Non-événement d’un cocorico
L’Inserm annonce avoir créé pour la première fois une lignée de cellules souches embryonnaires. Cet exploit sera salué à grands coups de chapeaux par la pensée unique sévissant notamment dans la presse médicale. En réalité de telles lignées ont été crées depuis dix ans par les Américains. Le Président Bush a interdit de créer de nouvelles lignées de ce type cellulaire dans le cadre des budgets fédéraux, c’est-à-dire payés par l’Etat.
Un des problèmes principaux qui s’est posé à sa conscience de président du pays le plus puissant du monde, concernait le sort des 80 lignées (ou plus ?) de cellules souches embryonnaires crées avant son arrivée à la présidence. Il décida, faute de mieux de ne pas les détruire. On n’a jamais su combien d’entre elles étaient opérationnelles. Probablement huit, mais les scientifiques ne sont pas d’accord sur le sujet.
Toutefois, la principale d’entre elles, considérée comme la plus stable et fiable a soudain dégénéré. En outre la totalité d’entre elles pour des raisons non connues sont contaminées (Nature medecine du 23 janvier 2005 et Quotidien du Médecin du 27 janvier 2005) . Personne à ce jour, ne peut prétendre prévoir ce que deviendra ce type de cellules implantées dans l’organisme humain hormis une possibilité de rejet et de dégénérescence cancéreuse.
L’échec des cellules souches embryonnaires dans le domaine thérapeutique se profile en perspective de l’échec de la thérapie génique dont il a fallu 25 ans pour se rendre compte qu’elle menait à une impasse. Aucune maladie n’a été guérie de manière fiable par le génie génétique. Et ce type de recherches dans ce cadre a été abandonné par la plupart des laboratoires du monde.
De même que les myopathes attendent toujours un traitement par le biais de la génétique, les malades atteints de la maladie de Parkinson ou la maladie d’Alzheimer peuvent hélas toujours espérer en ces faux prophètes. Le Dr Peschanski, tombé dans le panneau de l’escroc Hwang qui prétendait avoir cloné un être humain, est chargé du programme « expérimentations sur embryons » dans le cadre de I Stem nommé par le ministre de la recherche Valérie Pécresse ; mais aussi de celui du Genethon subventionné essentiellement par le Telethon. En outre il a été nommé responsable de ce type de recherches par l’Europe. Ayant avoué lui-même qu’elles n’aboutiront que dans dix ou vingt ans.
Rassurons-nous. La seule certitude est que tout ceci se sera toujours aux frais du contribuable ou la charité publique ; le tout relayé par le « scientifiquement correct ».
Quant à la lignée embryonnaire créée par l’Inserm – quand son échec ou son inutilité seront avérés, ce qui ne saurait tarder- il est probable que la fin du cocorico se fera dans le silence des médias. Comme il se doit. Comme, il en est du vaccin contre le sida et des traitements de la myopathie par la génétique.
Dr Jean-Pierre Dickès