14e Opération Rosa Mystica aux Philippines – N° 02 : lundi 17 février 2020

Il a plu toute la nuit. Le pro­gramme va-​t-​il être main­te­nu ? Départ pré­vu à 7h30, nous embar­quons une demi-​heure après avec les mili­taires, pour presque une heure de route sur des pistes impra­ti­cables par des véhi­cules nor­maux. Nous avons sans doute le même chauf­feur que la veille : il va vite, accé­lère dans les mon­tées quelle que soit la visi­bi­li­té, et quand il prend une allure nor­male, c’est que la route est vrai­ment mau­vaise ; vite, nous nous accro­chons avant d’être secoués comme des crêpes ! Sympathique expé­rience, sauf pour ceux qui avaient mal au dos ou au cœur…

Les grosses averses reprennent peu après notre arri­vée. Qu’à cela ne tienne, nous ins­tal­lons nos quar­tiers : à l’avant de plu­sieurs mai­sons, il y a un espace assez grand recou­vert de tôle. L’un sert pour la phar­ma­cie, l’autre pour l’opticien, un autre encore pour les méde­cins qui rem­portent un record cette année : ils sont quatre, ins­tal­lés dans 20 m²… On oublie le silence et la limite de confi­den­tia­li­té ! D’autant que Docteur Viray, la res­pon­sable offi­cielle de la mis­sion, a eu de graves pro­blèmes de dos l’année der­nière. Elle est quand même là, bien affai­blie, avec minerve et cor­set, et mène ses consul­ta­tions avec la même effi­ca­ci­té que les pré­cé­dentes années.

Le doc­teur Ledoux, lui, méde­cin ORL, se pro­pose d’être géné­ra­liste pour l’occasion ; il s’improvise spé­cia­liste car­dio­lo­gique pour lire l’ECG d’un patient. A la mis­sion, cha­cun peut faire évo­luer ses com­pé­tences, et s’en décou­vrir de nou­velles ! Les cas de gale sont très nom­breux, liés au cli­mat et à l’hygiène, semble-​t-​il. Sinon, une dame a un goitre depuis des années, on ne peut pas faire grand chose ; et un enfant a une jambe ampu­tée, il semble très à l’aise avec sa béquille. En fait, ici, quand on a ce genre de pro­blème et pas d’argent, du moment que cela ne touche pas une fonc­tion vitale, on s’en accom­mode, puisqu’il n’ a pas d’autre solu­tion. On accepte son sort, et la vie ne semble pas si terrible. 

Les enfants s’approchent et nous regardent nous acti­ver, nous sommes l’attraction de la jour­née. Monsieur l’abbé Peron s’improvise char­meur d’indigènes avec sa flûte magique qui leur joue toute une série d’airs phi­lip­pins ! Puis deux gar­çons tiennent à nous mon­trer leur jeu pré­fé­ré. Ils ont un bâton de bam­bou à la main, entaillé de petites cases avec cou­vercles. Ils en sortent deux arai­gnées priées de se battre ensemble sur une tige. L’attraction est amusante. 

Après hési­ta­tion, notre opti­cienne Alexandra nous rejoint, tan­dis que Gaëlle reste au baran­guay avec le fas­ti­dieux tra­vail de trier plu­sieurs cen­taines de paires de lunettes. Pour faire ses exa­mens de vue, Alexandra a besoin d’un local sombre. Les mili­taires lui mettent quelques ten­tures, mais qui ne suf­fisent pas ; alors son aide s’improvise por­teur de para­pluie au-​dessus d’elle, de sa machine et du patient. Et l’ombre obte­nue devient suffisante. 

La phar­ma­cie est très rudi­men­taire pour ce début de mis­sion. Une table, un billard et quelques bancs pour s’organiser, et une quin­zaine de car­tons de médi­ca­ments faits à la hâte hier soir. Du coup, il faut noter tous les médi­ca­ments pres­crits mais non déli­vrés, pour pré­pa­rer ce soir les livrai­sons à faire demain. Françoise est venue comme l’année der­nière avec ses peluches pour déco­rer la bou­tique, elle fait des heureux ! 

Les Soeurs nous ont rejoints et apprennent des prières aux enfants. Il y a peu de catho­liques, Father Tim n’était venu qu’une seule fois à cet endroit, et ce petit vil­lage de mon­tagne est loin de tout lieu de culte. Quelques adultes s’engagent dans la Milice de l’Immaculée, le prêtre a su les convaincre de l’utilité de cette pro­tec­tion mariale. 

Nous finis­sons plus tard que pré­vu car les patients sont nom­breux ; nous pen­sions en avoir une cen­taine, et ils sont venus presque deux cents. Une tri­bu locale est venue, recon­nais­sable par ses acces­soires « fait mai­son » : machettes à la cein­ture, sacs et tis­sage, et col­liers colo­rés à plu­sieurs rangs. Une jour­née bien rem­plie, qui assure un som­meil pro­fond à beau­coup, mal­gré les klaxons, la pluie et les coqs nocturnes ! 

Sources : Rosa Mystica 2020 /​Jeanne de Vençay

Suite des reportages 2020

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Accès au repor­tage n° 05 du jeu­di 20 février 2020
Accès au repor­tage n° 06 du ven­dre­di 21 février 2020
Accès au repor­tage n° 07 du same­di 22 février 2020

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