Les premiers actes du nouveau pape

La première lettre

Le nou­veau pape a été élu le 13 mars au soir. Il a trou­vé le temps, en cette même soi­rée, d’é­crire sa pre­mière lettre en tant que pape… au grand rab­bin de Rome :

Très esti­mé Monsieur, Professeur Riccardo Di Segni, Grand Rabbin de Rome,

Le jour de mon élec­tion comme Évêque de Rome et pas­teur uni­ver­sel de l’Église Catholique, je vous adresse mes salu­ta­tions cor­diales, en vous annon­çant que l’i­nau­gu­ra­tion solen­nelle de mon pon­ti­fi­cat aura lieu le mar­di 19 mars.

Confiant dans la pro­tec­tion du Très-​Haut, je sou­haite vive­ment pou­voir contri­buer au pro­grès que les rela­tions entre juifs et catho­liques ont connu depuis le concile Vatican II, dans un esprit de col­la­bo­ra­tion renou­ve­lée et au ser­vice d’un monde qui puisse être tou­jours plus en har­mo­nie avec la volon­té du Créateur.

Du Vatican, le 13 mars 2013, Pape François [1] .

La première messe

Le len­de­main, il célé­brait sa pre­mière messe en tant que pape.

Voici les com­men­taires d’un jour­na­liste de ten­dance « ralliée » :

En moins de 24 heures, le nou­veau pape aura mul­ti­plié les gestes de rup­ture. Les der­niers en date : lors de sa pre­mière messe, à la cha­pelle Sixtine. Dans des orne­ments moches dignes des pires évêques fran­çais. On se sou­vient de Benoît XVI fai­sant enle­ver le faux autel de la messe « face au peuple » et célé­brant la messe ad orien­tem sur le maître autel. Le nou­veau pape a fait réins­tal­ler le faux autel pour célé­brer dos à Dieu. Il n’a pas chan­té la pré­face. Il ne chante d’ailleurs rien. Une perte de temps, sans doute. Pire encore, il ne fait pas de génu­flexion après la consé­cra­tion, alors que c’est évi­dem­ment obli­ga­toire, même dans le mis­sel de Paul VI. En fait, il fait tout comme chez nous… Nos évêques vont trou­ver que la nou­velle litur­gie pon­ti­fi­cale est excel­lente… [Yves Daoudal, 14 mars 2013.]

Le premier angélus

Le pape François a célé­bré son pre­mier angé­lus le 17 mars. Devant quelque 300 000 visi­teurs, il a fait l’é­loge d’un des pires car­di­naux, sinon le pire :

Ces jours-​ci, j’ai pu lire un livre d’un car­di­nal – le car­di­nal Kasper, un théo­lo­gien très bien, un bon théo­lo­gien – sur la misé­ri­corde. Ce livre m’a fait tant de bien, mais ne croyez pas que je fais de la publi­ci­té pour les livres de mes car­di­naux ! Ce n’est pas cela ! Il m’a fait tant de bien, tant de bien…

Extraits du Sel de la Terre n° 85 – Eté 2013

Notes de bas de page
  1. ORLF, 21 mars 2013, p. 11.[]