Chers amis et bienfaiteurs,
Lors d’un pèlerinage, nous avions recouru à un ultime argument pour demander à tous les fidèles de la Tradition catholique une tenue vestimentaire convenable : il s’agissait d’un simple avertissement tout bonnement tiré du Guide Michelin de Rome pour l’année 2000… En voici, pour mémoire, la teneur : « Une tenue appropriée est de mise : pantalon pour les hommes, jupes d’une longueur correcte et épaules couvertes pour les femmes. » C’était une manière de dire : « Vous voyez, même à Rome, capitale de la Chrétienté, et en dépit de tout ce que nous y déplorons par ailleurs, les exigences pour l’habillement n’ont pas été abandonnées. » On aurait donc tort de penser qu’il n’y aurait que les prêtres de la Fraternité Saint Pie X à prêter attention à cette question.
Il est même arrivé, au cours de cette année jubilaire de l’an 2000 à l’un ou à l’autre fidèle provenant d’une chapelle de la Fraternité d’avoir été refoulé d’une basilique romaine par les portiers du Vatican pour un accoutrement jugé immodeste ! Cependant, notre recherche d’arguments jusque sur les marches des basiliques romaines ou dans le guide Michelin n’est-elle pas un aveu de notre difficulté à être compris dans un domaine qui relève pourtant de la discipline ecclésiale ? Comment rappeler encore aujourd’hui, comme c’est pourtant notre devoir, des vérités qui semblent si impopulaires ?
Que l’on veuille bien me pardonner de m’y être essayé dans cette Lettre aux amis et bienfaiteurs. Il me semble que ceux d’entre vous qui prendront la peine de la lire sans a priori pourront mieux réaliser que l’habillement, loin d’être uniquement une affaire de chiffons, est toujours le reflet d’une âme, d’une civilisation, j’allais dire d’une théologie. Il peut refléter l’Evangile et les belles vertus de la vie chrétienne mais il peut également être un symbole de mœurs légères et même d’une philosophie libertaire, violemment hostile à Dieu, à la loi naturelle et à la Révélation. Nous démontrerons en particulier comment les promoteurs de la théorie du « gender » savent parfaitement où ils vont quand ils misent sur la mode pour banaliser leur abominable révolution.
Un discours « usé jusqu’à la corde »…
Je laisse donc délibérément de côté les véritables arguments d’autorité en la matière : l’Ecriture Sainte révélant le triste état d’Adam et Eve après le péché originel et la nécessité, désormais, de couvrir la nudité de l’homme, non seulement en raison des intempéries, mais aussi des lois de la concupiscence. Je passe également sur le Deutéronome qui déclare : « Une femme ne prendra point un vêtement d’homme, et un homme ne prendra point un vêtement de femme ; car celui qui le fait est abominable devant Dieu ».[1] J’ignore saint Paul qui exige que les femmes « aient une tenue décente, une toilette pudique et modeste »[2] et soient couvertes dans les actes religieux[3]. J’abandonne saint Lin, qui gouverna l’Eglise immédiatement après saint Pierre, et qui décréta qu’aucune femme n’entrerait dans une église sans avoir la tête couverte d’un voile. Je referme la Somme Théologique où saint Thomas explique que « la toilette extérieure doit être en rapport avec la condition de la personne », et qu’il est « vicieux qu’une femme se serve des vêtements masculins »[4] en dehors de circonstances exceptionnelles (comme le confirme l’exemple de sainte Jeanne d’Arc). Et au point où j’en suis, je quitte la lecture de Pie XII qui rappelle les règles de la modestie chrétienne [5] et le Droit Canon lui-même, résumant deux mille ans de Tradition, qui exige que « les femmes doivent avoir la tête couverte et être vêtues modestement, surtout quand elles s’approchent de la sainte table »[6].
Certains catholiques estiment peut-être que tout cela n’a plus guère d’importance et n’est plus d’actualité. Pourtant, le péché originel et ses conséquences ne sont-ils pas de toutes les époques et le seront-ils pas jusqu’à la fin du monde ? Les dispositions pratiques prises par l’Eglise, qui se fondent sur les principes de la Foi et n’en sont que les conséquences morales, valent toujours et ne sauraient être périmées. Ni les hommes, ni les dames et les jeunes filles ne sauraient donc se soustraire, en conscience, aux règles traditionnelles de modestie, que ce soit dans la vie courante ou dans la fréquentation des édifices sacrés. Mais j’ai dit que je laissais volontairement de côté, pour cette fois, ces autorités et ces discours déjà entendus si souvent qu’ils en paraissent usés « jusqu’à la corde » pour vous proposer d’autres considérations puisées chez nos ennemis.
Un fait nouveau et révélateur : la théorie du Gender
La théorie du Gender prétend que tout individu, quel que soit son sexe, est libre de choisir son genre, masculin ou féminin, voire les deux, dès son enfance. Depuis quelques mois, toutes les personnes encore saines d’esprit ont levé les bras au ciel devant la diffusion mondiale de la promotion du Gender. Cette réaction naturelle et légitime pose cependant une question intéressante. En effet, les tenants de la révolution sexuelle permanente, les fabricants et les propagateurs de cette monstrueuse idée exposent tranquillement, dans leurs publications accessibles à tous, pourquoi et comment la mode vestimentaire a été et demeure le vecteur décisif leur permettant de changer les mentalités. C’est elle qui leur donne l’espoir d’acheminer l’humanité vers l’idéal de l’amour enfin devenu libre, libéré des dernières retenues et des ultimes tabous… Je ne vous recommande pas d’acheter leurs publications. J’en ai moi-même acheté deux pour en avoir le cœur net. Si nous autres catholiques, nous sous-estimons l’importance de l’habillement, nous allons voir que ce n’est pas vraiment le cas de nos adversaires.
Nos ennemis le savent !
Tous les ennemis de l’Eglise ont des convictions profondes sur l’importance de la question vestimentaire. Voici une des affirmations les plus anciennes des loges maçonniques : « Pour détruire le catholicisme, il faut commencer par supprimer la femme. Mais puisque nous ne pouvons pas la supprimer, corrompons-la ».[7]. Elle trouve son expression adéquate dans des ouvrages plus récents. Le premier est un livre intitulé « Jeans, 150 ans de légende »[8]. L’ouvrage est préfacé par Marithé et François Gribaud, grands prophètes du jean Denim qui ont inventé, en 1967, l’art de délaver artificiellement les jeans. Ils affirment dans cette préface : « Depuis 1964, nous avons tracé des lignes dans la matière qui sont devenues une écriture, des codes pour beaucoup…. Nous sommes les enfants de l’après-guerre, les hippies de 68, nous avons réagi en punk attitude, avons été à la fois traveller et new age. Nous avons participé aux grands moments de ce qui allait devenir la mode yéyé, l’unisexe, le sportwear, le jean, le casual, l’active, le sport city, l’urbanwear qui devient streetwear, le tech-nike. Nous ne sommes ni des ethnologues, ni des ergonomes, ni des sociologues. Nous écrivons pourtant à chaque collection une nouvelle marque sur le totem ou les parois de la caverne. Nous laissons parfois des traces visibles, mais maintenant de plus en plus invisibles à l’œil nu. » Dans le chapitre intitulé Les hippies, on peut lire : « Pour gommer les habitudes sexistes et indigner les imbéciles, filles et garçons s’habillent volontiers de la même façon… A Paris, en mai 68, sur les barricades, autre front stratégique et idéologique de la contre-culture, le jean devient le vêtement fétiche, symbole de la contestation, de la liberté. Et surtout de la jeunesse… »[9]. On trouve également cet aveu de Pierre Bergé : « le jean a aboli les classes sociales et lancé l’unisexe. »[10]
L’analyse du sommaire de ce livre se révèle très intéressante. Il présente sept chapitres relatifs à tous ceux qui ont fait la gloire du jean. En voici quelques éléments : La mode avec, en tête, Yves Saint-Laurent ; les Cow-boys (un style de vie américain qui deviendra une mode) ; les Bikers ; les Rockers (Elvis, les Beatles, les Stones, les Punks… sont tous « jeans addicts » : une Rock’n’Roll attitude) ; les Hippies (le jean, sous l’ère de Woodstock, connaît une de ses énièmes révolutions anti-conformistes) ; le Street (un style radical adopté par les ghettos, les skatters et les rappeurs comme signe de reconnaissance). Il n’est pas difficile de constater que tous ces propulseurs de la tendance « jean » n’ont rien à voir avec le christianisme, ou, plutôt, ont rapport avec tout ce qui lui est opposé, le combat et le ruine…
Nous sommes les seuls à ne pas y croire…
Un autre ouvrage récent, « Histoire politique du pantalon »[11], nous invite aussi à comprendre l’ampleur de la question vestimentaire. Tout ce livre démontre que ce que nous déclarions hautement hier comme étant « secondaire », se révèle aujourd’hui, dans la perspective du Gender, comme étant une question de première importance. On peut lire, dans ce livre, des affirmations lucides et lumineuse comme celle-ci : « Le vêtement a, parmi ses différentes fonctions bien analysées par le psychanalyste anglais John Carl Flügel, celle de permettre une lecture immédiate de l’individu »[12]. Et cette autre : « Le costume reflète l’ordre social et le crée ». Nos ennemis, eux, y croient ! Voilà pourquoi ils donnent à la question vestimentaire sa véritable importance, importance que trop de catholiques refusent, relativisent ou minimisent. Nos adversaires affirment sans la moindre hésitation que : « Le pantalon est le marqueur du sexe/genre le plus important pour l’histoire occidentale des deux derniers siècles »[13]. C’est pourquoi, dans leur esprit, « Le pantalon féminin s’inscrit dans une dynamique de remise en cause des mythes structurant les deux genres »[14].
Mais qui sont donc nos modèles ?
Quand il s’agit d’« Une histoire politique du pantalon », il faut savoir que l’on côtoie la révolution et la perversion sexuelle à toutes les pages. Si nous faisons un bref recensement des personnalités féminines ayant lancé le port du pantalon chez les femmes, du XIXe siècle, au début du XX°, nous rencontrons George Sand (1804–1876), Rosa Bonheur (1822–1899), Jane Dieulafoy (1851–1916), Sarah Bernhardt (1844–1923), Louise Abbéma (1853–1927), Rachilde (1860–1953), « Marc » de Montifaud (1845–1912), Colette (1873–1954) et la marquise de Belbeuf, Gyp, Madeleine Pelletier (1874–1939, Claude Cahun (1894–1954), Violette Morris (1893–1944), Maryse Choisy (1903–1979), Odette du Puigaudeau (1894–1991) et sa compagne Marion Sénones. Ces femmes sont toutes des personnalités notoirement scandaleuses entachées par les mœurs dépravées. Christine Bard, auteur du livre, commente ainsi pour les onze premières : « Elles sont sorties de la fameuse réserve qui sied à leur sexe, laquelle s’exprime normalement par un vêtement discret. Le pantalon a contribué à la conquête de leur autonomie. Femmes libres dans leur vie privée, elles ne peuvent ignorer que le pantalon est aussi un signe d’ambiguïté sexuelle, que leurs amours féminines soient vécues ou refoulées. Les femmes dont il a été question ici doivent leur accomplissement à ce que Colette appelle l’hermaphrodisme mental. Beaucoup d’entre elles ont connu les deux genres d’amour… Le pantalon épisodique ou régulier est le signifiant presque ordinaire des ces êtres qui le sont si peu. »[15]. La tenue vestimentaire est donc corrélative de la mentalité et de la moralité et il n’est pas possible que ce genre de personnes puisse servir de référence et de modèle à la femme catholique.
Dans quel camp sommes-nous ?
Christine Bard, auteur non suspect de traditionalisme, fait l’inventaire des causes de l’évolution du costume féminin et, par conséquent, de l’adoption du pantalon par les femmes. Voici quelques idées glanées ça et là. La mode : « La mode est un puissant facteur de légitimation du changement vestimentaire et rend ridicules les velléités d’interdiction »[16]. La création du prêt-à-porter, dans ce domaine, a eu un poids considérable. Claire Mc Cardell (1905–1958), créatrice du prêt-à-porter américain, affirme : « Les vêtements de sport ont changé nos vies, peut-être plus que tout le reste, et ont fait de nous des femmes indépendantes. »[17]. Le sport : « Le vêtement de sport est l’allié objectif du mouvement d’émancipation des femmes. »[18]. Le féminisme : La femme en pantalon est bien « un symbole politique de la lutte pour l’égalité des sexes »[19]. La guerre mondiale qui « a entraîné un vacillement des valeurs ». Ce vacillement, « L’avènement d’une mode androgyne, à la garçonne, le symbolise »[20](p. 282).La culture américaine protestante qui a diffusé « une version soft de la garçonne, la girl, maquillée, les ongles vernis, les cheveux ondulés, un peu futile. C’est ce modèle qui inspire les nouveaux jeux de la séduction nécessaires à l’érotisation de la vie conjugale »[21].
Après la seconde guerre mondiale, « Le phénomène est visible sur le plan international : dans les usines, dans les champs, dans l’armée, les femmes sont en pantalon…»[22]. Autre facteur : l’insécurité et l’éducation mixte indifférenciée : « Le pantalon obligatoire pour les adolescentes, manière d’éviter la sexualisation du corps féminin enjuponné…»[23]. Le vedettariat :Katharine Hepburn et Audrey Hepburn, Marlene Dietrich, Greta Garbo, Juliette Gréco, Anne-Cazalis, Brigitte Bardot, etc. L’auteur ne cache rien : aucune de ces personnalités n’est un modèle de moralité. Les mondains, comme, par exemple Simone de Beauvoir ou Françoise Sagan, « au charme androgyne, qui est souvent photographiée en jean, pieds nus, décontractée… La voiture, le blue-jean, les copains, le jeu, la danse, le whisky et les disques sont ses totems, elle personnifie la jeunesse française d’après-guerre »[24]. Puisse ce portrait ne pas être celui d’une certaine partie de la jeunesse catholique !
Yves Saint-Laurent (1936–2008), qui a intégré le pantalon féminin dès ses débuts (1962), « mérite » ici une mention spéciale : « Dès sa première collection, alors qu’il travaillait chez Dior, il avait valorisé une certaine androgynie… »[25]. Après 40 ans de carrière, il conclura, au sujet des femmes : « Servir leur corps, leurs gestes, leurs attitudes, leur vie. J’ai voulu les accompagner dans ce grand mouvement de libération qu’a connu le siècle dernier »[26].
Traditionnels dans les principes et révolutionnaires dans la pratique ?
La grande révolution vestimentaire a surtout eu lieu dans les années 1960, précisément celles du Concile Vatican II. A cette époque, le modèle de la femme « au foyer élevant une progéniture nombreuse, encore si présent dans les images publicitaires des années 1950, s’écroule brusquement »[27]. Il est à noter que la première action du MLF (Mouvement de Libération de la Femme) en 1970 est le fait de femmes en pantalons[28]. Dans les années 1970, le pantalon féminin trouve, de nouveau, dans les femmes homosexuelles ses plus grandes avocates : Carole Nissoux, Paula Dumont, Elula Perrin, Suzette Triton, etc.[29]
Catherine Valabrègue, journaliste connue pour son engagement aux côtés du Planning Familial, est frappée par « l’interchangeabilité des tenues pour filles et garçons » et « estime que la désexualisation de l’habillement répond sans doute au souci d’abolir la distance entre les sexes… On est parfois tenté, dit-elle, pour s’adresser aux jeunes d’inventer le troisième sexe…. Ainsi voyons-nous au travers de la mode se dessiner dans la jeune génération le souci d’échapper à la contrainte des images traditionnelles de l’homme et de la femme »[30] .
Catherine Bard tire cette conclusion : « Le pantalon féminin est une image forte de rupture avec la Tradition, dans un contexte particulier qui la rend possible et souhaitable »[31]. Le jean « est bien sûr associé à la libération sexuelle et à un style de vie bohème. Devenu symbole de révolte, il participe à la contre-culture occidentale »[32]. Bref, Le succès du pantalon féminin « consacre la fin de l’ordre ancien hyperdifférencié… le rapprochement des sexes s’effectue autour de ce vêtement… »[33]. Il faut malheureusement constater aujourd’hui, que, si nous résistons au Concile Vatican II, nous ne résistons plus guère à la révolution vestimentaire, sans doute parce que nous n’en avons qu’une très faible conscience.
Ce que je n’aurais pas pu écrire…
Christine Bard a écrit, en conclusion de son livre, quelques lignes que nous n’aurions pas osé rédiger nous-mêmes de peur de perdre toute crédibilité. Sous sa plume, ces lignes pèseront pourtant de tout leur poids. En voici la teneur : « Placer cette histoire du pantalon sous le signe des trois valeurs républicaines, Liberté, Egalité, Fraternité, donne une intelligibilité à ce qui pourrait paraître à première vue comme anecdotique… Quelle liberté ?… L’évolution du vêtement féminin en Occident reflète l’avènement du libéralisme et de l’individualisme… Quelle égalité ?… On a vu le pantalon devenir un signifiant majeur de la controverse sur l’égalité des sexes… Quelle fraternité ?… L’allure androgyne, l’unisex, le jean ne cherchent-ils pas une autre voie qui ne donnerait pas la priorité absolue à la séduction selon les codes établis de l’hétérosexualité ?… L’échange de vêtement, image de la fraternité ? Le pantalon a accompagné les mutations du genre, dans les deux derniers siècles »[34](pp. 377–379).
Nous espérons que ceux et celles qui sont peut-être peu enclins à écouter nos avis, dans ce domaine, accepteront d’accorder du crédit aux affirmations du tenant du camp opposé ! Que les hommes, maris ou pères de famille, comprendront qu’il n’est pas innocent, loin s’en faut, de laisser leurs filles ou les épouses choisir leur « genre » en matière d’habillement. Oui, il n’est pas indifférent que nos jeunes filles se trouvent habillées comme Françoise Sagan en 1976, nos mères de famille comme Brigitte Bardot en 1955, et nos vénérables grands-mères comme George Sand en 1838. Or, ces personnalités immorales et révolutionnaires défiaient, par leurs tenues vestimentaires, un monde qui était encore catholique. Et les choses s’aggravent continuellement. Il suffit d’un paroissien ou d’une paroissienne qui prenne une initiative malheureuse dans ce domaine et, dans les semaines qui suivent, le mauvais exemple se propage infailliblement. Malheureusement, on ne réagit plus : « A force de tout voir on s’habitue à tout ; à force de s’habituer à tout, on finit par tout accepter. »
Le paradoxe qui doit nous interpeller…
Voilà donc, pour terminer, le paradoxe qui doit nous « interpeller » (comme on dit aujourd’hui !) : nous nous scandalisons de la théorie du Gender et nous avons bien raison de le faire ! Mais nous nous sommes résignés à accepter (plus ou moins) l’évolution vestimentaire significative qui était justement là pour l’accompagner et la banaliser. Nos ennemis, champions de la Révolution, savent bien mieux que nous la grande vérité révolutionnaire : la Révolution est une praxis et on commence par faire pratiquer les idées avant de vouloir clairement les imposer.
N’est-il pas venu, le temps de réagir ? « A force de ne pas vivre comme on pense, on finit par penser comme on vit ! » Si nous ne renversons pas le mouvement des idées par la pratique, les idées finiront nécessairement par s’imposer de fait à nos esprits. Il ne faut donc pas se leurrer : pour combattre vraiment la théorie du Gender, commençons par renoncer à ses pompes et à ses œuvres. Ici est mise en lumière la connexion réelle et nécessaire qui existe entre la Foi et la morale, la nécessité absolue d’une cohésion efficace entre les principes et la vie concrète. Grâce à l’avènement du Gender, nous découvrons que ce qui passait pour une question « secondaire » n’est, en fait, que l’application impérieuse de vérités essentielles. Le christianisme ne pourra subsister sans une incarnation quotidienne des principes.
Il s’agit d’une guerre et il faudra combattre
C’est pourquoi vos pasteurs vous rappelleront inlassablement les règles de la modestie chrétienne, que ce soit pour les offices ou pour la vie quotidienne. Ils comptent sur la bonne volonté de tous. Que les hommes donnent l’exemple et se fassent un devoir lorsqu’ils se rendent à la messe, d’être au moins aussi bien vêtus que lorsqu’ils se rendent sur leur lieu de travail. Que les pères et mères de famille veillent à la tenue de leurs enfants. Là où la modestie chrétienne n’est pas maintenue, le christianisme se fane, le langage s’abaisse, les relations deviennent vulgaires, la pureté de l’amour disparaît, les vocations deviennent rares. Et si le pantalon féminin ne peut être évité, en raison des malheurs des temps (profession, activité extraordinaire, sécurité, etc.), je me permets de vous le demander, qu’il ne paraisse plus, désormais, dans nos maisons, dans nos écoles, dans nos chapelles, ni sur les chemins de nos pèlerinages. Je vous bénis et je vous assure de mes prières dans le Cœur Douloureux et Immaculé de Marie.
Abbé Régis de Cacqueray
- Deut. XXII.5 [↩]
- I Tim. II, 9 [↩]
- I Cor. XI [↩]
- IIa, IIae, q. 169, a. 2, ad 3 [↩]
- Allocution du 8 novembre1957 aux membres de l’union latine de la haute couture. [↩]
- Canon 1262 §2 [↩]
- Crétineau-Joly, L’Eglise Romaine et la Révolution (T. II, p. 50) [↩]
- Gilles Lhote et Béatrice Nouveau, chez Michel Lafont, 2003 [↩]
- op. cit. p. 148 [↩]
- op. cit. p.10[↩]
- Christine Bard, Editions du Seuil, 2010 [↩]
- op. cit. p. 8, note 1 [↩]
- op. cit. p. 20[↩]
- op. cit. p. 316 [↩]
- op.cit.p.190 [↩]
- op.cit.p.202[↩]
- op.cit.p.301[↩]
- op.cit.p.192[↩]
- op.cit.p.247[↩]
- op.cit.p.282[↩]
- op.cit.p.289[↩]
- op.cit.p. 282[↩]
- op.cit. p.272–273[↩]
- op.cit.p.302 [↩]
- op.cit.p.309 [↩]
- op.cit.p.311 [↩]
- op.cit.p.317 [↩]
- op.cit.p.323 [↩]
- op.cit.p.326 [↩]
- op.cit.p318[↩]
- op.cit.p.319 [↩]
- op.cit.p.320 [↩]
- op.cit.p.352 [↩]
- op.cit.p.377–379 [↩]