M. l’abbé Loïc Duverger, ancien Supérieur du District d’Afrique et actuellement Second Assistant du District de France, a bien voulu nous accorder un entretien sur la situation de son ancien immense district.
Nous retiendrons deux phrases qui fixent la ligne directrice de cet échange : « L’apostolat en Afrique serait sans limite s’il y avait assez de prêtres » et « Dans un futur proche notre Prieuré Saint-Michel au Nigeria sera le plus important d’Afrique ».
Prions donc pour que le Maître des moissons nous envoie de nombreux ouvriers !
L’abbé Loïc Duverger entouré de fidèles nigérians
Votre mandat de supérieur du district d’Afrique a pris fin il y a quelques mois [NDLR de LPL : le 15 août 2016]. Pourriez-vous nous brosser la situation de l’apostolat en Afrique ?
L’apostolat en Afrique serait sans limite s’il y avait assez de prêtres, de frères, de religieuses pour s’y donner. Les catholiques comme les non-baptisés sont légions à aspirer à une vraie vie chrétienne nourrie aux lumières de la Foi, fortifiée par la prédication et les sacrements.
Adonnés à l’accomplissement de cet apostolat qui les occupe jusqu’aux limites de leurs forces, nos confrères doivent aussi se transformer en bâtisseur d’églises pour célébrer la messe dans toute sa splendeur liturgique, de prieurés pour vivre au quotidien et y recevoir les fidèles, et d’écoles pour accomplir cette grande œuvre de la formation de la jeunesse.
Ce travail harassant use toutes leurs forces mais produit des fruits magnifiques. Les progrès sont mesurés aux baptêmes, aux confirmations, aux mariages et même aux extrêmes-onctions en constante augmentation. C’est le couronnement d’un travail acharné que cette moisson d’âmes qui s’attachent pour toujours à Jésus-Christ et à son Eglise.
L’unique peine : ne pouvoir répondre à tous les appels, être obligés de constater que les moyens humains et matériels sont insuffisants, buter contre les nombreux obstacles qui nuisent aux conversions que la Providence ne permet pas toujours de vaincre immédiatement.
Quelles perspectives pour la mission Saint-Michel au Nigeria ?
Le plus jeune de nos prieurés en Afrique, petite graine de sénevé qui rencontre nombre d’obstacles pour germer, deviendra à n’en pas douter un grand arbre aux fruits excellents et abondants. Le Nigeria fait face à des défis religieux terribles. Les sacrifices de nombreux catholiques est une source de grâces pour les générations qui montent.
Le pays est jeune. Avec une croissance importante, l’Eglise Catholique du Nigeria sera d’ici peu la plus importante d’Afrique. Notre Prieuré à Enugu, au cœur du Nigeria catholique, participe à ce développement en démontrant dans les faits que la Tradition catholique avec la liturgie en latin attire les plus anciens bien sûr mais aussi toute une jeunesse avide de sacré, de vérités fortes, de vie spirituelle profonde.
Sans aucun doute dans un futur proche notre Prieuré Saint-Michel au Nigeria sera le plus important d’Afrique. Nous avons acheté un terrain à Enugu, il faut maintenir bâtir le prieuré, l’église, l’école pour avoir les moyens matériels de faire une œuvre solide.
Nos prêtres admirables de courage et d’enthousiasme font face à ces défis et à toutes les peines et les soucis qui y sont attachés. S’ils pouvaient par la générosité de nos bienfaiteurs être déchargés des soucis de parcourir le monde pour trouver les fonds nécessaires à ce développement, ce serait merveilleux !
Abbé Loïc Duverger, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X
Sources : SOS-Africa n° 6 de novembre 2016/La Porte Latine du 25 novembre 2016