Le missel 2010 : Une liste des fêtes qui s’est beaucoup allongée

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Présent du 14 novembre 2009

La sup­pres­sion obs­ti­née, par l’épiscopat fran­çais, des fêtes patro­nales de la France, est com­pen­sée, dans le Missel des dimanches, par l’arrivée en masse de fêtes que l’on n’avait jamais vues, avant la messe en fran­çais, s’introduire par­mi les célé­bra­tions catho­liques. Nous lisons dans ce « missel » :

Le 29 novembre 2009 : « Dans la com­mu­nau­té musul­mane, Aid al Kabir, fête du sacri­fice du bélier qu’Abraham a immo­lé en rem­pla­ce­ment de son fils. »

Du 12 au 19 décembre : « Fête juive de Hanoukkah com­mé­mo­rant la vic­toire des Maccabées et la nou­velle dédi­cace de l’autel du temple de Jérusalem après sa pro­fa­na­tion par les Grecs en 160 avant notre ère. »

Le 18 décembre : « Fête du nou­vel an pour la com­mu­nau­té musul­mane. »

Le 27 février 2010 : « Fête juive de Pourrim où la com­mu­nau­té fait mémoire du jeûne d’Esther, lorsque le peuple a été libé­ré du pro­jet d’extermination des juifs exi­lés en Perse. »

Page 192 : « Il y a qua­torze siècles, en 610, Mahomet, alors simple cara­va­nier, com­men­ça à prê­cher pour rame­ner le peuple de La Mecque à la reli­gion du Dieu unique et lui ensei­gner la sou­mis­sion à la volon­té divine. »

Le 21 mars : « Collecte des dons pour le CCFD. »

Le 19 mai : « Fête juive de Chavouot, fête des mois­sons et du don de la Loi. »

Le 12 août « com­mence pour les musul­mans le mois de jeûne du Ramadan ».

Le 18 sep­tembre « la com­mu­nau­té juive célèbre le grand par­don, Yom Kippour, le jour le plus solen­nel de l’année, consa­cré à l’expiation des péchés ».

Du 23 sep­tembre au 1er octobre, « dans la com­mu­nau­té juive, fête de Soukkot ou des Tentes, com­mé­mo­rant le séjour au désert lors de l’Exode ».

Dernier dimanche d’octobre : « Fête de la Réformation. »

Ce n’est plus un mis­sel.

Un mis­sel, dit le Littré, est le « livre ecclé­sias­tique qui contient les messes propres aux dif­fé­rents jours et fêtes de l’année ». Selon le Grand Larousse, c’est le « livre qui contient les prières de la messe ». Selon le Grand et le Petit Robert, il s’agit bien du « livre litur­gique qui contient les prières et les lec­tures néces­saires à la célé­bra­tion de la messe pour l’année entière ». Et si l’on trouve ces réfé­rences séman­tiques trop exclu­si­ve­ment pro­fanes, inter­ro­geons le Dictionnaire de la foi chré­tienne publié par les très catho­liques Editions du Cerf, il confirme que le mis­sel est bien un « livre litur­gique conte­nant les textes et les rubriques pour la célé­bra­tion de la messe ».

Je laisse à de plus savants le soin de déci­der quelle qua­li­fi­ca­tion juri­dique et morale mérite donc le (soi-​disant) Missel des dimanches 2010 : « abus de confiance » ? « trom­pe­rie sur la mar­chan­dise » ? ou quelque autre ? En tout cas le fait est là : ce pré­ten­du mis­sel contient aus­si d’autres choses que les « textes et rubriques pour la célé­bra­tion de la messe ». Il serait plus hon­nête de lui don­ner désor­mais un autre titre que celui de « mis­sel ». Simple sug­ges­tion à l’adresse de Mgr Robert Le Gall.

Aux plus savants je laisse aus­si la charge d’examiner si les insuf­fi­sances théo­lo­giques de cette messe moder­nis­sime ont été réel­le­ment cor­ri­gées. Limitons-​nous ici à quelques-​unes des obser­va­tions qui peuvent sau­ter aux yeux du simple laïc.

Par exemple, page 65, nous appre­nons que dans la messe en fran­çais, ce sont « les fidèles qui vont don­ner la com­mu­nion », sans aucune men­tion des sup­po­sées « cir­cons­tances excep­tion­nelles » qui avaient naguère ser­vi de pré­texte (pro­vi­soire) pour intro­duire cette com­mu­nion laï­ci­sée. Elle est deve­nue le rite ordi­naire et obli­ga­toire de la messe en français.

On remar­que­ra aus­si la sup­pres­sion obs­ti­née du « consub­stan­tiel » dans le Credo. Cette sup­pres­sion dans la messe en fran­çais est anté­rieure de plu­sieurs années à la pro­mul­ga­tion d’une messe nou­velle par Paul VI : par quoi l’on voit qu’en France, le vrai pro­blème n’est pas pure­ment et sim­ple­ment celui de la messe de Paul VI, mais en outre et sur­tout celui d’une messe par­ti­cu­lière, et par­ti­cu­liè­re­ment inac­cep­table : la messe en fran­çais, la messe de notre épis­co­pat, à nulle autre pareille.

JEAN MADIRAN

Article extrait de Présent n° 6968 du same­di 14 novembre 2009