Coup de tonnerre !
C’est certainement la meilleure nouvelle des dix dernières années. Jan Wilmut, père de Dolly le premier mammifère cloné, a décidé de renoncer au clonage humain comme méthode de reproduction de l’être humain et à défaut de création des lignées de cellules souches embryonnaires.
Rappelons de quoi il s’agit. Cloner signifie créer des embryons sans l’aide de spermatozoïdes en injectant le noyau de n’importe quelle cellule dans un ovule. Ce qui permettrait peut-être de fabriquer des embryons humains pour les utiliser pour l’expérimentation. Et même de créer en laboratoire un être humain coupé de toute paternité, ce qui n’a pas encore été réalisé et n’est peut-être pas réalisable.
Le savant pose quatre affirmations :
1) En clonant, nous risquons de transmettre ou d’induire des maladies génétiques.
2) Les lignées de cellules souches embryonnaires n’ont aucun intérêt vis-à-vis des cellules souches dites adultes que l’on trouve partout et qui n’ont pas les mêmes inconvénients.
3) Il est possible de transformer les cellules souches adultes de manière à ce qu’elles aient la même efficacité que les cellules embryonnaires.
4) Ce type de manipulations pose un problème d’ordre moral.
Ainsi le « pape » du clonage renonce à cloner des êtres humains, estimant que c’est à la fois inutile et immoral, même au nom d’hypothétiques bénéfices thérapeutiques.
Or, Madame Valérie Pécresse vient d’inaugurer I Stem dirigé par le docteur Peschanski pour précisément faire les recherches auxquelles Wilmut vient de renoncer. I Stem est financé pour moitié par l’argent du contribuable et pour l’autre moitié par le Téléthon.
Peschanski est lui-même payé par l’Europe pour faire les recherches sur ce créneau : celui du clonage embryonnaire dit « thérapeutique ».
Rappelons cette phrase de Peschanski dans Science et Avenir du septembre 2005 (p.44) :
« De pouvoir démontrer l’utilité du clonage, mais, ça je suis capable de le faire sur le champ ».
Apparemment Wilmut, le premier biologiste à avoir tenté une telle démonstration nous dit exactement le contraire. C’est un véritable coup de tonnerre dans le monde du « scientifiquement correct ».
Dr Jean-Pierre Dickès