Mes bien chers amis,
Mes bien chers frères,
L’ordination du Sous-Diacre et des Diacres qui va avoir lieu dans quelques instants, sera pour nous l’occasion de réfléchir plus profondément sur ce qu’est le sacerdoce de l’Église et de le rapprocher de cette fête que nous célébrons aujourd’hui : la fête du Christ-Roi.
Hier, j’avais l’occasion de lire dans une publication faite d’ailleurs par un pasteur protestant et qui mettait sur les lèvres de la jeunesse d’aujourd’hui : Vous nous distribuez ce que vous avez, mais dites-nous ce que nous sommes.
Et cette réflexion je pense, est bien exacte. Vous nous donnez ce que vous avez, mais dites-nous ce que nous sommes. Et il continuait, expliquant que c’était la raison pour laquelle beaucoup de jeunes s’adonnaient à des pratiques quasi superstitieuses, recherchaient dans l’occultisme, recherchaient dans toutes les sectes de l’Extrême-Orient et même dans les sectes maçonniques, quelque chose qui explique ce qu’ils sont, quelque chose de l’au-delà ; essayer de percer le mystère qui est autour de nous.
Comme ils sont à plaindre ceux qui ne connaissent pas que Notre Seigneur Jésus-Christ est la solution de tous les problèmes !
Nous savons, nous, ce que nous sommes ; nous savons que nous sommes par Notre Seigneur Jésus-Christ, avec Notre Seigneur Jésus-Christ, pour Notre Seigneur Jésus-Christ. Voilà la vraie solution du problème de ce qu’est l’homme. Lui seul peut donner une véritable solution à toutes les difficultés, à toutes les épreuves que nous pouvons avoir au cours de notre vie et à tous les problèmes qui se posent à nous.
Et si aujourd’hui, les sociétés qui ont méconnu la royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ sont toujours à la recherche de solutions, de nouveaux plans, de nouvelles techniques, pour essayer de solutionner tous les problèmes de l’humanité, – leurs dirigeants – feraient bien de se souvenir qu’ils ont abandonné Celui qui pouvait leur donner les solutions, le seul qui puisse leur apporter les solutions. Il n’y a aucun autre que Notre Seigneur Jésus-Christ qui puisse nous apporter vraiment la solution de tous les problèmes de notre civilisation, par la civilisation chrétienne.
Et vous, mes chers amis, vous l’avez compris. Voici qu’aujourd’hui, vous vous approchez de l’autel où Notre Seigneur Jésus-Christ est présent et comme je le dirai tout à l’heure dans une monition que l’Église met sur les lèvres de l’évêque : « Vous allez être bientôt les coopérateurs du Corps et du Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ ». C’est là une grande réalité, un grand mystère.
Vous approchant toujours davantage de l’autel, jusqu’au jour où vous pourrez vous-même prononcer les paroles de la Consécration et faire descendre sur l’autel, le Corps, le Sang, l’âme, la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ, vous allez coopérer à ce grand mystère. Vous serez plus intiment unis au sacerdoce du prêtre ; vous serez plus intimement unis à l’autel.
Et je pense que vous ne vous demanderez pas ce que vous êtes ; que vous avez compris que c’est Notre Seigneur Jésus-Christ qui est votre seul Roi, votre seul Maître.
Et en ce jour de la fête de la royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ, j’insisterai d’une manière plus particulière sur le fait que Notre Seigneur Jésus-Christ doit être notre Roi personnellement.
Oh, sans doute. Notre Seigneur est le Roi des familles. Il est le Roi de la Société, mais avant tout s’Il est le Roi des familles et le Roi des Sociétés, s’il est le Roi des rois : Rex regum Dominus dominentium. Il l’est pour les personnes, pour les individus, pour nos âmes, pour le salut de nos âmes ; Il l’est afin de l’être pendant l’éternité au Ciel.
Vous avez donc une grande tâche à accomplir et pour vous-même et pour ceux que plus tard vous évangéliserez et auxquels vous apprendrez la royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Vous l’apprendrez pas à pas ; vous apprendrez aux enfants ; vous apprendrez aux parents ; vous apprendrez à tous les fidèles ; vous apprendrez à tous ceux qui vous entourent, comment devenir des enfants de Notre Seigneur Jésus-Christ. Comment profiter de toutes les grâces de la Rédemption de Notre Seigneur Jésus-Christ ; comment profiter de sa Croix ; comment profiter de son Sacrifice.
Et alors, il faut que vous-même, au cours de ces années de formation, vous compreniez que vous devez, vous, premièrement, vous soumettre à Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est ce que dit d’une manière magnifique le pape Pie XI dans son encyclique Quas primas. Elle n’est pas si ancienne cette encyclique Quas primas. J’étais séminariste lorsqu’à Rome, nous avons appris la parution d’une magnifique encyclique sur la royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ. Mais est-ce que la royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ ne serait qu’une affaire – qui ne date que – de cinquante ans ?
Eh non ! La royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ, elle est déjà proclamée dans le Nouveau Testament. Il s’est proclamé Lui-même Roi, devant Pilate. Il s’est proclamé Roi et tous les apôtres et tous ceux qui ont succédé aux apôtres L’ont proclamé Roi.
Et non seulement ceux qui ont succédé aux apôtres, mais même les princes des nations chrétiennes se disaient les lieutenants de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ils n’étaient que ceux qui tenaient la place de Notre Seigneur Jésus-Christ, pour gouverner les nations, au temps de la chrétienté, au temps de l’Europe chrétienne.
Eh bien, si Notre Seigneur Jésus-Christ est vraiment notre Roi, vous devez avoir aussi à cœur de l’avoir comme Roi de vos intelligences. Notre Seigneur Jésus-Christ est la Vérité. Il ne nous donne pas seulement la Vérité, Il est la Vérité. Par conséquent, recevoir Notre Seigneur Jésus-Christ dans vos intelligences, c’est recevoir la Lumière, la lumière de la Vérité et, par la lumière aussi de la foi. Soumettez donc vos intelligences au règne de Notre Seigneur. Soumettez aussi vos intelligences à l’obéissance de la foi.
Cela le monde moderne ne le veut pas. Le monde moderne refuse d’être obligé de croire à des vérités qui ne sont pas sorties de sa propre conscience, de sa propre intelligence.
Vous, au contraire, tout au cours de votre séminaire, vous avez médité sur les vérités de la foi. Dans vos études, dans vos cellules, penchés sur les livres qui vous donnent la foi de l’Église de toujours, vous avez compris qu’il fallait soumettre vos intelligences à la foi de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Redigentes intellectum in obsequium Christi.
Réduisant, soumettant nos intelligences à ce qu’est le Christ. Et vous devez aussi soumettre vos volontés ; soumettre vos volontés en vous abandonnant totalement à Notre Seigneur Jésus-Christ ; en appliquant sa Loi ; en pratiquant ses vertus. Et cela ne se fait pas en une seule journée. C’est tout au long de votre formation, de votre séminaire, que vous devez vous attacher pas à pas, à faire en sorte que Notre Seigneur Jésus-Christ soit vraiment le seul Seigneur de vos cœurs, de vos âmes et qu’ainsi vous lui soyez complètement soumis, en abandonnant vos volontés entre les mains de Notre Seigneur Jésus-Christ. Et soumettre également vos cœurs ; n’avoir d’autre affection, d’autre désir dans vos cœurs que celui d’union avec Notre Seigneur Jésus-Christ.
Et je suis bien persuadé que vous le comprenez profondément. Je suis sûr que dans cette chapelle, dans ce séminaire, vous apprenez tous les jours un peu plus, à connaître Notre Seigneur ; à comprendre qu’il n’y a pour vous d’autre joie, d’autre satisfaction, d’autre consolation, que de vous trouver avec Lui ; de comprendre qu’il est notre tout ; de comprendre que plus tard, dans l’éternité, il n’y aura plus que Lui.
Et vous le faites, certainement guidé par la main de la très Sainte Vierge Marie, qui elle aussi, n’a dans son cœur, dans sa volonté, qu’un seul nom ; celui de Jésus. C’est cela qu’est vraiment le catholique ; c’est cela qu’est le religieux ; c’est cela, à plus forte raison, qu’est le prêtre.
Le prêtre qui a l’honneur, ce privilège incroyable, incompréhensible, incommensurable de pouvoir tenir dans ses mains Notre Seigneur Jésus-Christ, de par ses pauvres paroles, de faire descendre Notre Seigneur Jésus-Christ sur l’autel et de Le donner aux fidèles.
Alors soyez attachés à Notre Seigneur. Que pour vous il n’y ait pas de désir de faire connaître vos idées, vos conceptions, vos sentiments, non, mais seulement de faire connaître les pensées, la doctrine, les sentiments de Notre Seigneur Jésus-Christ. Que vous épousiez les intérêts de Notre Seigneur Jésus-Christ ; que vous vous demandiez toujours : Que veut Notre Seigneur de moi. Quelles sont les vérités que je dois répandre autour de moi ; quel est l’amour que je dois répandre autour de moi : Celui de Notre Seigneur Jésus-Christ. Alors, vraiment, les fidèles comprendront qu’ils ont affaire à des prêtres, de vrais prêtres. C’est cela qu’ils désirent.
Vous serez estimé, vous serez désiré par les fidèles, dans la mesure où vous serez d’autres Christs, dans la mesure où vous leur apporterez Notre Seigneur Jésus-Christ et non pas vous-même et non pas vos propres idées, vos propres conceptions, votre propre désir, mais uniquement Notre Seigneur Jésus-Christ.
Et cette fête du Christ-Roi nous le dit d’une manière admirable. Vous avez entendu, ce matin, dans les antiennes que nous avons chantées à l’occasion de Laudes et dans tous les textes que nous lisons dans la liturgie d’aujourd’hui :
Rien n’est beau, rien n’est grand, rien n’est sublime que Notre Seigneur Jésus-Christ qui est notre Roi.
Ah si le monde pouvait comprendre que Notre Seigneur Jésus-Christ, aujourd’hui, peut être et doit être notre Roi !
Mais lorsque l’on dit cela au monde moderne, il s’insurge. Pour les quelques paroles que j’ai pu dire dans ce discours que j’ai prononcé à Lille, quel tollé de la part du monde ! Pour avoir parlé des adversaires de Notre Seigneur Jésus-Christ ; pour avoir dit que Notre Seigneur Jésus-Christ était encore notre Roi et qu’il devait être notre Roi et qu’il n’y avait qu’un seul Roi dans ce monde : Notre Seigneur Jésus-Christ.
Le monde ne peut plus accepter cette seule pensée d’avoir pour Roi, Notre Seigneur Jésus-Christ.
Alors si l’on fait référence à ce fait, que pendant mille ans, Notre Seigneur Jésus-Christ a vraiment régné sur les peuples et sur les populations pendant mille ans de chrétienté, alors nous disons des choses abominables et nous sommes des retardataires, des sclérosés, des gens qui ne pensent qu’à ce qui s’est passé au temps du Moyen Âge. Nous sommes dans l’obscurantisme.
Eh bien, non ! Jusqu’à notre dernier soupir, nous proclamerons que Notre Seigneur Jésus-Christ est notre seul Roi ; qu’il n’y en a pas d’autre et il n’y en aura pas d’autre au Ciel ; il n’y aura que Notre Seigneur Jésus-Christ.
Et ce n’est pas seulement quand Il viendra sur les nuées du Ciel qu’il sera notre Roi et qu’il doit être notre Roi.
C’est pour cela, peut-être, que l’on a renvoyé la fête du Christ-Roi à la fin du mois de novembre, pour faire comprendre que Jésus-Christ sera notre Roi à la fin des temps lorsqu’il descendra sur les nuées du Ciel, mais pas sur cette terre.
Mais nous, nous disons : Si, sur cette terre Notre Seigneur Jésus-Christ est notre Roi. Pas seulement quand Il viendra juger tout le monde ; pas seulement quand Il viendra sur les nuées du Ciel. Il est notre Roi aujourd’hui. Il doit être notre Roi demain. Il doit être notre Seigneur toujours. Et c’est la seule solution pour les peuples d’arriver à la paix ; d’arriver à la fraternité ; d’arriver à la justice ; d’arriver à la sainteté et d’arriver au Ciel. Il n’y a pas d’autre solution.
Nous devons donc tout faire ce qui est en notre pouvoir, pour que Notre Seigneur règne sur les Sociétés ; règne sur les familles ; règne sur les individus. C’est le rôle du prêtre ; c’est le rôle des familles chrétiennes ; c’est le rôle de tous ceux qui croient en Notre Seigneur Jésus-Christ, en sa divinité.
Alors ayons cette foi accrochée dans nos cœurs. Et même si le monde devait être entièrement soumis aux forces de Satan et aux forces des adversaires et aux forces de ce qui est opposé à l’Église, nous proclamerons toujours la royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ce n’est pas parce que les faits sont contre nous, que Satan a pu, en quelque sorte, dominer le monde ; que nous devons accepter le règne de Satan et faire un compromis avec son royaume en disant : Eh bien nous acceptons désormais que Satan règne sur certaines sociétés et dans une certaine mesure sur le monde. Nous ne pouvons pas accepter cela. Nous tolérons, si nous ne pouvons pas faire autrement ; mais dans nos cœurs, nous avons toujours le désir ardent de dire : Le jour où nous pourrons bouter Satan dehors, nous le ferons. Serait-ce au prix de notre sang, pour que Notre Seigneur Jésus-Christ règne.
Voilà ce qu’un vrai chrétien, un vrai catholique doit avoir dans son cœur et non pas faire des compromis avec les forces sataniques et les forces subversives du monde.
Eh bien, c’est ce que vous serez, mes bien chers amis. Nous allons demander tous ensemble, tous ceux qui sont venus de loin, tous vos amis, tous vos parents qui vous entourent de leur affection aujourd’hui et qui sont heureux de vous voir monter encore un peu plus près de Notre Seigneur Jésus-Christ, nous demanderons par toutes les prières de la liturgie, que d’abondantes grâces descendent dans vos âmes pour que vous soyez dignes de cette grâce que vous allez recevoir.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.