27 novembre 460

Saint Maxime de Riez

Né vers 388 à Decomer, et mort le 27 novembre 460 à Decomer.

Saint Maxime[1] naquit à Decomer, lieu-​dit appe­lé ulté­rieu­re­ment Château-​Redon, près de Digne.
La pro­vince vien­noise et la pro­vince lyon­naise venant d’être enva­hies par les Burgondes, ariens, en 413, saint Honorat, Abbé fon­da­teur du monas­tère de Lérins, alla y défendre et y répandre la vraie foi avec quelques céno­bites. Repassant en Provence en 420, il y ren­con­tra Maxime près de Digne et le convain­quit de pous­ser la ver­tu jusqu’à adop­ter la vie reli­gieuse. Maxime le sui­vit dans son expé­di­tion en Tarentaise, où tous ces céno­bites demeu­rèrent tan­dis que saint Honorat ren­tra seul sur l’île de Lérins. Les Burgondes ayant pous­sé l’invasion jusqu’en Tarentaise, ces reli­gieux rejoi­gnirent tous Lérins.

Lorsque saint Honorat devint arche­vêque d’Arles, en 426, il nom­ma Maxime pour lui suc­cé­der comme Abbé du monas­tère de Lérins. Saint Sidoine rap­porte que sous l’abbatiat de Maxime, les céno­bites obéis­saient avec zèle et avec joie. Maxime opé­ra des miracles ren­dant la vue aux aveugles, gué­ris­sant des boi­teux et res­sus­ci­tant des morts, ce qui atti­ra des foules sur l’île. Choisi à Fréjus comme évêque pour rem­pla­cer saint Léonce, décé­dé le 1er décembre 432, il réus­sit à se cacher trois jours dans la forêt insulaire.

En 433, Maxime fut élu évêque de Riez[2]; lorsque la nou­velle lui arri­va, il s’enfuit, mais on le décou­vrit et le for­ça à accep­ter. Ce fut Fauste[3], prêtre anglais du monas­tère, qui lui suc­cé­da comme Abbé de Lérins.

Maxime fut d’autant mieux accueilli à Riez que sa famille en était ori­gi­naire. Il y mena une vie sem­blable autant que pos­sible à celle de Lérins, et por­tait un cilice.

Le 29 novembre 439, saint Hilaire, arche­vêque métro­po­li­tain d’Arles pré­si­da un concile à Riez, com­po­sé de treize évêques dont Maxime évi­dem­ment, pour dépo­ser Armentarius qui avait été sacré évêque d’Embrun sans le consen­te­ment du métro­po­li­tain par deux évêques trom­pés par des laïques, les­quels allèrent jusqu’à vio­len­ter le cler­gé local. Armentarius fut réduit à la juri­dic­tion de curé, et les deux évêques ne furent pas dépo­sés mais exclus des conciles. Pour pré­ve­nir de tels excès, le concile décrète qu’à la mort d’un évêque, un évêque voi­sin allant pro­cé­der aux funé­railles, ne res­te­ra pas sept jours dans le dio­cèse. Ce concile accor­da à tous les prêtres la facul­té de don­ner la béné­dic­tion à qui la deman­de­rait, par­tout en dehors des églises, où seul l’évêque était en droit de la don­ner. Le concile sta­tuait enfin la réunion d’un concile pro­vin­cial deux fois par an. En fait, saint Hilaire rêvait dans l’inexpérience et l’intransigeance de sa jeu­nesse, il avait envi­ron qua­rante ans.

Le concile sui­vant n’eut lieu en effet à Orange que le 8 novembre 441. Quinze évêques y assis­tèrent dont Maxime et les métro­po­li­tains de Lyon (St Eucher) et de Vienne. Il y fut pré­ci­sé tant le res­pect dû à l’évêque que le devoir de ce der­nier de ne pas abu­ser de son pou­voir de cor­rec­tion. Hilaire y convo­qua le concile sui­vant qui eut lieu le 13 novembre 442, et que nous avons men­tion­né dans la vie de saint Armentaire en février.

Le 30 décembre 452, Maxime est convo­qué par Ravennius, nou­vel arche­vêque d’Arles, pour un dif­fé­rend entre Fauste et Théodore, évêque de Fréjus.

Maxime fit construire à Riez une seconde église, sur le Mont appe­lé aujourd’hui St-​Maxime, il y pla­ça les reliques de saint Albin, évêque de Lyon décé­dé en 390. Il fit construire aus­si une église basi­lique funé­raire dédiée aux Apôtres Pierre et Paul.

Sentant sa mort appro­cher, Maxime alla à Decomer, où il décé­da le 27 novembre 460. Portant son corps à Riez, le cor­tège passe à Decima où un autre cor­tège porte une jeune fille au tom­beau : on jux­ta­po­sa les deux cer­cueils et la jeune fille res­sus­ci­ta et se joi­gnit au cor­tège vers Riez. Il fut enter­ré dans l’église St-​Pierre qui s’appellera St-Maxime.

C’est encore Fauste qui lui suc­cède, cette fois comme évêque de Riez.

St Grégoire de Tours relate qu’un enfant res­sus­ci­ta au tom­beau de Maxime.

St Maxime est nom­mé au Martyrologe Romain.

Abbé L. Serres-​Ponthieu novembre 2013.

Notes de bas de page
  1. Plusieurs saints Maxime illus­trèrent l’Histoire : le plus ancien fut évêque de Padoue au deuxième siècle, fêté le 2 août ; le plus hono­ré, mar­tyr vers 230, figure le 14 avril dans le Missel romain ; le plus pres­ti­gieux : l’Abbé Maxime le Confesseur, est fêté le 13 août.[]
  2. Entre La Verdière et Digne, au nord du Verdon.[]
  3. Il en fut ques­tion dans la vie de saint Léonce en décembre.[]