Editorial de mai 2010 – Le Rosaire et Fatima, par M. l’abbé D. Rousseau

Le Rosaire et Fatima

« La déli­vrance ne vien­dra désor­mais que du Ciel…»

C’est ain­si que, voi­ci plus d’un siècle, par­lait le Cardinal Pie qui pour­sui­vait en ces termes, expli­quant com­ment le salut se réaliserait :

« Et le Ciel agi­ra par les mains puis­santes de la libé­ra­trice des chrétiens. »

Marie est, plus que jamais en nos temps trou­blés, l’Arche du salut, le Secours des chrétiens.

Pour preuve de cette affir­ma­tion je me limi­te­rai, en ce mois de Marie, à citer de larges extraits de l’entretien qu’eut Soeur Lucie avec le Père Fuentes, le 26 décembre 1957 :

« Père, la très Sainte Vierge est bien triste, car per­sonne ne fait cas de son mes­sage, ni les bons, ni les mauvais (…)

Le démon est en train de livrer une bataille déci­sive avec la Vierge et comme il sait ce qui offense le plus Dieu et qui en peu de temps fera gagner le plus grand nombre d’âmes, il fait tout pour gagner les âmes consa­crées à Dieu, car de cette manière il laisse le champ des âmes désem­pa­rées et ain­si il s’en empa­re­ra plus faci­le­ment (…) N’attendons pas que vienne de Rome un appel à la péni­tence de la part du Saint-​Père pour le monde entier… Il faut que cha­cun de nous com­mence lui-​même sa propre réforme spirituelle.

Chacun doit sau­ver non seule­ment son âme, mais aus­si toutes les âmes que Dieu a pla­cées sur son chemin (…)

La très Sainte Vierge ne m’a pas dit que nous sommes dans les der­niers temps du monde, mais elle me l’a fait voir pour trois motifs : le pre­mier parce qu’elle m’a dit que le démon est en train de livrer une bataille déci­sive avec la Vierge et une bataille déci­sive est une bataille où l’on sau­ra de quel côté est la vic­toire, de quel côté la défaite.

Aussi, dès à pré­sent, ou nous sommes à Dieu, ou nous sommes au démon ; il n’y a pas de moyen terme. Le second parce qu’elle a dit que Dieu don­nait les deux der­niers remèdes : le saint Rosaire et la dévo­tion au Cœur Immaculé de Marie, et ceux-​ci étant les der­niers, cela signi­fie qu’il n’y en aura pas d’autres. Et, troi­siè­me­ment lorsque Dieu va châ­tier le monde, il épuise aupa­ra­vant tous les autres recours. Or, quand il a vu que le monde n’a fait cas d’aucun, (…) il nous offre avec une cer­taine crainte le der­nier moyen de salut, sa très Sainte Mère. Car si nous mépri­sons et repous­sons cet ultime moyen nous n’aurons plus le par­don du ciel, parce que nous aurons com­mis un péché que l’Évangile appelle le péché contre l’Esprit-Saint, qui consiste à repous­ser ouver­te­ment, en toute connais­sance et volon­té, le salut qu’on nous offre.

Souvenons-​nous que Jésus-​Christ est un très bon Fils et qu’il ne per­met pas que nous offen­sions et mépri­sions sa très Sainte Mère (.…)»

Soeur Lucie, mes­sa­gère de Fatima ne pou­vait pas être plus claire et plus pré­cise. Nous avons le moyen de nous sau­ver : le Rosaire et la dévo­tion au Cœur Immaculé de Marie sont nos célestes remèdes. Tandis que le royaume du démon tend à s’étendre de plus en plus, nous devons, catho­liques, nous mettre à genoux ! Prions ! En ce mois de Marie, pre­nons, repre­nons notre chapelet.

Poursuivons les Croisades du Rosaire si bien com­men­cées : en famille, entre amis, sur le lieu de travail !

Chers fidèles, reli­sez cette lettre, méditez-​la. Elle ne pour­ra que vous faire sai­sir l’ampleur du com­bat – déci­sif – entre la Vierge et le dra­gon. Et nous avons l’assurance abso­lue de la victoire :

« Elle t’écrasera la tête » (Genèse III 15) et plus près de nous, en 1917 : « À la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ».

Benoît XVI va se rendre le 13 mai pro­chain à Fatima. Puisse-​t-​il, enfin, répondre de façon exacte à la demande de la Vierge, en consa­crant la Russie au Cœur Immaculé de Marie. C’est en ce sens que nous avons offert pen­dant près d’une année nos cha­pe­lets, nos rosaires. Avec foi nous avons sup­plié la Vierge Marie.

Que le Ciel puisse enfin ouvrir le cœur des hommes, afin que le doux règne de Notre-​Dame s’étende sur le monde entier !

Abbé Dominique Rousseau

Extrait du L’Etoile du Matin n° 173 de mai 2010