La rengaine est connue : dans l’univers des jouets, la préférence des filles pour les poupées et des garçons pour les automobiles miniatures est indéniable mais elle ne serait pas naturelle et proviendrait de la culture et de l’éducation. Elle tourne au désavantage des filles, qui sont invitées à pouponner. La méchante société les conditionne ainsi et, plus tard, elles rêveront du prince charmant et resteront entre quatre murs à s’occuper de leur maison. Les garçons sont, eux, incités à se projeter dans l’action, la technique, le monde extérieur, qui les préparent, une fois adultes, à des rôles en vue. C’est trop injuste, de cantonner la fille à la sphère privée et de glorifier le garçon par des rôles publics ! Telle est la chanson.
C’est probablement en Suède qu’on la chante avec le plus de conviction. Pour promouvoir « l’éducation unisexuée », certains Suédois sont imaginatifs : une entreprise de vêtements pour enfants a supprimé les rayons « filles » et « garçons » de ses magasins ; on a illustré un catalogue de jouets par la photographie d’un garçon poussant un landau rose, aux côtés d’une fille conduisant un tracteur jaune ; un nouveau pronom, ni le masculin « il » (han en suédois), ni le féminin « elle » (hon), mais un neutre (hen) a été introduit dans une Encyclopédie nationale !
Ne marche-t-on pas sur la tête ? Qui a raison ? Quelques études intéressantes nous apportent la réponse : en 2002 puis en 2008, des chercheurs anglo-saxons ont tenté l’expérience de mettre des singes en présence de divers jouets. Le résultat est éloquent : les singes mâles montrent une préférence nette pour les jouets roulants, tels que les camions miniatures, et les femelles manifestent une prédilection pour les poupées et les peluches. Les singes font donc comme les hommes en la matière. Or on aura du mal à nous expliquer que cela découle d’un conditionnement social et culturel ! Les promoteurs de l’éducation unisexuée sont ici face à une objection majeure, d’autant… qu’ils sont en général très favorables à l’idée que l’homme descend d’un primate qui ressemblerait au singe !
Opposons-nous de toutes nos forces à ces billevesées. La différence des sexes est naturelle et vient de Dieu. Elle a pour but la génération, l’éducation, et finalement le renouvellement de l’espèce humaine et le peuplement du Ciel. S’opposer à cette différence mène donc au suicide de l’humanité, sans parler de la mort spirituelle. Ce dossier vient nous en persuader : d’abord par deux articles envisageant l’éducation différenciée à la maison puis à l’école ; ensuite par une attaque de principe contre la théorie du genre. Enfin, les Sœurs de la Fraternité proposent quelques conseils pratiques pour éduquer comme il faut garçons et filles.
Les anges n’ont pas de sexe. Les hommes en ont un. Vouloir qu’ils n’en aient pas, c’est en quelque sorte faire l’ange. Or qui veut faire l’ange, fait la bête… ou bien le démon.
Abbé Philippe Toulza, prêtre de la FSSPX, Directeur des Editions Clovis-Fideliter
Source : Fideliter n° 225