A propos des Dominicains d’Avrillé – Communiqué de M. l’abbé Christian Bouchacourt

1. Depuis plus d’un an, les pères domi­ni­cains du Couvent d’Avrillé pro­pagent et entre­tiennent la défiance vis-​à-​vis des auto­ri­tés de la Fraternité Saint-​Pie X, spé­cia­le­ment à l’égard de Mgr Fellay et de la Maison Générale. Au cours de confé­rences, dans des publi­ca­tions et sur leur site inter­net, ils accusent les supé­rieurs de la Fraternité Saint-​Pie X d’abandonner le bon com­bat de la foi pour entraî­ner cette der­nière vers un accord à tout prix avec les auto­ri­tés romaines. Nous avons essayé, en vain, lors de diverses ren­contres, de leur prou­ver le contraire et de leur mon­trer com­bien leur atti­tude met­tait en péril l’unité de la Tradition, en semant le doute et la divi­sion. Ce com­mu­ni­qué veut réta­blir la véri­té afin de défendre l’honneur de nos Supérieurs et celui de notre famille sacerdotale.

2. Les faits mar­quants de cette oppo­si­tion de plus en plus ouverte ont été les suivants :

  • le dimanche 19 jan­vier 2014, les pères domi­ni­cains dis­tri­buent aux per­sonnes venues assis­ter à la messe au Couvent d’Avrillé, l’ « Adresse aux fidèles », un texte ren­du public le 7 jan­vier pré­cé­dent et accu­sant la Maison Générale de Menzingen de faire « le che­min inverse » de celui accom­pli jusqu’ici par Mgr Lefebvre, « en se rap­pro­chant de la Rome moder­niste » et de s’obstiner « dans cette voie qui conduit à la mort » ; les pères d’Avrillé figurent par­mi les signa­taires de ce texte ;
  • le même jour, le père Pierre-​Marie donne une confé­rence aux fidèles venus à Avrillé, afin d’expliquer et de jus­ti­fier le bien fon­dé de cette « Adresse aux fidèles » ;
  • le texte de cette « Adresse aux fidèles », accom­pa­gné d’une intro­duc­tion jus­ti­fi­ca­tive, est publié dans Le Sel de la terre, n° 88 (prin­temps 2014), p. 138–139 ;
  • la cor­res­pon­dance confi­den­tielle échan­gée avec Mgr Fellay, suite à la publi­ca­tion de l’ « Adresse aux fidèles », est publiée dans Le Sel de la terre, n° 89 (été 2014), p. 215–220 ;
  • les pères domi­ni­cains prennent posi­tion en faveur de la consé­cra­tion épis­co­pale de Mgr Faure le 19 mars 2015 et publient un long dos­sier jus­ti­fiant cet acte dans Le Sel de la terre, n° 92 (prin­temps 2015), p. 139–169.

3. Comme tous les signa­taires de l’ « Adresse aux fidèles », les pères domi­ni­cains d’Avrillé ont esti­mé devoir pré­sen­ter « non une décla­ra­tion de rup­ture avec la Fraternité Saint-​Pie X mais au contraire le témoi­gnage public de leur atta­che­ment ferme et fidèle aux prin­cipes qui ont tou­jours gui­dé Mgr Lefebvre dans le com­bat de la foi ». Mais ils sont ain­si dans une illu­sion totale et y entraînent tous ceux qui les suivent. Car ce com­bat de la foi, Mgr Lefebvre l’a tou­jours mené non seule­ment dans la fidé­li­té doc­tri­nale à la Tradition, mais aus­si dans l’ordre, dans l’unité et dans la paix, dans l’esprit d’obéissance. Les pères d’Avrillé ne sont pas fidèles à ces prin­cipes, car ils dénigrent l’autorité du suc­ces­seur de Mgr Lefebvre et jettent la sus­pi­cion sur les actes de son gou­ver­ne­ment, pour créer une dia­lec­tique entre les membres de la Fraternité et leurs supé­rieurs, oppo­sant même les prêtres entre eux. Pour se déta­cher d’une auto­ri­té, il faut que celle-​ci pousse effec­ti­ve­ment à pécher contre la foi ou les mœurs. Or les domi­ni­cains d’Avrillé sont inca­pables de mon­trer quels sont les actes posés par le Supérieur Général qui mani­festent que « Menzingen est en train de tra­hir le com­bat de la foi ». Ce n’est donc pas la Maison Générale qui est en train de tra­hir ce com­bat de la foi, ce sont ceux qui s’intitulent « résis­tants » qui l’affaiblissent par leurs manœuvres subversives.

4. La consé­cra­tion d’un évêque par Mgr Williamson ne se jus­ti­fie nul­le­ment. Quels que soient les mau­vais pré­textes par les­quels on essaye de la rendre plau­sible, elle ne fait qu’aggraver cet esprit d’indépendance et de divi­sion. Mgr Lefebvre s’est tou­jours expri­mé très clai­re­ment pour nous mettre en garde contre un pareil état d’esprit. « C’est le Supérieur Général », disait-​il lors d’une réunion tenue à Ecône, le 4 juillet 1988, « qui entre­tient les liens avec Rome et, en un mot, prend la res­pon­sa­bi­li­té de la Tradition, car c’est la struc­ture de la Fraternité qui existe aux yeux de l’Eglise. Nous n’avons jamais vou­lu d’une orga­ni­sa­tion de la Tradition ni d’une pré­si­dence d’une telle asso­cia­tion ; mais il n’en reste pas moins que de fac­to la Fraternité est la colonne ver­té­brale de la Tradition, son ins­tru­ment pro­vi­den­tiel, sur lequel doivent s’appuyer toutes les ini­tia­tives de Tradition ». En cau­tion­nant le sacre épis­co­pal de Mgr Faure, les pères domi­ni­cains d’Avrillé se font les com­plices d’une œuvre néfaste et portent un pré­ju­dice grave au bien com­mun de la Tradition, d’autant que la seule rai­son invo­quée pour jus­ti­fier cet acte repose sur l’accusation sans preuve que la Fraternité Saint-​Pie X aurait aban­don­né le com­bat de la foi.

5. Il est évident qu’aucun Supérieur, res­pon­sable devant Dieu du bien de son dis­trict, ne peut res­ter sans réagir devant ces prises de posi­tion répé­tées. Nous ne pou­vons lais­ser s’installer dans nos rangs la méfiance, la divi­sion, l’esprit de par­ti et de déni­gre­ment. Il y va du bien com­mun du trou­peau et le pre­mier devoir d’un pas­teur est de pré­ser­ver son uni­té et sa cohé­sion, en le met­tant hors d’atteinte de ces fau­teurs de trouble.

6. Par consé­quent, en pré­sence de tant d’accusations men­son­gères, le District de France ne peut plus sou­te­nir la com­mu­nau­té des domi­ni­cains d’Avrillé qui, par ses menées sub­ver­sives, sème le doute et la divi­sion dans les rangs de la Tradition et affai­blit ses forces.

Cette situa­tion est bien regret­table. Que le Saint-​Esprit éclaire le Supérieur de la com­mu­nau­té des domi­ni­cains d’Avrillé et que Notre-​Seigneur et Notre-​Dame nous gardent dans l’unité de la véri­té et de la cha­ri­té, fidèles au bon com­bat de la foi mené par Mgr Lefebvre, pour l’honneur du Christ Roi, celui de la sainte Eglise et le bien de nos âmes.

Abbé Christian BOUCHACOURT, Supérieur du District de France de la FSSPX,
le 1er juillet 2015 en la fête du Très Précieux Sang de Notre Seigneur

FSSPX Second assistant général

Né en 1959 à Strasbourg, M. l’ab­bé Bouchacourt a exer­cé son minis­tère comme curé de Saint Nicolas du Chardonnet puis supé­rieur du District d’Amérique du Sud (où il a connu le car­di­nal Bergoglio, futur pape François) et supé­rieur du District de France. Il a enfin été nom­mé Second Assistant Général lors du cha­pitre élec­tif de 2018.