Tradition catholique en Afrique n° 16 d’août 2017
Nouvelles de nos missions sur le continent africain
Sommaire de ce numéro spécial consacré aux 25 ans du prieuré de Roodepoort
- Éditorialde l’abbé Henry WUILLOUD : voir ci-dessous
– Le jubilé d’argent de Roodepoort, abbé Peter Scott
– Les écoles, abbé Peter Scott
– Le centre de messe de Folweni, abbé Anthony Esposito
– La Fraternité en Afrique : – Liste des Maisons et Prieurés de la Fraternité en Afrique – Comment nous aider
Editorial de l’abbé Henry WUILLOUD, Supérieur du District d’Afrique
Chers amis bienfaiteurs,
Nous nous réjouissons de prendre contact avec vous à travers ce bulletin du district. Si nous avons déjà pu rencontrer et saluer pas mal de fidèles au travers des visites dans les prieurés et les chapelles de la Fraternité, certes trop brièvement, il reste encore nombre de visages et de noms inconnus. Mais cela ne se fait pas en quelques mois, comme vous le concevez très bien. Alors quelques lignes peuvent permettre de transmettre quelques aspects de la vie de la Tradition, et de jeter de premiers liens.
Ayant déjà parcouru un bon nombre parmi nos œuvres africaines et îles australes, je me dois d’être admiratif du travail accompli. Quelle débauche d’énergie pour répondre aux demandes de catholiques désemparés par la crise ou pour démarrer des fondations afin de continuer l’œuvre missionnaire telle que toujours pratiquée. Dans des pays étrangers, sans guère de relations, où le basique est quelquefois compliqué à souhait, des prieurés, des écoles, des chapelles ou églises ont été bâtis. Cela les laissera peutêtre de glace, mais je tire un grand coup de chapeau à tous ces confrères qui ont travaillé sous le regard du bon Maître dans le continent africain.
Si en Suisse tout n’est pas « tip-top » en ordre, on rouspète très vite. Ici, on apprend à maugréer en son intérieur, car manifester un mécontentement ne solutionne rien, au contraire ! La bureaucratie est exigeante, et une bonne part du temps des prêtres s’y perdent. « CCA » dit-on ici, c’est ça l’Afrique ! C’est rempli d’histoire dans le genre : on pense acheter un terrain, sauf que ce n’est pas le propriétaire qui vend, mais quelqu’un qui a trouvé une bonne combine. Ou alors aussi, on achète au propriétaire légal, mais cela doit passer par l’acceptation de la famille, qui bien sûr possède des exigences différentes… C’est le pain quotidien du missionnaire.
Pour les constructions, c’est pareil. On peut faire les meilleurs contrats, mais voilà que l’affaire est soustraitée avec d’autres et ces derniers seront sous-payés, et donc les travaux n’avancent pas. Comme on est chrétien, il faut toujours essayer de dire Alléluia, mais ce n’est pas toujours facile. Oui, c’est pour toutes ces raisons et bien d’autres que je loue de tout cœur le travail accompli par les prédécesseurs. Magnifiques de générosité et de confiance en Dieu, ils sont allés de l’avant et ont construit pour le royaume de Dieu. Comme Saint Paul, ils ont subi : les pénibles voyages sans nombre ; avec les dangers des moustiques et des maladies ; leurs intestins guère en joie de participer aux délices locaux, les chaleurs terribles qui abattent ; les débuts sans le sou et les quêtes durant leurs temps de repos en Occident ; rarement acceptés par les pasteurs locaux et mis au rang des sectes, ils ont gardé la fierté du prêtre catholique ; ils ont perdu des frères et des fidèles ; ils ont prêché sous la tôle brûlante pour moins de dix âmes ; puis toutes ces langues et dialectes qui ne permettent jamais d’être bien compris, et celui qui a appris se retrouve changé dans un nouveau monde ; tant d’espérances déçues, tant d’initiatives avortées… oui tout cela, et ils restent là à pied d’œuvre. Ils ne veulent pas être loués, car leur vie est construite sur une foi qui regarde le premier Pauvre. Lui non plus semble n’avoir pas tout réussi. Il a prêché à des milliers, et seulement trois femmes et un homme sont restés jusqu’au bout du chemin ! Sans ce regard tout cela est impossible, mais même avec celui-ci, cela reste ardu.
Je serais injuste si j’omettais de parler de certains fidèles, courageux soutiens et dévoués à leurs prêtres. Ceux qui donnent ce qu’ils peuvent, alors qu’ils n’ont pas grand-chose ! Ils veulent être catholiques comme les anciens qui leur racontent sur les pères d’avant ! Je pense à un père de famille qui vit dans une réelle pauvreté, mais qui cependant a pris une semaine de congé pour pouvoir assister aux offices du prêtre de passage. Il sait que son âme n’a que ces courts instants pour se nourrir et s’abreuver. Il sait que ses enfants ne vivent pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Et combien d’autres…
Abbé Henry Wuillloud, Supérieur du District d’Afrique
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