rangs de la Tradition et affaiblit ses forces.
Cette situation est bien regrettable. Que le Saint-Esprit éclaire le Supérieur de la communauté des dominicains d’Avrillé et que Notre-Seigneur et Notre-Dame nous gardent dans l’unité de la vérité et de la charité, fidèles au bon combat de la foi mené par Mgr Lefebvre, pour l’honneur du Christ Roi, celui de la sainte Eglise et le bien de nos âmes.
Abbé Christian BOUCHACOURT, Supérieur du District de France de la FSSPX,
le 1er juillet 2015 en la fête du Très Précieux Sang de Notre Seigneur